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Première partie : Un peu d'histoire - Chapitre 2 : La transformation

Première partie : Un peu d'histoire - Chapitre 2 : La transformation

Publicado el 6, oct., 2024 Actualizado 6, oct., 2024 Society
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Première partie : Un peu d'histoire - Chapitre 2 : La transformation

"Les voyages forment la jeunesse", dit-on, et pas que la jeunesse d'ailleurs. Pour beaucoup de gens, la démocratisation des moyens de transport a été l'occasion de nouvelles découvertes et de l'émerveillement qui va avec. On pouvait désormais se déplacer n'importe où n'importe quand au gré de son choix, avec armes et bagages si on le voulait sans avoir à rien porter. On pouvait sans se ruiner visiter des contrées lointaines et voir sur place, en chair, en os et en vrai, tous ces sites extraordinaires dont on n'avait fait qu'entendre parler et qu'on n'aurait sinon vus que dans les livres ou à la télévision. Bien sûr, on s'empressait de s'en ramener des souvenirs durables : photos, objets et babioles diverses. Et pour tous ceux qui ne se sont pas contentés de faire la même chose que ce qu'ils faisaient habituellement, sauf qu'ils l'auraient fait un peu plus loin, cela a été l'occasion d'une incroyable ouverture d'esprit et d'un enrichissement insoupçonné. Voir qu'il existe ailleurs dans le monde des gens qui vivent autrement que soi, qui trouvent ça tout à fait normal et pour lesquels c'est soi qui vit bizarrement et autrement que "tout le monde", c'est l'occasion répétée de quelques salutaires remises en question (même si tout le monde ne la saisit pas et même si beaucoup préfèrent continuer à penser que ce sont ces peuples qu'ils visitent qui sont décidément bien étranges). 

Mais comme toujours, il y a un revers à la médaille. Et il ne réside pas seulement dans le fait qu'en découvrant le voyage, on découvre aussi tous les préparatifs et toute la logistique qui vont avec, et tout le stress que cela génère. Ni non plus dans la prise de conscience de ce que la réalité du voyage peut se révéler décevante par rapport à ce qu'on en attendait ou à ce que d'autres en ont vendu. 

Bien sûr, d'aucuns ne manqueront pas de faire remarquer que de la même manière que la bourgeoisie parvenue des dix-huitième et dix-neuvième siècles singeait l'aristocratie sans en avoir la culture et se ridiculisait parfois en le faisant (ce que Molière a brocardé en son temps dans "Le Bourgeois gentilhomme"), les classes populaires des vingtième et vingt-et-unième siècles singent la bourgeoisie mais sans en avoir nécessairement les moyens. Avoir toute une domesticité derrière soi pour s'occuper de l'intendance, de la logistique et de tous les détails de l'organisation pratique (pendant que soi-même se contente de poser son derrière sur la moleskine des sièges passager, de se laisser conduire et d'admirer le paysage tout en philosophant et en rêvant de cultures lointaines pendant que d'autres conduisent et s'occupent de tout) et sans avoir à se préoccuper de savoir combien ça va coûter parce que de toute façon, les moyens sont là et qu'on sait bien qu'ils vont suivre, c'est une chose. Mais devoir s'occuper de tout soi-même si on veut que quelque chose se fasse et que ce soit gratuit (ou au minimum pas trop cher) parce que les fonds sont limités et pas extensibles à l'infini, évidemment, ce n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas du tout la même expérience

Et il n'est pas si rare non plus d'être déçu de son voyage et du séjour dont on attendait dépaysement et repos. Parfois, entre le paradis promis par le dépliant publicitaire - ou les descriptions dithyrambiques des agents de voyage - et la réalité que l'on découvre sur place, il y a, comme on dit, loin de la coupe aux lèvres (et hop, encore un point de plus en faveur des réfractaires au voyage qui en profiteront pour triompher en disant que le jeu n'en vaut nettement pas la chandelle et qu'on n'est nulle part ailleurs mieux que chez soi - et que toute cette fièvre du bronzage, des voyages de plus en plus lointains et d'avoir vu tel ou tel endroit, ce n'est que du snobisme et de l'esbroufe sociale). 

