

CHAPITRE 4
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 8 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
CHAPITRE 4
Le van familial cahotait sur les pavés irréguliers du centre-ville, secouant ses passagers à chaque virage. À l’arrière, Esteban observait les rues défiler derrière la vitre, fasciné par la vie bretonne qui s’y déployait. Quelques minutes plus tôt, il avait remarqué une Bentley noire et or glissant entre les façades anciennes avec une élégance irréelle. Un contraste brutal avec leur vieux van bringuebalant, dont la peinture écaillée jurait dans le décor.
À l’avant, Lorentzo conduisait avec sa prudence coutumière, tandis qu’Eneka, installée côté passager, tentait de dessiner malgré les secousses du véhicule.
— Aita ! Peux-tu conduire correctement ? J’arrive à rien ! grogna-t-elle, le carnet tremblant sous ses doigts.
— Les rues sont étroites et défoncées, Eneka. À moins que tu n’espères que je vole, je ne peux pas faire mieux, répondit leur père, une pointe d’humour dans la voix.
— La Bentley, elle, n’a pas eu ce problème, lança Esteban, sourire en coin.
— Très drôle, Esteban. Mais tu sais que tu n’auras jamais ce genre de voiture, hein ? répliqua Lorentzo en croisant son regard dans le rétroviseur, amusé.
Esteban haussa les épaules sans se départir de son sourire. Il le savait bien. Rêver ne coûtait rien.
— Nous y sommes, annonça Lorentzo en se garant près de la place principale.
Esteban sauta hors du van et inspira l’air frais d’automne. Il aimait cette saison, ses nuances dorées, ses promesses de pluie, l’odeur de la terre humide qui s’infiltrait dans ses poumons. Peu importait la région : l’air portait partout ce parfum de liberté.
— Tu peux aller te balader un peu, Esteban, dit son père en verrouillant le véhicule. Le temps que ta sœur et moi réglions quelques affaires à la banque.
— Pourquoi moi, je dois venir ? protesta Eneka en descendant. C’est magnifique ici ! Regarde tous ces détails que je pourrais dessiner !
— Justement. Ton compte est encore lié à ton ancien nom. Ils ont besoin de ta signature. Ce n’est pas négociable.
— C’est ridicule, aita ! soupira-t-elle. Trop de changements… notre banque, notre maison, notre région… et maintenant, notre nom !
— Eneka, on a eu de la chance, grommela Lorentzo. Ce programme de protection est exceptionnel. Les Otchoa n’existent plus.
— Les Ker Bleiz… répondit Esteban, d’une voix traînante, sans conviction.
— C’est injuste...
— Je sais, mais il faut vous y faire. Et je ne sais pas encore comment on expliquera ça à Laia et Arno. Allez, viens.
Eneka lui lança un dernier regard, résignée, puis suivit leur père en silence.
Soulagé d’échapper à l’atmosphère trop formelle de la banque, Esteban s’éloigna vers la place. Ses yeux furent aussitôt happés par la Bentley stationnée un peu plus loin, sa carrosserie noire et or captant la lumière avec insolence. Les vitres teintées renvoyaient un miroir sombre, impénétrable.
Il poursuivit sa marche, attiré par l’animation. Des boutiques d’ésotérisme alignaient leurs vitrines : grimoires décoratifs, pendentifs gravés, statuettes de Merlin ou de la Dame du Lac. Les légendes de Brocéliande se vendaient ici au détail, prêtes à remplir les sacs des touristes. Une odeur de beurre et de sucre s’échappait d’une crêperie voisine, lui nouant brièvement l’estomac. Il ralentit, son attention happée par les ardoises des menus, mais un autre appel détourna ses pas.
Un souffle ancien. Une présence douce.
Il leva les yeux. Un peu plus loin, à demi dissimulée derrière un rideau de végétation, une fontaine s’offrait à lui. Sans réfléchir, il s’en approcha, guidé par quelque chose qu’il n’arrivait pas à nommer.
Au centre du bassin, une statue de femme levait les bras vers le ciel, un geste solennel et désespéré à la fois. Le lierre s’accrochait aux pierres, serpentant jusqu’au bord du bassin. Autour, les arbres dressaient leur ombre comme une garde silencieuse. L’eau glissait le long de la chevelure sculptée, éclaboussant la surface dans un murmure régulier.
Il resta là, figé, le regard rivé sur ce visage de pierre. Il y avait dans ce lieu quelque chose qui l’apaisait, qui le traversait sans qu’il sache pourquoi.
Il comprit pourquoi Eneka aurait voulu rester. Cet endroit respirait l’inspiration, chargé de ce souffle ancien qui semblait se loger dans chaque recoin.
