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A la Moldue - Chapitre 19 : Santa Claus

A la Moldue - Chapitre 19 : Santa Claus

Publicado el 30, nov, 2020 Actualizado 30, nov, 2020 Cultura
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A la Moldue - Chapitre 19 : Santa Claus

La nuit fut longue et cauchemardesque. Mais, heureusement, aucune mort n'était à déplorer. Arthur Weasley fut retrouvé grièvement blessé par une équipe nocturne du Ministère, et emmené de toute urgence à Sainte-Mangouste pour y recevoir les premiers soins. La famille Weasley, dépêchée en urgence à Poudlard, arriva par poudre de cheminette aux alentours de trois heures du matin. Dumbledore en personne rassura Molly et ses enfants, tandis qu'une escouade de l'Ordre s'assurait que le Terrier, et Square Grimmaurd n'étaient pas sous surveillance Mangemort.

Plus important encore : la prophétie n'avait pas été volée.

Severus Snape, réveillé spécialement par une Jane affolée, se retrouva à veiller un Potter Junior en proie à une panique sans précédent. La nuit entière, sous les ordres d'Albus, l'espion s'attela à calmer l'esprit du garçon, à fouiller dans sa mémoire pour en extraire la moindre information, et à tenter de le refermer de toute urgence pour empêcher une quelconque intrusion du Mage Noir. Car si Potter semblait être au courant que son ennemi recherchait activement quelque chose au Département des Mystères, le Directeur redoutait qu'il apprenne l'objet de sa convoitise.

Après une nuit passée à l'infirmerie, Potter fut envoyé, avec Hermione, et la famille Weasley au complet, au QG de l'Ordre, pour plus de sécurité. Les vacances débutant, l'école se vida presque intégralement dans la matinée, laissant un corps professoral épuisé.

Un soleil pâle se levait sur les landes d'Écosse et tentait de réchauffer une journée qui s'annonçait glaciale. Dans le bureau du Directeur, quatre personnes exténuées se regardaient au travers d'yeux brouillés par la fatigue. Albus Dumbledore se tenait aux accoudoirs de son siège, Severus Snape buvait un thé tiède au citron, le dos raide dans son fauteuil préféré, Minerva McGonagall suçotait, pensive, un bonbon au citron à ses côtés et Jane Smith, assise sur le rebord d'une fenêtre ouverte, fumait avidement une cigarette à s'en encrasser les poumons.

Un silence de mort pesait sur la pièce, chaque âme présente ressassant les derniers événements avec inquiétude. Se redressant dans un craquement sinistre d'articulations, Albus plongea son regard étincelant dans celui de son protégé.

« Severus, j'ai besoin de votre aide, murmura-t-il doucement.

— Je sais ce que vous allez me demander, Monsieur le Directeur. Et la réponse est non.

— Severus... Nous n'avons pas d'autre choix, il s'agit de le protéger, et de protéger l'Ordre.

— Si c'est si capital à vos yeux, pourquoi ne pas vous en charger vous-même ? Vous êtes tout aussi bon Occlumens que moi, Professeur !

— Vous savez très bien pourquoi je préfère ne pas m'en occuper. Du reste, mon garçon, vous êtes un bien meilleur praticien, contra le vieil homme en souriant en coin.

— La flatterie ne vous mènera jamais quelque part avec moi, Albus, et vous le savez très bien ! gronda l'homme en noir. De plus, ce gosse n'a aucune chance d'apprendre quoi que ce soit. Il est beaucoup trop indiscipliné pour cet exercice, et je ne le supporte pas assez pour faire preuve de patience, en dehors de ma classe ! »

Jane souffla une fumée opaque en direction de l'extérieur, en fronça les sourcils, l'esprit embrumé. Elle ne comprenait pas grand-chose à l'échange, mais se doutait qu'ils faisaient référence à Potter. La Moldue regarda Minerva, cherchant une quelconque explication, mais la vieille femme était entièrement concentrée sur la dispute qui pointait.

« Mon garçon, reprit Dumbledore d'une voix ferme. Je ne peux pas prendre le risque de fixer Harry dans les yeux. Vous savez comme moi que c'est une tentation bien trop grande pour Voldemort.

— Professeur ? intervint Jane. De quoi parlez-vous ? Est-ce que cela a un rapport avec ce qu'il s'est passé cette nuit ?

— Décidément, Smith, commenta sarcastiquement le Maître des Potions. Vous êtes d'une perspicacité redoutable...

— Severus, allons, elle ne sait rien, apaisa Dumbledore en levant une main. Harry et Voldemort sont liés par l'esprit, d'une certaine façon. Non, je n'en dirai pas davantage, Miss. Il faut donc le protéger de cela par l'Occlumancie.

— L'art de dissimuler ses pensées, et de fermer son esprit, Smith. Au contraire de la Legilimancie qui consiste à y entrer, précisa Snape du ton qu'il utilisait lors de ses cours.

