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La légende du Serpent de Saint-Georges à Rennes
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La légende du Serpent de Saint-Georges à Rennes
La légende du serpent de Saint-Georges à Rennes, par Juliette Norel
Les légendes sont partout, elles drapent notre décor d’une aura mystique, magique parfois même sans que nous nous en apercevions ou ne l’identifions.
Il y a ces lieux que nous arpentons, sans se demander pourquoi ils portent leurs noms, quelle est leur histoire, clamée ou chuchotée, parce que la tonitruance de nos vies ne nous laisse pas le loisir de nous y appesantir. C’est souvent, au détour d’une rencontre, ou au cœur d’un livre parcheminé par les années, que se lève un pan du voile qui recouvrait le passé de ces lieux qui nous deviennent familiers, sans que l’on ne connaisse réellement l’empreinte qu’ils conservent par-delà les années.
Quand je suis arrivée à Rennes, sur un coup de tête, il y a maintenant des décennies, j’ai déniché un petit appartement près du parc du Thabor. En réalité, c’était une ancienne maison de gardien dans une grande propriété, occupée à cette époque par un couple de personnes âgées, qui cherchaient un locataire en échange d’un petit loyer et un coup de main pour entretenir leur roseraie.
J’aime les fleurs à la folie, mais c’est un amour unilatéral si je compte le nombre de mes victimes à pistilles, bien ça évidemment, je ne l’ai pas dit à mes gentils propriétaires. À Rennes, il pleut parfois, et je comptais sur l’aide des cieux souvent pleureurs, parfois rieurs pour m’aider à prendre soin de ce si joli jardin.
Je me suis installée dans cette petite maisonnette baignant encore dans le style cosy et vintage des années 60 et j’ai commencé à construire cette nouvelle vie délestée de tout bagage, exempte de tout passé, parce que je voulais oublier tout de celle que j’avais été. C’était la destination parfaite, ici, jamais on ne me retrouverait.
J’ai aimé Rennes, parce qu’elle allie le dynamisme de la vie estudiantine et les dorures de l’histoire, j’ai aimé me perdre en elle, semer mes démons dans ses allées pavées.
Il y a des noms qui chargent les pierres des villes d’une silencieuse bénédiction et pour les Rennais, indiscutablement, c’est Saint Georges.
Ici, il est partout.
Dans la piscine éponyme qui brille comme un joyau Art Déco, ses mosaïques signées Isidore Odorico miroitent sous la lueur tamisée de notre douce Bretagne.
Comme la rue qui porte son nom, où les façades à pans de bois colorés évoquent les contes des siècles passés.
Ou “son” palais, dont les pierres racontent les prières murmurées et les pas solennels des moniales bénédictines d'antan.
Je me suis parfois demandée pourquoi les Rennais aimaient tellement Saint Georges.
Sa représentation la plus célèbre est pour moi ce tableau de Raphaël où on le voit sur un cheval blanc attaquant un dragon pour sauver une princesse. Tiens, c’est marrant cette histoire de cheval blanc. Peut-être que Walt Disney était Rennais. Bref, ce n’est pas le sujet. Cet acte de chevalerie ne se déroulait pas en capitale bretonne, mais sur une terre éloignée, ce n’est donc pas l’explication de cette dévotion locale.
Et s’il s’agissait en fait d’une confusion, d’un amalgame de récits légendaires qui serait à l’origine de l'empreinte de cette figure du christianisme sur la cité de Rennes?
La légende du Serpent de Saint Georges :
On raconte qu’à une époque où les ombres de l'obscurité planaient sur les pavés ancestraux, une créature monstrueuse, un serpent géant aux écailles noires comme la nuit et aux yeux de braise, hantait les environs de Rennes. Le monstre, chaque nuit, s'en allait boire à la Vilaine, ce fleuve ondulant à travers ville et campagne comme une veine vitale. Son passage détruisait tout sur son chemin, écrasant les champs, incendiant les maisons, semant la désolation. Les cris des habitants résonnaient dans les ruelles, et les prières montaient vers le ciel, implorant l’aide divine.
C'est alors qu'un mystérieux chevalier fit son apparition. Revêtu d'une armure étincelante qui reflétait les premiers rayons du soleil, il montait un noble destrier, et son regard était empreint de détermination et de courage.
Ce chevalier, qu'on dit venu d'un lointain royaume, avait entendu parler des souffrances des Rennais et ne pouvait rester insensible à leur détresse. Armé de sa lance forgée dans l'acier le plus pur et d'un bouclier gravé de symboles anciens, il s'avança sans hésiter vers la tanière du serpent, près des berges. Les habitants, témoins silencieux de cette quête héroïque, observaient avec espoir et crainte mêlés.
La bataille qui s'ensuivit fut féroce et épique. Le serpent crachait des flammes et frappait avec sa queue puissante, mais le courageux héros masqué de son heaume, grâce à sa bravoure et à son habileté, parvenait à esquiver chaque attaque. Les éclats de l'acier et le rugissement de la bête se mêlaient dans une symphonie de chaos. Finalement, d'un coup magistral, le chevalier plongea sa lance dans le cœur du serpent, mettant fin à son règne de terreur.
Le corps sans vie de la créature s'effondra près des rives de la Vilaine, et un silence solennel enveloppa la ville. Les habitants, d'abord incrédules, laissèrent éclater leur joie et leur gratitude. Ils acclamèrent le héros anonyme, mais avant qu'ils ne puissent le remercier, il disparut mystérieusement, comme s'il n'avait été qu'un rêve envoyé par les dieux pour les libérer.
Avec le temps, les habitants, cherchant à perpétuer cette légende, commencèrent à associer ce sauveur à Saint Georges, le célèbre saint combattant le dragon dans d’autre contrée. Ainsi, la ville de Rennes, drapée de cette aura mystique, honora Saint Georges dans ses rues, ses palais et ses monuments, et son histoire se confondit avec celle de leur propre protecteur oublié.
Peut-être est-ce alors cette empreinte chevaleresque qui m'a attirée ici, cette impression d'être enveloppée par le passé tout en vivant pleinement le présent. Car à chaque coin de rue, sous chaque pavé, les légendes attendent d'être découvertes, nous rappelant la magie et les mystères qui parsèment notre quotidien, sans même que nous n’en ayons conscience...
Juliette
Création visuelle via Seelab.ai
La légende du Serpent de Saint-Georges à Rennes, par Jean-Christophe Mojard
Le Palais Saint-Georges
Au cœur de la Bretagne, où coule la Vilaine,
Un serpent gigantesque semait la terreur.
Son sifflement strident résonnait dans la plaine :
Les Rennais angoissés vivaient dans la frayeur.
Un chevalier errant, au courage certain,
Prit la ville en pitié face au monstre perfide.
Il combattit la bête du soir au matin,
Jusqu’à occire, enfin, la créature hybride.
Les Rennais reconnurent en ce fait, cet exploit,
La signature d’un Saint : de Saint-Georges le geste !
Ils témoignèrent alors la ferveur de leur foi,
Dressant une abbaye juste au-dessus des restes.
Aujourd’hui les Rennais livrent d’autres combats,
L’abbaye n’est plus là, mais la ferveur persiste,
Car le Palais Saint-Georges est bâti à l’endroit
D’où s’élevaient les voix reconnaissantes au Christ.
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