Un été à toute vitesse
Un été à toute vitesse
Ce concours "Une photo, une histoire" organisé par la MEL devait raconter une histoire à partir d'une photo de leurs archives.
Voici la photo que j'avais choisie :
Archives de la MEL – cote document 16 Ph 244
Photographe : François Duvernay
Il y a des étés qui vous marquent plus que d’autres. Certains passent à la trappe et on se demande des années plus tard ce qui s’est passé, ce que l’on a bien pu faire, et puis il y a les autres. Ceux qui resteront gravés dans nos mémoires à jamais.
Je me souviens de l’été de mes douze ans comme si j’en avais treize, ce qui est bien loin d’être le cas, je m’approche dangereusement du triple. Je vivais alors avec mes parents dans un grand lotissement fraîchement construit, où les maisons se ressemblaient toutes. Nous avions déménagé au cours de l’année scolaire, et je passais mon premier été loin de mes amies. Elles n’habitaient qu’à trente minutes de route, mais mes parents travaillaient et ne pouvaient pas m’emmener, et je n’avais pas le droit d’y aller en vélo car la route était trop passante.
J’étais donc contrainte de rester à la maison, mais n’aimant pas particulièrement lire ou faire des activités d’intérieur, les vacances me parurent longues dès la deuxième semaine. Je pris alors mon vélo pour explorer les alentours, et peut-être trouver d’autres enfants en manque de vadrouille.
Il n’existait visiblement que trois types de maisons dans le lotissement, et elles manquaient toutes cruellement de vie, de charme, d’un quelque chose qui ne les rendraient pas déprimantes. Les rues se croisaient comme les lignes d’un échiquier, ce qui contribuaient à rendre le tout d’une homogénéité glaçante. Après avoir fait plusieurs fois le tour du quartier sans rencontrer âme qui vive, je décidai de sortir du lotissement et de partir à la découverte de la petite ville attenante.
J’explorai ainsi les rues de la ville, désertées par la plupart des gens qui l’habitaient, et me familiarisait avec l’itinéraire qui mènerait à mon collège à la rentrée suivante. Une voie verte, réservée aux piétons et aux vélos, longeait la rivière un moment avant de la traverser sur un petit pont arrondi, et menait tout droit jusqu’au bâtiment de vieilles pierres qui tourmentait les élèves toutes l’année. L’entrée du collège était encadrée par les arbres, et des massifs de fleurs étaient disséminés tout autour du parking pour rendre l’endroit plus accueillant, mais un établissement scolaire totalement silencieux n’avait rien de très engageant.
Chaque extrémité de la voie verte était délimitée par deux murets de briques afin d’empêcher les voitures d’y accéder, et mon jeu quotidien fut rapidement de relier les deux murets sur mon vélo, avant que mon walkman ne change de chanson. J’y arrivais très bien la plupart du temps. Il m’arrivait parfois de croiser deux garçons au niveau du pont, ils venaient se rafraîchir dans la rivière ou lançaient des galets à la surface de l’eau dans l’espoir de faire des ricochets, mais soyons honnêtes, ils étaient mauvais.
Le premier mois de vacances touchait à sa fin lorsqu’une famille s’installa dans la maison en face de la nôtre. Je voyais les cartons entassés dans plusieurs pièces depuis la fenêtre de ma chambre, et je pouvais suivre leur installation au jour le jour. Mais comme mes parents, ceux d’en face allaient travailler, et les cartons ne se défaisaient pas tous seuls. Leur fils devait avoir mon âge environ et déambulait dans la maison en rangeant un peu chaque jour, car la pluie nous bloquait tous chez nous depuis bientôt une semaine. Mes parents avaient plusieurs fois évoqué l’idée que j’aille sonner chez les voisins pour m’amuser avec lui, puisque nous étions nouveaux en ville de la même manière.
Je n’avais aucune idée de la manière d’aller parler à ce garçon. Au collège nous étions souvent séparés dans la cour car nous n’avions pas les mêmes centres d’intérêt, et en classe j’étais assise à côté d’un garçon qui ne parlait jamais, donc mes connaissances étaient bien limitées dans la sociabilisation avec l’autre sexe. Aussi, dès que le soleil revint, je repris mon vélo pour mes excursions quotidiennes. Alors que je rentrais de l’une d’elle un après-midi, je trouvai le garçon de la maison voisine sur la route, au sol, genou en sang, emmêlé dans son vélo.
— Que t’est-il arrivé ? demandai-je en posant mon vélo contre un arbre.
— J’ai voulu me balader pour découvrir le quartier, mais un chien est sorti de nulle part et m’a foncé dessus, renifla le garçon en essayant de se relever.
