A L'est rien de nouveau - Retour vers le passé
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A L'est rien de nouveau - Retour vers le passé
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Drapeau de la république démocratique d'Allemagne (DDR)
«La place Rouge était vide
Devant moi marchait Nathalie
Il avait un joli nom, mon guide
Nathalie»
Gilbert Bécaud
A chaque fois que j’écoute cette chanson, c'est une foule de souvenirs et de sensations qui me reviennent en mémoire. Ils proviennent de l'époque où, durant presque un an, j'ai travaillé dans les pays de l'Est.
Le départ
En 1983, après mes études, je cherchais du travail. Je visais particulièrement un emploi, dans l'industrie me permettant de travailler à l'étranger et de préférence sur les chantiers industriels.
Cependant, sans expérience, et bien que le marché soit porteur, ce n'était pas facile.
Les demandes des sociétés étaient principalement, à l'époque, vers les pays du golfe et les pays de l'Est qui faisaient encore partie du bloc soviétique.
Finalement, au mois de février 83, au bout de 2 mois de recherche, je fus engagé par la société Jeumont Schneider. Après quelques mois de formation, mon objectif était d'être opérationnel pour faire la mise en service d'équipements métallurgiques en Allemagne de l'Est (DDR).
Après m'être formé en France à Champagne sur Seine puis à Bagnoles sur Cèze, je fus envoyé à Eisenhuttenstadt à la frontière polonaise. Derrière ce nom poétique, se cache une ville construite autour d'un complexe sidérurgique.
Eisenhuttensdtadt - La ville du haut fourneau - Vie quotidienne en DDR
En 1961, le regroupement des villes de Fürstenberg sur Oder, Staline Ville et Schönfließ formèrent Eisenhüttenstadt.
La ville est un centre sidérurgique important, qui a connu son apogée à l'époque de la DDR, avec ses immenses aciéries créées dans les années 1950. Le Eisenhüttenkombinats Ost (EKO) fait aujourd'hui partie du groupe ArcelorMittal.
Une cité modeste a d'abord existé au Moyen Âge, mais c'est le canal Oder-Spree qui a été à l'origine de l'expansion industrielle de la ville.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Stalag III-B (camp de prisonniers) était installé à Fürstenberg sur Oder, puis une base soviétique y fut installée. (Wikipédia)
Comme je souhaitais avoir mon autonomie, je me procurais une voiture pour me rendre sur le site.
J'achetais une 404 Peugeot au Père B., poivrot notoire et beau-père d'un de mes amis. C'était un modèle 1961 et j'en faisais l'acquisition pour 1000 FF. Ce n'était pas ruineux. Elle n'était pas en parfait état, mais avait l'avantage d'être réparable facilement.
Nous étions logé dans un camp à proximité de l'usine. Les baraquements étaient en bois mais finalement, ce n'était pas plus désagréable que les logements en container que je connus par la suite. Il n'était pas possible d'y faire entrer une personne extérieure à la société.
Vue du camp
Le jour suivant mon arrivée, je commençais le travail.
Le maître d'œuvre était Autrichien et s'appelait Voest Alpine, vite baptisée Voest Alpine de cheval par mes collègues qui avaient un grand sens de l'humour et du respect de la hierarchie Autrichienne
La société qui faisait le montage électrique s’appelait Forclum, Jeumont Schneider vendait les équipements électriques et leur mise en service.
Forclum étant français, leurs dirigeants avaient été obligés de sous-traiter le travail à une société de montage Yougoslave du nom de Gosha. Les Allemands de l'Est, eux regardaient l'usine se mettre en place. L'installation devait être automatisée mais comme la DDR était un pays communiste, les licenciements étaient impossibles et le nombre d'opérateurs était le même avant et après la mise en place du matériel.
Dans les anciens pays communistes, il n'y avait pas de chômeur. Celui qui refusait de travailler avait des problèmes avec la justice. C'était un peu comme le merveilleux revenu universel, tant admiré par certains de nos hommes politiques; sauf que chez les communistes, l'allocataire devait travailler pour le gagner.
