Dans le grand bâtiment municipal, le calme régnait. L’arrière saison était l’occasion pour de nombreux employés de prendre leurs vacances. Il faut dire que la petite cité balnéaire avait retrouvé sa tranquillité après le départ des familles et la réouverture des classes. 

Alen Wood et Nyla Perry gravirent les escaliers qui menaient au service de surveillance du littoral. L’employé leur proposa un café pendant qu’il essayait de retrouver les images datant du 15 septembre de la caméra du poste 17.

-Vous avez de la chance au bout de cinq jours on ne conserve plus rien, vous êtes dans les temps, par contre je vous préviens si l’orage et le vent l’ont endommagé on ne va peut être rien trouver.

-Vous vous souvenez d’avoir capté des images de ce jour là?

-Oui bien sûr avec ma collègue on a observé et rentré sur le site, la force des vagues sur plusieurs caméras pendant et après la tempête. Cependant je ne me rappelle pas si la 17 était dans le lot. 

Les trois individus faisaient face à l’écran relié à un ordinateur. Le meurtre avait eu lieu selon la légiste entre 19 et 20h ce soir là. À cette saison il ne faisait pas encore vraiment nuit à cette heure-ci mais la météo avait nettement assombri le ciel. Les images montrèrent un panorama basculé du haut de la plage et de la rue. L’immeuble semblait tomber sur le côté. Une chance, l’entrée et sa large porte vitrée occupait la place centrale de l’image. Le film défilait. Quelques voitures passèrent. Une jeune femme promenant son chien entra dans le hall de l’immeuble. Puis les minutes défilèrent en accéléré sans que personne ne passa sur la chaussée. Lorsque le film afficha 19h37, une silhouette apparut.

-Stop. Revenez en arrière.

-C’est un homme. Il entre dans le hall.

-Il y a un moyen de redresser l’image? 

-Je vais voir ce que je peux faire. 

Wood observait la silhouette d’un homme vêtu d’un pantalon de toile claire et d’un pull foncé. Le film se redressa et l’employé prit des captures en effectuant des arrêts sur image. L’individu était de profil. Il avait les cheveux foncés et une carrure qui donnait un indice sur son âge, entre vingt cinq et cinquante ans. Wood poussa un long soupir. Peu de chance que ça corresponde à Bishop. Le film le montrait entrant dans le hall, poussant le bâtant de verre.

-Arrêtez là. Regardez Wood! Vous pouvez zoomer un peu?

Dans le reflet de la porte de détachait les visage de l’homme. L’employé tenta un zoom. L’image se pixelisa un peu mais il restait identifiable. 

-Nyla, je crois qu’on vient de repérer l’adresse de votre beau jogger! 

-Alen! 

-De toutes façons ce n’est pas celui que l’on recherche. Regardons ce que donne la fin de la bande.

Le film se poursuivit en accéléré sans qu’aucune silhouette n’apparut à l’écran. L’employé arrêta sur 20h.

-Nyla, on peut essayer de pousser un peu plus. Après tout, la légiste s’est peut être gourée d’un demie heure. 

-Poursuivons alors. 

Les images défilèrent à nouveau sur l’écran. À 21h, la porte s’ouvrît et l’ombre d’un homme sortit dans la rue. Il s’agissait du même individu que celui qui y était entré une heure et demie plus tôt. Même tenue, même visage. La nuit était tombée mais les éclairages du hall permettaient de distinguer nettement les traits de l’homme. 

-Ah finalement, notre coureur n’était peut être qu’un invité. 

-Wood, c’est le seul qui est entré et sorti ce soir là! 

-Dommage que la caméra ait basculé, on ne peut pas voir le balcon du quatrième. On ne voit que l’angle et quelques plantes

-Vous avez raison mais si vous permettez on va essayer quelque chose. 

L’employé fit défiler le film en arrière une nouvelle fois jusqu’au moment où l’homme entrait dans l’immeuble. Puis en marche avant en accéléré.

- C’est bien ce qui me semblait. Regardez! On voit les trois premiers étages nettement. Le quatrième seulement l’angle du balcon. Maintenant observez bien la luminosité. Entre le moment où l’individu entre et….ici. Il s’est écoulé 6 minutes. Et regardez, qu’est ce que vous observez?

-On dirait que la lumière est plus forte. Comme ci 

-Comme ci on avait éclairé à l’étage supérieur. 

-Bien et maintenant si on avance jusque là… regardez la luminosité diminue quelques minutes avant la sortie de notre homme. 

-D’accord. Mais ça ne veut pas forcément dire que c’était lui qui occupait les lieux à cette heure-ci.  

-Vous pouvez nous imprimer le portrait de l’homme?

-Y’a quand même un truc étrange.

-Quoi donc Nyla?

-Vous pensez réellement qu’un tueur en série prend le temps d’éteindre la lumière lorsqu’il quitte une scène de crime?