

Willow chap. 23 Nockmaar - Willow Fanfiction Story
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Willow chap. 23 Nockmaar - Willow Fanfiction Story
Le silence était devenu une entité dangereuse et vivante.
Mims avançait lentement mais son esprit semblait saisi par des murmures qui fourmillaient tel un essaim d’abeilles. Soudain, une voix masculine s’éleva, colérique remplie de reproches, accusatrice.
— Mims, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Elle s’arrêta net, son sang se glaçant dans ses veines.
— Ranon ?
— Tu n’as pas essayé de me retenir, tu es resté avec notre père et tu m’as abandonné tout comme il a abandonné notre mère.
— Ce n’est pas vrai… Je t’ai pleuré des journées entières. J’espérais tant que tu me reviennes. Tu m’as laissé un grand vide dans ma vie et dans mon cœur.
— Ma chère sœur, tu es comme lui, avide d’aventures, à croire que tu pourras tous nous sauver. Tu aurais pu la sauver, tout comme tu aurais pu me sauver.
Un souffle froid souffla sur sa nuque, l’air devenait épais autour d’elle. Des lambeaux de souvenirs terribles lui dévoraient la raison. Elle voyait son frère préparant son paquetage, une discussion houleuse avec lui, pendant qu’il s’éloignait définitivement de leur demeure.
Elle tendit la main dans l’espoir de le rattraper.
— Je voulais te retrouver.
— Mensonges ! hurla Ranon.
Mims tomba à genoux, les mains sur ses oreilles, la voix qui lui martelait les tempes.
— Je suis désolée, Ranon. Tellement désolée.
Ses paroles furent noyées dans un rire. Un rire atroce, accusateur. Un rire de haine, si fort qu’il ravageait l’esprit de Mims, lui faisant perdre la raison.
— Je n’ai que faire de tes excuses, ma chère sœur.
Le sol se dérobait sous ses pieds, perdue dans un cauchemar sans fin. L’espace se resserrait autour d’elle, suffocant, ne pouvant plus respirer. Son cœur battait trop vite, trop fort, il allait exploser. Il fallait que tout s’arrête.
Une main se posa sur son bras, quelqu’un la maintenait fermement.
— Mims…
Un hurlement s’échappa de sa gorge, elle se débattait, luttant contre cette emprise qui s’emparait d’elle. Elle frissonna violemment. Son corps convulsait, se heurta contre un autre, chaud, accueillant. Deux bras se refermèrent autour d’elle.
— Mims, c’est moi… Airk.
La douceur de la voix, le regard tendre du jeune prince, ses doigts crispés contre les bras d’Airk, les yeux écarquillés, perdus dans le vide, Mims revenait lentement à elle. Elle fondit en larmes, sanglotante contre le torse du jeune homme.
Il l’enlaça encore plus fort.
— C’est fini. Tout va bien. Je suis là.
Boorman à proximité, les observait, inquiet. Il jeta un regard circulaire avant d’ajouter :
— Cet endroit nous dévore l’esprit. Nous devons nous surveiller les uns, les autres, veiller sur chacun d’entre nous, se protéger mutuellement.
*******
Les trois amis avaient enfin atteint la Haute Tour sombre, là où jadis, le plan machiavélique de Bavmorda fut anéanti.
Régnaient encore les vestiges de la bataille contre Graydon, autrefois possédé par la magie noire, cherchant à réussir là où Bavmorda avait échoué : bannir l’âme d’Elora. Boorman fut alors traversé de part et d’autre par un frisson de terreur.
— Ne nous attardons pas, ordonna-t-il.
Airk, de son côté, ressentait un profond malaise, sa respiration se faisait saccadée, comme si ses pulsations cardiaques étaient sur le point de s’arrêter.
— Raison de plus pour trouver ce satané manuscrit, s’emporta-t-il.
— Airk… Ce n’est pas une…
— Je n’ai pas le temps de discuter avec toi, Boorman !
Une présence maléfique habitait en ce lieu. Elle flottait tel un poison dans l’air. Des gravats jonchaient le sol, des restes d’un rituel interrompu et partout, l’odeur d’une poussière d’encens et de sang séché.
Airk s’était mis à fouiller avec hargne, repoussant violemment les vieux grimoires, les débris d’artefacts calcinés.
— Où est-il bon sang ! Il devrait être là !!!
— Attends ! le stoppa brutalement Boorman. Elora…
— Quoi, Elora ! le réprimanda Airk.
— Elle l’a sorti du château.
— Ce n’est pas possible ! Où l’aurait-elle laissé ?