Je l’aidai alors à se dépêtrer de son vélo et à se remettre debout, puis je me présentai et appris qu’il s’appelait Armand. Il redressa son vélo et je le raccompagnai à pied jusque chez lui. Je lui dis alors que j’habitais en face, et l’invitai à prendre le goûter, j’en profitai pour sortir la trousse à pharmacie comme j’avais vu ma mère le faire de nombreuses fois, et je soignai son genou. Nous avions beaucoup de choses en commun, dont notre amour du vélo et du rouge. Il me complimenta sur mes baskets, de la même couleur que son vélo, et je décidai qu’il était vraiment sympathique. Nous décidâmes alors de nous retrouver tous les jours pour que je lui fasse découvrir la ville que je connaissais à peine mieux que lui.
Pendant plusieurs jours nous fîmes des sorties pour découvrir le quartier, la ville, et je lui montrai le chemin pour aller au collège, puisque j’avais appris entre temps qu’il irait dans le même établissement que moi. En passant près du pont, je vis les deux garçons habituels, et j’eus peur qu’Armand préfère s’arrêter et parler avec eux, mais il continua sa route avec moi. Un autre garçon avait emménagé dans le lotissement, mais je ne savais pas dans quelle maison. On le voyait passer en vélo, il roulait à toute allure. Nous essayâmes de le trouver avec Armand, mais il ne sortait apparemment pas aux mêmes heures que nous et ne faisait pas le même parcours.
La chaleur s’était installée, et le journal du soir parlait même d’un épisode caniculaire, en nous rappelant de bien boire, et de chercher le frais. Avec Armand, nous décidâmes donc d’enfiler nos maillots et d’aller sauter dans la rivière. Arrivés au pont, les deux garçons blonds étaient déjà là et nous dévisagèrent.
— Vous êtes qui ? nous demanda l’un des blondinets.
Nous nous présentâmes en enlevant nos vêtements et je m’approchai de l’eau. Elle était très fraîche car la rivière était à l’ombre à cet endroit-là, et il me fallut du temps pour entrer dans l’eau. Armand avait eu la même difficulté, mais il avait décidé de se mouiller la nuque et de plonger directement dans l’eau ensuite. Moi j’avançais par petits pas, je prenais un peu d’eau au creux de ma main et la faisait couler sur diverses parties de mon corps pour me rafraîchir. Armand parlait avec les autres garçons, tous les trois barbotant dans l’eau jusqu’au cou. Tout à coup, l’un d’eux se tourna vers moi et lança en ricanant :
— En tout cas, les filles sont vraiment des poules mouillées, mettre aussi longtemps pour entrer dans l’eau ce n’est pas glorieux.
Mon sang se figea dans mes veines, Armand détourna le regard, gêné, et je sentis la colère monter en moi.
— C’est sûr que je rentre moins vite dans l’eau que les galets que vous lancez, ton copain et toi ! Je suis peut-être une poule mouillée mais je sais faire des ricochets, moi ! Depuis le début de l’été, je ne suis pas sûre de vous avoir vu faire un ricochet correct, peut-être que vous avez besoin qu’une fille vous apprenne ?
Les deux garçons avaient la bouche ouverte, et aucun son n’en sortait. Armand me dévisageait en souriant. Je me dressais, poings sur les hanches, de l’eau jusqu’à mi-cuisse et le regard aussi provocateur que possible. L’un d’eux finit par se redresser dans l’eau et s’approcha de moi. Ma fierté commençait à vaciller, mais je tentais de garder ma position. Il me jaugea quelques secondes avant de se pencher dans l’eau pour ramasser un galet. Il me le tendit sans un mot avec un air de défi.
Je le pris et le regardais, sentant la peur monter en moi. Et si je me ratais ? Et si j’avais perdu l’habitude ? Je soupesai le galet comme me l’avait appris mon père, puis le pinçai entre mes doigts, prenant position. Je fis faire quelques mouvements avec mon avant-bras avant de me décider enfin à lancer le galet avec une torsion du buste maîtrisée. Il s’envola, toucha la surface de l’eau, une, deux, trois, quatre fois, avant de s’enfoncer dans la rivière. Je recommençai alors à respirer, et me tournai vers le garçon avec un sourire satisfait. Il regardait les ronds qui s’élargissaient à la surface de l’eau avec une moue un peu triste. Il me regarda enfin et me tendit la main :
— Je m’appelle Théo. T’es drôlement forte pour faire des ricochets.
Je lui pris la main en souriant, et son ami s’approcha à son tour.
— Moi c’est Marc. Tu pourrais nous apprendre tu penses ?
Armand s’était approché aussi, et me faisait des petits signes de victoire, pouces en l’air, un grand sourire sur le visage. Je me penchai, ramassai un galet et commençait à leur expliquer en montrant les gestes. De nombreux galets furent lancés cet après-midi-là et seuls quelques-uns rebondirent de manière correcte à la surface de l’eau, entraînant cris de joie et éclaboussures. Les jours suivants, nous rejoignîmes Théo et Marc chaque après-midi pour nous baigner, nous entraîner aux ricochets et envisager la rentrée qui approchait à grands pas.
