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Chapitre 6

Chapitre 6

Publicado el 28, mar, 2025 Actualizado 30, mar, 2025 Tale
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Chapitre 6

Le matin suivant, Gwael se réveilla, encore enveloppée dans le plaid qui portait l’odeur apaisante de Safira. Le doux bruit de l’eau bouillante dans la marmite et l’odeur de thé aux herbes emplissaient la pièce. Un léger gargouillement de son ventre, trahissant sa faim, fut sa première contribution à la journée.


Safira, assise à la table, entourée de grimoires et de notes griffonnées éparpillées un peu partout, releva les yeux en entendant le bruit.


— Ah, tu es réveillée, dit-elle avec un sourire, posant sa plume. Ton… euh… initiative d’hier m’a donné une idée.


Gwael se redressa lentement, encore un peu endormie, ses cheveux en bataille, chaotiques et indomptables.


— Mon inondation ? fit Gwael en grimaçant, encore gênée.


— Oui, ton inondation. Et le livre que tu m’as fait lire, ajouta Safira avec un sourire presque complice. Tout cela m’a ouvert les yeux.


Elle s’agenouilla à la hauteur de la fillette et lui prit les mains.


— Nous allons nettoyer le marais contaminé. Avec l’eau, Gwael. Avec l’énergie du Chaos d’Ostara. Et avec l’aide des villageois.


— Les villageois ? Mais ils t’écouteront ? demanda Gwael, intriguée mais sceptique.


— Je vais devoir essayer. Je ne peux plus rester passive, pas après tout ce que j’ai vu. Mais je vais avoir besoin de toi, ajouta-t-elle en plantant ses yeux dans ceux de la fillette. Tu es prête à m’aider ?

Gwael fronça les sourcils, prenant un air faussement solennel, et leva une main comme pour prêter serment.


— Prête, chef ! Enfin… si je peux avoir une tartine avant qu’on parte sauver le monde.


Un sourire plus tendre illumina le visage de Safira, tandis qu’elle se relevait pour préparer le petit-déjeuner.

***

Quelques heures plus tard, sur la place du village, Safira exposa son plan avec calme, mais détermination: un nouveau barrage était nécessaire pour diriger le fleuve dégelé vers le marais maudit. Les villageois s’échangèrent des regards hésitants, murmurant entre eux.


— Le mal gagne du terrain, expliqua Safira. Le marais s’étend, corrompt les esprits de nos proches, vous l’avez bien vu. Si on ne réagit pas, bientôt, il atteindra chaque demeure.


Mme Clarks, fidèle à elle-même, éleva soudain la voix avec une énergie qui fit sursauter tout le monde, y compris Safira.


— Moi, je crois en Safira ! lança-t-elle avec un enthousiasme presque effrayant. Elle n’a jamais failli à ses devoirs envers ce village, pas une seule fois. Bon, parfois elle peut être un peu… disons, distante. Mais ce n’est pas le sujet ! Si elle dit que nous devons agir, alors je dis que nous agissons ! Allez, on s’y met, et pas de “oui mais” !


Safira cligna des yeux, abasourdie.


— …Merci ? finit-elle par dire, hésitante, tandis que les regards se tournaient vers Mme Clarks, visiblement convaincue.


Les murmures s’éteignirent. Peu à peu, les têtes hochèrent, et les villageois se mirent en marche, armés de pelles, de planches, et d’une bonne dose de scepticisme

***

Le chantier de la construction du barrage dura une semaine.


Mme Clarks, infatigable et toujours prompte à s’imposer comme le pilier de la communauté, veillait à ce que tout le monde ait de quoi tenir. Elle était la première à arriver sur le chantier, un panier débordant de viennoiseries et une cafetière fumante sous le bras. Sa voix tonitruante résonnait dans tous les coins :


— Allez, courage ! Si je peux faire trois fournées ce matin, vous pouvez bien lever trois planches !


