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Polars
Défi : un polar des années 50 entre un gendarme et une archiviste

Défi : un polar des années 50 entre un gendarme et une archiviste

Publicado el 11, ene, 2024 Actualizado 12, ene, 2024 Cultura
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Défi : un polar des années 50 entre un gendarme et une archiviste

Crédit photo : Unsplash.com

Ils étaient là, tous les deux, allongés l'un contre l'autre sur une mare de sang séchée par le soleil, poignardés à plusieurs reprises. François avait repris l'affaire qui stagnait depuis un certain temps. Quatre couples assassinés sans le moindre indice, sans la moindre piste.
Le commandant les regardait avec dégoût. Il n'en pouvait plus de ces meurtres en série non résolus. Mais cette fois, il y avait un témoin qui disait avoir vu une femme sur les hauteurs du château en ruines.
Le jeune homme effrayé avait pris des photos où l'on pouvait voir cette femme, mais rien ne prouvait qu'elle était la meurtrière.
Il décida d'aller faire un tour aux archives de la ville, car les meurtres étaient concentrés au pied du château.
Une vieille dame se trouvait à l'accueil, un roman policier à la main. Le gendarme toussota pour signifier sa présence. La vieille dame leva les yeux au-dessus de ses lunettes et lui demanda ce qu'il voulait.
Elle le conduisit vers une jeune archiviste appelée Rose qui lui fit un sourire en lui serrant la main. Le commandant était un homme séduisant qui avait d'autant plus de charme sous son uniforme de gendarme.
Rose l'invita à la suivre dans un long couloir menant à une porte en bois ferrée. Le commandant ne cessait de regarder ses jambes et ses hanches cachées en partie par une jupe de flanelle en mouvement perpétuel. Son chemisier léger de soie rose sentait un parfum de fleur et laissait apparaître ses sous-vêtements. Il retint son souffle pour dévier sa pensée qui le trahissait.
- "Voilà ! Toutes les informations sur le château sont ici !" Dit-elle en sortant les petites boîtes remplies de photos et de coupures de journaux. "Et voilà le drame. Le châtelain était jaloux de sa femme qui avait de nombreux amants."
- "Les journaux de l'époque avaient émis l'hypothèse du meurtre de sa femme, mais ils n'ont jamais retrouvé le corps."
- "Oui, mais regardez ce journal, il dit qu'elle était partie avec son dernier amant."
- "On a une photo de cette femme ?"
- "Oui, la qualité est médiocre, mais on en a une."
- "Oh ! c'est la même femme que celle vue par le jeune homme !"
- "Commandant, sans vous commander ! Cette femme doit avoir aujourd'hui 61 ans. Elle a disparu en 1920 et cette femme..."
- "Sur cette photo n'a qu'une trentaine d'années, je sais."
- "Donc 30 ans plus tard, elle aurait dû vieillir à moins que ce ne soit qu'un spectre."
- "Où sa fille ! Attendez ! Remontrez-moi la photo de la salle et du couloir ! Il y a un truc bizarre !"
- "Celle-là ?"
- "Oui ! Le château est abandonné, mais je suis certain d'avoir vu une seule porte dans ce couloir et là, il y en a deux."
- "Il l'aurait murée ?"
- "Peut-être ! Qu'est-il advenu de lui ?" Il s'enivra des effluves de parfum s'échappant de son cou.
- "C'est très vague ! Des journaux ont dit qu'il était parti en 1921 et d'autres ont dit qu'il avait disparu, probablement tué par un amant de sa femme. Il faut qu'on aille voir sur place." Elle se releva et se retourna si rapidement que son corps fut étroitement collé au commandant.

Il ne put s'empêcher de lui voler un baiser qu'elle accepta avec enthousiasme.
- "Non ! J'y vais seul, vous ne venez pas."
- Je connais les plans de ce château, je peux être utile."
- "Il y a un tueur qui rôde. Je ne peux pas vous laisser venir. Laissez-moi votre adresse, je reviens vous voir ce soir."

Il remit sa veste et empoigna Rose dans ses bras pour l'embrasser. La foudre les avait unis. Elle le regarda s'éloigner avec une sorte de pincement au cœur comme s'il n'allait plus jamais revenir. Elle prit ses affaires et décida de le rejoindre au château.
La nuit était étoilée et la lune éclairait son chemin. Il prit une lampe et une masse avec lui pour inspecter les lieux. Il se dirigea vers le couloir du château et s'arrêta net devant la présumée porte qui avait disparu.
Il frappa de toutes ses forces et les pierres tombèrent une à une laissant découvrir une porte en bois qu'il fracassa. C'était une chambre vide. Il fit le tour de la pièce avec sa lampe à la main et vit l'horreur. Un corps était étendu sur le sol. Il imagina juste ce que cette femme avait dû endurer avant de mourir de faim. Les cris qu'elle avait dû pousser jusqu'à en perdre la voix.
Il entendit des pas de femme dans le couloir et surprit Rose le cherchant.
- "Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'avais dit de rester chez toi !" 
D'un geste brutal, il tira Rose à l'intérieur et sortit son arme en voyant la silhouette d'un homme, armé d'un couteau. L'homme avait une soixantaine d'années et était vêtu de noir de la tête au pied. Ses traits étaient tirés, mais il reconnut le châtelain. L'homme le frappa à l'épaule et le commandant perdit son arme avant de s'écrouler sur le sol.
Rose poussa un cri et vit la lueur de la lune sur la lame du couteau qui se dirigeait à nouveau vers le commandant.
Terrifiée par la situation, la jeune archiviste prit l'arme à feu et tira en direction du châtelain qui s'écroula à son tour après un hurlement de douleur. Elle s'approcha de l'homme qui rendit son dernier souffle regardant le squelette de sa femme illuminé par un rayon de lune. Il vit apparaître sa femme, le sourire aux lèvres.
La boucle était bouclée et l'affaire résolue.

Il ouvrit les yeux et vit la jolie archiviste assise au bout de son lit, un livre à la main, dans une robe thaïlandaise aux fleurs dorées, fendue le long de ses cuisses. Elle était si belle. Plus jamais, ils ne seraient seuls.
  

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Comentario (2)

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Jean-Christophe Mojard hace 11 meses

J’adore le sourire de sa femme qui apparaît. On pourrait facilement imaginer ce texte dans un « conte de la crypte » !

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