Mignonnes (Maïmouna Doucouré, 2019)
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Mignonnes (Maïmouna Doucouré, 2019)
"Mignonnes" est le premier long-métrage de Maïmouna Doucouré qui s'était déjà fait remarquer dans le domaine du court-métrage. Elle s'est basée sur sa propre enfance et des témoignages d'autres jeunes filles pour bâtir le récit d'une pré-adolescente dont la personnalité en construction est prise entre le marteau (son milieu familial traditionaliste qui opprime les femmes dans le patriarcat) et l'enclume de la société occidentale consumériste qui transforme le corps féminin en objet sexuel dès le plus jeune âge. D'un côté le puritanisme religieux qui exige des femmes soumission et pudeur, de l'autre l'hypersexualisation de gamines à peine pubères qui reproduisent les chorégraphies obscènes qu'elles regardent sur les réseaux sociaux et adoptent des tenues et comportements provocants.
Cette dichotomie entre deux extrêmes m'a paru bien simpliste et l'absence de réactivité face à la dérive de ces filles, invraisemblable. Certes, on comprend que leurs parents sont démissionnaires mais il est étonnant que personne ne s'offusque de leur tenue ou de leur comportement dans le collège qu'elles fréquentent. Il faut attendre la fin du film pour voir enfin des adultes choqués par le triste spectacle de ces quatre gosses paumées et intoxiquées par la culture du viol ambiante. C'est bien tard. On ne peut pas faire de toute une société, surtout à l'heure de #MeToo la complice unanime de ces dérives même si elles existent, bien évidemment. Autrement dit Maïmouna Doucouré me semble manquer de recul et de nuances sur son sujet. A cette immaturité assez flagrante (à moins qu'il ne s'agisse d'un calcul pour faire le buzz), il faut ajouter le manque de substance. Son film est plus un court-métrage étiré qu'un long-métrage avec beaucoup de scènes répétitives sans véritable progression dramatique. Et pour cause, les deux modèles proposés à Amy sont des impasses et la régression dans l'enfance n'est pas une solution. Pour densifier le propos, il aurait fallu développer les personnages des partenaires de danse de Amy qui sont à peine ébauchés. Leur donner aussi un peu plus d'humanité car telles quelles, elles nous sont montrées comme des coquilles vides suscitant plus le rejet que la sympathie. Elles ont beau former un groupe, ce sont de féroces individualistes qui se servent les unes des autres pour exister et ne connaissent que le rapport de forces comme mode de communication. La manière dont est traitée Yasmine, la seule fille ayant un corps non conforme par rapport à l'image sexy donnée par les clips de twerk dont le groupe s'inspire est éloquente. Pour Amy c'est pousse-toi de là que je m'y mette (à la limite du geste meurtrier bref no limit), pour les autres c'est une simple variable d'ajustement. J'ose espérer que la jeunesse est plus diverse que ce qu'en montre cette réalisatrice qui se veut féministe mais qui par son approche binaire est surtout maladroite et tombe dans les clichés qu'elle veut dénoncer.