Un éclat de rire le tira de ses pensées. À quelques mètres, un groupe de filles le fixait, chuchotant avant d’éclater de rire. Esteban détourna les yeux. Il connaissait trop bien ce genre de réactions. Sa carrure imposante attirait toujours l’attention, et cette attention l’oppressait. Les bras croisés, il replia légèrement ses épaules et reporta son regard sur la statue, se demandant qui elle représentait.
C’est alors qu’il la perçut. Une effluve singulière, inattendue. Pas désagréable. Mais envoûtante au point de suspendre son souffle. Poudrée, musquée, saturée d’une profondeur ancienne. Elle s’insinua en lui, réminiscence oubliée, troublante, irrépressible.
Son instinct prit le pas. Il tourna la tête, cherchant l’origine de ce parfum.
Un jeune homme se tenait là, à portée de main. Capuche abaissée sur le visage. Aucun bruit, aucune alerte, aucune présence perçue avant cet instant. Pourtant, il était là. Immobile. Installé dans l’espace, évident, indiscutable.
— On l’appelle la Dame du Lac, dit-il d’une voix basse.
Esteban battit des paupières.
— Salut ?
L’autre ne répondit pas, poursuivant, indifférent au salut.
— La fontaine. On l’appelle la Dame du Lac. Tu avais l’air de l’observer avec attention.
— Ah… ouais, répondit Esteban, le regard de nouveau happé par la statue.
— On raconte que certaines nuits, la lune se loge entre ses mains. Que c’est… magique.
— Je n’en doute pas, répliqua-t-il d’une voix ferme. La lune brille pour ceux qui l’invoquent. Elle ne ment pas.
Un silence vibra entre eux, dense, chargé. Puis un frisson remonta l’échine d’Esteban. Il tourna légèrement la tête vers cette silhouette plus menue, noyée dans l’ombre de la capuche. Et là, un éclat le traversa : deux yeux verts, lumineux, profonds, deux émeraudes serties de lumière. Étincelants, mais insondables.
Son cœur se mit à cogner trop fort. Une attirance irrépressible, mêlée à une peur qu’il n’arrivait pas à nommer. Cet inconnu portait en lui la promesse d’une échappée et le vertige d’un précipice. Ni curiosité, ni méfiance. Autre chose. Plus vaste. Plus trouble. Un vertige sans nom.
Quelques secondes s’étirèrent, suspendues, avant que ce regard ne s’éclipse sous l’ombre de la capuche. Puis, dans un souffle détaché :
— Tu n’es pas d’ici.
Plus qu’une question. Une affirmation.
Un sourire effleura les lèvres d’Esteban. Ce visiteur respirait l’assurance. Trop, peut-être. Mais ça ne l’intimidait pas.
— Et toi si. Ça se voit.
— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Esteban laissa glisser un sourire plus franc.
— Ta façon d’être. Tu connais les lieux. Et tu marches en propriétaire. Même elle, ajouta-t-il en désignant la fontaine.
L’autre sembla vaciller un instant. Le loup avait marqué un point. Pourtant, Esteban n’aimait pas cette impression de supériorité. Il relâcha un peu la tension de ses épaules et reprit, plus posé :
— Je m’appelle Esteban.
Pas de réponse. L’inconnu resta silencieux, replié dans son ombre.
Tant pis.
Il reporta son attention sur la statue.
— C’est la première fois que je la vois. On dirait qu’elle nous écoute
— On raconte qu’elle exauce les vœux, souffla l’autre.
Esteban tourna la tête, intrigué.
— Tu as déjà essayé ?
Un léger haussement d’épaules.
— Non.
Un silence s’installa. Épais. Le bruit du village s’effaçait, lointain, avalé par un calme pesant.
Puis un soupir d’agacement, discret mais clair, s’échappa de l’inconnu. Esteban suivit son regard. Les filles. Elles s’étaient rapprochées, rires nerveux et yeux brillants.
— Salut, moi c’est Clara, lança la plus audacieuse. Et toi ?
— Esteban, répondit-il d’un ton poli, un peu déçu que leur bulle se fissure déjà.
L’inconnu recula légèrement. Une des filles le fixa, plissant les yeux.
— Attends… je te reconnais. Tu es Arthur, non ? Tu es dans notre lycée ! Le prince éternel !
Les gloussements fusèrent.
— Oh mon Dieu, c’est lui ! On a deux beaux gosses pour le prix d’un !
Le garçon se figea. Ce prénom resta suspendu dans l’air. Arthur.
Esteban grava le nom dans un coin de son esprit. Une certitude obscure s’imposa : ce n’était pas la dernière fois qu’ils se croiseraient.
Esteban aperçut alors Eneka qui sortait de la banque, suivie de leur père. Elle l’avait repéré aussitôt. Sourcils froncés, démarche tendue, elle fendit la foule avec la précision d’un projectile. La bête en elle était éveillée, et Esteban savait déjà comment cela finirait.
