Volume 1 Chapitre 4
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Volume 1 Chapitre 4
Siana profitait de sa chambre pour se reposer enfin dans un vrai lit, aux côtés de son bébé. Elles prirent le temps de tout découvrir, la grande bibliothèque, la salle de bain, elle se fit d’ailleurs couler un bain moussant, comme elle n’avait plus eu depuis des années. Elle se prélassa longuement, un sourire aux lèvres pendant que sa fille jouait gentiment dans son parc où pleins de jeux adaptés à son âge l’attendaient.
Au bout d’un temps, elle entendit un bruit, elle se releva et dit : « Oui ? »
Elle entendit : « C’est Fraisia, je peux rentrer ? »
Siana répondit alors : « Oui, entre. »
Elle se mit de la mousse sur tout le corps et lui dit : « Tout va bien ? »
Fraisia : Oui et toi ?
Siana : Je vais plus que bien, je profite enfin d’un bain, tu sais depuis quand je n’avais plus pu en prendre ? Depuis des années, je suis incapable de compter. Mais j’y pense, tu es venue me voir pour me dire quelque chose en particulier ?
Fraisia sourit et lui dit : « Oui effectivement, je dois te mettre dans la confidence, toi seule sera au courant, d’accord ? C’est pour cela que je me suis permise de rentrer pendant ton repos bien mérité. »
Siana se posait de sérieuses questions, elle finit par dire : « D’accord, je t’écoute. Vas-y, je t’en prie. »
Fraisia :
Voilà, je te connais parce que tu as écrit notre histoire et que tu la continue d’ailleurs, mais je te connais d’avant aussi.
Siana ne comprenait pas bien, elle lui dit : « Je ne suis pas sûre de te comprendre, que veux-tu dire ? »
Fraisia :
En fait, je ne sais pas si tu peux comprendre mais dis toi qu’à un moment dans ta vie, tu avais déjà écrit sur nous et l’histoire était assourdissante de rebondissements, d’anecdotes, d’intrigues et d’aventures, et à ce moment-là tu nous avais également rencontrés, mais je ne sais pour quelle raison tu avais cessé d’écrire. Et là, tu réapparais et tu réécris la même histoire mais différemment. Pendant cette période où tu étais absente, nous t’avons recherché partout, dans les mondes que tu avais créés, que nous avions eu plaisir à découvrir à tes côtés, sur Terre et enfin nous avons eu la joie de te retrouver. C’est aussi une des raisons pour lesquelles, Arc-en-Ciel et moi-même sommes venus chez vous, sur Terre.
Siana l’avait écouté sans dire un mot et l’observait longuement. Elle se lava rapidement et lui dit simplement : « Tourne toi s’il-te-plait. »
Fraisia sortit même de la pièce pour lui laisser plus d’intimité. Elle rejoignit Oria et joua avec elle. Lorsque
cette dernière la retrouva dans la chambre, elle se trouvait sur le lit, en train de regarder en souriant les photos de famille de celle-ci qui se trouvait sur la table de nuit avec Oria à ses côtés.
Elle s’habilla en vitesse, se sécha les cheveux avec une serviette et s’assit à côté d’elle. Elle lui dit : « Donne moi ta main. »
Fraisia la lui tendit, Siana et elle se regardèrent et une attraction se produisit, un effet que ni l’une ni l’autre n’avait jamais ressenti auparavant.
C’était une sensation intense de déjà vu, d’une vie retrouvée. Elles se regardèrent et comprirent que leurs relations étaient antérieures à ce qu’elles croyaient. Cela allait au-delà de l’imaginable.
Fraisia rompit le silence la première : « Qu’est-ce que cela veut dire ? »
Siana :
Cela veut dire que tout ce que tu m’as raconté dans le bain tout à l’heure est véridique, cela veut dire que tout ce que l’on a ressentie a existé et j’ai l’impression que tout va recommencer. As-tu des souvenirs de cette autre vie à mes côtés ?