— Est-ce que... Est-ce que Harry est entré dans la tête de Vol... De Vous Savez-Qui, cette nuit ? Est-ce pour cela qu'il a tout vu ? » Souffla Jane d'une voix blanche.

Les deux hommes se fixèrent, silencieux, avant que le Mage Blanc ne se décide à acquiescer d'un bref mouvement de tête. La jeune femme glapit d'horreur, et ralluma sa cigarette.

« Pauvre petit, murmura Minerva. Albus, n'y a-t-il pas une autre personne que vous ou Severus pour s'en charger... ?

— Dites tout de suite que je suis incompétent ! bondit-il en se tournant vivement vers elle.

— Non, Severus, vous êtes doué, je n'en doute pas un seul instant. Mais enseigner à Potter... Je ne crois pas que vous soyez capable de mettre votre rancœur de côté. C'est voué à l'échec, avant même la première séance, termina-t-elle d’un air entendu.

— Mais je suis parfaitement capable de me contrôler ! protesta Snape, vexé. Ce qui n'est pas le cas de ce gamin arrogant. C'est lui qui ferait tout capoter. Comme à son habitude !

— Severus, l'échec d'un élève est avant tout celui de son enseignant, lui rétorqua la vieille dame en le fixant d'un œil sévère. Si Potter ne peut apprendre de vous, c'est que vous ne pouvez lui enseigner. N'êtes-vous pas de mon avis, Albus ? »

Dumbledore sourit légèrement, les yeux pétillants de malice. Après un rapide coup d'œil à son cadet qui fulminait, il hocha la tête avec vigueur.

« J'ai bien peur que Minerva n'ait entièrement raison, Severus. Si vous ne vous sentez pas capable d'apprendre l'Occlumancie à Harry, je vais devoir trouver quelqu'un de plus apte.

— Je ne vous permets pas ! protesta l'espion d'une voix scandalisée, tout en se levant. Vous savez très bien que je suis le meilleur dans ce domaine, Albus. Qui d'autre trouveriez-vous ? Le Loup ? Le Cabot ? Aucun n'a la discipline ni l'expérience requise ! Potter apprendra, quitte à ce que je doive briser sa légendaire fierté de Gryffondor, mais il apprendra. Je vous le garantis ! » Termina-t-il orgueilleux, avant de tourner des talons et de s'enfuir, digne, ses capes volant furieusement derrière lui.

Assise à sa fenêtre, Smith observait la Directrice Adjointe qui échangeait un regard complice avec le vieux mage.

« Vous êtes toujours aussi pédagogue, mon amie ! » Félicita Dumbledore d'une voix enjouée.

L'Écossaise lissa sa robe d'un geste appliqué, avant de relever le menton.

« Severus oublie souvent qu'avant d'être mon collègue, il était mon élève et que j'ai eu plus de sept années pour comprendre son mode de fonctionnement, renifla-t-elle de contentement.

— Que ferais-je sans vous, Minerva... ?

— Vous passeriez vos journées à tenter de le convaincre, et à vous gaver de sucreries, Albus, lui répondit-elle en souriant. Puis-je vous être utile à autre chose ?

— Non, vous avez été parfaite. Merci, Minerva, à plus tard. »

Et la Gryffondor à l'esprit affûté s'en alla, laissant une Jane admirative, et un Directeur satisfait de son équipe. Albus se leva avec difficulté, s'empara d'une coupelle de bonbons, et s'approcha de la jeune femme pour lui en offrir un, qu'elle refusa poliment.

« Vous savez que cela calme tout autant les nerfs que vos cigarettes, et est beaucoup moins nocif pour la santé ? lui dit-il en en prenant un à faire fondre sous la langue.

— L'excès de sucre n'est pas bon non plus, Monsieur le Directeur... Je ne suis pas certaine de vouloir remplacer un vice par un autre...

— Comme vous le désirez. Avez-vous quelque chose à me dire, Miss ? » Demanda le vieillard en la regardant par-dessus ses lunettes.

Jane jeta sa cigarette dans le vide, et réfléchit. Elle avait une foule de questions qui tourbillonnait dans sa tête. Mais, d'après sa pratique du mage, elle savait qu'elle aurait bien peu de réponses. Elle choisit donc de changer de sujet :

« Non. C'est une bonne chose que vous ayez envoyé le petit auprès de ses proches, il en a besoin.

— Oui, j'ai cru comprendre que vous commenciez à bien le connaître, releva Dumbledore en lui souriant. C'est une riche idée qu'a eu Severus de vous le confier. Harry semble beaucoup moins tourmenté qu'au début de l'année.

— Qu'en savez-vous, au juste ? Vous ne lui accordez que peu d'importance en dehors de votre guerre ! » Accusa Jane en regrettant immédiatement son insolence.

Mais le Directeur, au lieu de l'envoyer paître, lui sourit d'autant plus.

« Je m'inquiète beaucoup pour lui, et bien que vous ne puissiez le comprendre, Harry compte pour moi. Même en dehors de... Ma guerre, comme vous dites.

