

Chapitre 2 : Choix 2: Partie 2
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Chapitre 2 : Choix 2: Partie 2
Partie 2 :
— Oui. C’est court, doux, et ça me fait penser à la nature. Comme un petit clin d’œil au Nil, mais version alpestre.
Oscar approuva d’un hochement de tête.
— Parfait. Nilo, donc.
Ils restèrent là un moment, le faon entre eux deux, apaisé.
— Bon, ça s’est fait, dit Oscar en se redressant, les mains encore humides d’infusion désinfectante. Maintenant, il lui faut un abri…, un endroit où il pourra se reposer.
Annita observa les alentours, encore troublée par l’émotion de la scène.
— Tu crois qu’il y a un refuge pas loin ? Un coin sûr, à l’abri des randonneurs et des renards ?
Oscar plissa les yeux vers le sous-bois.
— Je dirais que le petit vallon qu’on a croisé avant la montée ferait l’affaire. C’est à l’ombre, il y a une source pas loin, et un replat sous les hêtres. En tout cas, assez pour qu’il s’abrite sans danger.
— Tu veux qu’on l’y accompagne ?
— Juste un peu, le mettre en sécurité, puis on repartira. On est déjà bien avancés sur l’itinéraire.
Annita acquiesça. Elle s’approcha doucement du faon, lui parla à voix basse.
— Viens, petit cœur. On t’emmène dans un coin tranquille.
Le faon, encore un peu craintif, finit par les suivre d’un pas hésitant, mais confiant.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent au creux du vallon. Oscar aplatit quelques herbes hautes, dégageant une zone douce. Il y posa la couverture de survie, découpée en deux, pour que le sol reste sec. Il laissa aussi un peu d’eau dans un creux de pierre.
— On a fait ce qu’on pouvait, dit-il en se relevant. La nature fera le reste.
Annita le regarda longuement. Un silence flottait entre eux, rempli de respect, de gratitude. Puis, elle sourit :
— T’es un vrai druide, parfois.
Il haussa les épaules, en souriant à son tour.
— Juste un gars avec un bon pote véto…, et une sœur têtue qui m’entraîne dans des chemins improbables.
Ils rirent, complices. Puis, jetant un dernier regard au faon désormais couché, ils reprirent le sentier vers le Plan de Phazy.
Ils continuèrent leur progression à travers la forêt, foulant les sentiers caillouteux entre deux zones d’ombre fraîche. De temps à autre, ils faisaient une pause, posant les sacs à dos contre un rocher ou un tronc moussu pour reprendre leur souffle.
Midi tapait doucement sur la montre d’Oscar. Il leva les yeux vers l’horizon, un sourire aux lèvres.
— On est au col de la Vache, annonça-t-il en consultant son GPS de poignet. On a bien avancé. Regarde-moi cette vue…, ce n’est pas magnifique ?
Annita s’arrêta à son tour, les mains sur les hanches. Devant eux, les montagnes s’ouvraient en éventail, plongeant vers des vallées boisées avec des reflets d’émeraude et des cimes enneigées au loin. Le vent léger portait les parfums de pin et de roche chauffée par le soleil.
— Si, si… j’avoue, souffla-t-elle. Le voir et le vivre de ses propres yeux, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse se faire. Frangin !
Oscar hocha la tête, tout en sirotant tranquillement l’eau de sa poche à eau, sa paille accrochée à sa bretelle de sac.
— Je te confirme, sœurette. Pas de filtre. Pas de pub. Juste la vraie vie.
— Une photo souvenir quand même ? proposa-t-elle, déjà en train de fouiller dans la poche de son short pour sortir son téléphone.
Oscar soupira en levant les yeux au ciel.
— Non, on a dit pas de téléphone, rappelle-toi ! Digital détox, madame !
— Mais ça va…, juste une photo ! Après, je le range, promis, croix de bois croix de fer.
Il hésita, grimaça un sourire.
— Bon…, vas-y. Je te connais, tu n’allais pas lâcher l’affaire sinon.
Annita rit, brandit le téléphone, et immortalisa leur moment devant le panorama.
— Parfait. Maintenant, je l’éteins. Parole de randonneuse !
Ils s’assirent côte à côte, contemplant le silence doré du col, les jambes allongées sur l’herbe sèche. Le monde semblait suspendu.
Oscar tendit la main vers le sac de nourriture.
— Bon, on mérite bien une pause, non ? Qu’est-ce qu’on a à manger ?
Annita sortit quelques sachets : pain complet, fromage de brebis, fruits secs, et une compote maison rangée dans un pot en verre. Elle sourit, fière de son organisation.
— Plan de rêve, nourriture simple, spot magique…, quasi parfait.
