4. Rééquilibrer la Balance
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4. Rééquilibrer la Balance
Ma Vie Sans Sucres Ajoutés - Chronique d’une renaissance psychique et physique
Réduire les sucres, écarter les aliments ultra-transformés et leur ribambelle d’additifs ne suffisent pas à manger mieux. Ce sont simplement deux leviers qui répondent efficacement à une problématique. Pour obtenir une meilleur alimentation, il peut s’avérer nécessaire de rééquilibrer la balance nutritionnelle. C’est ce que nous allons aborder dans ce quatrième article.
Rééquilibrer la Balance ?
Rééquilibrer la balance, dans le sens où je l’entend, implique de retrouver la qualité nutritionnelle de nos aliments. Car nous pourrions très facilement tomber dans le piège de changer d’alimentation sans répondre aux besoins de notre organisme. Notamment en adoptant certains régimes à la mode promettant monts et merveilles en terme de perte de poids. Et alors, nous aurions manqué le but et perdu notre temps. Et peut-être notre argent, vu le prix de certaines formules très habilement marquetées…
Contrairement à de nombreuse idées reçues, il n’y a pas de recette miracle. Car nous sommes tous différents, avec des besoins différents qui varient à différents moments de notre existence. En revanche, il y a quelques principes simples et accessibles pour nous aider à retrouver une meilleure alimentation et une meilleure santé. Et éventuellement à perdre du poids le cas échéant.
Le journaliste américain Michael Pollan nous fait une proposition devenue emblématique dans certains milieux : Mangez des Aliments. Sans excès. Principalement des végétaux. (“Eat Food. Not too much. Mostly plants.” - In Defense of Food : An Eater’s Manifesto, 2008). Voyons ces notions d'un peu plus près.
Par aliments, Pollan entend de la “vraie nourriture”, des aliments frais, complets, non transformés. Nous avons déjà évoqué ensemble de quoi sont fait les aliments : eau, fibres et nutriments. L’eau est réabsorbée ou contribue à l’élimination des déchets suivant nos besoins. Les fibres servent de balais intestinal (fibres non solubles) ou à nourrir les populations bactériennes essentielles à l’assimilation des nutriments (fibres solubles). Et les nutriments sont les matériaux et le carburants essentiels au fonctionnement de notre organisme. Ce sont eux qui vont nous intéresser aujourd’hui.
Les nutriments comprennent deux classes distinctes et complémentaires : macronutriments et micronutriments. Les macronutriments comprennent les lipides, les glucides et les protéines. Les micronutriments comprennent les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments. C’est du bon apport des deux dont il est vraiment question dans les notions de “rééquilibrer la balance”. Car si nous ne manquons pas de macronutriments même avec une mauvaise alimentation, l’apport en micronutriments s’est effondré avec l’avènement de l’agriculture productiviste. Ainsi, il est facile d’avoir une alimentation qui remplit sans vraiment nourrir.
Thierry Casasnovas, que j’ai déjà cité, défend l’idée que ton corps cherche à compenser ses carences micronutritionelles en réclamant plus de nourriture. L’idée est intéressante. Partant de là, il serait facile d’estimer que manger “sans excès” découle directement d’avoir “rééquilibré la balance”, puisque notre organisme trouve enfin les éléments nutritifs qui lui font défaut. Oui et non.
Je peux effectivement témoigner qu’un mode alimentaire suffisamment qualitatif participe à une réduction de mon appétit. En clair, j’ai cessé d’avoir tout le temps faim. Je supporte même de sauter un repas sans que ce soit un drame. Ce qui surprend ceux qui étaient habitués à mes anciennes réactions face à ce type de situation. Toutefois, n’oublions pas que ma rééducation alimentaire ne représente qu’un des aspects de mon récent parcours thérapeutique. L’influence de ce parcours sur mon bien-être général contribue au retour à l’équilibre sur mon alimentation et ce retour à l’équilibre contribue à mon bien-être général. C’est un cercle vertueux.
Manger Mieux, C’est Aussi Manger Moins
L’idée de manger sans excès (ou “juste ce qu’il faut” selon certaines traductions) défendue par Michael Pollan implique de remettre en cause nos mœurs alimentaires. Manger par habitude ou par convenance sociale, manger pour chasser l’ennui, se forcer à finir son assiette, manger par gourmandise sont des pratiques déconseillées qui nous conduisent à manger trop.
Pollan nous encourage à “consulter nos tripes”. Autrement dit, peser la sensation de faim. L’envie ne reflète pas toujours la faim. Tu noteras que l’envie d’engloutir une grosse quantité de fromage emmitouflé dans un plaid devant un film relève plutôt d’un palliatif émotionnel. Il n’y a pas non plus de “bonne heure” pour avoir faim. Cela dépend de la qualité de notre précédent repas et de l’activité que nous avons eu depuis celui-ci.