A l'époque, le personnel sur les chantiers était jeune, entre 25 et 30 ans. Seuls, deux types avaient un peu plus de 40 ans : Un Italien et un Français. L'Italien s'appelait Diégo mais on le surnommait "Don Diegue" ou "Le Karl Marx de la quéquette", rapport à ses nombreuses conquêtes féminines. Comme c'était un vieux briscard et qu'il connaissait les combines, il avait ses entrées dans tous les restaurants, Tanzbar et autres Night club. Son astuce était de donner de bons pourboires au personnel qui laissait entrer les clients.
Pour nous, les jeunes qui n'avions pas compris cet astucieux système, c'était souvent "Ausverkauft" - Complet.
Etant plein de tempérament, on se trouvait vite une "Freundin" (amie) pour ne plus dormir seul au camp comme un benêt.
Beaucoup étaient des jeunes femmes divorcées et souvent avec un enfant. Dans ce pays, les femmes n'étaient pas très sérieuses (au grand bonheur des célibataires) et les hommes buvaient beaucoup, les femmes un peu moins.
On avait quand même du mal à rivaliser. C'est vrai que l'on était à la frontière polonaise. A l'époque, l'injonction thérapeutique n'existait pas.
De plus, il était plus facile d'avoir un logement lorsque l'on était marié. Ce qui expliquait le nombre de mariages puis de divorces. Elles travaillaient toutes car à l'époque, comme mentionné ci-avant, le chômage n'existait pas en DDR. J'en ai même rencontré qui étaient "Trayeuse de vache"… Profession attirant facilement moqueries et quolibets plus ou moins salaces.
Mon amie de l’époque habitait dans un vieil immeuble à Frankfurt sur l'Oder car elle était ouvrière. Ce qui m'avait marqué à l'époque, c'était le nombre d'impacts de balles et d'éclats d'obus qui constellaient les murs. Presque tous les vieux immeubles étaient ainsi marqués, souvenirs du passage des divisions Russes commandées par Joukov en 1945. On avait l’impression que la guerre n’était terminée que depuis quelques années. Même les gouttières étaient trouées. Il semblerait que les Russes aient fait exprès de garder ces vestiges dans le simple but de rappeler à la population Est Allemande les ravages du Nazisme.
La rue principale d'Eisenhuttenstadt. En été, ça allait mais en hiver l'environnement ne respirait pas la joie de vivre.
L'hotel-restaurant d'état Le Lunik. C'est une photo qui date de quelques années. Dans les années 80, le batiment était en meilleur état. On remarquera la construction dans le plus pur style soviétique de l'époque.
Comme vous pouvez le voir sur les photos, Eisenhuttenstadt, à l’époque, n'était pas forcément folichonne et comme j'avais un véhicule, je préférais sortir à Frankfurt sur l'Oder ou à Cottbus
A l'époque, les pays de l'Est n'étaient pas tristes comme la propagande occidentale le faisait entendre. A Frankfurt, il y avait une foule de restaurants, de dancings, de ratskellers et de night clubs. Il y avait entre autre le Polonia où l'on pouvait manger puis danser sur la piste qui se trouvait au milieu des tables et c'était rare de ne pas trouver une cavalière.
Il y avait même un jardin d'hiver où on pouvait prendre un café ou un thé et une patisserie.
On évitait les coins trop près de l'usine et en particuliers Eisenhuttenstadt.
C'était le repère des Yougos et des Cubains. Dans les bars, il ne se passait pas une semaine sans qu'il y ait de grosses bagarres entre ces 2 communautés. Il y avait parfois des morts.
Les Français, nous préférions bien manger et passer du bon temps avec les copines plutôt que de se saouler et de se battre comme des chiffonniers.
C'est là que j'ai compris que les Yougoslaves sont violents et ce qui se passa dans leur pays quelques années plus tard ne m'étonna pas.
En tant que Français, nous avions de bons rapports sur le camp avec les Yougos et ils nous invitaient parfois à venir boire un verre et déguster leur charcuterie.