— Je suis désolée, Professeur, je n'aurais pas dû... Je suis juste fatiguée, et quand il est venu me trouver hier soir...

— Vous avez parfaitement bien agi, Miss. Vous vous souvenez, cet été lorsque je suis venu vous chercher, vous émettiez des doutes quant à l'aide que vous pouviez nous apporter. Je crois que cette nuit, et vos progrès avec ce jeune homme, prouvent bien que votre décision était la bonne, non ?

— Sans doute... Mais je me sens dépassée, pour tout vous dire. J'ai... Enfin, tout ça c’est intense.

— Besoin de vacances, Miss... ? demanda Albus en souriant.

— Oh, oui ! Je ne suis réellement pas mécontente que les petits soient partis, mais...

— Cette vie vous pèse. » Termina-t-il, perspicace.

Jane sursauta, comme prise en faute, et rougit légèrement. Oui, cette demi-année avait été épuisante. Et voir ses anciens élèves s'en aller auprès de leur famille pour fêter Noël la peinait plus qu'elle ne souhaitait l'admettre. Sa mère lui manquait, ses conversations téléphoniques avec elle également. Aller au cinéma lui manquait, voir ses rares amis lui manquait, même le bruit de Londres lui manquait !

Comme semblant lire dans ses pensées, le Directeur la considéra gravement, avant de poser une main parcheminée sur son épaule.

« Vous savez que vous avez parfaitement le droit de vous absenter pour aller les voir, Miss. Vous n'êtes pas prisonnière. Il faut seulement que vous me préveniez à l'avance, que je puisse organiser votre voyage.

— Pourquoi ne prendrais-je pas le Poudlard-Express pour retourner à Londres ? tenta alors la jeune femme avec une lueur d'espoir.

— Beaucoup trop long, et trop risqué. Non, Jane, ne vous en faites pas, si vous souhaitez passer Noël en famille, vous le pourrez. À condition d'accepter de vous absenter uniquement pour ces deux jours, et de vous plier à toutes mes exigences de sécurité.

— Et pourquoi tenez-vous tant à ce que je reparte, au juste ?

— Pour les mêmes raisons que vous êtes heureuse que Harry passe de bonnes vacances, Miss : pour vous reposer. Je n’oublie pas que vous êtes venue de votre plein gré, et que vous avez laissé une vie de côté pour cela. Considérez ça comme mon cadeau de fin d'année, termina-t-il avec un clin d'œil.

— Très bien, Père Noël, je souhaite m'absenter pour aller voir ma mère, en ce cas, lui rétorqua-t-elle en le fixant d'un air de défi.

— Oh, Jane, je sais que les Moldus adorent leur bonhomme barbu, mais je n'ai strictement rien à voir avec ce bon vieux Santa ! pouffa-t-il devant le surnom attribué. Bien que, je dois l'admettre, je semble partager son goût pour les sucreries.

— … Professeur ? murmura la demoiselle étonnée. Êtes-vous en train de me parler de Santa Claus ? LE Santa Claus de Noël ?

— Oui, c'est bien le « Père Noël » des Moldus, non ?

— Tout à fait, mais... Vous le connaissez ?

— Comment le pourrais-je ? Il est mort peu après la création de Poudlard, Miss.

— Il a réellement existé ? C'était un sorcier ? Où vivait-il ? Est-ce qu'il faisait des jouets, comme le dit la légende ?

— Calmez-vous, Jane ! rit le vieux Mage devant l'air enfantin de sa protégée. Bien sûr qu'il a existé. Santa était un sorcier hongrois de renommée mondiale ! Il a inauguré le principe de magasin de jouets pour enfants. Avant lui, personne n'avait eu l'idée de créer des endroits spécialement dédiés aux petits sorciers.

— Vous vous moquez de moi, Albus !

— Pas du tout, Miss. De nombreux ouvrages font référence à ce grand homme, vous savez. Pour ses créations originales, comme pour sa guerre contre les trolls d'Europe.

— Le Père Noël s'est battu contre des trolls ?! s'exclama la Moldue choquée.

— Il était avant tout un grand sorcier, ne l'oubliez pas ! Qu'est-ce que l'on vous apprend dans le monde moldu pour que vous ne sachiez pas cela ?

— Chez nous, il est l'égérie d'une marque de soda, vous savez..., marmonna la jeune femme pensive.

— Quel gâchis ! Quoi qu'il en soit, Jane, vous irez voir votre famille ! Il ne vous reste plus qu'à trouver les présents adéquats pour vos proches, en ce cas. » La congédia-t-il en souriant.

Lorsque Jane ressortit du bureau du Directeur, elle ne sut dire s'il s'était moqué d'elle ou non. Pourtant, quelques jours avant le vingt-quatre décembre, il lui fit remettre paquet contenant un exemplaire de la Légende de Santa Claus, ainsi qu'un parchemin lui conseillant de terminer ses emplettes, et de faire ses bagages.