Quant à Safira et Gwael, elles étaient plongées dans les recherches d’un rituel suffisamment puissant pour briser le gel et purifier le mal.


créée avec Microsoft Bing

***

Vint le jour où le barrage fut enfin achevé. À la tombée de la nuit, les villageois s’étaient rassemblés au bord du fleuve, leurs visages illuminés par la lueur tremblante des torches.


Safira et Gwael se tenaient face à la glace épaisse qui emprisonnait le fleuve. Leurs souffles formaient de petites volutes dans l’air glacial, tandis que tout autour d’elles semblait suspendu et chargé d’une tension presque palpable.


— Souviens-toi, murmura Safira à la fillette, sa voix basse et ferme. L’eau suit l’intention. Si nous restons concentrées, elle prendra le chemin que nous lui indiquerons.


Gwael hocha la tête, un éclat de détermination dans le regard. Ce moulin à parole d'ordinaire était parfaitement silencieux, toute son énergie concentrée sur ce qui allait venir. Son visage d’habitude espiègle était empreint d’un sérieux inhabituel, comme si elle mesurait l’importance de ce moment.


Safira, quant à elle, ne pouvait empêcher son esprit de vagabonder brièvement vers ses propres craintes. Elle n’était plus revenue près du marais depuis qu’elle avait découvert la malédiction qui y rôdait. L’idée d’affronter à nouveau ce mal lui serrait le cœur, mais elle le dissimulait avec soin. Personne ne devait percevoir ses doutes. Surtout pas Gwael. Mais cette dernière semblait étrangement imperméable aux murmures qui, eux, recommençaient à s’insinuer dans l’esprit de la sorcière.


“Reste concentrée, garde le contrôle”, pensa Safira pour elle-même, serrant les poings le long de son corps. “Ils comptent tous sur toi.”


Elle ferma les yeux un bref instant pour trouver son centre, puis les rouvrit. La sorcière et l’enfant s’avancèrent vers le bord du fleuve. Le silence autour d’elles devint presque assourdissant. Le moment était venu.


Safira inspira profondément, levant les bras vers le ciel étoilé. Ses doigts tremblaient légèrement, mais sa voix s’éleva, claire et puissante, entonnant un chant ancien chargé d’un pouvoir oublié. À ses côtés, Gwael ferma les yeux, ses petites mains serrées en poings. Une lueur douce émanait d’elle, ondulant comme un halo de lumière.


Le sol frémit sous leurs pieds, un grondement sourd montant des entrailles de la terre. Une brume dense, presque vivante, s’éleva du marais, enroulant ses volutes autour d’eux. Mais la glace restait obstinément figée, comme une carapace refusant de céder.


Le vent se leva soudain, glacial et violent, sifflant à leurs oreilles. Il semblait murmurer des avertissements, ou peut-être des moqueries. Des voix rauques s’insinuèrent dans l’esprit de Safira, glaciales et perfides.


A quoi bon? revint la question traîtresse. Pourquoi luttes-tu, Safira ? susurraient les voix traînantes et insistantes. Tu sais que tu n’as pas la force… Tout le monde le sait…Tu gaspilles ton pouvoir… Renonce.


Chaque mot faisait vaciller ses convictions, creusant en elle des doutes qu’elle connaissait trop bien. Était-elle en train de commettre une erreur ? Était-ce une folie, un acte de pure arrogance ? Son regard glissa vers Gwael, qui vacillait sous l’effort titanesque qu’elle fournissait.


— Je… je ne peux pas… souffla Safira, la voix brisée.


Ses bras retombèrent, et son souffle se perdit dans l’air glacé.


— "L’eau n’appartient qu’à elle-même, mais elle répond toujours à ceux qui osent croire en elle."


Une voix douce mais vibrante fendit l’obscurité. Safira se retourna, et son cœur manqua un battement.


Sa tutrice, Kaya, se tenait là, les pieds nus sur la terre froide, ses traits marqués par les années mais illuminés d’une détermination farouche.


