A la Moldue - Chapitre 26 : Gravité
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A la Moldue - Chapitre 26 : Gravité
Ces mots, murmurés, firent frissonner le garçon qui sentit sa tête lui tourner. Non, non, non, ça n’allait pas, ça ne devait pas se passer comme ça ! Face à lui, drapé majestueusement dans ses robes, Voldemort l’observait avec un sourire suffisant. Après toutes ces années, après tous ces mois à essuyer des échecs, il l’avait enfin dans la main. Le Mage Noir n’attendit pas plus longtemps pour la glisser dans une des poches de sa robe, et tourna les talons avec désinvolture. Harry paniqua, Dumbledore n’était pas là, les témoins du Ministère non plus, et leur ennemi avait eu ce qu’il voulait, c’était une catastrophe. Paniquant, il décida de faire la seule chose qu’il savait faire : mettre l’homme en colère.
« Alors comme ça le grand Voldemort croit aux prévisions dans les tasses de thé, eh ? »
Le Fourchelangue se retourna en ricanant, mais ses yeux écarlates fixaient le garçon avec fureur.
« Amuse-toi Harry Potter, mais tu ignores encore ce qu’elle contient, n’est-ce pas ? Dumbledore ne t’a rien dit, pas plus qu’il ne t’avait dit qu’elle existait et que tes parents étaient bêtement morts à cause d’elle.
— Oh il m’en a dit assez !
— Vraiment, jusqu’au nom de celui qui m’a tenu au courant de cette Prophétie… ? De celui qui partage avec Pettigrow le sang des Potter ?
— Je… Si vous parlez de vous, je suis au courant depuis longtemps. Vous essayez – sans succès – de me tuer depuis un bail, je vous signale !
— Je te connais assez pour savoir que ton arrogance masque ton ignorance, éclata de rire le Mage Noir. Pauvre Harry… Pauvre petit Harry qui doit croiser le regard de l’espion chaque jour… »
Le garçon fronça les sourcils en entendant ce mot, et une image s’imprima directement dans son esprit. Il n’avait jamais aimé cet homme, mais…
« Et tu lui as laissé tout le loisir d’explorer tes pires souvenirs et se repaître des conséquences de son acte, savoura Voldemort. Simplement parce que Dumbledore t’ordonne de lui faire confiance, n’est-ce pas… ? »
Harry frissonna, il n’aimait décidément pas ce que Voldemort sous-entendait.
« Tu sais que le vieux fou est parfaitement au courant de ça. Tu le sais, Harry Potter… N’est-ce pas ? Et il t’oblige à endurer sa présence, en te cachant la vérité sur le meurtrier de tes parents… Tsssk. »
La voix de Voldemort résonnait à l’intérieur de sa tête, comme pénétrant insidieusement ses pensées et son cœur, tel un poison qui engourdissait peu à peu sa raison. Il sentait la colère poindre, vibrer, avec la violence des années passées à haïr le Maître des Potions sans avoir une raison qui aurait pu paraître valable aux yeux des autres. Maintenant, il l’avait. Harry referma sa prise sur sa baguette, d’une main tremblante et déterminée, malgré la douleur lancinante de son poignet cassé. Cela fit naître un sourire amplement satisfait sur le visage de sa Némésis.
« Ce n’est pourtant pas lui que j’entends rire en tuant ma mère, chaque fois qu’un Détraqueur m’approche, cracha le garçon avec un aplomb qui tira un hoquet de surprise au Mage Noir.
— Ne sois pas stupide ! S’il ne m’avait apporté la Prophétie… tenta-t-il.
— SI VOUS, VOUS NE LES AVIEZ PAS TUÉS ! »
Le hurlement de Harry résonna dans l’immense hall du Ministère de la Magie, et ricocha sur les murs, en rythme parfait avec les sorts qui continuaient de déchirer l’air et les chairs. Les deux sorciers se faisaient face et se défiaient, tandis qu’autour d’eux la bataille faisait rage. Sirius et Remus gagnaient du terrain sur Pettigrow, Tonks avait réussi à se défaire de ses liens, mais les Mangemorts, en légère supériorité numérique, mettaient les quelques membres de l’Ordre présents à l’épreuve.
Harry tremblait de tout son corps, les larmes menaçant de dévaler le long de ses joues, et il redoublait d’efforts pour ne pas laisser à son ennemi le plaisir de le voir pleurer comme un petit garçon. Se focalisant sur la pensée de sa propre haine envers Voldemort, Harry tenta vaillamment de fermer l’accès à toute autre pensée.
