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Chapitre 4. Rapprochements

Chapitre 4. Rapprochements

Publicado el 12, ago., 2024 Actualizado 14, ago., 2024 New Romance
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Chapitre 4. Rapprochements

Séléné

À cette heure-ci, il n’y a plus de file d’attente à la cafétéria. Nous nous installons sur la terrasse pour manger, assis l’un en face de l’autre.

— Bon alors, tu m’expliques pourquoi tu émerges à l’aube ?

— Je vis toujours chez mes parents et je viens à la fac en train et transports en commun. Et comme on débute à la première heure tous les jours et que j’ai une heure trente de voyage, je me lève très tôt.

— Ah ouais, c’est dur en effet. Tu es courageuse, moi je ne pourrais pas tenir le rythme si je devais faire pareil. Pourquoi tu n’as pas pris un appart en ville ?

— J’apprécie le calme de la campagne. Sans omettre que les logements sur Bordeaux et les alentours proches coûtent une fortune. J’ai passé des heures avec ma mère à faire les annonces cet été. Et surtout, j’adore ma famille, je peux encore profiter d’eux. Si j’habitais près de la fac, je les verrais beaucoup moins, je suppose. Mais avec les problèmes récurrents du train, je sens que ça va être compliqué. Je n’ai vraiment pas envie de me rater cette année, maintenant que j’ai enfin trouvé les études qui me plaisent.

— Ah, toi aussi tu as eu des années de galère ?

— Comment ça, moi aussi ? Tu as quel âge ?

— Je vais avoir 22 ans le 20 octobre et…

— C’est pas vrai ! Idem pour moi, mais le 21 octobre ! Du coup, tu n’en es pas à ta première année non plus, alors ?

— Non, j’ai un parcours éclectique… J’ai obtenu mon bac en avance. Comme mon père aimerait que je reprenne l’entreprise familiale après lui, j’ai finalement fait un CAP puis un BP de tailleur de pierre. Mais je n’étais ni prêt ni sûr de savoir quoi faire de ma vie. Du coup, j’ai rejoint mes deux amis d’enfance qui font leurs études sur Bordeaux et l’année dernière j’étais en première année de psycho sur le campus en centre-ville.

J’écarquille les yeux de surprise et laisse tomber ma fourchette en l’entendant me raconter tout ça. Son cursus est vraiment très atypique.

— Hein ? Tu m’expliques comment tu es passé de la taille de pierre à la psychologie ?

— Très bonne question, à laquelle je ne suis pas en mesure de répondre. Une erreur de parcours… dit-il en fronçant soudainement les sourcils, comme s’il songeait à un évènement douloureux. Ça ne m’a pas vraiment emballé et j’ai donc décidé de changer pour l’histoire de l’art. J’ai toujours aimé ça. Et toi alors, comment tu t’es retrouvée là ?

— Après le lycée, j’ai vagabondé comme une âme en peine pendant trois ans. Une première année de lettres classiques chiante à mourir, puis une première année de BTS NDRC pas concluante du tout, et enfin une année sabbatique à galérer et à me questionner sur mon avenir… Jusqu’à ce que je réalise que j’aurais dû m’orienter en histoire de l’art aussitôt après le bac. Et me voilà ici, ponctué-je en haussant les épaules.

— Ton parcours est aussi diversifié que le mien. Un gros point en commun entre nous.

Il m’adresse une fois de plus son sourire charmeur et je rougis. Encore. Fichtre, ce n’est pas possible ça. Je vais avoir l’air de quoi à force ? Je suis sûre qu’il le fait exprès en plus. Pas étonnant que Laly et les autres passent leur temps à le bader. Quand il fait ça, aucune nana normalement constituée ne peut lui résister. Ses beaux yeux émeraude me dévisagent et me voilà troublée, à gober les mouches. Je secoue la tête pour me ressaisir.

— Bon, allez, il faut qu’on y retourne. On a du boulot ! m’empressé-je de dire.

Et puis surtout, s’il continue de me regarder ainsi, je vais finir par m’évanouir de gêne.

Nous regagnons la bibliothèque et travaillons jusqu’à dix-sept heures, heure de fermeture les vendredis. Puis nous prenons le tram et discutons tout le long du trajet jusqu’à ce que nous arrivions à l’arrêt Victoire. La conversation est naturelle et simple avec lui, ses blagues, aussi nulles soient-elles, me font rire aux éclats. J’apprécie vraiment les moments en sa compagnie.

— Ah ! Tu descends ici ?

— Ouais, j’habite à deux pas en colocation avec mes amis.

— Le monde est petit, figure-toi que ma copine Mia vit dans ce quartier. Bon par contre, ce n’est pas que je m’ennuie avec toi, loin de là, mais j’ai mon train dans pas longtemps, il ne faut pas que je le rate.

Alors que je m’approche pour lui faire la bise, il m’attire contre lui et dépose un baiser léger à la commissure de mes lèvres. Surprise, je me laisse pourtant faire, comme si mon corps l’avait décidé de lui-même sans concerter mon cerveau au préalable. Mon cœur s’emballe, le rouge me monte aux joues. Il me relâche, comme si de rien n’était, et s’en va, me plantant au beau milieu des passants.

— Bon week-end ! crie-t-il suffisamment fort par-dessus le bruit de la foule en s’éloignant de moi.

Je n’y crois pas, quel culot !