Séparateur A la Moldue fanfiction Harry Potter par Camille Gillet

Le salon était dans un désordre total. Sur le sofa s'étalaient des cadeaux, du papier d'emballage, et de nombreux rouleaux de ruban. Sur le dos, toutes griffes dehors, Merlin terminait de réduire en charpie ce qui avait été une petite fleur de papier. Le félin avait toujours adoré la période de Noël, sa maîtresse voulant systématiquement en faire trop, elle achetait invariablement une quantité de décorations, boules, et autres zigouigouis avec lesquels il pouvait jouer.

Jane, elle, faisait de nombreux allers-retours dans ses appartements pour terminer de faire sa valise, excitée et anxieuse à l'idée de revoir sa mère après tant de temps. Le Professeur Dumbledore avait eu la présence d'esprit de suggérer à la jeune femme de prévenir sa famille de son arrivée. Elle s'était donc fendue d'une lettre, une lettre ! À l'intention de sa mère, que le Directeur avait fait remettre directement à la poste moldue. Mais Jane était inquiète : et si le pli n'arrivait pas à destination ? Et si sa mère avait changé ses habitudes et était partie en vacances avec son beau-père ?

Pour couronner le tout, le fait qu'elle la contacte par ce biais allait soulever de nombreuses questions. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire pour justifier son long silence ? Officiellement, elle était partie en voyage, et avant son départ, Jane avait envoyé un sms à tous ses proches pour expliquer qu’elle prenait du temps pour ses projets. Mais elle n'avait jamais pris la peine d'expliquer qu'on ne pourrait la joindre...

Oh, non, dans quel pétrin elle s'était fourrée ? Comment allait-elle faire ?

Au bord de la crise de nerfs, Jane sursauta lorsque l'on frappa sèchement à sa porte. Elle se hâta d'aller ouvrir, certaine que c'était l'heure pour elle de s'en aller. Mais lorsque les gonds pivotèrent, la jeune femme laissa échapper une exclamation de surprise.

« J'espère pour vous que vous êtes prête. » Marmonna Severus Snape en guise de salutations.

Il ne portait pas ses robes habituelles, mais un pantalon noir à pinces, et une chemise cintrée, noire, évidemment.

« Alors c'est vous qui... ?

— Oui, c'est moi qui ai l'immense honneur de vous servir d'escorte. Maintenant, hâtez-vous et n'espérez pas une seule seconde que je porte vos bagages ! » Gronda-t-il manifestement de mauvaise humeur.

Jane ne protesta pas, ne voulant pas l'agacer davantage, et s'empara de ses affaires, avant d'aller faire un énorme bisou sur la truffe de Merlin. L'homme en noir ne l'attendit pas, et reprit sa marche jusqu'au portail de l'école. Arrivés aux abords de Pré-au-Lard, la jeune femme ne put s'empêcher de lui demander :

« Pourquoi me conduisez-vous au juste... ? Je doute que vous vous soyez spontanément proposé.

— Ma parole, on ne peut rien vous cacher ! cracha-t-il sarcastique. Le Directeur semble penser que je n'avais rien d'autre à faire une veille de Noël que de vous conduire chez votre mère. À ce propos, dans quel quartier suis-je censé vous faire transplaner ?

— Balaam Street, proche du Plaistow Park, Newham, Severus.

— Je vois où c'est, j'espère que vous saurez vous repérer une fois sur place. »

Il lui tendit son bras, et ils transplanèrent directement à l'intérieur du parc, derrière un buisson d'aubépine. La jeune femme mit un instant à retrouver son esprit et à se repérer. L'air était légèrement moins froid qu'à Poudlard, et immédiatement, Jane sentit l'odeur de la pollution de la ville, et les effluves humides de la Tamise. Le délicieux fumet de Londres.

Ils sortirent de leur cachette, et longèrent un chemin de dalles grises pour déboucher sur une avenue peuplée de voitures, de gens en costume, d'adolescents en skateboard, et autres badauds profondément moldus. Revoir son monde lui fit un choc. Il lui semblait soudainement bourré de qualités et de vie. Comme si son voyage à Poudlard lui avait permis de voir cela.

En silence, elle remonta Balaam Street, jusqu'à arriver à un petit immeuble en béton construit récemment. Elle jeta à Snape un regard inquisiteur, qu'il lui répondit par une grimace peu agréable.

« Allez-y ! Qu'on n'y passe pas la soirée entière !

— Oui, mais vous, qu'allez-vous faire pendant ce temps, au juste ?

— Rentrer au château, et profiter de deux jours sans Potter, sans ces maudits gamins, et sans vous ! Je reviendrai demain matin, dix heures, pour vous chercher.

— Soit, vous pouvez y aller, alors, si ma compagnie vous est si insupportable ! lui rétorqua-t-elle vexée.

— J'aimerais vraiment cela, Miss. Mais Albus m'a spécifiquement demandé de vous livrer à votre mère, saine et sauve. Alors, sonnez, par Merlin, que je sois enfin libre !