— Qu’est-ce que vous faites ? lança-t-elle d’une voix glaciale.
Son regard accrocha Arthur, froid, tranchant, chargé d’hostilité. Son nez se plissa légèrement, signe d’un dégoût instinctif. Puis elle se tourna vers le groupe de filles, figées sous l’effet de cette brutalité sans masque.
Le silence s’abattit sur la place, lourd, étouffant.
— Pourquoi t’as pas attendu près du van ? cracha-t-elle en le fusillant du regard.
— Aita m’a dit d’aller me balader.
Elle grogna, pivota sur ses talons et s’éloigna sans un mot de plus, les épaules raides.
Esteban lui emboîta le pas, encore troublé. Derrière lui, la place avait retrouvé son agitation, mais il avait la sensation que quelque chose lui échappait. Il balaya les alentours.
— Où est-il passé ? murmura-t-il.
— Qui ça ? demanda Eneka, sans ralentir.
— Le gars en capuche.
— Parti, j’imagine. Tant mieux. Je supportais pas son odeur.
— Quelle odeur ? Il sentait… rien de spécial, mentit-il
Elle s’arrêta net, se tourna vers lui, contrariée.
— Tu plaisantes ? Ce type empestait la mort.
Esteban se mura dans le silence. Ce n’était pas ce qu’il avait ressenti. Ce parfum n’avait rien eu de mortifère. Poudré, musqué, profondément apaisant, il s’était imprimé sous sa peau.
Lorentzo les attendait, appuyé contre le van.
— Alors, vous avez fait connaissance avec des filles ? lança-t-il d’un ton léger, visiblement mal à l’aise.
Esteban leva les bras, suppliant d’esquiver le sujet. Eneka, plus rapide, trancha :
— Esteban, seulement lui. Il ne m'a même pas attendue. Et il fricotait avec un type bizarre.
— Fricoter ?! s'étrangla Esteban. J'ai juste parlé à quelqu'un !
— Mauvais choix. Il puait. Je t’ai prévenu.
Esteban serra la mâchoire. Il n’aimait pas la manière dont elle parlait de lui. Arthur n’avait rien fait. Et son odeur... non, ce n’était pas ça. Ce parfum restait gravé dans sa mémoire, dérangeant et étrangement réconfortant à la fois.
Mais Arthur avait disparu sans un mot, avalé par la foule.
— Où est-il passé, sérieux ?
— Disparu. Tant mieux.
— Ça suffit, Eneka, coupa Lorentzo, la voix ferme.
Sa main se posa sur son épaule. Elle se figea aussitôt sous l’autorité tranquille de l’alpha.
— On a encore beaucoup à faire, reprit-il. Il faut récupérer vos frères et votre mère au supermarché. Ensuite, il faudra penser à la rentrée.
Esteban échangea un regard dépité avec sa sœur.
La rentrée. Déjà. Aucune pause.
Paco agitait les bras sur le parking du supermarché, tentant d’attirer l’attention de leur père. À ses côtés, Paskala avançait d’un pas régulier, poussant l’un des deux éternels caddies débordant de provisions destinées à la tribu, tandis que Paco se chargeait de l’autre. Yorick suivait en traînant les pieds, les mains enfoncées dans les poches. Arno, silencieux, marchait collé à leur mère, le regard absorbé.
Elena et Laia étaient restées à la maison pour continuer à déballer les derniers cartons, assistées par une escouade de licornes en peluche réquisitionnées pour la tâche.
— La Mystery Machine est avancée ! lança Paco à son petit frère, même si ce dernier n’avait jamais vu Scooby-Doo.
Tandis que Lorentzo aidait Paskala à charger les sacs dans le coffre, Paco, penché pour attacher Arno dans son siège auto, jeta un œil à Esteban. Ce dernier restait en retrait, la mine fermée, bras croisés.
— Il est bizarre, ce bled, non ? fit Paco. Trop de vieux machins en pierre.
— C’est la Bretagne, répondit Eneka en haussant les épaules. Ça a du charme. C’est bien pour dessiner.
— Glauque, ouais, marmonna Esteban. Apparemment, il y a des types louches, d’après Eneka.
Eneka lui lança un regard surpris. Elle tenta de lui parler par la pensée, mais il se referma aussitôt. Il savait lui claquer la porte mentale au nez quand elle devenait trop envahissante. Il n’avait aucune envie d’en discuter.