« Tu ne gagneras jamais cette guerre… susurra le Fourchelangue. Tu es trop faible, tu…
— Il te fait pourtant face, Tom. Comme peu d’entre nous osent encore le faire. »
Harry se retourna avec un soulagement indescriptible, pour voir Albus Dumbledore émerger d’une des cheminées dans une gerbe d’étincelles émeraudes. Flanqué du Ministre de la Magie en personne, de Kingsley Shacklebolt, et d’un autre homme à l’allure sévère qu’Harry ne connaissait pas, le Directeur de Poudlard pointait sa baguette vers son ancien élève, dans une posture solide qui rassura immédiatement le jeune homme. Il avait réussi à gagner assez de temps.
« Tu arrives trop tard, vieil homme ! fanfaronna le Serpentard.
— Alors, il… Il… Il est vraiment de retour… » Murmura d’une voix blanche Fudge qui recula d’un pas à la vue de l’Ennemi.
Voldemort siffla de colère en comprenant le jeu de son cadet, et fit un mouvement de baguette en direction de ses Mangemorts, qui se précipitèrent pour transplaner sous son ordre.
« Malin Potter, mais c’est inutile…
— Maître… ! MAÎTRE ! » Supplia une voix nasillarde que Voldemort ignora superbement.
Voldemort ne jeta même pas un regard au Mangemort qui avait crié. Pettigrow, traîné par ses anciens amis aux pieds de Harry pleurait de dépit tandis que son Maître transplana à son tour. Dans une dernière tentative désespérée, il alla tenter d’implorer Remus d’une voix mielleuse, mais il fut coupé :
« PETRIFICULUS TOTALUS ! »
Raide, Queudver tomba au sol, sans avoir eu le temps cette fois-ci de se transformer. Personne ne s’inquiéta lorsqu’il fit un étrange bruit d’os brisé en heurtant la pierre.
« IL l’a, murmura simplement Harry à l’égard de Dumbledore, en baissant la tête.
— Ce n’est pas grave.
— Est-ce que… est-ce que c’était bien Vous-Savez-Qui ? bredouilla Fudge, avant de couiner en croisant le regard de Sirius. TOI ! Assassin, tu…
— Cornélius, allons, allons ! Reprenez vos esprits, comme toujours, vous manquez l’essentiel. »
Jane avisa sa blague à tabac qui ne contenait plus que des miettes, et pesta. Il ne lui restait pratiquement plus rien à rouler, et la tête lui tournait. Il faut dire que Minerva n’avait pas lésiné sur les verres pour calmer la demoiselle. Toutes deux restées en arrière afin d’organiser des rondes dans les couloirs, de façon à s’assurer qu’aucun élève – encore moins Ron et Hermione – n’aurait l’idée d’aller se balader, les deux femmes avaient passé un temps interminable à discuter de choses et d’autres… Mais surtout à attendre.
Et au vu de leur caractère respectif, ce n’était pas une chose à laquelle elles étaient habituées. La porte du bureau grinça, et Severus s’introduisit silencieusement. Jane laissa échapper un gémissement de soulagement qui fit relever un sourcil à l’espion, mais elle se retint de justesse de le harceler.
« Alors ? demanda à sa place la Directrice-Adjointe avec tout autant d’impatience.
— Ils arrivent, aucun mort. Ils sont accompagnés du Ministre, de Shacklebolt et de Scrimgeour.
— Qui… ? demanda Jane sans comprendre.
— L’actuel Directeur du Bureau des Aurors, traduisit Minerva d’une traite. Comment va Potter ?
— Entier. Mais il a perdu la prophétie… Il y a cependant plus délicat : Black et Lupin ont capturé Pettigrow… Albus les emmène tous ici pour discuter en terrain neutre, que Fudge ne nous refasse pas le même coup qu’avec Croupton Jr. »
Jane qui ne connaissait que très succinctement ces différentes affaires ne comprit qu’à moitié l’importance de ces informations. Ce qui en avait à ses yeux, c’est que tout le monde aille bien, et que tout se passe au mieux. Lorsque Severus se tourna vers elle, elle soupira, et descendit de la fenêtre où elle se perchait pour fumer.
« Non, vous pouvez rester Smith, comprit l’espion. Mais de grâce, restez discrète.
— Vais-je au moins être utile ? demanda-t-elle peu convaincue.
— C’est toujours difficile de savoir avec vous.
— Severus ! Prenez un verre plutôt. Dans combien de temps ils arrivent… ?
— Sortez donc le plateau, mon garçon, nous avons tous besoin d’un verre. » Pouffa de rire un Albus qui venait d’entrer dans un geste souple et discret.