Alors que nous les rejoignions un après-midi avec Armand, nous trouvâmes nos deux compères la mine fermée, assis sur la berge, arrachant les brins d’herbe un par un.
— Qu’est-ce qui vous arrive les garçons, on dirait que vous avez mangé du foie de veau avec des épinards à la crème à midi ? demandai-je en m’asseyant près d’eux.
Marc poussa son vélo du bout du pied tandis que Théo soupirait lourdement.
— Il y a un garçon qui est venu dans notre quartier avec son vélo comme si c’était un champion, alors on a voulu parler avec lui. Il a répondu qu’il ne parlait qu’aux personnes dignes d’intérêt, et que pour ça il faudrait qu’on lui montre ce qu’on valait en vélo. On a fait la course, mais il nous a battu à plat de couture. Il s’est moqué et nous a dit qu’on ne valait pas la peine de perdre son temps.
Marc cracha une insulte, Armand et moi savions à coup sûr de qui parlaient nos amis. Il leur expliqua que le garçon habitait dans notre lotissement mais que nous n’avions jamais pu lui parler et les garçons nous écoutèrent en fronçant les sourcils.
— De toute façon je ne vois pas trop à quoi ça servirait de le savoir, il a bien dit qu’on n’en valait pas la peine, râla Marc.
Je réfléchis à toute vitesse et leur rappelai notre première interaction. Ils sourirent à ce souvenir récent, mais ne voyaient pas où je voulais en venir.
— Il n’a pas l’air d’avoir d’autre centre d’intérêt que le vélo, et il est vraiment bon, opposa Théo.
Je leur demandai alors de se lever et de remonter en selle. Ils me dévisagèrent sans comprendre mais j’enfourchai mon vélo et sans autre explication, je leur demandai de me suivre jusqu’au collège.
— Roulez comme avec ce garçon jusqu’à la fin de la voie verte, je vais essayer de vous suivre pour voir, leur proposai-je.
Ils se regardèrent, puis interrogèrent Armand du regard, lequel répondit simplement en haussant les épaules, pas plus avancé qu’eux sur mon idée. Ils démarrèrent d’un coup de pédale et foncèrent, et quelques minutes plus tard nous atteignîmes l’autre muret de briques. Je souriais de toutes mes dents, sans pouvoir m’en empêcher. Théo le remarqua, et me demanda entre deux quintes de toux ce qui me faisait tant sourire.
— On la refait dans l’autre sens et cette fois vous me suivez ? proposai-je en tournant mon vélo dans l’autre direction.
Ils se regardèrent, essoufflés, mais mirent le pied à la pédale et la course reprit. Cette fois j’étais devant, et je roulai aussi vite que je le pouvais, repensant au début de l’été et chantant ma chanson préférée dans ma tête. Lorsque j’atteignis le muret de briques du collège, je me retournai, et attendis mes amis. Ils arrivèrent une vingtaine de secondes après moi, rouges, luisants et en grande difficulté respiratoire.
Armand s’allongea dans l’herbe, Théo posa la tête sur son guidon en poussant un râle d’outre-tombe, et Marc s’assit sur muret en me pointant du doigt comme lorsque mes parents me grondaient. Sauf qu’aucun son ne sortait de sa bouche car il peinait encore à reprendre son souffle. J’attendis patiemment que mes trois amis reviennent à un semblant de normalité avant de leur expliquer le début de mon été et mes parcours répétés sur ce tronçon de voie.
— On te voyait passer mais on n’aurait pas dit que tu roulais aussi vite, admit Théo.
Marc me regardait fixement et finit par me dire que j’avais mes chances pour battre le garçon qui les avait défiés. Je regardai Armand en quête de son avis, mais il se contenta de hausser les épaules en secouant la tête. Il n’avait jamais roulé avec ce garçon et ne connaissait pas sa vitesse, il n’en avait pas la moindre idée. Je demandai alors à nos compagnons s’ils avaient une idée de l’endroit où le trouver. Je pouvais faire la course contre ce garçon, mais je n’avais jamais réussi à l’approcher ! En plus de cela, pour assurer mes chances, je leur avouai que je préférais que la course se fasse sur la voie verte pour être sûre de connaître le chemin. Les garçons étaient ravis de prendre leur revanche et planifièrent de retrouver le garçon le lendemain.
