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Je ne l’emmènerai jamais fouler le sable des plages du bout du monde. Ni respirer le parfum des cerisiers de Kyoto. Et jamais nous ne goûterons les flocons des hautes montagnes, ni n’admirerons la splendeur des forêts canadiennes et des palais d’Espagne. Elle ne connaîtra jamais la caresse du soleil sous d’autres latitudes, ni même la fraîcheur des nuits, des pluies d’ailleurs. Elle n’aura d’autre horizon que celui du béton, et le gris sans coeur du marteau-piqueur pour unique chanson. Et si je ne peux lui offrir la Terre comme le font d’autres hommes, c’est que je n’ai de richesse que celle de l’amour, mais l’amour n’intéresse plus personne. Car il n’a nulle valeur ici-bas. L’amour ne paie ni de factures, ni de billets pour l’aventure.
Puisse-t-elle me pardonner de ne pouvoir l’emporter vers ces ailleurs qui la font tant rêver... Moi qui ne suis qu’un auteur sans succès, aux poches percées. Un artiste sans valeur, comme l’amour et les fleurs.
Pardonne-moi pour les neiges de Finlande, les saveurs de Thaïlande et les falaises d’Irlande.
Je ne peux lui offrir le monde, mais elle tient entre ses mains ma vie, mes rêves, ma lumière et mes ombres.