Snape s’inclina et obtempéra en silence, farfouillant dans l’armoire du Directeur, tandis que Minerva fit apparaître de nombreux fauteuils moelleux. Jane se cala dans un recoin de la pièce, histoire d’être oubliée, et détailla avec intérêt les sorciers qui entraient d’un pas épuisé dans le bureau. D’abord le Ministre, qui triturait un vieux chapeau melon déformé par l’angoisse, puis un homme grand et aussi raide qu’une baguette disciplinaire – la Moldue supposa que c’était le fameux Directeur des Aurors ; Kingsley qu’elle reconnut, Remus, Sirius… Un homme grassouillet flottant à l’horizontale les suivait magiquement, et enfin Harry fermait la marche, le visage et les vêtements couverts de poussière et encore humides. Celui-ci, lorsqu’il aperçut Snape, eut un rictus de haine qui fit autant froncer les sourcils de l’espion, que de la Moldue. Severus comprit instantanément le problème lorsque son élève baissa les yeux et refusa par la suite de croiser son regard. Il savait.
Dumbledore prit place directement à son grand fauteuil, et invita tout le monde à se mettre à l’aise. Le vieil homme, malgré l’heure et l’âge, semblait alerte et d’une humeur excellente. Presque autant que les anciens Maraudeurs, d’ailleurs. Sirius et Remus s’assirent côte à côte, leur trophée pétrifié derrière eux, Harry prit place proche de Remus, Minerva s’installa non loin, et les officiels du Ministère se retrouvèrent donc à l’écart sur la droite du bureau. Seul près de la fenêtre, Snape se tenait comme adossé au mur, cachant avec aisance une Jane qui fut ravie pour une fois d’être plus petite que lui.
« Buvez Cornélius, intima Dumbledore en rompant le silence. Par quoi voulez-vous que l’on commence ? »
Le petit homme ne répondit pas, il semblait avoir perdu de sa superbe depuis son passage express au Ministère, et lançait des regards inquiets au Mage blanc, mais également à Harry qui le toisait avec condescendance.
« C’est à nous de commencer, Albus, choisit donc d’intervenir Scrimgeour. À titre personnel, le Bureau des Aurors vous doit très certainement des excuses, et vous remercie amplement pour votre réactivité et le courage de vos… partisans, dit-il d’une voix solennelle.
— Je préfère le terme de « Résistants ».
— Naturellement, aucune procédure ne sera entamée à l’encontre des Aurors concernés. Je considère cela comme un acte de désobéissance nécessaire.
— Et vous, qu’en pensez-vous, Monsieur le Premier Ministre ? s’amusa Dumbledore.
— Oui, oui… Cela… Cela semble évident. » Balbutia-t-il.
Harry eut une grimace de dégoût, et ne put se retenir plus longtemps, et personne ne songea un instant à l’interrompre :
« Et vos excuses à vous, Monsieur le Premier Ministre ?! Vos excuses pour m’avoir calomnié ? Pour avoir calomnié le Directeur ? Pour avoir fait courir un énorme risque à la Communauté Sorcière, HEIN ? »
Fudge se tassa sur sa chaise, jetant un pauvre regard à Dumbledore, qui n’avait pour lui qu’un de ses rares regards froids. Harry s’était levé en disant cela, et tremblant, ne s’arrêta pas en si bon chemin.
« Et vous devez également des excuses à un innocent, cracha le garçon en pointant Sirius du doigt.
— Alors ça… ! ÇA, ce n’était pas de mon fait ! Je n’étais pas nommé lorsque Black a…
— C’est Monsieur Black, pour vous, le reprit Harry. À qui vous avez refusé un procès équitable, et que vous avez traîné dans la boue en l’accusant de tout et…
— BAGNOL ! Milicent Bagnol était en poste ! cria Fudge pour seule défense. Je ne suis pas responsable des erreurs de mes prédécesseurs.
— Tout à fait, Monsieur le Premier Ministre. Pas plus que votre successeur ne sera responsable de vos erreurs. » Acquiesça Albus d’un air entendu.
Cette dernière phrase resta en suspens, et Cornélius Fudge comprit pourquoi on l’avait mené ici : moins pour lui donner des réponses, que pour l’informer de son avenir. Jane se mordit la lèvre, coincée derrière les épaules de Snape, elle ne perdait pourtant pas une miette de ce moment historique. L’homme en noir la sentit s’agiter, et posa une main calme sur son mollet. Ça n’était pas le moment d’interrompre l’échange.
« C’était donc ça, hein, Albus ?! vociféra Fudge en retrouvant un semblant de courage. Depuis le début, vous n’attendez que ça !
— Détrompez-vous, Monsieur le Premier Ministre. Nous attendions tous que vous agissiez. Par chance, personne n’a été blessé ce soir, et Monsieur Potter est indemne de votre aveuglement, répondit Dumbledore.
— Pas indemne. » Intervint Sirius d’une voix glaciale, surprenant tout le monde.
