J comme... Jaborandi
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J comme... Jaborandi
Voilà un nom d'arbuste, d'étymologie inconnue, qui fleure bon l'exotisme tout comme jacaranda, arbre ornemental bien peu utile toutefois à notre spécialité ou jojoba, plante qui nous vient du Mexique et que toutes les femmes connaissent bien pour ses fruits, semblables à des amandes, dont on tire une huile un peu épaisse, sorte de cérumen, très utilisée en cosmétologie pour diluer les huiles essentielles remplaçant - pour le bonheur des cachalots - le blanc de baleine...
Le mot Jaborandi qui sonne agréablement à nos oreilles, un si beau mot, est forcément paré de toutes les vertus du monde et il a sa place ici.
Un peu semblable à d'autres mots, aussi exotiques qui m'ont longtemps incité au voyage et fait rêver... Zanzibar, Samarcande...
On aurait pu proposer jusquiame, mot aussi charmant. Troublante fleur semblable à une minuscule orchidée claire veinée de sombre, riche en alcaloïdes comme le datura ou la belladone, censés calmer -entre autres - la rage de dents ou pourquoi pas jujubier, aussi exotique, mais qui comme le jacaranda n'a rien à faire avec notre spécialité, car il produit des fruits comestibles sans -du moins je pense - vraiment d'effet au niveau Oto-Rhino.
Jaborandi donc : Nom sous lequel on désigne un arbuste d'Amérique du sud dont on extrait des feuilles un alcaloïde, la pilocarpine, qui stimule pour nous ORL, la sécrétion salivaire. Encore utilisé dans certaines maladies notamment "le syndrome sec", simplification d'un nom beaucoup plus savant, cette sécheresse buccale étant vécue très désagréablement par les patients qui en sont porteurs. Et c'est avec un certain plasisir que je precrivais le sésame qui allait soulager le patient:
" Teinture de Jaborandi : X gouttes 3 fois par jour pendant 1 mois"
Peut-être un peu aussi pour la nostalgie des préparations d'officine, quand le pharmacien distillait encore dans ses cornues et alambics ses liqueurs censées soigner tous les maux de la terre!
Las!
Toute préparation médicale devient de nos jours une gageure à obtenir et le temps des apothicaires est bel et bien révolu. L'homme de l'art se contentant hélas, après des années d'études difficiles, de vendre les médicaments prêts à la consommation et disposés sous blister par nos grands trusts pharmaceutiques.
Mais qu'importe!
Nous n'avons du moins plus à craindre les de Brinvilliers en herbe, cette chère marquise qui testait ses breuvages mortifères comme "Dame de charité" à l'Hôtel-Dieu... avant de les vendre aux plus riches.
La symptomatologiie salivaire, tant s'en faut, ne se résume pas à cette pathologie.
Deux affections, pour leur simplicité diagnostique méritent qu'on s'y attarde.
La lithiase salivaire : calculs dans le canal excréteur de la glande salivaire dont la symptomatologie clinique est évocatrice : gonflement sous mandibulaire au moment des repas et douleur vive qui signent une colique salivaire liée au blocage de la salive par la lithiase au moment où le flux salivaire est maximal.
La grenouillette sublinguale : Kyste de rétention salivaire situé sous la langue et la refoulant avec un aspect caractéristique qui nécessitera une petite incision avec "marsupialisation" des berges du kyste pour éviter toute récidive.