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Madeleine 13

Madeleine 13

Publicado el 13, dic, 2024 Actualizado 13, dic, 2024 Horror
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Madeleine 13

Une légende contemporaine pour "plumes, contes et légendes" #2024PEUR


Croiser un chat noir, sous une échelle, un vendredi 13. J’en connais à qui l’idée provoque des sueurs froides. Leurs jambes flageolent. Leur cœur monte dans les tours comme un moulin à café. Et pourtant, ce n’est rien à côté de ce que je vais vous conter ici.

Commençons par vous présenter le Dr Schüefli. À son nom, on le devine originaire des alpages à cheval entre la Suisse orientale et le Liechtenstein. C’est toutefois à l’Université de Munich qu’il usa ses fonds de culottes. Et déjà là, son enthousiasme pour des expérimentations disons… “alternatives”, lui valu quelques problèmes. Il obtint néanmoins ses diplômes, grâce à quelques soutiens opportuns, à condition de ne pas exercer dans le pays.

Plus tard, une clientèle fortunée et toujours quelques soutiens opportuns, lui permirent de s’adonner à sa passion pour la recherche en parallèle d’une pratique plus “conventionnelle” de la médecine. Heureusement, la médecine moderne pensée par Rockefeller pour “fidéliser les clients” est pleinement compatible avec son esprit torturé. Il aurait été bien en peine d’être un véritable soignant dévoué à guérir réellement des patients.

C’est dans son laboratoire secret que nous allons retrouver ce cher docteur. Si son poil court et ses lunettes culs-de-bouteilles ne vous sont pas étrangers, c’est peut-être qu’il vit dans votre voisinage. Mais si, vous savez, le type un peu bizarre du bout de la rue. D’ailleurs, c’est parfois dans le voisinage qu’il trouve ses sujets d’expériences. Mais il peut aussi compter sur la complicité de confrères qui partagent son éthique particulière, notamment dans le milieu psychiatrique.

Imaginez l’endroit. Le fameux laboratoire secret est carrelé comme une morgue. Le mobilier est en inox et les néons du plafond inondent les lieux d’une lumière froide et abondante. Bref, ce n’est pas accueillant, malgré de menus efforts de décoration désuète. Mais qui a dit que le laboratoire d’un savant fou devait être accueillant ?

Le bureau de Schüefli est représentatif de la décoration désuète que j’évoquais à l’instant. Une statuette en étain représentant Walt Disney y côtoie la photo d’une femme blonde aux yeux durs, encadrée et signée Laurence N. Si c’est une star, elle nous est inconnue. Sur une étagère, les livres sur la vie de Josef Mengele et sur celle du Dr Kellogg y côtoient les traités d’eugénisme et d’hygiène raciale dont les noms de certains auteurs ont de quoi surprendre un visiteur non averti.

Mais que serait un laboratoire secret sans sujets d’expérience ?

Justement en ce Vendredi 13, notre bon docteur disposait de deux sujets. Deux, c’est ce qu’il faut pour un brain swap.

— Un quoi ?

— Un brain swap. C’est comme mettre le moteur d’une voiture dans une autre voiture. Mais là, ce sont des cerveaux.

— …

Vous pensez la même chose que moi ?

Changer brutalement un cerveau d’environnement, ça marche peut-être dans les œuvres de science-fiction. Mais les auteurs de l’époque ne devaient sûrement pas connaître l’impact des échanges entre le cerveau et le cœur ou de ceux entre le cerveaux et le système nerveux entérique. Ou alors…

Chut ! Observons plutôt ce bon docteur avec le premier de ses cobayes. Nous allons peut-être découvrir quelque chose d’intéressant…

— Où suis-je ? Qu’est-ce que je fait ici, demanda l’homme dans la force de l’âge en tentant de se libérer de ses liens.

Le docteur fit pivoter la table d’examen redressée à soixante degrés et observa son patient :

— Allons, allons, restez tranquille. De toutes façons vous ne pourriez aller nulle part.

— Nulle part ? Avant d’aller nulle part, je vais vous arracher les deux bras et les deux jambes et vous les fourrer dans… Aïe ! Qu’est-ce que c’était ?

— Rien. Enfin…

Schüefli avala une gorgé de thé avant de poursuivre.

— Disons que c’était presque rien. Je testais simplement la réponse des nerfs de vos membres inférieurs après les avoir reconnectés.

— Reconnectés ? Comment ça ?

— Vous ne vous souvenez pas ? Ils ont été sectionnés.

L’homme, attaché à sa table d’examen, observa la pièce autour de lui. Du moins, ce qu’il pouvait en voir.

— Pardon ?

— Rassurez-vous. Je maîtrise ce genre d’opération. Je l’ai réussie plusieurs fois sur des souris.

— Des souris ?

— Oui. Le contexte actuel m’oblige à me contenter de souris. Mais maintenant, je vous ai vous.

— Je suis arrivé ici comment ? C’est le docteur Nachau ?