Pendant que le jeune homme s’en prenait cruellement à Boorman, de son côté, Mims s’était figée. Elle recula d’un pas, son regard happé par l’autel au centre de la pièce. Sous ses yeux écarquillés, la poussière semblait se soulever, comme une mini tornade.
— Euh… Les gars… Regardez par ici…
Ils se retournèrent.
Une forme émergea de la bourrasque, tournoyant sur elle-même de plus en plus rapide, agressive, un objet tomba bruyamment sur l’autel.
Le grimoire.
Les yeux du prince se posèrent sur la manuscrit, comme si Nockmaar avait répondu à sa colère et son désir.
— Le Malatrium, souffla-t-il.
Le livre semblait l’attendre.
S’approchant afin de l’ouvrir, Boorman l’en empêcha.
— Airk, es-tu bien sûr de ce que tu t’apprêtes à faire ?
— Je ne suis sûr de rien, mais pour ma sœur, je suis prêt à tout.
Il s’empara du grimoire et l’ouvrit.
Il tourna la première page, puis une autre, et encore une autre.
Airk avait l’affreuse sensation de toucher une texture organique, semblable à de la peau, peut-être animale, peut-être pas. Faisant abstraction de son dégoût, il poursuivit ses recherches. Il devait trouver une solution. Il devait les sauver toutes les deux. Sous ses yeux, perdus et absorbés par le grimoire, défilaient des rituels, des incantations, des pactes impies, mais rien. Rien pour sauver Kit et Elora.
Plus il lisait, plus une envie irrépressible d’utiliser le Malatrium, d’alimenter la magie qu’il exhalait, s’insinuait dans son esprit.
Commençant à perdre toute lucidité, il se mit à tourner les pages de plus en plus vite, avec rage.
— Il doit bien y avoir quelque chose !
Boorman et Mims, le scrutaient avec inquiétude, décelant un changement dans son attitude, les traits de son visage se déformaient par une folie naissante.
Airk s’arrêta brusquement. Une gravure : le visage d’une femme au regard noir, perfide. Il ne respirait plus.
Bavmorda.
Et sous le portrait, une incantation écrite dans le sang apparut. Sans comprendre comment, le jeune homme pouvait la déchiffrer.
« Elle m’a entendu. Elle m’a désiré. Je l’ai choisie. »
Le Malatrium vibra sous ses mains.
D’autres mots de sang se formèrent.
« Mon héritage coule dans ses veines, et coulera de les veines de sa descendance. »
— Non, murmura-t-il.
Il recula d’un pas. Une terreur montait en lui, incontrôlable.
— C’est elle… Elle l’a nourri, alimenté, glorifié !!!
— De quoi parles-tu ? s’alarma Boorman.
Mais Airk tenait des propos incohérents totalement gagné par la panique, le regard fou. Il ne se maîtrisait plus.
— Kit et moi…, nous… nous lui sommes liés… par… le sang...
Boorman et Mims se rapprochèrent et lorsqu’ils virent le portrait, tout prit un sens.
Mims fit un pas de plus vers le prince, tandis que Boorman se mit en alerte, prêt à agir.
Une brume noire commençait à émerger de dessous l’autel.
— Mon Prince… susurra la jeune Nelwyn.
Sous le regard attentif de Boorman, elle apposa ses mains sur les joues d’un Airk affolé, perdu dans l’obscurité.
— Peut-être que…, mais Boorman se stoppa.
— Peut-être que quoi ? rétorqua Mims.
— Elora a libéré Graydon par un baiser, peut-être que… En fait c’est stupide, je sais que tu n’es pas l’Impératrice, que tu ne possèdes pas ses pouvoirs, mais peut-être qu’il suffirait…
Mims ne le laissa pas finir sa phrase.
— Je m’excuse d’avance, mon Prince.
Elle l’embrasse légèrement, timidement, à peine un effleurement de ses lèvres contre les siennes.
Airk semblait revenir à lui, doucement. La panique le quittait peu à peu, et instinctivement, il appuya une des ses mains sur la nuque de Mims et approfondit le baiser. Mais la Nelwyn, troublée, rompit aussitôt le contact, baissa les yeux, fuyante, gênée.
— Désolé, murmura le jeune prince.
La mini tornade ne se dissipa pas mais se mua en un liquide qui se compacta, s’éleva et se transforma en des silhouettes noires sans corps, sans chair expirant une puanteur.
— Qu’est ce que c’est que ça ? demanda Mims apeurée.
— Je savais bien qu’on finirait par se faire des amis, grogna Boorman.
Il se jeta en avant, tranchant en deux la première créature qui se ruait sur lui. La chose éclata en caillots gluants sur le sol.
