Le préfixe dys du Grec, très utilisé en médecine, signifie malformation, difficulté…

C’est la modification de la voix, quelle qu’en soit la cause.

La voix nous trahit, nous révèle, elle peut-être un de nos plus grands atouts comme signer notre perte… Elle reste inchangée – ou presque – au cours d’une vie.

Elle est unique. Notre voix nous permet une reconnaissance instantanée même à l’autre bout de la planète, mais reste pourtant inconnue de son propriétaire !

La voix est le reflet de l’âme, disait Platon. Merveilleux organe, pour qui sait l'utiliser.Demosthène dit-on, pour affermir cet outil un peu hésitant, s'entraînait en début de carrière à parler avec des galets dans la bouche pour donner plus de "corps" à sa voix.

Elle a même été un moyen de détecter les mensonges…

C’est le plus bel instrument à la disposition de l’homme et un atout qui lui est propre à la base de son formidable essor dans tous les domaines.

Mais la vie, notre environnement, nos excès, la maladie, nos émotions la mettent à rude épreuve !

Plus grave chez l’homme, car les muscles vocaux sont plus longs que chez les femmes, grâce à ce cartilage thyroïde saillant que l’on appelle communément pomme d’Adam, elle reste chargée d’émotions et de sensualité chez la femme quand elle joue dans ce registre.  Mais pour ce faire, il faut parfois avoir beaucoup fumé…

Le spécialiste, avant même d’examiner un patient, avant même de sentir sur lui l’odeur qui le trahit, sait déjà s’il fume au timbre de sa voix.

Les cordes vocales, qui s’ouvrent à l’inspiration, vibrent en fermeture quand on parle, lors de l’expiration. Nous sommes les seules espèces à avoir élaboré un langage aussi sophistiqué, et, corollaire évident, l’écriture pour coucher sur parchemin ces mots si élaborés… Notre organe vocal peut être la cible de toutes les affections, de la plus bénigne à la plus sérieuse.

Nodules en cas de mauvaise utilisation, polypes (qu’il faudra opérer) et bien d’autres affections sans oublier un cancer (qui se niche là comme ailleurs), mais dont le pronostic reste excellent du fait d’un diagnostic très précoce, car la modification durable de la voix interpelle rapidement patient et entourage.    

Une affection trainante de la voix mérite donc que l’oto-rhino s’y attarde.

Il arrive toutefois que ce dernier soit pris à son propre piège.

Je me souviens d’une chanteuse lyrique, pour qui cet instrument ne peut se permettre le moindre caprice, la moindre imperfection, accourue paniquée au cabinet, car elle ne pouvait plus faire ses vocalises. Elle avait un concert le lendemain et  la voix de tête ne passait plus !

J’eus alors droit à une démonstration dans le maigre espace clos du cabinet. Un ange est passé, la salle d’attente s’est tue.

Les personnes présentes, ma secrétaire, mon associé et moi, nous en souvenons encore…  

Mais je n’ai jamais perçu la moindre anomalie.