Le trajet retour se fit dans un silence presque complet. Lorentzo échangea quelques mots avec Paskala à propos des provisions, tandis que le van remontait jusqu’à leur nouvelle maison, perdue au cœur de la forêt. Quand le moteur se coupa, le bruit familier de la portière coulissante résonna. Paskala descendit la première, suivie de Paco, qui alla aussitôt détacher Arno. Le petit courut rejoindre leur mère, chargée de sacs de provisions, sans un mot. Yorick fila vers la maison, impatient de retrouver sa console, laissant sans remords la corvée des sacs à d’autres.
Lui et sa soeur descendirent en silence, le regard en biais, et aidèrent leur père sans échanger un mot. Chacun ressassait encore la scène de la fontaine, coincé dans ses pensées.
Quand tout fut rangé, Esteban s’éclipsa sur la terrasse. La forêt s’étendait devant lui, sombre et profonde, ses branches entremêlées en un maillage de ténèbres. Il inspira à fond. L’air sentait l’humus, la mousse, et l’humidité des sous-bois imbibés de bruine.
— Toi, t’as quelque chose qui te tracasse.
Il se retourna. La voix grave de Paco l’avait tiré de ses pensées. Son grand frère posa les bras sur la rambarde, dominant légèrement Esteban, qui y appuyait la tête, épuisé.
Paco portait son éternel tee-shirt noir, orné du logo blanc de Gojira, un de ses groupes fétiches. Ses longs cheveux bruns tombaient sur ses épaules, encadrant son visage au teint mat, illuminé par de fines ridules aux coins des yeux, marques discrètes de ses sourires fréquents. Ses yeux marron, vastes et calmes, étaient l’héritage direct de leur mère, Paskala. Il avait cette allure tranquille, à la fois solide et paisible, qui rassurait sans effort. Une lumière brillait toujours dans son regard, cette flamme qui faisait croire que rien n’était jamais perdu.
— Ouais… on peut dire ça.
Les mots restaient coincés dans la gorge d’Esteban.
— Ça t’est déjà arrivé de ressentir… un truc spécial pour quelqu’un que tu connais pas du tout ? Un genre de… de truc qui t’attrape sans prévenir ?
Paco arqua un sourcil, un sourire taquin aux lèvres.
— Elle a un nom, cette beauté ?
Esteban grimaça. Ce n’était pas une beauté. Ses sourcils se froncèrent.
C’était un homme. Bon sang.
Un silence s’étira entre eux.
— Ha ! Visiblement non… fit Paco avec un clin d’œil malicieux. Mais quoi qu’il en soit, écoute ton cœur. Chez les Otchoa… enfin, chez les Ker Bleiz, rectifia-t-il en bombant le torse, on a de bons instincts. Crois-moi. Et après ta transformation, ils seront encore plus puissants. T’inquiète, toi, c’est pour bientôt.
Il ébouriffa affectueusement les cheveux d’Esteban avant de rentrer, sans un mot de plus.
Esteban resta seul sur la terrasse, les mains à plat sur la rambarde, le regard rivé sur la forêt endormie. Il repensa à sa rencontre de la nuit précédente. Une rencontre étrange. Terrifiante. Il avait croisé la mort. Pas au sens figuré. Une présence surnaturelle, ancienne, qui l’avait fixé comme un chasseur observe sa proie.
Il n’en avait parlé à personne. Ni à Eneka, pourtant connectée à chacun de ses battements de cœur, ni à son père, ni même à Paco. Ce secret, il l’avait enfoui profondément, dans un recoin obscur de son esprit où personne ne viendrait fouiller. À quoi bon les effrayer ? Ils portaient déjà assez de peurs, assez de fardeaux. Et puis… il n’avait même pas de mots pour décrire ce qu’il avait vu. L’ombre, la faux inversée, le chariot grinçant… la mort avait un visage, et elle l’avait regardé.
Cette vision d’homme décharné continuait de le hanter. Elle reviendrait dans ses rêves, silencieuse, prête à abattre sa faux sur lui. Un frisson le traversa.
Ses pensées dérivèrent alors vers une autre rencontre. Un autre regard.
Arthur.
Il pensa aussitôt au roi des légendes bretonnes. Si ce garçon était du coin, ses parents avaient sans doute trouvé amusant de lui donner ce prénom.
Il n’avait distingué que peu de ses traits, la capuche masquant son visage. Et malgré cela — ou peut-être à cause de cela — quelque chose l’avait happé. Un magnétisme diffus. Un tiraillement profond. La sensation qu’un fil invisible avait vibré entre eux, l’espace d’un instant. Il n’aurait su dire s’il le trouvait beau, ni même attirant. C’était autre chose. Un trouble brut, sans forme, impossible à nommer.
Il soupira, baissa la tête et posa son front contre la rambarde froide.
Arthur… ce garçon mystérieux avait éveillé en lui une tension sourde. Un appel qu’il ne comprenait pas.
Et il détestait ça.
Esteban le sentait, au plus profond de lui : cet Arthur allait le tourmenter.

