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6.
La montée au château empruntait un chemin étroit avec des raidillons qu’ils gravirent rapidement. Sigfried se vantait de ses prouesses. Il avait redonné à son poulain une énergie de jeune premier. Ses travaux avaient porté leurs fruits. Il allait en être récompensé il était fier. Il l’astreignait à une hygiène de vie contrôlée depuis deux ans mais cela en valait la peine. Les débuts n’avaient pas été simples. Lui faire réduire sa consommation d’alcool et de viande avait bien faillit faire tout capoter. Harvey était conscient qu’il n’avait pas le choix cependant. Du jour où son portrait robot avait été diffusé il lui fallait accepter le changement, ou être pris. Depuis six mois il ne fumait plus. On était au paroxysme de la perfection en terme de santé et de maîtrise du corps. La villa de béton était autant une salle de sport qu’un laboratoire où les cocktails vitaminés voyaient le jour. Il avait réinventé la fontaine de jouvence. Il savait que ce nouveau corps ne lâcherait pas d’aussi tôt. Cependant son inquiétude persistait. Il avait guéri le corps mais qu’en était il de l’esprit? S’astreindre à une telle discipline pouvait avoir des conséquences. Ce que le corps ne pouvait prendre de liberté, l’esprit se l’octroyait. Il appréhendait donc cette absence. Partir une semaine et le laisser seul sans surveillance ne le satisfaisait qu’à moitié. Bien sûr il partait pour être couronné de succès. Il aurait peut être dû lui proposer de l’accompagner.
-Ça te dirait de partir avec moi demain?
-Pour quelle raison?
-Je ne sais pas, te sortir, découvrir la Norvège.
- Découvrir la Norvège! Tu penses. Me fliquer oui! Être sur mon dos pour être certain que je me tienne à carreaux.
-Je t’ai déjà dit que ça se passera bien. Et que tu n’es pas mon père!
Et voilà, il avait réussi à l’énerver. Ce manque de confiance était insupportable. Il le ramenait à cette époque où il n’était que l’incapable, celui qui faisait tout de travers, celui qu’on contrôlait. Évidement il lui devait d’être là aujourd’hui, méconnaissable et en pleine forme, mais il doutait de ses actes, et de ses ambitions. Il recommençait à le prendre pour un timbré. Après toutes ces années. Alors qu’ils en avaient si souvent discuté et qu’il avait compris. Il sentit la colère monter. Une douleur comme une brûlure en forme de poing dans le bas ventre, puis la respiration qui s’accélère, les joues qui chauffent. Il s’arrêta de marcher. Observa les montagnes autour de lui et respira. Il ferma les yeux. Mais l’image qui se projetait derrière ses paupières ne le calma pas tout de suite. Il s’en voulut de ne pas arriver à se débarrasser de cette sensation. Il compta trois inspirations, longues, profondes. L’image se dissipa à peine. Une envie. Il devait penser à autre chose.
-Aller, plus que quelques centaines de mètres et on est arrivé lança-t-il avec effort pour sortir de son mal être.