Ce qui n’est pas pour me rebuter, bien au contraire. Je ne pense pas me tromper en voyant là une preuve que je l’intéresse un petit peu et je dois avouer ne pas être indifférente à son charme, mais autant ne pas m’emballer. D’une, parce qu’il n’est pas question que je me remette avec quelqu’un de si tôt, j’ai des choses plus importantes à gérer qu’une liaison. Et de deux, parce que, justement, j’ai déjà eu mon lot d’expériences sentimentales foireuses. Une de plus et mon petit cœur encore convalescent ne le supporterait pas.

J’ai été amoureuse une fois. C’était au lycée, il s’appelait Malo. Toutes les filles de notre classe de première le badaient, sans qu’il ne leur accorde la moindre attention. Nous sommes très vite devenus potes, car nous avions des centres d’intérêt communs à savoir le karting et les jeux vidéos. Cela attisa la jalousie de pas mal de nanas, bien qu’il ne se passait rien entre nous, contrairement à ce qui se disait derrière mon dos. Et puis un soir pendant les vacances d’été, il m’a sorti le grand jeu au balcon de ma chambre. Il a enjambé la clôture du jardin pour me conter fleurette et comme une idiote, j’ai cédé à ses avances. Notre histoire a duré jusqu’à la fin de la terminale. J’étais follement éprise de ce connard, mais il n’a pas hésité une seule seconde à me plaquer pour une autre, la veille des épreuves du bac. Et par SMS en plus. La grande classe ! Autant dire que cette expérience m’a vaccinée pour les trente prochaines années ! Depuis cette histoire, j’ai vécu quelques aventures sans lendemain, mais rien de sérieux. Je refuse de courir le risque de souffrir à nouveau en m’engageant dans une relation.

Sans surprise, le quai de la gare est noir de monde et je sais d’avance que je vais devoir rester debout. Peu m’importe tant que je peux rentrer chez moi sans retard. Je grimpe dans le wagon et aperçois mon prof qui vient à ma rencontre. Je comprends mieux pourquoi il connaît les problèmes de train. Je n’ai pourtant pas souvenir de l’y avoir croisé, en grande partie je suppose à cause de l’affluence de voyageurs sur cette ligne. Est-ce qu’il compte à nouveau me mettre une chasse comme ce matin ? En dehors de l’université, ce serait plus que déplacé.

— Bonsoir, mademoiselle Desjardins, me salue-t-il.

Pincez-moi, je rêve ! Je n’en crois pas mes mirettes !

Je cligne des yeux à plusieurs reprises, mais il est bien en train de me sourire. Fichtre ! C’est la première fois que ça arrive en deux semaines. À coup sûr, ce soir Météo France déclenche la vigilance orange pour intempéries.

— Bonsoir, monsieur Conti, bafouillé-je, encore surprise par son brusque changement d’attitude.

— Vous permettez que nous discutions cinq minutes ?

— Oui, bien sûr.

— Je suis désolé, je n’ai pas été très agréable avec vous lors de notre entrevue ce matin.

C’est le moins qu’il puisse dire en effet…

Je n’en reviens pas de ce que j’entends et je songe à mon comportement déplacé durant notre aparté. Au-delà du fait que j’ai manqué de respect à mon prof, il est vrai que je n’ai pas été sympa moi non plus.

— Non, c’est à moi de m’excuser pour mon insolence. Je suis arrivée en retard, c’est normal que vous m’ayez fait la remarque. Je veillerai à ce que cela ne se reproduise plus à l’avenir.

— Merci. Ces deux premières semaines se sont-elles bien passées ?

— Oui, très bien. Le programme est chargé, mais très intéressant. J’ai déjà cumulé pas mal d’heures à la bibliothèque pour me tenir à jour.

— C’est l’attitude à adopter si vous voulez réussir. Le semestre va défiler et les partiels seront vite là.

— Nous nous sommes fait la même réflexion avec Aurèle aujourd’hui. Nous avons bien avancé sur notre sujet.

— Très bon choix d’ailleurs. Le Sanctuaire de Delphes est un objet d’études remarquable. Énormément de livres en parlent, vous devriez pouvoir trouver sans difficulté les informations pour votre présentation.

— Entre les ressources en ligne et les ouvrages de la bibliothèque, nous en avons déjà récolté beaucoup en effet.

Son téléphone sonne, il l’attrape dans sa poche et fixe l’écran quelques secondes. Son visage se ferme, puis il relève la tête vers moi et tente de donner le change, mais je sens bien qu’il est contrarié.

— Je suis content que nous ayons pu avoir cette discussion, mademoiselle Desjardins. Je vous souhaite un excellent week-end.

— Merci, à vous aussi monsieur Conti.

Il m’adresse un signe de tête poli avant de s’éloigner dans le wagon. Je ne peux m’empêcher de glisser un œil dans sa direction. Je me demande quel âge il a. S’il est en deuxième année de doctorat, cela veut dire qu’il a terminé au moins six années d’études. Il doit avoir à peu près vingt-six ans. Il n’est pas bien plus vieux que moi en fin de compte.

Je dois reconnaître que cette conversation m’a rassurée. Nous étions partis du mauvais pied, mais il ne semble pas avoir une dent contre moi. Inutile, donc, de m’affoler à l’idée d’assister à son cours tous les vendredis matins. Il est finalement sympathique ce prof et si je veille à ne plus arriver en retard, le semestre se déroulera sans encombre.

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