— Ca vous dérangerait de cesser de me traiter comme d’un paquet encombrant ? » Répliqua Jane, outrée, en sonnant à l'interphone.

Pas de réponse. Jane sonna une deuxième fois, inquiète, mais en vain. Alors que Snape s'apprêtait à lui dire quelque chose, la porte de l'immeuble s'ouvrit sur une femme d'une soixantaine d'années, les cheveux d'un roux vif, qui se jeta sur la jeune femme dans un cri strident :

« Mon bébé ! Je. Suis. Si. Contente. De. Te. Revoir, dit-elle en ponctuant chaque mot par un baiser sonore sur la joue de sa fille. Tu nous as beaucoup manqué ! Où étais-tu ? Pourquoi ne répondais-tu pas ? Il faut que tu m'expliques tout Jane Smith, c'est une honte d'inquiéter ainsi ta pauvre mère ! »

Dans ses bras, Jane s'était pétrifiée, et hochait la tête frénétiquement, comme s'attendant à se faire sévèrement gronder. À ses côtés, Severus amorça une sortie discrète. Mais bien trop tard.

« Oh ! Qui est-ce, Jane ? Bonjour ! » Claironna la rousse visiblement curieuse.

Un étrange silence comique s'abattit sur eux. Les deux comparses se regardèrent une fraction de seconde, comme pour décider silencieusement de l'histoire à raconter. Rompu à l'exercice, l'espion enchaîna très vite de sa voix grave :

« Bonjour, Mrs Smith. Severus Snape, je suis un collègue de votre fille, se présenta-t-il.

— Severus, hmm ? Ce n'est pas commun. Vous êtes un journaliste, vous aussi ?

— Heu, non, maman. Severus est Professeur dans un Collège privé en Écosse. Mais je te raconterai tout ça à l'intérieur !

— Oh, vraiment ? ne capitula pas pour autant la mère de Jane. Un collègue… ? Vous enseignez quelle matière ? »

Alors que le Maître des Potions arqua un sourcil de surprise, ne s'attendait certainement pas à devoir mentir à la famille de Jane, celle-ci le prit de court, et répondit :

« De la poésie ! Severus enseigne la poésie romantique du dix-huitième au dix-neuvième siècle, maman. Mais Severus est occupé, il a simplement été assez aimable pour me déposer ici. Donc Severus va s'en aller, maintenant. »

Au terme « Poésie », Snape plissa dangereusement les yeux en fixant la Moldue. Elle grimaça comme pour lui signifier qu’elle n’avait pas eu le choix.

« Voyons, Jane, je ne t'ai pas élevée comme ça ! gronda Mrs Smith. Professeur Snape, c'est cela ? Accepteriez-vous un verre de Whisky en remerciement de m'avoir ramené mon indigne fille ?

— Mais comment ça, indigne ?! s'offusqua la jeune femme en perdant ce qui lui restait de couleurs.

— Quand on ne donne pas de ses nouvelles à sa mère pendant six mois, on est une fille indigne !

— Mais je ne... Et de toute façon, le Professeur Snape est bien trop occupé, il a un long voyage qui l'attend pour rentrer fêter Noël chez lui.

— Pas du tout, Jane, ma maison n'est guère loin, Severus de sa voix soyeuse tout en la fixant ostensiblement. Et cela sera un réel plaisir que de faire votre connaissance Mrs Smith ! termina-t-il.

— Fantastique ! s'écria Mrs Smith. Jane ne me présente jamais ses amis, je suis heureuse de constater qu'elle est bien entourée. Entrez donc, Severus, mais cessez avec vos Mrs. Je ne suis pas si vieille. C'est Élisabeth, mais vous pouvez m’appeler Élise ! »

Elle retourna dans le hall, laissant tout le loisir à l'espion d'adresser un rictus goguenard à la jeune femme.

« Les poètes adorent le whisky, Jane... Vous auriez dû y penser. »

En guise de réponse, elle grogna en maudissant cet homme et sa mère, puis les suivirent. L'immeuble entier appartenait à sa mère et à son beau-père. Il avait été construit dans le début des années deux-mille et était fait à l'origine pour abriter des bureaux. Il s'élevait sur trois vastes étages, reliés par un ascenseur central.

Après l'avoir acheté, Colin, le compagnon de sa mère, architecte de son état, l'avait entièrement réaménagé pour en faire un ensemble luxueux de lofts. Ainsi, le rez-de-chaussée se composait d'un grand hall d'accueil, le premier étage d'un immense salon, accolé à une belle salle à manger, et à une cuisine équipée qui ferait pâlir les plus grands chefs. Le second comportait une bibliothèque fournie, le bureau de la mère de Jane, où celle-ci écrivait ses romans d'amour, et l'étude de Colin. Enfin, le dernier étage était réservé aux chambres et aux salles de bains. Deux chambres pour être précis, plus une spécialement aménagée pour les amis qui ne manquaient pas de venir régulièrement visiter le couple.