Il se tenait droit dans sa chaise vêtu de ses riches habits, il incarnait à ce moment précis l’Héritier bafoué de la Noble et Ancienne Maison Black. Et personne ne s’y trompa. Sirius prit délicatement la main de Harry, et montra les cicatrices laissées par Ombrage.
« Je n’appelle pas cela indemne. Et je vous passe sous silence le fait qu’il est contraint depuis des années de vivre…
— Dolorès Ombrage va être jugée ! protesta Fudge. Et Monsieur Potter n’a pas porté plainte, que je sache !
— Lui, non. Mais une fois que je serai rétabli en ma qualité de sorcier, Lord et parrain, je ferai valoir mon droit sur lui, et porterai plainte en son nom. »
Harry sentit une pointe de joie lui transpercer le cœur, et il tenta de l’étouffer rapidement. La déconvenue de la troisième année lui avait suffi. Jane ouvrit la bouche et remua, heureuse pour l’enfant, mais la main de Snape tapota pour la rappeler à l’ordre. Le Premier Ministre semblait acculé, il jeta un regard à Shaklebolt, puis à Scrimgeour, sans parvenir à trouver un quelconque soutien de leur part. Il redressa le menton dans un ultime geste de bravade.
« Qu’est-ce que vous attendez de moi, Albus… ? siffla-t-il.
— Que vous preniez vos responsabilités, Monsieur le Premier Ministre. En présentant votre démission au plus tôt, lui répondit Rufus Scrimgeour sans un regard.
— Ah ! Vous voulez ma place, hein ? Ça fait des années que vous attendez ça ! PRENEZ-LA ! Mais prenez-la donc ! Vous allez voir ce que c’est, ce qu’ils feront de vous ! Impitoyables, jamais satisfaits, toujours à exiger de vous… Vous ne savez pas comment la plèbe peut être ingrate. Un jour elle vous aime, le lendemain elle vous renie Vous allez voir Rufus, vous verrez… Vous aussi ils vous détesteront et vous trahiront ! »
Fudge secouait un doigt annonciateur de terribles choses en direction de l’Auror, mais ce dernier ne cilla pas lorsqu’il darda sur lui un regard courroucé.
« Seul un Premier Ministre peut trahir son peuple. L’inverse, cela s’appelle la Démocratie. » Lui rétorqua-t-il.
Vaincu, Cornélius Fudge abaissa la tête en même temps que les épaules, et amorça sa sortie, suivi par Shaklebolt. Se levant dans un même temps, le Directeur du Bureau des Aurors observa très sérieusement Sirius, avant de proclamer en tirant sa baguette :
« Moi, Rufus Scrimgeour, Directeur du Bureau des Aurors, déclare avoir bien pris connaissance de la survie de Monsieur Peter Pettigrow, avoir été témoin de son implication dans l’organisation des Mangemorts, et du combat aux côtés des Forces du Bien de Monsieur Sirius Black. Ainsi, je prends acte de ces informations et assure à Monsieur Sirius Black ainsi qu’à Monsieur Peter Pettigrow que je mettrai tout en œuvre pour voir un nouveau procès se tenir, afin de réhabiliter Monsieur Sirius Black à son rang. »
Il se racla la gorge, tandis que la magie opérait autour de lui, écrivant une simple déclaration officielle. Tous regardaient la scène, quelque peu médusés devant ce décorum.
« Ainsi donc, Monsieur Peter Pettigrow, vous voici arrêté par le Bureau des Aurors, et confié à notre responsabilité. Quant à vous, Monsieur Black, nous vous tiendrons informé de la suite. Albus… » S’inclina finalement l’homme rigide avant de quitter les lieux d’un pas noble, le corps flottant de Queudver à sa suite.
Harry éclata de rire lorsque la porte se ferma, et se jeta dans les bras d’un Sirius sonné, qui n’en revenait pas d’avoir entendu une telle chose. Les entourant dans ses bras, Remus se joint à leur bonheur, et tous trois restèrent seuls dans leur petite bulle de larmes et de joie. Jane se dégagea doucement de Snape, et prit un fauteuil laissé par l’un des officiels, alors que Severus ne bougea pas d’un pouce, campé sur ses deux jambes comme attendant un coup.
« Je vais peut-être pouvoir habiter avec toi !! cria Harry, un sourire illuminant sa face fatiguée.
— Oui ! Cela prendra probablement du temps, tu sais, Harry. Le procès, tout ça… Mais je te promets que oui !
— Rassurez-vous, tous les deux. Scrimgeour a effectivement trop d’ambitions politiques. Il fera tout pour accélérer les choses, pour que cela joue en sa faveur et remette le bureau des Aurors sur de bons rails. Ne pas vous avoir attrapé toutes ces années sera balayé par la capture du vrai responsable, assura Dumbledore d’une voix paisible.
