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Chapitre 3

Chapitre 3

Publicado el 19, mar, 2025 Actualizado 20, mar, 2025 Tale
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Chapitre 3


Safira n’eut d’autre choix que de garder la petite avec elle. Après tout, personne ne s’était manifesté pour la réclamer, et l’enfant semblait s’être installée comme si cette hutte avait toujours été la sienne.

Ainsi débuta la cohabitation improbable entre une sorcière et une enfant sortie de nulle part. Et ce n'était pas de tout repos.

Aux yeux de Safira, élevée dans la rigueur et l'élégance imposées par l’Ordre des Nouvelles Sorcières, la gamine était l’incarnation même du Chaos.

À commencer par sa façon de s’habiller.

Un matin, Safira la découvrit fièrement perchée sur une chaise, vêtue d’un ensemble sans queue ni tête: une paire de collants enroulés autour de la tête comme un turban multicolore, trois jupes superposées sur un sarouel trop large, et une cape en dentelle… portée à l’envers.

La sorcière ouvrit la bouche, prête à protester… puis la referma aussitôt.

Quelque chose, dans cette silhouette bigarrée, lui serra le cœur. Une réminiscence floue d’un temps où elle-même choisissait ses tenues selon son humeur du jour, où elle osait encore les couleurs et les tissus virevoltants… avant que l’Ordre ne lui impose ses longues robes austères et ses tenues cérémonielles sans éclat.

L’enfant, elle, semblait parfaitement satisfaite de son accoutrement.

— C’est… original, souffla Safira, haussant un sourcil.

L’enfant lui adressa un sourire radieux et se mit à tournoyer sur elle-même, visiblement ravie de l’effet de ses jupes empilées.

Safira ferma brièvement les yeux.

Ce n’était que le début.


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Pour canaliser l’énergie débordante de l’enfant et éviter que sa maison ne se transforme à nouveau en champ de bataille, Safira décida de l’initier aux pratiques magiques.

— Très bien, soupira-t-elle en installant un nouvel autel. Tu vas m’aider. Mais pas de bêtises.

L’enfant battit des paupières, l’air faussement innocent.

Les premières leçons furent étonnamment paisibles. La sorcière lui montra comment préparer l’autel, comment tracer les runes de bénédiction, comment harmoniser les énergies avec la nature renaissante. La fillette observait tout avec de grands yeux ronds, hochant la tête avec sérieux.

Avec le temps, Safira dut admettre que son élève avait une affinité naturelle pour la magie. Elle apprenait vite. Trop vite. Mais elle refusait de suivre les règles.

— Il faut respecter les protocoles, répétait inlassablement Safira en la voyant remplacer des herbes soigneusement choisies par une poignée de pétales multicolores.

Mais l’enfant riait, secouait la tête et faisait à sa façon. Elle troquait les bougies blanches contre des chandelles colorées, ajoutait des fleurs sauvages dans les mixtures sacrées et dansait en plein rituel, ignorant totalement les gestes codifiés. Safira grimaçait à chaque écart, s’attendant à voir une force invisible fondre sur elles pour punir tant d’insouciance. Mais rien ne se produisait. Aucun éclat de magie incontrôlée, aucun grondement des forces supérieures.

Rien.

Pire encore : tout fonctionnait.

L’enfant menait ses expériences avec l’assurance d’une vieille âme qui savait exactement ce qu’elle faisait.

Ce qui intriguait le plus Safira, c’était les yeux de la petite.

D’ordinaire gris, ils changeaient de couleur en fonction des éléments qu’elle manipulait : un bleu ciel translucide lorsqu’elle invoquait l’air, une teinte turquoise éclatante en présence d’eau, un vert profond lorsqu’elle touchait la terre… Mais le plus troublant, c’était lorsque ses iris s’embrasaient d’un orange incandescent à la simple vue d’une flamme.

Safira l’observait, fascinée. Qui était-elle vraiment ?

***

L’enfant était une tempête à elle seule. Trouver un moyen d’épuiser son énergie inépuisable relevait du défi quotidien. Après de nombreuses tentatives infructueuses, Safira découvrit deux activités capables d’apaiser ce petit tourbillon : un jardin d’hiver, installé spécialement sous la véranda pour cultiver des aromates, et la lecture du soir.

Chaque nuit, c’était le même rituel. La fillette tirait Safira vers le tapis près de la cheminée, l’obligeait à s’asseoir, puis se blottissait contre elle en attendant qu’elle ouvre l’un de ses vieux grimoires. Elle écoutait chaque mot avec un silence presque sacré, suspendue aux histoires de traditions, de mythes et de légendes. Mais une fois la lecture terminée, elle ne se contentait pas d’aller se coucher. Non. Elle s’emparait du livre, tournait lentement les pages, effleurait les lettres du bout des doigts, comme si elle cherchait à en absorber le contenu autrement que par l’ouïe. À ces moments-là, un frisson parcourait l’échine de Safira. L’enfant ne parlait toujours pas. Mais elle apprenait.

Ce soir-là, alors que l’équinoxe approchait, Safira choisit un passage sur Ostara. Il était temps de préparer les célébrations. Elle inspira profondément et commença à lire…

Ostara est une fête joyeuse et lumineuse célébrant la lumière, la fertilité et le renouveau. C’est un moment pour honorer la nature, encourager la croissance et profiter de l’équilibre entre les énergies féminines et masculines représentées par l’équilibre du jour et de la nuit. Elle nous rappelle que chaque fin est suivie d’un nouveau commencement, et que le printemps est un temps propice à la renaissance sous toutes ses formes.