Pollan nous encourage aussi à manger lentement et prendre le temps de savourer notre repas. Cela laisse le temps à notre cerveau de capter le signal de satiété. De fait, tu consommes moins de calories en mangeant lentement. Manger doucement favorise aussi la digestion qui commence dans la bouche avec la mastication. En outre, cela favorise le plaisir lié au repas et contribue à diminuer le stress. Deux autres avantages appréciables.
L’aspect digestif est intéressant. En mangeant avec modération, tu évites une surcharge inutile de ton système digestif. Ainsi, tu économises de l’énergie et tu ménages ton organisme. Mais cette modération n’implique pas que la quantité d’aliments ingérés. Il s’agit aussi de privilégier les repas simples, autrement dit de limiter les repas riches et complexes à quelques occasions de façon à ce qu’ils ne posent pas de problèmes particuliers.
Ce qui m’amène à évoquer le repos digestif. J’ai retenu deux approches différentes en la matière. La première est le jeûne dont je ne suis pas spécialement un fervent amateur. La seconde est un principe de médecine chinoise qui invite de respecter un délai d’au moins trois heures entre deux prises alimentaires.
Manger mieux, c'est aussi manger moins
Variété et Richesse Micronutritionnelle
Manger principalement des végétaux n’exclue pas forcément la viande. Principalement ne veux pas dire exclusivement. Les produits animaux sont aussi sources d’éléments utiles à notre organisme. Cependant, ce sont essentiellement les produits végétaux dans leur grande variété qui vont nous aider à trouver cette richesse micronutritionnelle dont il est question. A condition toutefois qu’ils puissent nous l’offrir. Car une plante ne peut nous apporter que ce dont elle s’est elle-même nourrit.
Les nutriments contenus dans les végétaux n’apparaissent pas par miracle. Chaque végétal tire ces substances nutritives du sol sur lequel il pousse. Son métabolisme les rend disponibles pour l’animal ou l’humain qui le consomme. Ce processus de biodisponibilité est essentiel car notre organisme n’a pas la capacité de tirer les éléments nutritifs directement des sols. Sans quoi, il nous suffirait de sucer directement des cailloux ou d’ingérer des mottes de terres.
Pour assimiler les éléments nutritifs qu’elle va ensuite nous restituer, la plante a besoin d’un sol vivant. C’est à dire qu’il lui faut un ensemble de champignons, levures et bactéries à la périphérie de ses racines. Sans ces micro-organismes, la plante aura bien du mal à se nourrir. Or, à l’issu de la seconde guerre mondiale, l’agriculture productiviste a largement introduit l’utilisation d’herbicides et de fongicides avec la promesse de remplir les assiettes d’une génération privée de tout et d’améliorer les conditions de vie des cultivateurs par de meilleurs rendements. Tout ces produits phytosanitaires associés à un labourage en profondeur détruisent la vie des sols. Et le contenu micronutritionnel de nos aliments s’en retrouve fortement appauvri.
Et si la plante ne peut t’apporter que ce qu’elle a elle-même tirée du sol. Elle va TOUT t’apporter, y compris les biocides utilisés à outrance pendant sa culture. Tu sais, ceux qui ont tué le sol et les insectes…
La viande et les produits animaux répondent au même principe. L’animal va tirer les éléments nutritifs des plantes qu’il consomme et le métaboliser de la même manière que toi. Mais il ne pourra jamais t’apporter plus que ce qu’il aura trouvé dans sa propre alimentation. Seulement, l’essentiel de l’alimentation apporté dans les élevages intensifs n’est pas idéale en la matière.
Et toujours comme la plante, l’animal va t’apporter aussi toutes les choses néfastes auxquelles il a été exposé : hormones de croissances, antibiotiques, germes, toxines dues au stress…
Diantre ! A moins de disposer des tes propres cultures au point d’être auto-suffisant, il faudra bien que tu achètes une partie de ta nourriture, si ce n’est la totalité. Comment dès lors obtenir des aliments de bonne qualité ? En privilégiant le bio dans la mesure du possible et du raisonnable. En privilégiant aussi les produits locaux qui seront plus frais et auront gardé leur contenus micronutritionnel.
Des produits frais bruts, bios, locaux… qu’il faut préparer soi-même. Cela va peut-être te demander pas mal de changements ? C’est là qu’on mesure toute l’importance de le faire à son rythme et sans approche dogmatique. Ce sera le sujet du cinquième article.
Photos par Maddi Bazzocco on Unsplash