Politique et spiritualité ne sont pas irréconciliables
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Politique et spiritualité ne sont pas irréconciliables
La spiritualité n'est pas la religion
Au motif des conséquences des guerres de religion, du dogmatisme érigé en outil de contrôle social, l'homme de la cité a fini par écarter les sujets spirituels de toute considération politique. Les mystiques relégués au couvent, dans les ermitages ou dans les loges de notables. Pourtant le business du développement personnel n'a jamais été aussi florissant. Alors faut-il chasser les marchands du temple ? Les croyants ont certe la foi, mais la plupart ont aussi une spiritualité.
Il existe même une spiritualité laïque. Beaucoup de franc-maçons du GODF s'en réclament, ou des libres penseurs, des anarchistes. La spiritualité est une vertu de l'individualité. Elle exprime une liberté individuelle, éclairée intérieurement, irrisée par la connaissance et la conscience. La foi peut se passer de connaissance et de conscience, mais la spiritualité est une aptitude personnelle. Une compétence, un soft skill, diraient les coachs et RH.
C'est le matérialisme qui boute la spiritualité de toute question de société
Les extrêmes en politique, détestent la spiritualité. Ils tolèrent la foi, quand elle peut encore s'inféoder à un leader, un Parti, et toute expression d'un pouvoir absolu. Etre spirituel, c'est être libre, être capable de sens critique, de philosopher, de disserter, de débattre. Les bons rhétoriciens sont tous "spirituels". Etre spirituel c'est enfin et surtout être un citoyen capable d'agir pour et dans la cité pour l'édification du bon, du bien et du beau. La citoyenneté spirituelle est donc humaniste et bienveillante.Thomas d'Assembourg, sans pour autant ne jamais faire référence aux sujets de la spiritualité individuelle, a su définir une intériorité citoyenne. Cette citoyenneté intérieure n'est autre que la spiritualité, mais pour ne pas perdre d'auditoire, et ne pas subir l'opprobre des matérialistes il reste sur une ligne neutre sur le plan spirituel, mais engagée sur le sujet de la non-violence. La non-violence est une conséquence d'une conscience spirituelle appliquée. Il aborde aussi le sens psycho-spirituel, mais du bout des lèvres et avec les oeillères, en définitive matérialistes, de la psychanalyse.
S'il existe une chose en politique qui est totalement dénuée de spiritualité, c'est le matérialisme.
A l'extrême gauche, on est matérialiste parce que l'on considère que le peuple prolétaire est seul légitime à prendre le contrôle des moyens de production et donc à exercer le pouvoir. Mais la production reste dans une perspective utilitariste et matérialiste. Les vertus spirituelles sont celles qui sont portées par la révolution telle que conçue par les extrêmes : un objectif, des moyens et des finalités qui ne sont que matérielles. L'extrême droite est consubtancielle au matérialisme maximal et ultralibéral. Elle se définit par un pouvoir qui se voudrait détenu par les bourgeois et les notables, qu'ils soient petits commerçants ou milliardaires, mais qui en définitive fini toujours par se retrouver entre les mains d'un seul homme ou une seule femme, le leader maximus à qui toute la confiance et les actifs sont placés.
En particlulier en démocratie, et en République, le gouvernement devrait être celui des sages, donc une philocratie. L'engagement politique, quand il est soutenu par une spiritualité active, permet un militantisme non-violent et fertile en terme de développement d'une communauté humaine éclairée, consciente de ses émotions et autocritique quant à ses zones d'ombre. La condition pour atteindre cette utopie, en plus de l'application de la non-violence est l'anéantissement de toute forme de toute forme de compétition. La philosophie des arts martiaux et en particulier ceux qui impliquent une démarche spirituelle, est pleine d'enseignement pour anihiler la compétition : la seule victoire acceptable est la victoire sur soi-même. Agir en politique par une spiritualité active est donc bon pour la planète et les institutions.
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