Le silence des plantes
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 9 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
Le silence des plantes
Notre amitié, unilatérale,
pousse plutôt bien.
Je sais ce qu’est une feuille, un pétale, un épi, une tige,
Je sais ce qu’il vous arrive en avril, et en décembre aussi.
Si l’intérêt que je vous porte n’est pas réciproque,
je continue à me pencher vers les unes
ou à me tordre la nuque en direction des autres.
Je vous donne des noms :
érable, bardane, hépatique,
bruyère, genévrier, gui, myosotis,
alors que vous, vous ne m’en donnez aucun.
Nous voyageons ensemble.
N’est-il pas l’usage de discuter durant un trajet commun ?
D’échanger des remarques, ne serait-ce que sur le temps qu'il fait ?
Ou bien sur les gares que nous traversons à toute allure ?
Les sujets de conversation sont nombreux. Nous avons tant en commun.
Une même étoile nous tient à portée de main.
Nos ombres sont projetées selon les mêmes lois.
Nous cherchons à savoir chacun à sa façon
mais ce que nous ignorons est ressemblance.
Je vais vous expliquer de mon mieux. Il suffit de demander.
Qu'est-ce que ça fait de voir avec les yeux ?
Pourquoi mon cœur bat-il ?
Pourquoi mon corps n'est pas enraciné ?
Mais comment répondre à des questions non-posées ?
Comment répondre quand vous êtes quelqu’un
qui est, à ce point, personne ?
Sous-bois, bosquets, prairies, roselières,
tout ce que je vous dis est un monologue
que vous n’écoutez pas.
Vous parler, m’est aussi impératif qu’impossible.
Dans nos vies trépidantes vous parler est une urgence
à jamais mise de côté.
- Auteur : Wislawa Szymborska
- Langue : Polonais
- Traduction : Julien Ziemniak
- Photo d’entête : Julien Ziemniak
- Version PDF et autres poètes, ici : https://jb-photographies.net/poesie/.
Jackie H hace 8 meses
En fait la Nature sous ses diverses formes a son propre langage (ou devrais-je dire *ses* langageS) mais nous autres humains ne le(s) comprenons pas non plus... ou bien... ?