M...enière (Prosper)
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M...enière (Prosper)
Un des très grands noms de l’Oto-Rhino française.
D’origine angevine, nommé à l’Internat des Hôpitaux de Paris, il fait toute sa carrière dans l’Hôpital parisien le plus réputé d’alors : l’Hôtel-Dieu où il est l’élève de Récamier et de Dupuytren avec qui, durant les trois glorieuses, il soignera sans relâche les blessés par balles amenés à l’hôpital.
Il est aux premières loges pour traiter les malades lors de l’épidémie de choléra de 1832 et sauve Orfila, le doyen de la Faculté de médecine de Paris. Le célèbre Orfila de l’affaire Lafarge (cf. Marie et Marie) qui, sinon, n’aurait pu défrayer la chronique quelques années plus tard !
Rappelez-vous…
Marie Lafarge, 24 ans, accusée d’avoir empoisonné son rustre de mari à l’arsenic… Orfila trouve, grâce à son appareil de Marsh des traces infimes d’arsenic sur les habits du mort, affirmant sans ambages que Marie Lafarge a assassiné son mari. Mais la maison des époux était infestée de rats et l’arsenic (ou mort aux rats) largement utilisé. Un de ses collègues, Raspail arrivera trop tard au procès, mais il s’écrira : L’arsenic est partout ; je me fais fort d’en trouver jusque dans le fauteuil du Président des Assises…
L’absence de rigueur d’Orfila dans ce procès et les railleries de son collègue le feront déconsidérer comme expert.
Nommé médecin titulaire de l’institution impériale des sourds-muets dès 1838, il succéde à Itard (cf. item). Menière laisse son nom à la postérité pour avoir présenté la pathologie observée, dans un mémoire lu à l’académie impériale de médecine au cours de la séance du 8 janvier 1861 sous la forme d’un Mémoire sur des lésions de l’oreille interne donnant lieu à des symptômes de congestion cérébrale apoplectiforme. Il dépose ce mémoire, moins d’un an avant sa mort brutale. Fait étonnant, Prosper Menière n’avait rien produit de personnel avant cette date qui le rend célèbre. Le cas clinique qui lui sert de modèle, il l’avait étudié 13 ans auparavant en 1848. On peut s’étonner qu’il ait tant attendu pour le publier. Ce mémoire met un terme à plusieurs dizaines d’années de recherches et d’observations cliniques qui contribuent à donner à l’otologie une assise moderne.
De quoi s’agit-il exactement ?
La maladie de Menière se définit par des crises violentes de vertiges, de survenue brutale. Vertiges intenses, associés souvent à des nausées, des vomissements, une pâleur, sans signe avant-coureur, parfois précédé cependant d’une « tension » de l’oreille.
S’y associent des acouphènes et une baisse contemporaine de l’audition d’un côté, prédominant sur les graves, qui récupérera avec le temps, du moins pour les premières crises.
Sa cause en est un excès de liquide dans l’oreille interne, sans que l’on en connaisse la raison, créant une élévation de la tension interne et les symptômes décrits.
Plusieurs crises peuvent se succéder dans le temps, laissant à terme une perte auditive parfois importante d’un côté, rarement des deux côtés, mais toute la gravité vient de là.
On traite la crise, mais surtout on essaie de la prévenir.
Éviter les stress qui favorisent les crises, peu d’excitants en général. On conseille également des aliments riches en potassium et pauvres en sels…
Les médicaments qui augmentent le volume urinaire (diurétiques) ont pour vocation de diminuer la tension intra labyrinthique.
Pendant la crise on prescrit bien sûr des anti vertigineux et mise au repos.
Dans des cas exceptionnels, la chirurgie est proposée détruisant le labyrinthe et donc les vertiges, mais elle ne peut s’adresser qu’à un patient qui a perdu l’audition et garde des vertiges invalidants.
On pourrait remplir plusieurs Bottins avec les personnes célèbres porteuses d’acouphènes.
Pour le Menière on peut à coup sûr citer le spationaute Alan Shepard, qui a participé à la mission Apollo 14 et marché sur la lune.
Malgré un Menière connu, après avoir été interdit de vol quelques années, il sera le cinquième homme à se promener sur notre satellite et le premier à y laisser quelques balles de golf parmi les objets oubliés sur ce sol pour la science et qui tournent autour de la terre, c’est-à-dire autour de nous…
Normal en somme pour un porteur de Menière.
Bernard Ducosson hace 1 año
De Menière je ne connaissais que la sole, me voilà édifié. Merci pour ce rare savoir.