Lorsque Jane était partie de la maison, ses parents lui avaient proposé de rester vivre avec eux, arguant qu'ils avaient bien assez de place pour trois, et qu'un loyer serait bien trop cher à supporter pour une jeune journaliste en manque de références. Mais la demoiselle tenait à son indépendance, et avait tout de même décidé de vivre dans le centre-ville, dans un petit appartement cosy.

Severus ne dit rien lorsqu'ils prirent l'ascenseur pour monter, pas même lorsqu'il ressentit ce désagréable frisson au creux du nombril. Mrs Smith ouvrit la marche, et ils arrivèrent dans un grand salon baigné de lumières, ouvert par une immense baie vitrée qui donnait directement sur Plaistow park. Au milieu du salon trônait un ensemble de canapés en daim crème, sur lequel était installé Colin Barnes, occupé pour l'heure à regarder les informations sur leur téléviseur plasma, un verre de brandy dans la main.

Voyant sa compagne revenir avec sa belle-fille et un étrange homme à l'air lugubre, Colin se redressa rapidement, et sourit aux nouveaux venus.

« Jane ! l'accueillit-il en ouvrant ses bras pour qu'elle l'embrasse. Ça fait un sacré bout de temps ! Je savais que tu n'étais pas morte, découpée par un psychopathe, et enterrée du côté de Hyde Park !

— Salut 'Pa, j'suis contente moi aussi, répondit Jane en lui souriant. J'ai réussi à m'échapper juste avant la phase découpe, je ne pouvais pas manquer Noël, tu sais !

— Ah ne commencez pas tous les deux ! gronda Mrs Smith. J'étais morte d'inquiétude, et ce n'est pas drôle ! Mais tu vas m'expliquer tout ceci jeune fille, ne pense pas que je l'ai oublié, menaça-t-elle.

— Tu ne nous avais pas dit que tu serais accompagnée... releva le beau-père avec un sourire conspirateur. C'est une heureuse surprise ! Tu nous présentes ton ami ?

— Heu, non, il n'est pas...

— Professeur Severus Snape, mais appelez-moi Severus, Monsieur... ? coupa-t-il avec un plaisir manifeste.

— Colin, simplement Colin. Pas de formalité entre nous, hein ? Alors vous êtes Professeur, c'est ça ? Installez-vous donc ! Whisky, Brandy, Vodka ?

— Whisky, merci. » Répondit Snape en s'asseyant sur le canapé.

Tandis que son beau-père servait un verre à son collègue, et que sa mère apportait différents plateaux de petits fours, Jane resta momentanément interdite devant le tableau qui s'offrait à ses yeux : Severus Snape, Maître des Potions, Directeur de Serpentard, espion au service de l'Ordre, Mangemort repenti de Voldemort, et accessoirement sorcier, se tenait assis dans son canapé, chez ses parents, prêt à trinquer avec eux, le tout, avec un sapin de Noël titanesque en toile de fond.

« Et toi, ma belle, tu bois toujours du Martini ? lui demanda Colin en la ramenant brutalement à la réalité.

— Heu, oui... Merci, 'Pa. J'prendrai un cendrier, aussi, s'il te plaît.

— Ah, tu fumes toujours, constata-t-il d'un air réprobateur. Tu devrais arrêter, tu sais, ça n'est pas bon quand on est une femme et qu'on prend la pilule... Et puis si jamais tu te décides à...

— Non ! Non, 'Pa, on ne va pas parler de ça ici, et encore moins maintenant, coupa Jane en jetant un rapide coup d'œil à son mentor qui semblait s'amuser de sa gêne. De toute façon, je ne suis pas concernée.

— Ah, vraiment... ? J'aurais cru que... commença son beau-père en les observant, avant de s'arrêter devant le regard meurtrier que lui lançait sa belle-fille. Bon, bon ! Tu es adulte, après tout. Et donc, Severus, vous enseignez quoi au juste ?

— La poésie ! Tu entends ça, Chéri ? Je m'en suis doutée immédiatement à son air d'Edgar Allan Poe sur le retour, clama Mrs Smith en déposant le dernier plateau de gâteaux apéros. Vous avez dit que vous étiez un collègue de Jane, cependant. Que fait ma petite fille dans votre Collège au juste ? »

Nous y étions. Le moment où Jane allait devoir mentir à sa famille et démontrer qu'elle était devenue un parfait petit agent-double. Elle s'était préparée à son discours, mais elle avait imaginé une histoire d'enquête au bout du monde. Suffisamment éloignée pour justifier sa longue absence et son silence. Mais la présence de Snape compliquait tout. Et ce fut lui qui répondit, et qui sembla se venger avec une grande imagination.

« Elle enseigne l'écriture et l'analyse politique, bien sûr ! commença-t-il. En fait, nous nous sommes rencontrés cet été, lors de vacances qu'elle passait en Écosse.

— À une exposition sur Poe, justement ! poursuivit Jane en entrant dans son mensonge.