Fraisia :
Oh oui ! Je n’ai rien oublié, absolument rien.
Siana :
Tu veux parler des personnages ?
Fraisia :
Je parle des personnages, des mondes, des voyages incroyables que l’on vivait grâce à toi, je veux parler de toute la beauté de la vie dont tu nous faisais profiter, de ta générosité, de ton amour inconditionnel pour chacun de nous. Si tout doit recommencer Siana, alors crois moi je veillerai à ce que les éléments perturbateurs ne viennent pas tout gâcher, comme la première fois.
Siana :
Je te remercie. Veux-tu savoir quelque chose ?
Fraisia :
Bien sûr.
Siana :
Lorsque je t’ai donné la main tout à l’heure, j’ai senti une chose très forte, j’ai senti qu’en fait dans cette
autre vie, Lucien était toujours vivant dans ma vie sur Terre, hors là, je sais qu’il est mort. Parce que je vous l’avais caché mais quelques jours à peine avant notre départ pour venir vous rejoindre, j’ai appris cette nouvelle et j’ai entrepris autant de démarches que possible pour déclarer sa mort auprès des autorités compétentes, auprès des banques, mutuelles, retraites, et surtout pour la vente de la maison, le règlement des créanciers de ma mère et pourquoi pas, l’achat d’une nouvelle maison ailleurs.
Personnellement, je rêverais d’aller vivre en Israël, pays béni de Dieu, peuple au grand courage. On verra si cela
sera possible, parce que, à présent, je vis ici dans un monde parallèle et je ne sais pas si cela sera toujours d’actualités. En tout cas, cette histoire que j’ai écrite où tu apparaissais et où je t’ai découverte vivante et existante, ne sera pas la même que la précédente puisque les données ont changé. Et c’est là que cela devient intéressant, parce que si à une autre période de cette vie
ou d’une autre, j’ai écrit sur vous, eh bien là, ce sera forcément différent. Les éléments ne seront plus identiques, nous verrons bien ce que cela engendrera, inclura pour la suite.
Fraisia sautillait sur le lit, elle lui dit : « Oh comme je suis heureuse, je t’ai enfin retrouvé. Oui, avant aussi, tu parlais ainsi, je suis tellement ravie d’être à tes côtés.
Siana :
Je te remercie.
Fraisia :
Je craignais un peu ta réaction.
Siana :
Il ne faut pas, tu sais, j’en ai vu d’autres.
Fraisia : Oui, tu es toujours fidèle à
toi-même.
Siana :
J’essaie, mais je n’ai pas un caractère facile.
Fraisia :
Oui et c’est très bien ainsi. Je t’aime Siana.
Siana se sentait émue, elle l’attrapa et l’approcha de son visage, elle lui fit un petit bisou sur les joues et lui dit : « Je t’aime aussi ma douce Fraisia. »
Fraisia fondit en larmes, sortit de sa poche un mouchoir et s’essuya les yeux. Elle lui dit : « Viens, nous allons passer la nuit à la belle étoile. »
Oria voyant cette dernière pleurer, fit de même. Siana la prit dans les bras et lui dit : « Non, ma princesse, regarde Fraisia va bien, elle ne pleure plus. Calme toi ! »
Celle-ci se calma rapidement, fit les cheveux à sa mère pour son plaisir. Fraisia réitéra sa demande.
Siana hocha la tête, prit son oreiller, une couverture et la suivit avec Oria dans les bras. Fraisia fit un détour par sa chambre et en ressortant lui dit : « Je suis prête, allons y. Je vais inviter Arc-en-Ciel, à nous rejoindre. »
Siana :
Avant de partir dormir, je dois faire diner ce petit bébé coquin, y a-t-il quelque chose pour elle ?
Fraisia :
Bien sûr ! Allons y. Installe toi dans la salle de dégustation, j’arrive tout de suite.
