Sans toi comment rêver,

comment dormir une nuit de plus.

Une nuit de plus, c’est moi qui crève

si tu t'envoles avec nos rêves,

si tu t’enfuis pour l’éphémère,

pour d'autres nuits dans d'autres lits,

tant d'autres lits ont draps ouverts

pour réchauffer les cœurs d’hiver.

 

Sans toi je n'aurai plus rien,

moi qui ne possède pas grand-chose,

pas même une rose à mon jardin,

jardin qui n'est même pas le mien.

Et s’il n’est pas à moi,

ce jardin que je voudrais mien,

c’est qu’il ne fleurit que par toi

et que sans toi il n'en est rien.

Sans toi je suis sans toit

car tu es ma maison.

Et s’il n’a de maison,

c'est mon corps qu'est dehors,

et si mon corps est dehors

alors mon corps est mort,

et si mon corps est mort,

mon cœur l’est plus encore.

 

Sans toi, comment sourire,

puisque les rires virent en sanglots.

La marée monte sous mes paupières,

si jamais tu te casses en mer.

Si tu navigues vers d'autres ports,

jetant mon corps par-dessus bord,

confiant notre amour dépassé

aux abysses des oubliés.

 

Sans toi, tu sais, je ne suis rien,

rien de plus qu’un pantin.

Un pauvre morceau de bois,

sans vie et sans voix,

et s’il n’est plus de mains

pour faire vibrer mes fils,

pour dépoussiérer un brin

ma vieille carcasse immobile.

 

Sans toi, comment aimer

avec un cœur à l’agonie ?

Ce cœur que je t'ai confié

tout comme je t’ai confié ma vie.

Ma vie sans toi n’est plus la vie,

puisque ma vie, bein oui, c'est toi,

que c’est de toi dont j’ai envie,

que c’est pour toi que j’suis en vie.

 

Sans toi comment rêver,

comment aimer,

comment sourire ?

Comment continuer d’exister,

comment survivre, ne pas souffrir ?

Souffrir du vide et de l’absence,

du mal de vivre et du silence.

Vivre sans toi, c’est vivre sans cœur,

voilà pourquoi sans toi je meurs.

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"