Mais toutes ces considérations, toutes réelles et valides qu'elles puissent être, ne relèvent encore que de l'individuel, donc de l'anecdotique. S'il y a un problème sociétal avec la popularité de la voiture, de l'avion et des voyages, le problème n'est pas là

Le problème, s'il faut le considérer comme tel, c'est que la démocratisation de la voiture et de l'avion a entraîné une transformation en profondeur de tout le mode de vie. Et comme d'habitude, le changement ne frappe pas forcément là où on l'attend. C'est qui le rend difficile à anticiper avant qu'il se produise, et tout aussi difficile à gérer une fois qu'il s'est produit. Surtout pour les anciennes générations habituées à l'ancien système, et particulièrement quand le changement est rapide et brutal

Locomotive à vapeur
Crédit image : © Didier Duforest - Wikimedia Commons

Revenons pour un moment à la locomotive à vapeur du dix-neuvième siècle. Quand elle est apparue avec ses fumées noires et ses escarbilles, ses détracteurs la voyaient déjà en train d'allumer une traînée d'incendies partout sur son passage et de réduire la nature environnante et toute la planète en cendres. Et pas tout à fait à tort, car cette première version du train était effectivement très polluante, très bruyante aussi, donc très dérangeante pour les riverains de voies ferrées, et il faut bien reconnaître qu'a priori, les escarbilles avaient bien de quoi faire peur. Tous les pays ne disposaient pas des espaces immenses des Amériques pour faire filer et siffler les grosses machines à vapeur et leurs théories de wagons à travers de vastes plaines dégagées où il n'y avait rien ni personne (à part peut-être quelques troupeaux de bisons et l'un ou l'autre Amérindien pour en chasser quelques-uns), et dans des contrées plus densément peuplées telles que l'Europe, le train n'a été pleinement accepté qu'avec l'électrification des lignes de chemin de fer.

Train moderne
Crédit image : © iurii / Shutterstock 

Mais au final, la pollution environnante n'a pas été son impact principal. Son impact a été plus insidieux, plus durable, et pratiquement impossible à contrer : apparition de certains métiers (chef de gare, contrôleur de train, cheminot), disparition ou tout au moins drastique réduction de certains autres (charretier, palefrenier, fabricant de fouets), "mort du petit cheval" (avec des trains - puis des camions, camionnettes et autres véhicules utilitaires - capables de transporter rapidement de grandes quantités de marchandises sur de longues distances, qui allait encore faire transporter les siennes en charrette tirée par un cheval ? ou par un bœuf, ou par un âne ? Pas grand monde, à part peut-être en local, parce que ce n'était plus rentable), modification des paysages (évidemment) et aussi de l'urbanisme (les villes étaient désormais construites, sinon carrément autour des voies ferrées - au lieu de l'être, comme auparavant, autour des fleuves, rivières, lacs, mers, océans et autres voies navigables qui étaient jusqu'alors les voies principales de communication et d'échange, de personnes comme de marchandises) du moins en intégrant leur présence voire leur préexistence comme une donnée de base), développement des gares et des services aux voyageurs comme au transbordement de marchandises - donc aussi de l'espace qui leur est consacré... au détriment d'autre chose, comme les habitations (expropriations) et les espaces verts (bétonnage)...

Réseau routier
Crédit image : © A.P.S. (UK) / Alamy Banque D'Images

Eh bien, pour la voiture - y compris les véhicules utilitaires - et l'avion, c'est pareil. C'est un processus tout à fait similaire qui est encore toujours à l'œuvre, et qui modifie nos modes de vie beaucoup plus en profondeur - et d'une façon qui aurait peut-être encore été plus difficile à anticiper. Ceux qui commentaient les images d'archives et les documentaires du début du siècle dernier en disant textuellement que "la voiture individuelle n'est pas appelée à se généraliser et à devenir le moyen de transport de tout le monde" pressentaient peut-être les défis urbanistiques et logistiques qu'une telle évolution allait entraîner, mais ont-ils jamais imaginé une seule fraction de seconde qu'en se généralisant, vu que son coffre la rendait elle aussi capable de transporter une certaine quantité de marchandises, elle allait permettre à ses utilisateurs de faire en une seule fois les emplettes de plusieurs jours, ou même d'une semaine voire de toute une quinzaine ou de tout un mois, favorisant ainsi l'émergence et le développement des supermarchés et des centres commerciaux, et avec eux, là aussi, la lente asphyxie du commerce local de proximité et la disparition de tous ces petits magasins qui ne desservaient qu'un pâté de maisons, que les gens trouvaient juste en bas ou à côté de chez eux, qui leur permettaient de faire leurs petites courses plusieurs fois sur une seule journée si nécessaire et de s'adapter de la sorte aux éventuelles variations du nombre de leurs convives, donc de se montrer grâce à cela plus accueillants et plus hospitaliers ? Avec une souplesse et une adaptabilité immédiate difficiles à égaler pour un ménage d'ici et maintenant qui a pris l'habitude de calculer à l'avance (et au plus juste) ses approvisionnements sur une plus longue durée ?