Les accidents mortels étaient fréquents sur le chantier, en particulier avec les Yougoslaves qui avaient la fâcheuse habitude de tomber du haut de l'usine mesurant une trentaine de mètres de haut.
L'aciérie.
L'église de Francfort sur l'Oder. Les températures pouvaient descendre jusqu'à -25°C. Nous travaillions souvent à des températures négatives.
Berlin Est
Un week end, avec mon pote "Le Momo" et Philippe, un autre de mes collègues, nous sommes partis faire une visite à Berlin Est. Philippe parlait parfaitement l'Allemand, avec Le Momo, on se débrouillait.
Nous prîmes 3 chambres à l'hotel "Unter den linden" situé sur le boulevard du même nom. Comme nous changions nos Deutsche Marks (ouest) au marché noir à 4 ou 5 fois, notre pouvoir d'achat était énorme. C'était "Don Diegue" qui faisait la banque et échangeait nos Marks. Il n'était pas sicilien pour rien le "Don Diégue"...enfin c’est ce que disait les collègues. Philippe fut invité chez les parents de son amie. Sa mère souffrait de troubles post traumatique après avoir survécu au bombardement de Dresde. La ville de Dresde était magnifique mais les Soviétiques, certainement par esprit de vengeance ne l’avait pas reconstruite.
A l'époque, le mur de Berlin coupait la ville en deux. Une nuit, m'étant perdu, je me suis approché trop prêt d'un mirador. J'ai pris un grand coup de projecteur dans les yeux. J'ai vite compris et fait demi-tour rapidement.
Le jour, on pouvait se promener autour du mur. Une après midi, je suis tombé sur un cimetière. Les tombes étaient criblées de balles qui provenaient des combats lors de l'arrivée des Russes dans Berlin en 45. Alors qu’en France ou en Allemagne de l’Ouest, les traces de la seconde Guerre mondiale n’étaient plus visibles, en DDR, elles étaient omni-présentes. De plus, elles étaient représentées du point de vue des Russes qui étaient les vainqueurs. Ils n’étaient pas aimés mais ils étaient crains.
La tour de communication à Berlin Est.
La porte de Brandbourg sur l'avenue Unter den Linden. Cet ouvrage séparait les deux Berlins. On distingue le premier mur. (Berlin Est)
Alexander platz. (Berlin Est)
Le mémorial Russe qui rappelait constamment aux Allemands leur défaite. (Berlin Est). Sous l'épée, on distinguera la croix Nazi brisée et l'enfant qui s'accroche au cou du guerrier.
Anecdotes et visites de la DDR
Pour ce qui est de la vie de tous les jours, on trouvait pratiquement de tout en Allemagne de l'Est. Évidemment, la charcuterie et les denrées alimentaires étaient un peu moins bonnes qu'à l'ouest mais c'était tout à fait correct. Le soir, on mangeait soit au camp et on se faisait notre repas, soit au restaurant en ville. Le midi, on allait à la cantine de Voest Alpine mais c'était vraiment infecte.
Parfois, le soir, on amenait les copines au "Sex Shop". C'était le nom que l'on donnait à l'Intershop.
Ca n'avait rien de scabreux, c'était simplement un magasin où l'on pouvait se procurer des produits de l'Ouest mais nous devions payer en Deutsche Marks. Les filles étaient contentes car certains produits comme les biscuits ou les confiseries y étaient meilleurs. Elles pouvaient en acheter pour leurs enfants.
Question pinard, c'était du vin des pays de l'Est (Roumanie, Bulgarie,…), il n'était pas mauvais. Il y en avait un qui s'appelait le "Baren Blut" ce qui signifie "Sang de l'ours". Il déchirait pas mal façon "Sidi Brahim" mais se laissait boire. La vodka polonaise était excellente.
Si on écoutait ce que disait les médias occidentaux, la vie dans les pays de l'Est était infernale. Ce n'était pas tout à fait le cas. Comme quoi, la désinformation en France, marchait à peu près aussi bien à cette époque de guerre froide qu'actuellement.