De son côté, Airk para de justesse un second démon qui s’apprêtait à le transpercer de sa hache osseuse. Le jeune prince, sans hésiter, planta sa lame dans l’abdomen de la bête, faisant gicler un liquide poisseux, couleur goudron.
Une autre entité, à la gueule aux crocs bavant d’un fluide visqueux, bondissait vers Mims, la forçant à reculer jusqu’à heurter le mur. Acculée, elle lança son épée qui atteignit la carotide du monstre, émettant un grognement avant de s’écrouler au sol. Accourant vers la dépouille, elle retira sa lame d’un coup sec, libérant la bile noirâtre. L’air empestait la moisissure.
Boorman tourna sur lui-même, décapitant un autre spectre. Le corps sans tête convulsa quelques secondes, mais ne s’effondra pas. Sous leurs yeux horrifiés, des filaments de lave charbon s’entrelacèrent et reformèrent lentement un crâne dégoulinant.
— Pourquoi est-ce que rien ne meurt normalement ici ? pesta Boorman.
Un grondement caverneux résonna, un liquide épais s’écoula des murs, se coagulant en d’autres silhouettes plus massives, sur lesquelles des larves rompaient tout le long de leur chair.
Airk croisa le regard de Boorman :
— Je prends celui de gauche.
— On y va ensemble.
Le jeune prince d’un coup d’épée fit reculer l’entité, tandis que Boorman s’attaquait à celle qui surgissait sur la droite. Le combat semblait sans fin et les créatures indestructibles. Chaque membre arraché repoussait immédiatement, chaque monstre de tué, d’autres émergeaient.
— Plus nous en tuons, plus ils en arrivent !!! hurla Mims qui essayait de survivre dans cet affrontement abominable, sans issue.
— Foutons le camp d’ici ! ordonna Airk en s’emparant de Malatrium.
— Tu ne vas pas le sortir du château ! rétorqua Boorman.
— J’ai bien l’intention de le donner au sorcier !
Tous les trois se mirent à courir vers la sortie. Derrière eux, les formes démoniaques ne cessaient de se reformer, de se multiplier.
Dans une alcôve de la Haute Tour Sombre, un être se tenait immobile, son long manteau noir dissimulait son apparence. Le regard aux iris d’un bleu cristallin, était rivé sur les trois compagnons luttant avec rage et acharnement.
Il ne bougeait pas. Ne disait mot.
Baldur.
Seigneur de la Ligue Noire, craint de tous les démons. Tueur, éventreur, exterminateur. Il esquissa un léger sourire et d’un geste simple de sa main, alors que Mims, Boorman et Airk quittaient les lieux, il disloqua toutes les créatures présentes en des flaques noires et macabres.
Une fois à l’extérieur, loin de l’emprise de Nockmaar, les trois compagnons s’effondrèrent sur un rocher, reprenant leurs forces, leurs souffles haletants, ruisselants de sueur et de sang.
— Quoi que tu décides, ne reviens plus jamais ici, maugréa Boorman.
— Je… ne pense pas… que j’ai très envie de revoir ces… choses, répondit Airk, entre deux respirations, les mains tremblantes sur les genoux.
— Que faisons-nous, maintenant ? demanda Mms, épuisée.
Airk se releva lentement.
— Nous devons retrouver les autres. Et vite.
Ils se mirent en marche.
Direction Cashmere.
*******
Aniel, dans sa chambre, s’effondra brusquement, une main plaquée contre sa poitrine, comme transpercée de l’intérieur.
Kida, assise à ses côtés, le rattrapa de justesse et l’aida à s’asseoir au bord du lit.
— Que se passe-t-il, mon frère ?
Le sorcier releva son regard, effrayé.
— Quelque chose se met en marche… Une force puissante, ancienne... aussi puissante que... toi Kida… Je ne l’avais pas ressenti depuis des lunes. Depuis que nous avons quitté l’Antre.
— Que veux-tu dire ?
Avant qu’Aniel ne put répondre, Le Serment Secret de Tir Asleen se mit à vibrer, s’illuminer, comme brûlé de l’intérieur. Aniel le saisit, l’ouvrit avec lenteur. Sur la dernière page, encore vierge, s’inscrivait, sous une encre invisible, une silhouette, un visage, deux visages. Les traits de Kit fusionnés à ceux de Bavmorda, distordus, transfigurés par une essence obscure, inhumaine.
— Elle est de retour, souffla Aniel, ses yeux plongés dans ceux de sa sœur d’armes.
— De tous les membres du cercle privé du Wyrm, c’est celle que je hais le plus, rétorqua Kida.

