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Chapitre 9

Chapitre 9

Publicado el 23, dic, 2024 Actualizado 23, dic, 2024 Fantasy
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Chapitre 9

Je le regarde inquiète. Venir nous chercher, vraiment… Son père s’en sort depuis un an, pourquoi on n’y arriverait pas aussi ? 

— On y retourne après le couvre feu ? demandé-je.

— C’est le meilleur moment pour le croiser.

— Et une fois devant lui, qu'est ce qu'on fait ?

— On improvise ?

C’est vraiment une bonne idée d’improviser face à un ennemi qu'on ne connait pas et surtout qui nous a fait devenir ses marionnettes.

— Écoute, on a aucune information sur lui ni cet événement en particulier, il faudra bien qu'on tente de choper des indices, ce que tu veux ! explique t-il 

— Ça ne me plaît vraiment pas, on a pas de moyens pour nous défendre, on est humain, il ne l’est pas… 

— On fait appel aux Ghostbuster ? tente-t-il pour apaiser les tensions.

— Tu me désespères… 

Akseli fait la moue avant de soupirer. Lui comme moi nous ne savons pas comment nous y prendre et comment réussir à trouver le point de départ de l’existence du marionnettiste. 

— Beldem est notre seule chance, avoué-je. On va y retourner en essayant de ne pas me croiser.

— Ça reste son territoire, on devra faire attention.

J’acquiesce. On décide d’y aller maintenant, avant que la nuit ne tombe. 


*****


Arrivés dans la ville, on regarde autour de nous pour s’assurer qu’aucun enfant ne soit dans les parages. C’est eux qui préviennent le marionnettiste. On décide de retourner dans chaque maison et de les fouiller entièrement même si ça va nous prendre du temps. Akseli s’occupe de soulever les poutres abîmées afin de rendre accessible ce qui se trouve en dessous. A mon tour, je regarde chaque recoin, lève des babioles encore présentes et lui fait signe quand je ne trouve rien. On réitère l’opération dans chacune des maisons. Finalement, on se retrouve sans rien.

— L'église, dis-je en la pointant du doigt. 

On s’y dirige en gardant un œil sur les alentours. Pas d’enfant, pas de marionnettiste. Une fois arrivés devant, on regarde le seul mur encore debout, celui du clocher. 

— J’vais proposer un truc qui ne va pas te plaire, commence-t-il.

Je le regarde en arquant un sourcil.

— Tenter de grimper là haut, dit-il.

— Mais t’es pas bien ?! L’humidité, la mousse, tu ne feras que glisser ! Hors de question que je me retrouve avec un estropié !

— Adorable… Mais qui ne tente rien, n’a rien !

Je tente de le retenir alors qu'il est déterminé à me faire.

— Je te jure que si tu te loupes, j’te laisse ici ! Prévené-je.

— Merci de ton soutien, j’apprécie.


Il commence à grimper, cherchant des endroits sûrs pour escalader le mur. Je me cache le visage, ne voulant pas voir ça. J’entends ses pieds glisser et je sursaute mais il est encore accroché. Il a de la force le couillon. Plus il grimpe, plus je stresse. Pourquoi veut-il aller là haut bon sang ! Les hommes sont vraiment cons.

— J’y suis presque, dit-il 

— Tais toi et concentre toi…

Il finit par y arriver, mon cœur manque de lâcher. Je le regarde observer autour de lui avant qu'il ne tienne une corde entre les mains. Me dites pas qu'il va la faire sonner…

— Prête ? demande-t-il.

— Non.

— Je le fais quand même.

Il regarde la hauteur du mur puis la longueur de la corde avant de sauter dans le vide, ce qui me fait pousser un cri de peur et je me cache le visage avant d’entendre le son grave de la cloche. Akseli se rattrape avec agilité sur ses mains avant de faire une roulade jusqu'à moi. Il plante son regard dans le mien et sourit, fier de lui.

— Pauvre con ! m’énervé je.

— Je sais c’est mon deuxième prénom.

Il se redresse alors que le son ne cesse de résonner. On regarde autour de nous avant de voir que le brouillard se dissipe à chaque son de cloche. On se regarde surpris avant de se lever pour s’assurer que ce qu'on voit est bien réel. Beldem apparaît devant nous, le brouillard n’est plus là et on sent que l’atmosphère est différente.

— Tu penses à ce que je pense ? me demande t-il 

— La cloche…Elle éloigne du brouillard et le danger ne se fait plus sentir… 

— Si je m’attendais à ça, s’étonne-t-il.


On se regarde avant de partir dans la ville. Tout est vraiment différent, plus d’humidité, plus de pluie, juste les ruines. On décide de recommencer à fouiller les maisons et à notre grand étonnement, elles sont intactes à l’intérieur.

“Comment c’est possible ?”

A noter, la cloche change l’atmosphère de Beldem mais pour combien de temps ? Ca ne peut pas durer, ça serait trop beau. J’aide Akseli à fouiller dans les maisons et nous retrouvons des documents. On les lit attentivement.

— On va avoir nos réponses Rebecca, dit-il.


8 novembre 1345,

Mes enfants et moi sommes allés au spectacle. Tout s’était bien déroulé jusqu’à la fin. Mais, avant que le rideau se ferme, un homme s’est approché, il a crié mais je n’ai pas compris ce qu’il a dit, puis le feu a commencé son carnage.


— Un homme a brûlé le théâtre ? demandé-je

— Si c’est écrit, c’est que c’est le cas non ?

On pose les documents avant de sortir et d’aller dans les autres maisons. On retrouve d’autres informations mentionnant cet événement. Toujours cet homme qui a mis le feu. Certains parlent des cris des enfants, d’autres parlent de torches humaines. Ca me fait mal au coeur, vraiment.

— Ces enfants… Ils faisaient juste ce qu’ils aimaient.

On se rend compte que le silence s’est installé de nouveau, à nos pieds, le brouillard reprend sa place, la maison se détruit sous nos yeux. Akseli me prend la main et on sort rapidement de l’habitation. On entend alors leur voix. 

— Il va arriver, on doit partir ! dis-je

— Alors on se casse !

Avant que la situation n’empire, on se dirige vers le pont et on le traverse à tout vitesse. Quand on se retrouve sur l’autre rive, on le voit disparaître. 

— C’est pour ça qu’on ne l’avait pas retrouvé la dernière fois, observe Akseli.

— Et vous ! interpelle quelqu’un derrière nous.

On se retourne en voyant un policier, Akseli regarde l’heure. Le couvre-feu.

— Rentrez chez vous immédiatement ! ordonne-t-il.

— On y va de ce pas !

On ne perd pas de temps et on court jusqu’à notre maison, on entre avant que je ferme à clé. Dans les minutes qui suivent, on entend un hurlement qui nous glace le sang.


“Il vient de se faire tuer”


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