— Kaya ? souffla Safira, la gorge nouée.


La vieille femme lui adressa un sourire rassurant.


— Je savais que tu essaierais. Tu es plus forte que tu ne le crois, dit-elle en posant une main sur son épaule. Et je suis tellement fière de ta rébellion, ajouta-t-elle avec une chaleur qui réchauffa le cœur de Safira.


Kaya leva les bras et reprit l’incantation, sa voix résonnant comme un tambour dans l’air glacé. Sa force semblait réveiller quelque chose de profond dans les collines environnantes.


Derrière elles, une agitation attira l’attention de Safira. Une demi-douzaine de silhouettes encapuchonnées émergèrent des ombres. Les membres de l’Ordre. Ils avancèrent, leurs capes flottant dans le vent, et formèrent un cercle autour du fleuve.


— L’Ordre ? Mais pourquoi… ?


— Le Chaos que tu as semé s'est avéré très convaincant, répondit Kaya avec un sourire malicieux, son regard se posant sur Gwael, toujours concentrée.


Les sorciers levèrent les bras à l’unisson et entonnèrent le chant sacré. Une vague de magie enveloppa la rivière. L’air autour d’eux crépita, saturé d’énergie.


C’est alors que Safira sentit la brèche entre les mondes s’ouvrir de nouveau, comme lors du rituel de pleine lune. Les esprits anciens réapparaissaient. Leurs murmures résonnèrent dans l’air, porteurs d’un message :


— Oublie les règles. Réveille ton Chaos intérieur, Safira. Libère ta vraie force.


Elle ferma les yeux, inspira profondément, puis, dans un geste puissant, ouvrit les bras comme pour briser des chaînes invisibles. La retenue s’effaça, laissant sa magie s’écouler librement. Sa voix s’éleva, vibrante et intense, portée par une force renouvelée.


Le fleuve gronda en réponse. Des fissures zébrèrent la glace, s’étendant comme des éclairs. Safira, Kaya et Gwael levèrent les bras dans une synchronisation presque parfaite, leurs gestes précis déchaînant une énergie incontrôlable. Dans un fracas assourdissant, la glace explosa, projetant des éclats scintillants dans les airs comme des étoiles dispersées par le Chaos.


Le torrent jaillit, une force brute et indomptable qui prit forme de chevaux galopants aux crinières d’écume fouettant l’air dans une danse sauvage. Les magiciennes, bras tendus et regards intenses, guidèrent cette vague vivante vers le marais contaminé.


Le torrent déferla, emportant les ombres malveillantes, les impuretés, et tout ce qui gangrenait le marais. Les membres de l’Ordre, unis dans l’incantation, amplifièrent la puissance du rituel, s’assurant que chaque recoin soit purifié.


Puis, peu à peu, l’eau retrouva son calme. Un silence profond enveloppa la scène.. Sous la lumière douce de l’aube, le marais brillait, métamorphosé. Là où régnait autrefois la noirceur étouffante, un éclat nouveau s’épanouissait.


Le Chaos que les humains, les sorciers et les esprits avaient embrassé ensemble n’avait pas seulement purifié le marais ; il avait tissé un lien indéfectible entre eux, dans un équilibre fragile mais harmonieux.


Le premier soleil du printemps se levait, timide. Dans sa lumière douce, Gwael fixa Kaya avec une intensité nouvelle. Ses grands yeux brillaient d’un éclat presque fiévreux, comme si un voile venait de se lever dans son esprit.


— Mais je te connais ! Ça me revient : c’est toi qui m’as emmenée à la hutte de Safira ce matin-là !


Le souffle de Safira se coupa un instant. Kaya, impassible, se contenta de poser un doigt sur ses lèvres, un sourire énigmatique flottant sur son visage.


Chapitre 7


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Basty verif

Basty hace 3 días

Toujours plein de bravos !
Merci Inna :-)

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