Chronique du travail confiné #3
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Chronique du travail confiné #3
Catherine, journaliste
« Un journal, ça se fait physiquement, chaleureusement, ensemble ; même à l’heure du numérique, le journal papier est partout : il est sur nos bureaux, avec les journaux de nos confrères. Le matin, on arrive tous avec une brassée de quotidiens sous les bras. C’est un plaisir physique. Quand la secrétaire de rédaction distribue celui que nous avons créé, chacun le hume, on entend les mouches voler, on vérifie qu’il y n’a pas d’erreur, que la version papier est similaire à celle qui a été validée en numérique. Tout cela, ça n’existe plus. Maintenant, on est exclusivement devant nos ordinateurs ; tout est dématérialisé. On a une conférence de rédaction à 9 heures. Et une réunion d’équipe à 10 heures. Sur l’écran, on voit de jeunes enfants monter sur les épaules de leurs parents. On aperçoit les compagnons ou les compagnes traverser au fond de la pièce. Et on voit aussi parfois des animaux de compagnie. Une vraie ménagerie !
Tous les jeudis à 16 heures 30, il y a « la cloche » : la secrétaire de rédaction nous demande de nous réunir pour échanger, de manière informelle. On a essayé de maintenir cette tradition. Jeudi dernier, on était trente-cinq ! On parlait chacun, à tour de rôle, par ordre alphabétique, pendant cinquante secondes.
On le savait déjà, mais on le réalise encore plus aujourd’hui : on est tous interdépendants. Avec cette crise, on prend soin les uns des autres. C’est précieux. »