— Je ne savais pas qu'il y avait eu une expo sur lui, marmonna sa mère déçue. C'était où ? Édimbourg ?

— Non, Glasgow, continua Snape. Et nous avons sympathisé, puis pris quelques verres ensemble, et de fil en aiguille, j'en suis venu à parler travail. Il se trouvait qu'une place se libérait justement, là où j'enseigne. Je lui ai donc fait rencontrer le Directeur, et nous voilà, six mois plus tard !

— Quel Collège, vous avez dit ?

— Je n'ai rien dit. C'est un Collège privé perdu dans les Highlands d'Écosse.

— Et on ne capte pas très bien là-bas, c'est pour ça que je n'ai pas pu répondre à tes appels, ni te prévenir, ça m'est un peu tombé comme ça, tu comprends maman... ? termina Jane en espérant que l'histoire passe.

— Tout de même ! commença Colin d'un ton paternel. Tu aurais pu au moins nous envoyer une carte, que ta mère ne s'inquiète pas à outrance.

— Oui, oui, je suis désolée, promis, je vous écrirai désormais !

— Tu comptes y rester longtemps, ma puce ? lui demanda sa mère en sirotant un verre de liquoreux.

— Heu... Et bien... Le Directeur m'a proposé un contrat d'un an renouvelable, alors... Comme je suis logée gratuitement sur place...

— Oh, très pratique. C'est un internat ?

— Oui. Mixte, évidemment. Nous avons de nombreux élèves, répartis sur les sept années. Et ils proviennent tous de Grande-Bretagne.

— Cela doit être immense, alors ! siffla d'admiration son beau-père.

— Du tout, intervint Snape en sentant le problème venir. C'est un petit Collège sélectif pour familles excentriques. Nous avons de nombreux enfants de célébrités. Vous comprendrez donc que nous ne pouvons en dévoiler davantage... » Termina-t-il en jetant un regard entendu à sa collègue.

Jane se dandina sur le canapé, comprenant qu'elle devait le laisser gérer cette partie de leur mensonge. La conversation dériva bien vite sur ce qu'ils faisaient et les circonstances exactes de leur rencontre. Les petits fours étaient engloutis à une vitesse incroyable, et les verres ne désemplissaient pas, le Maître de maison y veillant farouchement, ravi de converser avec un homme d'aussi agréable compagnie.

Ce qui frappa Jane, n'était pas tant l'apparente aisance qu'avait l'espion à se couler dans un rôle, mais plutôt l'intérêt que lui portaient ses parents. Les deux semblaient totalement extatiques à l'idée de découvrir enfin un de ses proches. Il fallait admettre que Jane, depuis l'incident avec son premier petit ami des années auparavant, n'avait plus jamais osé présenter qui que ce soit à Colin ou à Élisabeth. L'un comme l'autre avait la fâcheuse tendance à poser une foule de questions, de plus en plus personnelles, jusqu'à déterminer si la personne était digne ou non de fréquenter leur unique fille. Cela avait considérablement compliqué les relations sociales de la jeune femme, qui avait donc grandi entourée d'adultes cultivés, mais bien trop âgés pour elle.

« Vous resteriez bien pour le dîner, Severus ? proposa alors Colin en faisant sursauter sa belle-fille.

— Quoi ? Non ! 'Pa, on ne va pas le retenir plus longtemps, il a déjà été si gentil de m'amener, n'abusons pas davantage de sa générosité, tenta-t-elle.

— Raison de plus, Jane ! Je tiens à le remercier comme il se doit. À moins que l'on ne vous attende quelque part, évidemment.

— Non, non, sourit Snape. Comme Jane l'a remarquablement dit tout à l'heure, je n'avais plus qu'à fêter Noël chez moi... Je suis certain que ma cheminée et mes livres pourront se passer de ma présence.

— Je ne voulais pas sous-entendre que vous alliez fêter Noël tout seul, Severus, je...

— Voilà qui est parfait ! coupa Élisabeth depuis la cuisine. Ma Chérie ? Tu viens m'aider pour présenter la dinde, s'il te plaît ? »

Surréaliste. Voilà le mot que Jane aurait employé si on lui avait posé la question. Ses parents semblaient s'être ligués contre elle, et Snape la regardait toujours sans se départir de son horrible rictus.

« Jane ? Votre mère vous demande, il me semble, la dinde attend. » Murmura-t-il de sa voix soyeuse.

Non mais quel salopard, celui-là ! Il ne perdait rien pour attendre ! La Moldue tourna les talons pour rejoindre Élisabeth occupée à sortir une dinde grasse du four. Sa mère referma la porte sur elle, avant de lui couler le fameux regard du « tu as des choses à me dire, ma fille ». Jane leva les yeux au ciel, ouvrit la fenêtre de la cuisine, et entreprit de se rouler une cigarette.