— L’été va être chaud pour les gratte-papiers, acquiesça Jane pensante. Deux procès emblématiques, une possible démission, un retour de meurtrier de masse…
— C’est exact. Mais nous reparlerons de cela à un moment plus opportun Miss. Pour l’heure, je souhaiterais m’entretenir avec Harry… Et Severus. Seuls. »
Cela doucha instantanément la bonne ambiance qui s’était installée, et on put voir nettement sur le visage du garçon une gravité rare prendre place. Sirius alla protester, Snape inspira longuement, mais Harry coupa court à la polémique naissante.
« Oui. Sirius, je t’expliquerai. Mais Monsieur le Directeur… J’apprécierais que Miss Smith reste, s’il vous plaît. » Ajouta-t-il en direction de la Moldue d’une voix gênée.
Jane acquiesça par réflexe, comprenant qu’elle devait servir de… De quoi ? Tampon entre eux ? Le parrain du garçon secoua la tête, mais Harry fut une nouvelle fois ferme :
« Non, Sirius. Tu ne peux pas rester. Pas maintenant, s’il te plaît. »
Minerva, Remus, et Sirius s’en allèrent donc, laissant seul le trio improbable et le jeune garçon. Lorsqu’il fut complètement certain que ce qu’il allait dire resterait entre eux, Harry s’adressa directement à Snape d’une voix glaciale :
« Je l’ai fait sortir pour qu’il ne retourne pas en prison, à cause de votre meurtre.
— J’ai bien compris. » Acquiesça l’espion sans timbre.
Jane regretta immédiatement d’être restée, et les observa en frissonnant. Elle décida de se relever, pour se poster debout entre les deux. À la disposition de l’un et de l’autre. La pièce semblait s’être transformée en tribunal, avec Dumbledore en guise de juge juché sur son fauteuil, Harry à gauche de l’entrée, qui s’était relevé, Severus lui faisant face, debout près de la fenêtre, et Jane jouant… Quoi ? Les avocates ? Les procureurs ? Elle balaya d’un regard inquiet les personnes présentes. Dumbledore avait le visage peiné et soudainement épuisé, Harry regardait avec une haine incroyable son Professeur de Potions qui soutenait son regard comme un coupable. La Moldue hésita à l’ouvrir, mais le Gryffondor fut plus rapide :
« Dites-le. » Exigea-t-il.
La grande carrure de Severus frissonna, et c’est d’une voix presque morte qu’il donna au garçon exactement ce qu’il voulait :
« J’ai tué James et Lily Potter. »
Jane hoqueta, Albus gémit doucement, mais aucun d’eux ne put intervenir, car l’espion, comme le jeune homme, leva en même temps une main impérieuse pour les en empêcher.
« Non, finit par contredire Harry. C’est Voldemort qui l’a fait. Pettigrow qui les a trahis. Vous, dites-le. Dites ce que vous avez fait.
— J’ai tué James et Lily Potter, s’obstina Snape les yeux campés dans ceux de leur fils.
— NON ! NON ! cria Harry. Je vous interdis, INTERDIS de me faire ce couplet ! DITES-LE ! DITES LE RÔLE QUE VOUS AVEZ JOUÉ !
— J’ai entendu une partie de la Prophétie, et je l’ai rapporté au Seigneur des Ténèbres… finit par répondre Severus après un soupir résigné. Ce qui a conduit au meurtre de James et Lily Potter. »
Jane ne savait pas quoi faire. Face à un Dumbledore pétrifié par la scène, un Harry au bord des larmes, et à un Severus qu’elle pressentait blessé, elle hésita. Finalement, elle posa une main sur l’épaule tremblotante du garçon :
« Continuez, Harry, dit-elle en jetant un regard peiné à Severus.
— Vous saviez ? Est-ce que vous saviez qui il viserait ?!
— Non.
— Et si vous aviez su que cela tuerait James Potter, vous l’auriez fait ?
— Harry… Non… supplia Dumbledore.
— RÉPONDEZ-MOI !
— … Oui. » Acquiesça finalement Severus après une courte pause.
L’homme en noir ne baissa pas un instant les yeux, soutenant le regard embué de larmes de colère de son cadet. Harry étouffa un sanglot, et parvint difficilement à articuler sa dernière question d’une voix misérable :
« Me haïssez-vous parce que j’ai survécu ? »
Jane l’attrapa immédiatement dans ses bras, le soutenant pour qu’il continue de faire face à Severus, tandis qu’il était secoué de violents tremblements et que de grosses larmes roulaient enfin sur son visage. La Moldue échangea un bref regard avec le Mangemort, et elle sentit sa gorge se nouer.
« Non, Harry. » Se décida enfin Snape à lui répondre.