— Manquerait plus qu’un bain chaud et on serait au paradis.
Soudain, un bruissement dans les feuillages les interrompit. Une silhouette surgit, haletante, visiblement perdue.
— Excusez-moi ! Vous auriez vu une fille aux cheveux bouclés, un bandeau rose et un sac fluo ? Je crois que je me suis séparée d’elle…
C’était une jeune femme, la trentaine, en leggings de randonnée un peu trop neufs, veste de sport flashy et lunettes vissées sur le front. Elle semblait légèrement paniquée…, et un poil exaspérante.
— Heu…, non, désolés, dit Oscar en se redressant. On est arrivés ici, il y a à peine une demi-heure.
— Pfff… , elle m’a laissée là ! Genre “suis les cairns, tu verras, c’est facile”. Ben voyons ! Je suis Prunille, au fait.
Oscar fronça les sourcils, curieux :
— Attends…, tu viens de dire, suis les cairns ?
La jeune femme reprit une longue gorgée d’eau, les joues rouges, le souffle-court. Elle balaya une mèche trempée de son front et lança :
— Pfff, vous n’avez pas idée comme je galère. C’est la première fois que je fais un truc pareil. J’ai cru que j’allais y laisser mes mollets. Et en plus, j’ai paumé ma copine au bout de vingt minutes, elle est bien plus sportive que moi.
Je vous jure, j’en peux plus. En plus, y a ces cailloux…, là, je sens que j’ai une ampoule sous le talon, c’est la catastrophe. Sérieux, je suis faite pour le yoga, pas pour les pentes à 45 degrés. Mais bon… C’était dans ma to-do list “défi perso”. Tu connais, non ?
Elle le regardait avec des étoiles dans les yeux.
Oscar, stoïque, hochait la tête sans broncher. Annita toussota dans son mug pour cacher son fou rire.
— Tu veux rester avec nous un moment ? proposa-t-elle. On fait une pause pique-nique. T’as de quoi grignoter ?
— Non, j’ai juste une barre énergétique écrasée. Et un truc qui ressemblait à une banane…, mais qui est mort dans mon sac. Vous êtes adorables, sérieux. Et vous, vous êtes en mode quoi ? Aventure de couple sportif ou genre…, trek spirituel ?
— Frère et sœur, répéta Oscar en insistant.
— Ah ouais, trop bien. Franchement, tu respires la montagne, toi, Oscar. Tu dois trop kiffer la nature, la survie, les grands espaces… Moi aussi, hein, même si je râle. Enfin, j’apprends. C’est mon côté “princesse de la rando”, j’imagine.
Oscar échangea un regard avec Annita.
— Je vais chercher un peu de bois pour garder le feu. Tu surveilles la soupe, sœurette ?
— Avec plaisir, dit-elle, un sourire en coin.
Quand Oscar s’éloigna, Jade le suivit des yeux, rêveuse :
— Il est toujours comme ça ? Genre calme, mystérieux, un peu ours, mais gentil en fond ?
Annita éclata de rire.
— Tu viens de le résumer parfaitement. Bonne chance.
Oscar revint les bras chargés de brindilles. Il s’arrêta net en voyant Prunille assise à côté de sa sœur, pieds nus, en train de masser ses chevilles avec application.
— J’espère que tu n’as pas prévu de monter jusqu’au col comme ça, dit-il, le sourcil levé.
— Oh, ça va, M’sieur le Ranger ! J’ai juste besoin d’un petit moment de répit. Et puis…, vous allez vers le Plan de Phazy, non ? Moi aussi. Enfin… j’espère. C’est là qu’est partie mon amie. Ou alors, elle s’est fait enlever par un groupe de bouquetins, va savoir.
Annita étouffa un rire. Oscar posa les brindilles, soupira longuement et murmura :
— Franchement… pourquoi pas une horde de mouflons, aussi ?
— J’ai entendu, hein ! protesta Prunille en lui lançant une brindille au visage. Et sache que j’ai un très bon sens de l’orientation…, du moins avec Google Maps.
— En pleine montagne sans réseau, t’es servie.
— Voilà pourquoi j’vous suis.
Oscar ouvrit la bouche pour répliquer, puis referma les lèvres. Il allait protester, mais un regard de sa sœur suffit à le faire capituler.
— Bon…, tu suis le rythme. Et tu ne ralentis personne. On n’est pas là pour papoter coiffure et playlists.
— Promis, juré. Enfin…, sauf si tu veux papoter playlists. Parce que j’en ai des super, pour randonner. Genre électro-nature ou zen-hamac. Tu veux que je te…
— Prunille.
— Ok, ok, je me tais.
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Barbara Wonder
Image pixabay
Ecrit le 31/07/25