Mais contrairement à ce à quoi elle s'attendait, la mère de Jane ne dit rien, et continua de s'affairer autour de sa dinde, lui lançant de drôles de regards de temps à autre. Oh, Oh... Pensa la jeune femme, c'était pire que ce qu'elle imaginait. Elle alluma sa cigarette, et tira deux grosses bouffées dessus, prête à subir le courroux maternel.

« C'est une sacrée personnalité, que ce Severus... » Commença Élisabeth en recouvrant la viande de son jus de cuisson.

« Il a un physique... atypique. Mais il ne manque certainement pas d'esprit. » Continua-t-elle tout en entourant sa dinde de patates douces.

Jane s'étouffa à moitié, en comprenant où sa mère allait en venir, mais ne répondit pas, comme soudainement muette. Que pouvait-elle dire ? Qu'elle se trompait sur toute la ligne et que Snape était un sorcier dangereux qui la préparait à faire face à une guerre folle mêlant magie, monstres, et autres légendes ?

« Il a beaucoup de respect pour toi, Jane.

— Ça, j'en doute, maman, finit-elle par répondre. Severus n'a de respect que pour lui-même.

— Si tu le dis, ma Chérie. Mais il a manifestement traversé tout le pays pour te déposer devant ma porte, un soir de Noël. Peu d'hommes feraient de tels cadeaux, tu sais.

— Maman..., maugréa la jeune femme. Ce n'est pas du tout ce que tu crois. Severus devait se rendre à Londres.

— Un soir de Noël ? Tout seul ? releva avec perspicacité sa mère. Crois-moi ma puce, cet homme n'avait pas d'autre envie que de te faire plaisir. »

Cette fois-ci, Jane s'étouffa réellement, et crachota un long moment, de grosses larmes coulant sur ses joues. Elle jeta sa cigarette de rage et posa les deux mains sur le plan de travail.

« Ce n'est pas ce que tu crois. Severus est mon collègue de travail, accessoirement chauffeur, mais ça s'arrête là.

Oui, oui. Et quand vous avez pris un verre ensemble cet été, vous n'avez fait que parler de ton futur travail, chantonna sa mère en apportant le plateau dans la salle à manger.

— Maman ! »

Mais Élisabeth était déjà partie, plantant sa fille au milieu de la cuisine avec ses vaines protestations. Elle donna un coup sur la paillasse, agacée, et se décida à sortir pour aller se laver les mains à la salle d'eau. En passant dans le salon, elle entendit vaguement ses deux parents chuchoter au sujet de l'amabilité de son collègue. Mais pourquoi Albus avait-il envoyé le Serpentard ?!

Se savonnant soigneusement, Jane glapit lorsque la double-porte western pivota pour révéler l'espion. Il se posta à ses côtés, et entreprit également de laver ses mains, la regardant à outrance à travers le miroir. Snape ne disait strictement rien, se contentant de la fixer, l'ombre d'un sourire se dessinant aux coins des lèvres. Tandis qu'il s'essuyait avec une serviette bleue, la jeune femme craqua, ne pouvant se retenir :

« Vous vous amusez bien ? siffla-t-elle à voix basse.

— Pourquoi, pas vous ? Je croyais que passer Noël en famille était ce que vous vouliez, Smith...

— En famille, oui ! Mais pas avec mon chaperon magique ! glapit-elle. Je croyais, moi, que vous vouliez ne plus me voir.

— Oh, mais c'est le cas, Smith. Seulement, Colin est d'une conversation tout à fait stimulante, quant à Élise, elle est tout bonnement charmante.

— Charmante ? Stimulante ? Snape, vous vous foutez de moi, là. Depuis quand vous êtes quelqu'un de sociable ? Vous parlez de mes parents. Des... Moldus, termina-t-elle tout bas.

— Et alors, Smith ? Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai un problème avec les Moldus ? Et, oui, ils sont d'une agréable compagnie.

— Dites plutôt que vous adorez l'idée de me torturer, Snape !

— Voilà la Jane que je connais ! Intuitive, comme toujours, asséna-t-il en découvrant ses dents de façon animale.

— Arrêtez ce petit jeu, ça va trop loin ! J'y suis pour rien si Dumbledore vous a demandé de venir me conduire.

Ordonné. Il m'a ordonné. Et si vous n'aviez pas été là, je n'y serais pas non plus, alors assumez, Smith. Il n'y a pas mort d'homme de toute manière, et quitte à perdre une partie de ma soirée, autant rendre l’échange valable.

— Pas mort... ? Vous me foutez dans une sacrée panade, Snape. J'vous signale que ma mère est persuadée que vous et moi n’avons pas fait que boire des verres ens... » Mais elle s'interrompit brusquement en voyant le regard de prédateur que lui lançait l'espion.

« Oh, vraiment... ? » Murmura-t-il en savourant la pâleur qui composait désormais le visage de sa cadette.

« Non, non ! Severus, non ! Je vous en prie ! »

Mais l'homme avait déjà tourné les talons, la porte Western giflant l'air, sur une Jane déconfite.

« Merde. »

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