Le Gryffondor se retourna en direction de Jane, et enfoui sa tête dans sa poitrine pour y pleurer comme un enfant. Elle referma ses bras dans un geste instinctif, et le berça. Elle finit néanmoins par relever la tête pour regarder les deux adultes, en quête d’un quelconque soutien. Mais le vieil homme semblait ne pas savoir gérer les émotions du plus jeune, quant à l’espion… Il était plongé dans ses propres souvenirs.
« Je vous raccompagne, Harry, murmura Jane. Nous finirons demain, venez. »
Lorsque Jane passa enfin les portes de ses appartements vers sept heures du matin, le soleil éclairait déjà les jardins de Poudlard. Et la jeune femme fut ravie d’être dans les cachots, bien loin de cette luminosité qui lui rappelait la nuit blanche – et épouvantable qu’elle venait de s’offrir. Coucher Harry n’avait pas été une mince affaire. Jane avait eu la bonne idée de demander à Minerva une solution pour le mettre à l’écart des autres, pour lui permettre de récupérer. Après tout cela, Harry avait besoin de sommeil, et d’être un peu seul. La Moldue rentra donc chez elle avec un certain soulagement. Elle jeta sa blague à tabac et son briquet sur le canapé, et déboutonna sa robe rendue poisseuse par la transpiration et les sueurs froides. Le vêtement chuta au sol, en gardant la marque de ses jambes comme un fourreau, et Jane dégrafa son soutien-gorge qu’elle jeta dans la pièce. Mais il ne fit aucun bruit en tombant quelque part. Jane tressaillit en s’imaginant – avec justesse – la raison de cela, et se retourna en cachant sa poitrine.
Sur son canapé, une bouteille à la main, le soutif dans l’autre, Snape la regardait, épuisé.
« Ne dites rien… marmonna-t-il. Ou plutôt si… Mais quelque chose de normal. Qui rende à cette nuit un aspect normal. »
En culotte, les deux bras devant ses seins, son chignon de travers, Jane l’observa un instant avant de comprendre ce qu’il lui demandait. Incertaine, elle lui balança la première chose qu’elle trouva :
« Vous aussi vous vouliez être bordé ? »
Snape ricana, et hocha la tête pour la remercier. Il se leva, emportant la bouteille avec lui, et quitta les appartements.
« Le Chicaneur, Édition spéciale du 8 juin 2016,
LE GARÇON AVAIT RAISON : IL EST DE RETOUR !
Après une année entière à être traité de menteur et de fou, Harry Potter, voit malheureusement sa parole accréditée. Malheureusement ? Car nous ne pourrons jamais nous réjouir du retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom… Mais-Logiquement-Que-L’on-Peut-Écrire : Voldemort.
En effet, dans la nuit du lundi 6 juin au mardi 7 juin, Voldemort se trouvait au Ministère de la Magie pour dérober une quelconque prophétie le liant lui et… Monsieur Potter. Au vu de ces récentes informations, les complotistes reprennent de plus belle, arguant déjà que le Gouvernement savait et cherchait à camoufler ces faits… Est-ce tout ? Est-ce pour cela que le Premier Ministre Cornélius Fudge pourrait – selon la rumeur – présenter sa démission à la chambre des Lords très prochainement… ?
JUSTICE POUR LES FOUS
Hélas non. Selon nos informations, il semblerait que le Gouvernement ne se soit pas seulement « trompé » dans le choix de sa Grande Inquisitrice, dans le retour de Voldemort, ou encore dans la confiance impossible à accorder à Albus Dumbledore… Selon nos informations, Sirius Black, condamné à Azkaban à perpétuité et parrain de Harry Potter, serait innocent… Et Peter Pettigrow, en vie ! […] »
Harry reposa le Chicaneur avec lassitude, cette Loïs Lane – dont il commençait à soupçonner le vrai nom – n’avait pas lésiné pour alpaguer le lecteur. Par l’entremise d’Hermione, elle lui avait demandé l’autorisation pour divulguer certaines informations. Informations qu’elle ne pouvait avoir obtenu autrement que dans le bureau la nuit précisément, et le lendemain. Lane ne divulguait pas le contenu de la prophétie. Et pourtant, la personne qu’Harry imaginait derrière ce pseudo était pourtant bien présente…
« Snape n’est pas là ? » Avait demandé Harry la veille, dans le bureau du Directeur.
Jane et Albus étaient présents. Sirius avait été mandé, et celui-ci ne comprit pas la demande du garçon.
« Il a déclaré que si vous aviez besoin, vous saviez où le trouver, répliqua Jane d’une voix un peu ensommeillée. Quant à moi… Je suis venue, car j’ai pensé…
— Il la connait dans son ensemble ? » Coupa Harry à l’attention de Dumbledore.
