CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#29)
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CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#29)
Arthur, salarié dans un service de propreté
Mon travail consiste à programmer l’emploi du temps des agents de nettoyage dans une grande ville pour les manifestations, marchés, évènements culturels et pour tous les accidents de la vie publique.
Avec le confinement, il y a moins d’activité. On travaille au 2/5ème, sans baisse de salaire. Je n’aime pas ces 3 jours non travaillés : je m’ennuie. L’être humain n’est pas fait pour rester à la maison. On regarde plus la télé, Netflix. On a fait le grand ménage de printemps. Tout le monde fait la même chose.
L’éboueur a souvent une mauvaise image. On ne le voit qu’au comptoir boire son petit café. On oublie qu’il s’est levé à quatre heures du matin et qu’il a travaillé dans le froid. Il y a beaucoup d’hypocrisie avec les applaudissements à vingt heures. En décembre, pendant les manifs, personne ne nous soutenait.
Tout le monde s’ennuie. Alors tout le monde s’appelle. On fait plus attention aux autres. C’est mignon. Mais ça, ça relève de la vie privée.
Depuis le début du confinement, ça roule mieux : je mets 30 minutes pour aller à mon bureau alors qu’avant je mettais une heure. C’est un plaisir monstre. Depuis lundi dernier, jour du déconfinement, je mets 50 minutes.