De l'utilité des résistances aux changements
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De l'utilité des résistances aux changements
J’ai reçu de mon ami Pierre Pradines , ex directeur de programme de transformation dans une grande entreprise informatique, le commentaire suivant : « Tout changement n'est pas synonyme de progrès, parfois il est nécessaire de résister. »
J’ai connu Pierre lors du Master Management Global de Dauphine où j’intervenais, puis en tant que client pour une certification au métier de consultant concernant des cadres expérimentés.
Ce commentaire est en lien avec ma dernière conversation systémique : https://panodyssey.com/fr/article/entrepreneuriat/les-resistances-aux-changements-sont-des-informations-salutaires-wtbdwtttwrpk
Ce qu’il m’inspire.
il existe une convention tacite, reprise par de nombreux consultants présupposant que seuls le top management des entreprises et les dirigeants des organisations publiques savent que les évolutions, changements et ruptures sont absolument nécessaires pour s’adapter, et au mieux anticiper les transformations du monde. Il va de soi que le pouvoir d’un manager réside dans sa capacité à produire des changements chez les personnes, équipes et organisations. Et il va de soi aussi que les collaborateurs et agents publics, n’ayant pas conscience des mutations de l’environnement, résistent aux changement par peur et opposition.
Avant, on disait : « les cadres conçoivent et les employés exécutent » , et maintenant : « les managers promeuvent les changements et les collaborateurs résistent. » En termes manichéens, le changement c’est bien, la résistance c’est mal.
Cette dichotomie ne convient pas à un systémicien. Les résistances aux changements, décrétées délétères par les dirigeants ont des fonctions utiles pour le système. Autrement, elles ne perdureraient pas.
Les résistances atténuent les velléités tyranniques de dirigeants. Elles permettent d’évaluer l’acceptabilité sociale des stratégies et plans d’actions envisagés. Les collaborateurs en lien avec des parties prenantes, tels que clients, fournisseurs, partenaires sont une source d’informations sur les craintes et oppositions de ces parties prenantes. L’expression des résistances met à jour les effets probablement indésirables des changements voulus sur l’équilibre du système.
C’est pourquoi je préconise d’écouter les résistances au lieu de vouloir les contrer avant qu’elles ne s’expriment.