Siana : D’accord.
Elle installa Oria sur une chaise haute qui n’attendait qu’elle et lui mit son bavoir. Fraisia ramena rapidement
de quoi la faire bien manger, celle-ci n’en perdait pas une miette. Une fois son dessert prit, elle remit sa sucette à la bouche, fit les cheveux à sa mère, laissant penser qu’elle était prête pour faire un gros dodo.
Fraisia la trouvait à croquer, débarrassa la table et attendit Siana et le bébé, elles se dirigèrent dehors, puis elle siffla et Arc-en-Ciel apparut, il leur dit : « Oh bonsoir les amies, comment ça va ? Je vois qu’Oria est là et elle semble bien calme. »
Fraisia :
Normal, elle vient de très bien mangé. Il ne lui reste plus qu’à être changé et ce sera bon pour la nuit. Cela dit, j’ai mis au courant, Siana, de tu sais quoi et elle a très bien réagi, les mêmes paroles et mêmes réactions qu’avant, j’ai été tellement soulagée de constater cela.
Arc-en-Ciel : Tu en doutais ?
Fraisia :
Non mais cela faisait tant de temps que je ne savais pas comment elle réagirait, après tout ce n’est pas banal !
Siana :
Ne vous inquiétez pas, si j’ai déjà écrit sur vous par le passé, dites-vous que je suis sensiblement la même personne mais en évolué puisque les données ne sont plus les mêmes qu’auparavant.
Fraisia raconta alors les nouveautés à ce dernier. Il finit par dire : « Effectivement, il y a quand même pas mal de changements, de quoi voir évoluer l’histoire… J’ai hâte de voir ça. »
Siana :
Oui, nous verrons bien. Rassurez-vous je n’en parlerais pas à mes proches.
Fraisia :
Super, d’ailleurs j’ai constaté que Elien et toi ne faisiez toujours pas chambre commune.
Siana :
Oui, de ce côté-là, cela n’a pas évolué, c’est toujours tendu entre nous. Il y a des moments où cela va mieux mais bon ça ne dure jamais longtemps. Et puis, nous avons appris qu’il avait un autisme asperger et la nouvelle s’est faite assez brutalement, ce qui fait que, je pense, que lorsque l’on s’en rend compte, les symptômes, les effets se décuplent, ce qui a été son cas. Je l’ai très mal vécu aussi. Cela a mis en lumière des comportements que je ne supportais plus, ou ne comprenais pas, voire n’acceptais pas.
Fraisia :
Je suis désolée vraiment, cela n’a pas dû être facile à vivre.
Siana :
Non, ça tu peux le dire. Il a un peu évolué mais « chasser le naturel il revient au galop » comme on dit et s’il ne maintient pas ses efforts constamment, il se relâche et ça pète. Parce qu’il est tombé en dépression, ou en tout cas, c’est ce que nous pensions à ce moment-là, pendant six, presque sept années, nous avons compris par la suite qu’il était dans un shutdown, un état de renfermement, repli ou retrait autistique et où la personne concernée n’est plus capable d’interagir et de bouger comme d’habitude.
Le problème c’est que ça a duré vraiment des années, où j’ai cru et vécu seule, avec Aliana qu’il n’a pas vu grandir, qu’il n’a pas vu évoluer. Parce qu’en plus, il n’a aucune notion du temps qui passe, ce qui fait que si on ne lui répète pas les choses plusieurs
fois, il oublierait. Pourtant, il a une mémoire d’éléphant comme on dit, il lui suffit de lire, d’écouter une chose pour la retenir, mais sinon pour le reste, waouh ce que c’est difficile !
J’ai porté notre « couple » pendant des années, à le menacer de le quitter, à piquer des crises de nerf à répétition, à vivre seule et malaimée et incomprise, et bref… une lassitude s’est installée et voilà.