J'ai connu deux Français qui sont restés de leur plein gré en Allemagne de l'Est.
Le premier était venu travailler pour une société Française. Il avait connu une Allemande et était resté. Il disait que finalement, le boulot n'était pas harassant et même assez reposant, qu’il n'y avait pas de chômage et que la vie n'était pas désagréable.
L'autre était une Française qui s'était mariée avec un Allemand dans les années 50. A l'époque, le mur n'existait pas. Puis lorsque celui-ci a été construit, elle est restée avec son mari. Je l'ai personnellement rencontrée à Eisenhuttenstadt car je lui avait achetée une moto 175 MZ. Elle habitait avec son mari dans un appartement du centre ville qui n’avait rien à envier aux logements de nos résidences en France.
J’ai beaucoup circulé dans les alentours avec cette moto. Il y avait de nombreuses forêts et à l’époque, toutes les routes n’étaient pas goudronnées. Je roulais soit sur des pistes en terre ou sur des voies pavées.
Dans les bois autour de Frankfort et Eisenhüttenstadt, il existait encore de nombreuses routes pavées.
Le genre de bâtiment que l'on pouvait trouver au détour d'un chemin. On remarquera les impacts de balles et d'obus sur le mur de l'église.
Le monument aux morts de la guerre de 14-18. Avec le cavalier décapité sur son cheval. C'était pathétique!
Dresde
En 1984, à Dresde, rien n'avait été encore reconstruit.
Un soir d'été lorsque nous mangions à l’hôtel Stadt Frankfurt avec un collègue, nous avons vu arriver deux Français d'une soixantaine d'années. Cela nous a surpris car il ne semblait pas que ce soit des travailleurs expatriés de l’aciérie et il n'y avait pas de touriste à l'époque.
Après avoir engagé la conversation, nous apprîmes qu'ils avaient été prisonniers dans le coin durant la seconde guerre mondiale. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ils n'avaient pas l'air d'avoir de mauvais souvenirs de cette époque et ils avaient même souhaité revenir pour visiter. Je ne me souviens pas exactement mais je crois qu’ils étaient dans des fermes et non au Stalag.
Hotel Stadt Frankfurt le soir du premier Mai
On avait d'assez bons contacts avec les Allemands de l'Est...enfin surtout les Allemandes à dire vrai. A l'hotel Stadt Frankfurt, qui faisait aussi resto, il y avait une serveuse qui sortait avec un de mes collègues. Elle était instruite et avait dû faire des études universitaires. Elle était très heureuse dans son pays et n'avait aucune idée de partir, nous disait elle. Nous soupçonnions fortement cette jeune femme, au demeurant fort avenante, d’être un agent de la Stasi (Staatsicherheit Polisei). Il faut aussi préciser que de nombreuses serveuses dans ces grands hôtels d'état étaient des indics. La police de sûreté de l'état, entre autre, était chargé de surveiller les travailleurs venant des pays de l'Ouest.
Ca, pour être surveillé, on était surveillé. Mais c'était relativement discret.
Je ne l'ai vraiment senti qu'une fois.
Au mois d'Aout 1984, j'avais une amie avec qui je m'entendais très bien. Nous sortions nous promener le dimanche avec son fils à Dresde, Leipzig,... Ils habitaient dans une belle résidence d’Eisenhuttenstadt.
J'allais la voir chez elle ‘déguisé’ en Allemand de l'Est avec ma 175 MZ et mon casque local. Je pensais que je passais incognito. J’étais jeune à l’époque et plein d’espoir. Cependant, pour un membre de la Stasi j'étais à peu près aussi discret que le père François (Hollande) en scooter débarquant j'ai Julie pour une petite "Gâterie".