Le vieil homme secoua la tête négativement, et le garçon inspira.
« Alors qu’il vienne. Qu’on en finisse. »
Ce fut Jane qui s’en alla le chercher. Ce qui laissa le loisir à Sirius de demander des réponses, qu’il n’obtint pourtant pas. Smith revint accompagnée, et cela surprit grandement Harry que Snape ait daigné se présenter. Il ne prit pas la peine de les saluer, ni même de s’asseoir, et attendit la suite. Harry hésita un instant, puis haussa les épaules, avant d’hocher la tête. Alors, Dumbledore se leva, et alla chercher sa Pensine. Il la déposa délicatement sur son bureau, et y versa le contenu d’un flacon. Puis, il observa le jeune homme avec gravité.
« Es-tu certain de ne pas vouloir y plonger ?
— Oui. Écoutons ensemble. »
Jane se demanda un instant si ce n’était pas par pur sens dramatique qu’Harry réclamait la lecture de la Prophétie en « public », jusqu’à ce qu’elle le voie prendre la main de Sirius et la tenir fermement. Le gamin avait tout simplement la trouille. Dumbledore agita la baguette, et de la Pensine s’élevèrent des filaments qui se tissèrent dans les airs, avant de former peu à peu le visage familier de Sibylle Trelawney :
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal, mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... »
La voix désincarnée se tut enfin, et nombreux furent ceux qui reprirent leur souffle à ce moment-là. Harry s’affala sur sa chaise, quelque peu choqué par les révélations.
« C’est tout… ? Je veux dire, pas de nom, rien ?
— Comment ça ? demanda, Albus sans comprendre.
— Pourquoi il est venu chez nous ? Juste pour cette histoire de naissance au…
— Le septième mois est celui de juillet. Vous êtes né un 31 juillet, Monsieur Potter, expliqua Snape en le fixant.
— Quant au défi… Je ne sais même pas si James et Lily l’ont défié trois fois… balbutia Sirius.
— Défier semble revêtir ici plusieurs significations. Pas seulement un combat direct.
— Raison d’plus ! cria le garçon. Pourquoi moi ? Pourquoi a-t-il cru que c’était moi ?! J’suis certain que d’autres gamins… Gamines même, auraient pu naître vers la fin du mois de juillet…
— Non, pas de fille. Voldemort est trop pointilleux sur la divination pour outrepasser l’expression « Celui ». Et c’était quand « mourra le septième mois ». Au dernier jour, donc, détrompa Dumbledore d’une voix ferme. En revanche… Vous êtes bien deux à être nés le 31 juillet. Monsieur Longdubat est né le même jour que toi. »
Harry se leva, bouche grande ouverte, perdu. Il jeta un regard à Dumbledore, comme s’il le prenait pour un vieux sénile, et alla jusqu’à observer Snape dans une expression indéchiffrable. Le garçon se mit à faire plusieurs allers-retours dans la pièce, en lâchant des « Mais, mais, mais… » sans suite, jusqu’à ce qu’il s’arrête, et lâche finalement :
« Mais non. Non, non et NON. Mes parents sont morts aléatoirement parce que Voldemort a cru qu’il s’agissait d’eux, parce qu’il croit aux prophéties, et parce qu’il a décidé que ? »
Jane se mordit la lèvre jusqu’au sang. Elle avait eu – presque au mot sarcastique près – la même réaction.
« Et qu’est-ce que ça veut dire « et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... » ? haleta Harry. Que je vais devoir le tuer, ou être tué, c’est ça ? Qu’il ne peut en être autrement ?
— C’est… Ce que Voldemort croit, répondit avec tact le vieil homme.
— Sauf que vous aussi, vous y croyez. »
Sur le coup, Jane crut qu’elle avait parlé à voix haute, mais elle fut rassurée de voir que non. En réalité, c’était Harry qui avait formulé cela. Très calmement. Presque écœuré que cela ne tienne qu’à ça.
« C’est plus compliqué que cela, Harry… commença Dumbledore doucement.
— Ne me prenez pas pour un gnome ! J’ai largement prouvé que j’pouvais entendre les choses. » Coupa le Gryffondor.
Snape hocha la tête en silence, mais n’intervint pas. Jane se tortilla sur sa chaise, menaçant d’une leçon de morale dont elle avait le secret, et Albus capitula.
« Oui, c’est vrai, excuse-moi Harry. Je crois que la prophétie se réalise, parce que Voldemort y croit. Et je crois que tu es « Celui », car il en a fait ainsi.
— Comment ça ?
