Un crochet dans le Rajasthan
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Un crochet dans le Rajasthan
01 Nov 06
Le Rajasthan. Certainement la région la plus touristique de l'Inde du Nord. Avec toutes ses beautés... et ses vices...
Nous arrivons à Jaipur, sa capitale, où nous retrouvons quelques membres de la troupe de clowns : Mireille, Yollande et son mari, membres de l'association des amis d'Ushagram, qui achètent ici les meubles importés en France pour financer les projets de l'association. Nous retrouvons aussi Jean-Pierre et Rajiv, l'indien qui nous avait retrouvé à Ushagram pour l'atelier et assurer la traduction. Brahman (la caste la plus élevée en Inde), il travaille avec une association qui s'occupe des gamins des rues. Ils sont nombreux à fuir la misère des campagnes, à venir mendier, chaparder et se faire exploiter dans les villes, renifler de la colle, et à se concentrer notamment autour des gares. Il participe à la réinsertion de ces enfants, et utilise le clown et le théâtre-forum pour la pédagogie du projet. Il nous emmène voir l'orphelinat et les écoles qu'ils ont monté, en déplorant que souvent ces enfants fuguent pour retourner à leur vie de vagabonds.
Jaipur, c'est la ville rôse indienne, écho à notre chère Toulouse. Nous visitons le fameux palais des vents dans lequel le Mahârâja enfermait toutes ses femmes, palais aux multiples fenêtres construites de manière à pouvoir voir à l'extérieur sans être vues ; l'observatoire astronomique, élaboré depuis 1750, comprenant des tas d'édifices de mesure dont nous ne comprenons pas bien la fonction, mais faisant toujours référence ; et à mon retour à Jaipur le très beau fort d'Amber, une vingtaine de km plus loin, grand palais forteresse dominant un lac, avec sa traditionnelle montée à dos d'éléphant.
Jaipur la ville rose, et le fort d'Amber
Nous prenons ensuite la direction de Pushkar. Pushkar représente pour moi tout ce qu'il y a de plus détestable dans le tourisme. Outre le fait que je sois malade pendant 3 jours complets après l'absorption d'un Palak Paneer, délai de 10 minutes max. entre chaque tour aux WC, c'est le comportement des occidentaux qui m'a le plus révolté. Ville sacrée pour les hindous, tout alcool et usage de drogue y est interdit dans la ville. Et pourtant. Situé tout autour d'un lac, c'est un petit havre de paix dans lesquels des bobos ont investi dans des maisons d'hôtes. Les gens y viennent passer une ou deux semaines, seuls ou en famille, se prélasser toute la journée sur des canapés, à fumer la chicha et manger des plats importés, steak-frites au pays de la vache sacrée, boire de la bière et du whisky, fumer un pétard ou sniffer, sans aucun contact avec la population locale et au mépris total des régles de la ville. C'est pourtant une ville charmante, connue pour sa foire aux chameaux et ses vêtements bariolés aux accents gitans, mais ce comportement aux antipodes de ce que nous avons vécu jusque là m'en a dégoûté.
Nous retrouvons des amis croisés à Bénarès, et notamment le petit Peq qui nous a devancé, que je retrouverai une troisième fois à Dharamsala.
Pushkar
Flo veut prendre son voyage en main de son côté ; il a aussi envie de prolonger au fond du Rajasthan, à Jaisalmer, la ville porte du désert. De mon côté, je veux monter vers les montagnes au nord de Dehli et atteindre Dharamsala, la ville du gouvernement tibétain en exil. Nous nous séparons donc, pour prendre seul en main notre destinée.