Au bout de quelques semaines, pour une raison indéterminée, elle refusa de me parler et même de me voir. Elle avait un bon poste de secrétaire de direction à l'aciérie et je pense qu'elle avait reçu des consignes. C'est la seule fois où j'ai soupçonné le fait que nous étions surveillés. Tant que nous fréquentions des ouvrières, la sécurité d’état ne nous inquiétez pas mais lorsqu’il s’agissait de cadre d’entreprise stratégique, des barrières se dressaient.
Une fois rentré en France, certains de mes collègues se sont fait interrogés par les services secrets français. Personnellement, ça ne m'est jamais arrivé.
A la fin de mon séjour, je n'ai rencontré qu'une fois, à Berlin, un jeune type qui m'a avoué qu'il n'avait qu'une idée, celle de passer à l'Ouest. Ca m'a étonné car généralement, les gens ne se livrait pas aussi directement, même à un étranger.
Il est vrai, que si les citoyens de l'Ouest ne pouvaient pas visiter facilement les pays de l'Est, il était très difficile pour un citoyen du bloc de l'Est d'avoir une permission de sortie pour aller à l'Ouest. Par contre, ils pouvaient se déplacer sans trop de difficultés dans la plupart des pays communistes…mais ça ne les intéressait pas forcément.
Il y avait aussi des magouilles. Comme expliqué plus haut, mon collègue Diego faisait le banquier pour l'équipe et quand nos Marks Est ne suffisaient pas, on pouvait changer des Deutsche Marks à 5 contre 1 au marché noir.
Une autre fois, je me suis fait arrêter pour excès de vitesse sur l'autoroute en allant à Berlin. Le policier a bien voulu négocier directement sur le bord de la route. Force restant à l’autorité, je me soulageais de 100 Marks Est en faveur du scrupuleux fonctionnaire. Ce qui devait être pour lui une somme assez importante.
Une autre fois, j’ai fini en garde à vue après avoir forcé un peu sur le biberon et être rentré dans un sens interdit à 4H du matin avec ma voiture. Je me suis toujours demandé qu’est ce que ce flic foutait ici à une heure aussi tardive. Une fois de plus, Diego qui avait ses entrées un peu partout dans l’administration régla le problème.
Certains de mes collègues qui revenaient de France rentraient avec des revues scientifiques sur le corps humain féminin comme Playboy, Penthouse,ect,…Ce type de revue, très bien illustrées, était interdit derrière le rideau de fer. Ils les revendaient à un des employés de l'usine qui en faisaient commerce.
Je trouvais ça assez petit.
C'était du commerce équitable avant l'heure.
A l'époque, il y avait encore des machines à vapeur en DDR. La compagnie des chemins de fer s'appelait la 'Deutche Reichbahn' qui signifiait Chemins de fer du Reich (Empire). Je n'ai toujours pas compris pourquoi les Russes n'avaient pas rebaptisé la société!
Gare de Lübbenau
Les délais de livraison étaient très longs pour obtenir une voiture neuve. les Allemands préféraient acheter une occasion qu'ils obtiendraient rapidement, même si celle-ci était plus onéreuse qu'une neuve
Voitures dans une rue de Fürstenberg. Au premier plan : Une Wartburg. Derrière : Deux Trabans. Il y avait beaucoup de rues ou routes pavées encore à l'époque.
La Pologne
La Pologne n'était pas loin et je fus rapidement tenté d'aller faire un tour chez Solidarnosk.
En fait, c'était la grande époque du syndicat et du très populaire Lech Walesa.
Je fis ma première sortie vers la Pologne avec mon ami Michel. Comme nous n'avions pas beaucoup de temps, nous n'allâmes que jusqu'à Wrosclaw. Cette ville de Basse Silésie s'appelait à l'époque Breslau. Jusqu'à 1945, la basse Silésie était Allemande. A la fin de la guerre, elle fut redonnée à la Pologne et les Allemands en furent chassés manu militari.
Les paysages y sont monotones et ne sont d'aucun intérêt. Même Wroclaw n'est pas une ville intéressante.
Je fis ma seconde sortie avec mon camarade Christophe.
Nous sommes partis jusqu'à Cracovie (Krakow).
