Chapitre 27
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Chapitre 27
Chapitre 27
Timéo, 15 octobre
Sur Terre, le 15 octobre, c’est la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal. Au royaume, nous savons tous que les couleurs attribuées à ce deuil sont le rose et le bleu. Nous sommes nombreux, nous les bébés, à accompagner les enfants pour leur mission du jour puisque nous sommes directement concernés. Dans mon groupe, nous sommes cinq : Titouan, Tifanie, Thibaut, Timothée et moi. Nous avons décidé d’aller voir nos familles respectives pour leur offrir un magnifique lever de soleil rose et bleu. Nous savons qu’elles apprécieront et nous sommes terriblement excités à l’idée de leur faire plaisir.
Les enfants du royaume se déplacent sur des planches volantes qui expulsent de la poudre, comme le font les avions qui laissent des traces blanches dans le ciel. Nous choisissons tous les cinq un enfant différent et nous positionnons derrière lui. Les jumeaux se placent sur un surf double piloté par une fille que je ne connais pas. Je monte sur celui de Dimitri. Tifanie rejoint Sophie et pour finir, Titouan accepte l’invitation d’un certain Estéban. Dimitri se lance en tête du cortège. Dès les premières secondes, les cheveux au vent, je sens l’adrénaline me gagner. Mon pilote s’en donne à cœur joie pour me donner des sensations. Après quelques figures acrobatiques, il rejoint Sophie, la prend par la main et ensemble, ils dessinent deux droites parallèles de couleur blanche avec la fumée qui s’échappe de l’ouverture située à l’arrière de leurs planches. A ce moment, Tifanie et moi nous, nous nous faisons face, assis sur nos surfs respectifs.
- You-hou ! Ca décoiffe ! Hein, Timéo ?
Un grand sourire aux lèvres, je lui réponds en hochant la tête et lui propose un petit défi que je ne suis pas sûr moi-même d’arriver à relever.
- On se met debout ?
- Ouh là ! Tu crois ? me répond-elle.
- A trois.
Nous nous sommes tous les deux accroupis et tels des coureurs dans les starting-blocks, nous attendons le décompte.
- Un…deux…trois !
Ensemble, nous nous mettons debout. Je chancelle. Tifanie semble plus à l’aise que moi. Je tombe à la renverse sous le regard amusé de Tifanie. Dimitri ne s’est pas rendu compte qu’il m’a perdu. Tandis que je bats des ailes pour essayer de le rattraper, Tifanie l’appelle.
- Dimitri ! Dimitri ! Timéo est tombé.
Le garçonnet stoppe aussitôt son surf, puis regarde derrière lui. Il éclate de rire en voyant mes efforts pour le rejoindre. Sophie s’est elle aussi immobilisée quand elle a entendu Tifanie crier. Cette dernière se rassied et les deux surfs qui continuent à expulser de la couleur blanche entament un virage pour revenir vers moi. Dimitri me récupère et nous rejoignons les jumeaux, Timothée et Thibaut. Autour d’eux, le ciel est tout rose, grâce à la poussière de cette couleur qu’ils projettent au travers de nombreux orifices situés sur les côtés et à l’arrière de leur planche. Titouan et Estéban font pareil, mais avec de la poudre bleue. Pour parachever ce ciel magique, des ados fabriquent des nuages blancs en soufflant dans leurs tubes magiques. En quelques minutes, grâce aux multiples passages des surfs qui larguent du rose, du bleu et du blanc, la surface du ciel se retrouve tricolore, parsemée ça et là de nuages plus ou moins grands. Le rendu depuis la Terre doit être splendide. Nous quittons tous les cinq notre bolide pour admirer le résultat d’en bas et vérifier que ce ciel ravit les par’anges. Nous ne sommes pas déçus. Les smartphones immortalisent ce décor céleste et les photographies sont magnifiques. Pour notre plus grand ravissement, une vague rose et bleue envahit les réseaux sociaux et pas uniquement les pages dédiées au deuil périnatal. Titouan me frappe dans les mains. Les jumeaux nous imitent. Et Tifanie nous applaudit en souriant.
- Mission du jour accomplie, nous félicite-t-elle.
Les jumeaux se serrent bien fort dans les bras avant d’aller survoler la maison de leurs parents. Nous les suivons de près et allons tous ensemble vérifier si nos familles ont bien les yeux rivés vers le ciel. Pour notre plus grand bonheur, nos proches ont tous pu régaler leurs pupilles en ce jour spécial. Nous nous sentons donc tous les cinq privilégiés car, malheureusement, ce n’est pas le cas pour tous les parents du monde. Il y a des endroits où le ciel est trop gris aujourd’hui pour le colorer et d’autres où il pleut.
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