— Il a tranché. Il t’a choisi toi. Pour une raison que j’ignore, et qu’il ignore probablement lui-même. Cela, c’est du pur hasard. Un malheureux hasard. Mais c’est ainsi… »
Jane et Sirius frissonnèrent en même temps, tous deux épuisés par ces histoires. Snape resta de marbre, mais Harry semblait toujours perdu dans ses pensées. Alors le vieil homme offrit une tasse de chocolat bien chaud à tous, malgré l’été, et espéra que cela aiderait à rendre un peu de souffle aux cœurs éreintés. Alors qu’il portait à ses lèvres la tasse, Harry secoua la tête :
« Eh bien, non, déclara-t-il avec conviction sans que les adultes ne le comprennent. Non, non, et NON. Je me moque de ce qu’a dit cette folle, de ce que pense ce fou, ou encore des croyances d’un vieux sénile. C’est MA vie. C’est MON destin. Et plus personne ne me la volera. Ni une prophétie, ni un bâtard graisseux, ni un mage en quête de héros. PERSONNE. »
Harry resta debout, campé sur ses jambes en disant cela, et les regarda tour à tour.
« Sauf vot’ respect, Monsieur le Directeur, vous allez devoir vous trouver une autre figure héroïque. Parce que moi… J’marche pas !
—… Le problème, Harry… murmura Jane en penchant la tête sur le côté. C’est qu’on s’en fout de votre avis. À commencer par Lui. Il fait une fixation sur vous. Le Monde Sorcier fait une fixation sur vous. Quant à vous… Vous comptez rester en arrière et regarder les autres se battre… ? »
Cela choqua tout le monde que Jane puisse être celle qui serait la moins délicate avec le garçon. Que cela soit la même Jane Smith qui avait hurlé après Maugrey et l’Ordre tout entier concernant l’implication de Harry dans la guerre. Et pourtant, elle exprimait avec des mots très simples une réalité qu’ils tentaient tous d’accepter.
« Cela dit, la Prophétie et la guerre ne vous empêchent pour autant pas de vivre. Pas plus qu’à nous, si vous voulez. Chacun de nous ici présent voit sa vie radicalement chamboulée par ce mec, juste parce qu’il a décidé de conquérir une île.
— Ça ne peut pas être aussi ridicule que ça… bredouilla le garçon.
— Parce que se renommer Voldemort ne vous avait pas mis la puce à l’oreille ? »
Voldemort était revenu en trombe, ses Mangemorts sur les talons. Tous s’inquiétaient de voir la réaction de leur Maître quant à la découverte de son retour par le Ministère. Tous, à l’exception de Bellatrix Black et de Lucius Malefoy, parfaitement ravis de leur excursion. Lucius, tout particulièrement. Et bien qu’il n’eût pas l’attention immédiate de son Maître, il jubila lorsque celui-ci jeta un coup de baguette en direction de la grande table de la salle à manger.
« Festoyez. Lord Voldemort est satisfait. » Avait-il déclaré tandis que la table se garnissait d’assiettes, verres et plats copieux.
Le Fourchelangue ne leur avait pas donné cette récompense depuis la Première Guerre. Juste avant sa chute, précisément. Les Mangemorts se précipitèrent à table, rapidement recadrés par les favoris. On entendit quelques protestations et sorts fuser, mais Voldemort s’en désintéressa, à mesure qu’il montait quatre à quatre les marches menant à ses appartements, son immense serpent glissant à ses pieds.
L’homme laissa Nagini entrer dans la pièce, et la referma d’un coup de baguette, la verrouillant et l’insonorisant. Jubilant, les doigts tremblants d’excitation, il prit tout de même le temps de s’asseoir à son secrétaire qui faisait face au feu, et y déposa délicatement la Prophétie. La petite sphère renvoyait le rougeoiement des flammes, comme rougissant de se retrouver devant le Mage Noir.
Savourant l’instant, Voldemort l’admira sous tous les angles, jetant de temps à autre un regard triomphant au feu qui crépitait, comme s’il eut s’agit de son ennemi juré. Puis, ne pouvant plus attendre, il tira sa baguette de son étui :
« Libera me fata » Susurra-t-il.
La petite sphère s’illumina en s’élevant dans les airs, pour exploser dans une couleur bleutée vive, et ne laisser que les brumes d’un visage qui s’exprimait d’un ton monocorde :
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal, mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... »
Silencieux, Voldemort écouta plusieurs fois la Prophétie. Une, deux, trois… Cinq… Seize fois. En vain. Le soleil baignait la chambre de la lumière dorée d’un matin de juin. Le Mage Noir daigna lever ses yeux écarlates de l’orbe, pour jeter pour la première fois un regard sur ses jardins. Ils étaient beaux sous ces couleurs. Cette idée l’agaça, et il frissonna malgré la douceur.
Il ne savait toujours pas comment tuer Harry Potter.