— Comprenez bien. Personne n’entre dans un asile d’aliénés pour y faire son marché. Mais on m’a garanti que vous êtes un sujet solide et adapté à l’opération. Votre esprit devrait faire le reste.

Observez ce patient d’un peu plus près. Vous serez certainement d’accord avec moi pour dire qu’il n’a pas l’air d’un cas nécessitant un séjour en instruction psychiatrique. Enfin, pas à première vue.

Il inspira profondément et essaya de suivre Schüefli dans ses déplacements à travers le laboratoire.

— Vous savez, repris le bon docteur un peu plus fort pour être entendu, vous allez servir un grand moment de science. Et grâce à vous, nous allons peut-être améliorer le sort de nombreuses personnes et sauver des vies. Je sais que vous êtes du genre à prendre des vies plutôt qu’à les sauver. Mais voyez ceci comme un moyen de rédemption inédit.  

Le docteur approcha une autre table d’examen recouverte d’un drap sous lequel se trouvait une forme particulièrement massive. Puis après avoir dressé la table face à la première, il retira le drap, dévoilant une créature que nous avons croisé dans un précédent épisode. Ici, une perfusion de lait la maintenait sous sédation.

— Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?

Schüefli semblait fier de l’effet de surprise qu’il venait de provoquer chez son sujet de test.

— Mon cher Georges, je vous présente la madeleine-garou.

Le dénommé Georges écarquilla les yeux comme il ne l’eut peut-être jamais fait de toute son existence.

— Vous êtes un patient de l’asile ? C’est ça, demanda-t-il avec une pointe d’inquiétude dans la voix ?

Schüefli lui injecta quelque chose.

— Calmez-vous Georges. Elle n’est pas dangereuse. Du moins pas en ce moment.

« C’est certes assez perturbant de voir ce petit gâteau plein de douceur se transformer en créature vorace et insatiable, à l’image de notre société de consommation qui ne se satisfait jamais. Mais si une petite chose aussi ordinaire qu’une madeleine peut se transformer en une créature aussi extraordinaire, imaginez ce qu’elle peut devenir si on la dote d’une nouvelle conscience, Georges.

— Et comment vous allez-vous y prendre pour la doter d’une conscience ? Et puis vous êtes qui d’abord ?

Schüefli stoppa net ses préparatifs, interpellé par le fait que sa notoriété ne le précédait pas.

— Pardonnez-moi de manquer à tout mes devoirs. Je suis le Dr Schüefli. Frédéric Schüefli.

Il recompta les outils chirurgicaux placés dans le plateau devant lui.

— J’ai de grands projets pour vous.

— Vous l’avez déjà dit.

— Silence, intima Schüefli ! Vous me déconcentrez !

Le docteur vint observer les réactions pupillaires de son patient et lui prit le pouls.

— Bien. Très bien. Voyez-vous Georges, c’est votre conscience que nous allons transférer dans ce monstre sans âme.

— Mais vous êtes complètement malade !

— Je vous ai déjà dit de vous calmer, Georges ! Si votre tension monte, l’opération sera plus risquée. Et imaginez les grands progrès que vous allez faire réaliser à la science ! Cela ne vous réconforte-il pas de savoir qu’ensemble nous allons faire une avancée formidable ? Imaginez le nombre de personnes qui pourrons survivre dans de nouveaux corps grâce au brain swap ! Je suis un génie et vous êtes le diamant brut que je vais sublimer !

— Vous êtes surtout un grand malade !

— C’est ironique venant de la part d’un tueur psychopathe tel que vous ! Laurence… heu… on m’a transmis votre dossier.

— Si je suis moi-même un monstre, comment espérez-vous que je donne un peu d’humanité à votre espèce de créature improbable ?

— Je fais avec ce que j’ai. Et puis, vous ne manquerez à personne. Personne ne viendra chercher votre trace jusqu’ici.

Georges déglutit avec difficulté. Pourtant son esprit froid et calculateur gardait un minimum de lucidité là où ses propres victimes auraient cédé à la panique depuis longtemps.

— Dans tous les cas, vous ne comptez pas relâcher cette chose dans la nature ?

— Non. Elle a commis beaucoup de dégâts depuis qu’elle a pris forme. Et il a été difficile de la cacher des autorités.

Le bon docteur Schüefli contrôla le contenu d’une seringue dont il ajusta la quantité, avant de regarder son patient dans les yeux.

— Et puis cette chose, sera bientôt vous. Et je ne vais pas prendre le risque de relâcher un tueur en série dans la nature. Il n’est pas exclu que vous cédiez à nouveaux à vos pulsions. Et cela pourrait me faire une publicité assez fâcheuse.

Il colla un masque de gaz anesthésiant sur le visage de Georges.

— Non, ce que je veux. C’est vous exhiber au monde entier. Mais en vous gardant sous contrôle. 10… 9… 8… Détendez-vous, Georges. 4… 3… 2… 1…



Crédits illustrations :

Photos par Giulio_Fornasar sur Adobe Stocks

Affiche réalisée sous Adobe Express. Polices sous licences Adobe Fonts. Tous droits réservés.


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