Je tiens à en parler. La fosse remplie de ces personnes insignifiantes, qui, pourtant, se réservent le droit d’émettre leurs avis, aussi dénués de bon sens soient-ils.

Ces personnes ne sont en fait que l’équivalent des mouettes qui volent au-dessus de l’horizon de l’océan. Des points noirs planant dans le ciel bleu azur.

La fosse aux mouettes, dont les voix fortes s’élèvent pour faire entendre la moindre objection, constitue un bruit de fond dont on aimerait se passer. Ce fond sonore est tout au plus gênant, et, surtout, anonyme, il faut le dire.

Aussi, on n’a que peu d’intérêt pour les remarques désobligeantes qui en émanent. Néanmoins, ce bruit provoque un agacement à celui pour lequel il s’élève. 

La fosse anonyme des mouettes constitue cette masse qui juge et qui n’existe que par ce jugement. Elle n’existe que parce qu’elle a un sujet à montrer du doigt.

Sans ça, les mouettes resteraient éternellement ces points noirs volant à l’horizon.

La fosse aux jugements permet  aux mouettes de se rassembler dans un instinct grégaire et afin de pouvoir faire fonctionner leurs gosiers dans un dessein unanime, qui leur permet de se reconnaître les unes les autres dans une identité commune, et, disons-le, insignifiante.

La fosse est donc pleine de personnes qui ne présentent que peu d’intérêt.

Aussi, avant de s’égosiller sur la manière dont leurs prochains mènent leurs vies, les mouettes devraient commencer par s’en construire une.

Cela est dit, et il fallait le dire.