Cracovie était plus agréable et plus belle que Wroclaw. Il y avait de nombreux monuments à voir. Après avoir visité la ville, nous sommes sortis le soir et comme en Allemagne, les établissements pour prendre du bon temps ne manquaient pas. Il y avait même des spectacles façon "Crazy horse" et les Polonaises à l'époque n'étaient pas ce qu'il y avait de plus rébarbatif esthétiquement parlant.
Les Polonais étaient très accueillants et nous eûmes la chance de faire la connaissance d’un commissaire du police dans le hall de notre hôtel. Il nous invita à boire de la Vodka avec ses amis et leur compagnes dans leur chambre. Le restant de la nuit se passa agréablement quoique finalement assez éprouvant.
Cracovie ? (Si ma mémoire est bonne)
La derniere sortie en Pologne, je la fis en compagnie de mon collègue Pierre qui avait effectué un stage de fin d’étude à l’université de Gdansk
En arrivant à Gdansk, nous fûmes très bien reçu par son ami professeur et toute sa famille. En compagnie de son fils, il nous fit visiter Gdansk qui était, déjà à l'époque une très belle ville.
En Pologne, j'ai eu l'impression que les bâtiments avaient été restaurés, contrairement à la DDR.
De gauche à droite : Notre ami le Professeur, moi-même, Pierre et le fils du professeur.
En particulier, nous nous rendîmes au chantiers navales d'où était parti le mouvement du syndicat Solidarnosc. Pierre ramassa par terre un petit tract de 5cm sur 2. C'était justement un tract du syndicat qui invitait à se rendre à une réunion quelconque. Il le mit dans son portefeuille et n'y pensa plus; ce fut une grossière erreur.
Chantiers navales de Gdansk en 1984
Par la suite,notre ami professeur nous amena passer un après midi dans une petite maison de campagne qu'il possédait dans les environs.
Après avoir passé quelques jours en compagnie de nos hôtes, nous primes le chemin du retour.
Au cours du trajet, nous nous arrêtâmes chez Bogdan, un des amis étudiant de Pierre. Une fois de plus, nous fûmes reçu à bras ouverts.
Bogdan au milieu. Un costaud.
J'ai un très bon souvenir des Polonais, de leur sens de l’hospitalité et de leur gentillesse. C’était il y a 35 ans.
Sur le chemin du retour, le passage de la frontière fut beaucoup plus désagréable. Côté Polonais, je ne sais pas ce qu'il a pris au policier, mais il commença par nous demander de vider nos poches. Puis il regarda dans nos porte-feuilles. Contrairement à Pierre, je n'avais pas grand chose d'intéressant. Lui, par contre les intéressa beaucoup plus. Ils trouvèrent un billet de 100 DM non déclaré. En effet, il fallait déclarer toutes nos devises avant d'entrer dans le pays. Mais cela n'eut pas l'air de beaucoup gêner le policier.
Par contre, lorsqu’il vit le petit tract que Pierre avait ramassé à Gdansk. Nous eûmes droit à un interrogatoire en règle, à la fouille de la voiture puis à une fouille au corps, tout y passa et même pour Pierre, le tripotage de testicules qui est extrêmement désagréable, surtout lorsque le palpage est effectué par un policier. Heureusement nous avons pu garder nos vêtements. Au bout d'une heure, n'ayant rien trouvé d'autre, ils nous laissèrent repartir. Ils avaient dû avertir leurs copains d'en face car avant d'entrer en DDR, nous fûmes encore fouillés pendant une heure.
Ce fut le dernier voyage que je fis durant ce premier séjour en DDR. C'était en Avril 1984 et je devais y retourner en Juin de la même année. Ce retour me permis de visiter des régions comme la Saxe, la Thuringe, Posdam...et Prague en Tchécoslovaquie.
La Saxe, la Thuringe, la Forêt de la Spree, la Tchécoslovaquie
Koenigstein (Saxe)
Leipzig (Saxe)
Spree wald (Forêt de la Spree)
Prague - Tchécoslovaquie - 1984