Image par Okan Caliskan de Pixabay

Histoire courte, qui change de mes histoires dans le domaine du fantastique...

Il était là, tapi dans l’ombre, sans que personne ne puisse déceler sa présence. La ruelle était sombre, très peu éclairée sous cette nuit sans lune. Il regarda à plusieurs reprises sa montre, puis finit par sortir à découvert. Habillé d’un gilet noir par-dessus un tee-shirt de même couleur, un long pantalon en toile souple, et malgré les quelques lumières vacillantes de la rue, il passa inaperçu et surtout méconnaissable. La casquette enfoncée dans le crâne cacha une bonne partie de son visage et notamment ses yeux.

Il avança d’un pas rythmé et assuré. Limite mécanique. Le regard fixe, droit devant lui. Il se colla soudainement à un mur, le longeant un instant, la tête légèrement relevée. Une caméra ! Il avait pu sortir de son champ de vision, avant de reprendre sa marche. Il continua ainsi sur plus de 500 mètres, arrivant au croisement d’un boulevard.

Il s’arrêta net, claquant des talons comme un militaire. S’adossant au mur, il pencha la tête lentement sur sa gauche.

Sa cible se trouvait à quelques mètres seulement, de l’autre côté de la route. Il sortit un 9 mm. Un Beretta 92. Fabrication italienne. Un '15 coups' réputé pour sa fiabilité et sa précision de tir. Garantie pour une portée de tir à 30 m sans perte de puissance, tout en étant équipée d’un silencieux. Elle était une arme de choix pour la situation actuelle.

En quelques secondes, il porta la visée à son œil directeur, une main sur la poignée et l’autre sous le canon. Il laissa un espace suffisant pour anticiper le recul et une fois la cible dans le champ de tir, il pressa la détente.

Les divers bruits de la rue effacèrent celui de la détonation, le silencieux l’ayant déjà bien étouffée. Sans même savoir s’il avait touché sa cible, sur un autre claquement de talon, il se retourna d’un coup sec vers la ruelle.

D’un pas toujours aussi assuré, il s’engouffra dans la pénombre, sur le vacarme qu’il venait d’engendrer : une foule en panique qui venait de découvrir un corps sans vie, allongé sur le sol, un trou dans sa tempe gauche, d’où sortaient des gerbes de sang.