Arc-en-Ciel :
Je suis navré vraiment que tu l’es aussi mal vécu, cela n’a pas dû être facile pour toi mais aussi pour ta fille et ta mère.
Siana :
À vrai dire, ma fille et ma mère n’ont pas été touchées comme je l’ai été, car dans l’intimité, c’est moi qui me prenait la tête, elles ne voyaient que la pointe de l’iceberg.
Fraisia :
Et maintenant comment ça va entre vous ?
Siana :
Maintenant, cela dépend. Quand il se reprend, qu’il tient et essaie d’évoluer, ça va mieux. Mais quand il replonge, j’avoue que j’ai vraiment beaucoup de mal. Parce qu’il est direct dans ses propos, maladroit, et surtout lorsqu’il est fatigué, il est incapable
de tenir. Autrement dit, je ne peux plus compter sur lui. Il s’énerve, s’emporte, s’agace, cri, hurle et devient violent parfois. Je ne sais pas comment cela fonctionne l’autisme, je sais qu’il y a des degrés mais ce que je peux dire actuellement, c’est que c’est un calvaire de vivre aux côtés d’une personne autiste, alors bien sûr, il n’a pas demandé à être ainsi, on dit souvent que c’est un handicap invisible mais c’est vraiment dur, et moi je le vis très mal.
Fraisia et son ami Arc-en-Ciel sentaient qu’elle était sur le point de craquer, elle reprit un peu ses esprits, souffla longuement de grandes inspirations et expirations.
Elle revint peu à peu à sa couleur normale.
Elle reprit ensuite la parole : « Et nous avons également découvert qu’Aliana était sujette au handicap invisible du TDAH/TOP c’est-à-dire qu’elle est atteinte du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et qu’elle a en plus le trouble oppositionnel avec provocation, ce qui rend nos rapports très conflictuels, très violents et très difficiles. Elle donne le mauvais exemple à sa sœur qui a tendance à l’imiter, c’est très problématique. Et en plus, Oria est une véritable éponge à émotions, et bien sûr, principalement négatives, sinon ce n’est pas drôle.
Mais pour en revenir à ce sujet, il semble que j’ai été TOP quand j’étais plus jeune, mais je ne me voyais pas comme elle est maintenant. Et ma mère, Nohra se voit TDAH/TOP dans une moindre mesure. Donc comme c’est, semble-t-il, héréditaire, Aliana l’aurait hérité de ma mère et moi. Super, hein !
Arc-en-Ciel :
Tu sais, tout ce que tu nous racontes là, c’est incroyable, parce que cela nous permet de mettre des mots sur les comportements qu’elle avait dans l’autre histoire que tu écrivais. Et pareil pour ton conjoint. Je vois que du changement a eu lieu depuis notre dernière vie commune. Et surtout que ta petite dernière a bien grandit ! Du changement pas toujours positif en apparence, mais comme tu es à nos côtés, nous allons pouvoir t’aider dans ta tâche, tu n’es plus seule à supporter ces situations qui te dépassent.
Siana :
Je te remercie mon ami. Je commence à fatiguer, on s’allonge ?
Fraisia :
Oui, on aurait déjà dû s’installer, pardon je n’y ai même pas pensé.
Siana :
Ce n’est rien, j’avais, semble-t-il, pas mal à évacuer moi aussi. Désolée pour la longueur du discours.
Arc-en-Ciel :
Ne t’excuse pas, c’est bien que l’on soit au courant, comme ça, on adaptera nos comportements.
Siana leva les yeux vers le ciel, pas une lumière ne venait entacher l’espace, les étoiles brillaient fortement, c’était un spectacle magnifique.
Siana s’allongea rapidement pour profiter de ce moment. Elle finit par s’endormir près de son bébé qui avait sombré depuis plus longtemps, bien couverte et qui se trouvait près de ces deux fidèles amis, qui ne tardèrent pas à la rejoindre.