L’enfant leva les yeux vers Safira, son regard brillait d’une telle joie qu’on aurait cru qu’elle s’apprêtait à éclater de rire.

Les festivités comprennent souvent des danses autour d’un feu, des prières pour la fertilité et la croissance, ainsi que des offrandes de graines, de fleurs et d'œufs décorés pour célébrer le renouveau de la nature. Les cercles de pierre ou les runes peuvent aussi être utilisés pour ancrer les rituels dans la tradition magique.

— C’est exactement ce que nous faisons tous les ans pendant les assises de l’Ordre lors de la fête d’Ostara, expliqua Safira en observant la fillette, soudainement pleine d’entrain.

L’enfant, les yeux pétillants, frappa des mains, impatiente de participer, une étincelle de pure excitation illuminant son visage.

Le cœur de Safira se serra, et son regard s’assombrit.

— Écoute… commença-t-elle, hésitant un instant, je ne suis pas sûre de pouvoir t’emmener cette fois-ci. Pas cette année.

Les yeux de la fillette se remplirent de déception, un coup de poignard pour le cœur de Safira, mais elle était certaine que c’était la meilleure décision.

— Mais… Ne t’inquiète pas, on pourra organiser notre propre rituel de pleine lune demain soir. Rien que nous deux, dit Safira, un sourire rassurant se dessinant sur ses lèvres. Je sens que tu es prête.

***

La lune brillait intensément quand Safira et son apprentie clandestine arrivèrent dans une clairière baignée de lumière argentée. La sorcière confia l'installation de l'autel à la fillette, tout en se chargeant de préparer le feu. Ce rituel, elle l’avait accompli des centaines de fois, à tel point que ses gestes et ses paroles lui venaient comme des réflexes, presque sans y penser.

L’enfant, elle, l’observait avec une intensité presque hypnotique absorbée par le moindre de ses gestes. Elle tentait de reproduire chaque mouvement sans faillir réprimant de toutes ses forces son irrésistible envie d’improviser. Tout semblait bien se dérouler jusqu’à ce que…

Un petit soupir d’agacement s'échappa de la fillette. Elle tenta de prononcer l’incantation, mais le silence pesait lourdement autour d’elle. Frustrée par son mutisme, elle se lança dans un chant inconnu, un murmure étrange qui semblait danser dans l’air.

Les effets furent immédiats. Les vents s’éveillèrent soudainement, un frémissement parcourut la terre sous leurs pieds, et les flammes du feu s’élevèrent soudainement, comme prises d’une folie passagère.

Arrête ! s’écria Safira, les yeux écarquillés, son cœur battant la chamade.

Mais la fillette ne semblait même pas entendre. Elle levait les bras vers le ciel, ses yeux brillants d’une lueur dorée, et continuait de psalmodier.

Et là, quelque chose d’inattendu se produisit. Safira ne l’aurait jamais cru possible. Les flammes… n’étaient plus des flammes. Il n’y avait plus rien qui brûlait. À la place, une étrange eau enflammée semblait couler et s’élever en spirales. Ou était-ce du vent ? L’air, la chaleur, tout semblait se tordre dans un tourbillon doux mais étrange. Le feu ne brûlait pas. Il flottait, dansait, se balançait… mais ne brûlait pas.

D’un coup, Safira sentit des présences. D'ordinaire, ce sont des esprits d’un même type qui se manifestent : les esprits du lieu, les divinités des sabbats, ou une entité particulière si l’on a bien respecté la purification. Mais à ce moment précis, Safira les voyait tous. Même les plus anciens, ceux qu’elle n’avait jamais osé invoquer.

Une brèche colossale s’était ouverte entre les mondes. Les courants qui en jaillissaient se mêlèrent, lumière et ténèbres entremêlées dans un même tourbillon. Les lumineux, les sombres – tous réunis dans une danse chaotique. Les esprits, d’un autre temps, d’un autre monde, fixaient la femme et l’enfant. Ils semblaient les appeler, chacun les attirant dans son propre camp. Un message semblait flotter dans l’air : il fallait agir, il n'était plus possible de rester en retrait. Safira comprit qu’il s’agissait de ce qu’elle avait rencontré dans le marais.

Avec un effort titanesque, Safira détourna enfin les yeux des spectres et observa la fillette. L’enfant avec un regard déterminé et un sourire serein, lui tendit la main invitant à joindre ses forces aux siennes.

Safira la saisit immédiatement. Message des anciens reçu cinq sur cinq, il fallait refermer maintenant cette brèche, et vite.

À l'instant où leurs mains se frôlèrent, une décharge d’énergie pure explosa autour d’elles. Les flammes s’élevèrent si haut qu’elles semblaient toucher les étoiles elles-mêmes. Puis, en un instant, tout s’éteignit. Le feu disparut, la lune s’embrasa d’une lueur flamboyante. Le rituel avait atteint une puissance que Safira n’aurait jamais imaginée.

Les deux magiciennes, épuisées, tombèrent à genoux, haletantes. Elles restèrent là, silencieuses, se remettant doucement du déchaînement d’énergie.

— Wouhou ! Ça décoiffe !

Lorsque Safira réalisa que c’était la fille qui venait de parler, elle faillit s’évanouir.


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Basty verif

Basty hace 9 horas

On est bien là ! :-) on est très très bien ! :-)
Génial bien bon Inna.
Youpyouplahou :-) je te souhaite une journée magifiée.
Merci.

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Inna Grim verif

Inna Grim hace 7 horas

Merci à toi pour ton enthousiasme contagieux! :-)

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