Ont-ils jamais prévu que la voiture individuelle, en favorisant la mobilité, allait permettre aux travailleurs de chercher et de trouver des emplois plus loin de leur domicile, favorisant ainsi le regroupement des industries et des commerces en "zones d'activités" et tuant à petit feu une fois encore l'emploi local de proximité à côté de chez soi ?

Ont-ils prévu que les moyens de transport modernes favoriseraient l'éclosion de vastes banlieues-dortoirs ? Ont-ils prévu qu'une telle évolution allait transformer petit à petit les domiciles de la plupart des gens en simples dortoirs, où ils ne feraient plus que dormir, se laver, prendre leur premier repas de la journée et peut-être aussi leur dernier, s'abrutir devant la télévision pour se détendre en fin de journée avant de rejoindre enfin leur lit, mais où ils ne vivraient plus parce que l'essentiel de leur journée se déroulerait ailleurs et que toute leur vie se passerait ailleurs que chez eux ?

Ont-ils prévu que la voiture individuelle, ou au moins familiale, allait contribuer à favoriser l'essor du tourisme de masse ?

J'avoue que pour ma part, je ne pense pas qu'ils prévoyaient clairement toutes ces évolutions-là. Peut-être étaient-ils angoissés à l'idée de prochains grands bouleversements, mais sans très bien concevoir ni comprendre en quoi ils allaient consister. Il faut vraiment beaucoup d'imagination pour se représenter le monde non pas tel qu'il est, mais tel qu'il pourrait devenir ou même tel qu'il deviendrait "si"... Et il en faut surtout beaucoup pour réaliser qu'une nouveauté pourrait bien être amenée, si elle se développe, à remplacer une chose ancienne jusqu'à la faire carrément disparaître, et pour identifier ce qui pourrait faire disparaître quoi... L'évolution effective du monde n'est que rarement conforme à ce que l'on imagine - probablement parce qu'on n'en maîtrise pas tous les paramètres - et c'est pourquoi, à mes yeux, la futurologie, tellement mise à l'honneur dans les années 1970, ne sera jamais au mieux que la science de la lecture dans une boule de cristal (ou dans le marc de café, au choix). 

Aéroport - trafic aérien
Crédit image : © Russss - Creative Commons

Et pour l'avion, c'est pareil. En démocratiser l'accès n'est pas resté sans conséquences. Être à peine quelques dizaines de milliers dans le monde (tout au plus) à l'utiliser, ou être à des dizaines voire des centaines de millions à peupler les aéroports du monde, et pour partir tous dans des directions différentes, ce n'est pas du tout la même chose. Bon, je vais faire à mon tour ma voyante extra-lucide - pardon : ma futurologue. Je pense que pour des raisons logistiques et environnementales, il y a peu de chances que nous nous déplacions tous un jour sur de longues distances en Falcon 5, même si sa rapidité est très prometteuse, mais par contre, si la technologie correspondante est mise au point, il faudrait garder un œil ouvert sur l'évolution de l'Hyperloop, qui me paraît un candidat plus sérieux pour un jour concurrencer l'avion... ou en tout cas pour que sa courbe de popularité connaisse une évolution comparable... (si sa technologie est mise au point, bien sûr... ce qui à l'heure actuelle n'est pas encore acquis... et surtout s'il est possible de faire la preuve de sa rentabilité... ce qui est encore une tout autre question...)

Hyperloop
Crédit image : © Mike Blake / Reuters

Crédit image de couverture : © Laurent Grandguillot / REA

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Comentario (3)

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Jean-François Joubert hace 42 minutos

ah pardon je ne suis pas réveillé , comme d'habitude... je digresse... et je m'excuse ayant un peu arpenter les flots

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Jean-François Joubert hace 2 horas

vous avez oublié le voyage en bateau, voile ancestrale découverte et construction de la cartographie de la planète Terre 🌎... sinon. c'est juste parfois difficile de ne plus pouvoir bouger, voire du pays et paysages

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Jackie H hace 2 horas

Certes 🙂

Pour ce qui est du bateau, comme je l'ai dit en réponse à Arthyyr sur le chapitre 1, ce sera abordé ultérieurement (notamment dans la deuxième partie qui, elle, prendra au contraire la défense du voyage 🙂

(modifié)

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