Nous nous retrouvâmes dans le lotissement le lendemain, et Marc nous expliqua son plan. Celui-ci consistait simplement à parcourir les allées individuellement et à se prévenir à l’aide de sifflets si on voyait le garçon. Il nous en distribua un chacun et nous partîmes à la recherche du garçon mystère. Après avoir déambulé plusieurs minutes, j’entendis le sifflet sur ma gauche. Je donnai un coup de pédale vigoureux, et j’arrivai dans la rue où se trouvait Théo en une trentaine de secondes. Il nous attendait, perpendiculaire à la route, comme pour la bloquer, bien qu’il eût fallu deux autres vélos de chaque côté pour que ce blocage fût efficace. En face de lui, le garçon mystère attendait, bras croisé, vélo entre les cuisses, que mon ami lui cède la place.
Lorsque nous fûmes tous les quatre réunis, Marc demanda une revanche au garçon. Celui-ci le regardait en secouant la tête, sûr de lui.
— Tu as déjà perdu hier, tu veux reprendre ta raclée ? lança-t-il, goguenard.
— On a deux copains, tu pourrais voir si tu les bats. Il y a une super voie verte qui mène au collège, ce serait bien comme piste, pas de voiture, pas besoin de faire attention à des croisements de route, qu’est-ce que t’en penses ? proposa Marc.
Le garçon m’accorda à peine un regard, puis il jaugea Armand et son bolide rouge, et estimant qu’il n’était pas dangereux pour lui, il accepta la proposition. Nous nous dirigeâmes alors tous les cinq vers le premier muret en brique, et c’est là que l’inconnu, qui n’avait toujours pas daigné nous offrir son nom, nous donna ses conditions.
— On roule jusqu’au prochain muret, on en fait le tour et on revient ici. L’un de vous sera au bout pour vérifier que ça a bien été fait, et l’autre attendra ici, pour valider le vainqueur.
Il avait énoncé tout cela en regardant tour à tour Marc, Théo puis Armand. A aucun moment il n’avait fait attention à moi, il n’avait même pas daigné remarquer ma présence. Je sentais la colère bouillir en moi, et je comptais bien utiliser la prétention de ce garçon pour lui clouer le bec d’une manière mémorable ! Marc était parti de l’autre côté de la voie verte en me faisant un clin d’œil, et nous avions attendu jusqu’à entendre au loin trois coups de sifflet. Je m’alignais au départ près de mon adversaire, Armand de l’autre côté. Théo se positionna sur le muret et lança la course.
Nous partîmes tous les trois dans un crissement de pneus sur les gravillons, appuyant sur nos pédales comme des fous. Nous étions côte à côte, puis Armand commença à se détacher de nous. Arrivés au pont, je talonnais mon adversaire. J’étais furieuse qu’il puisse être devant moi, je ne voulais pas le laisser gagner ! Il fut au muret quelques secondes avant moi, dérapa et donna un coup de semelle contre la brique pour repartir dans l’autre sens. Je croisais alors le regard de Marc, et alors que je repartais dans l’autre sens, je l’entendis me hurler de rester concentrée. Je croisai Armand, déjà bien essoufflé, et j’eus encore plus envie de faire mordre la poussière à ce champion de pacotille. Je commençai à chanter ma chanson préférée pour me concentrer, et j’appuyais en rythme sur mes pédales. J’avais réussi à rattraper mon retard, le super champion au contraire commençait à perdre en rythme. Le passage du pont se fit au coude à coude, et nous faillîmes même tomber à l’eau, puis j’accélérai une dernière fois, sachant qu’il ne restait plus qu’une centaine de mètres avant le muret, gagnant du terrain sur mon adversaire.
Théo attendait, debout sur le muret, sautillant comme une puce, et lorsque je le dépassai comme une flèche, il se mit à hurler de joie. Je freinai de toute mes forces en faisant demi-tour, dérapant de manière plus ou moins contrôlée, juste à temps pour voir mon adversaire dépasser le muret, pivoine, mais bien en arrière par rapport à moi. Armand et Marc arrivaient au fond et avaient vu ma victoire aussi, ils criaient de joie en s’approchant de l’arrivée.
Mes trois comparses me bousculaient en riant, trop heureux de m’avoir vu gagner, et le quatrième garçon nous regardait en dansant d’un pied sur l’autre, visiblement mal à l’aise.
— Est-ce qu’elle est digne de te parler et d’avoir ton attention maintenant ? demanda Théo, lorsque tout le monde fut calmé.
Le garçon regarda ses chaussures en nous disant qu’il s’appelait Louis, et il s’excusa de s’être comporté comme un imbécile avec Théo et Marc, puis il me regarda et me demanda mon prénom.
— Moi c’est Claire, et voici Armand, mon voisin, on vit dans le même lotissement que toi, déclarai-je simplement, trop contente d’avoir gagné ma course.
Nous décidâmes d’aller au petit pont pour discuter, et l’après-midi passa en un éclair. Nous avions réussi à parler à Louis, et il avait beaucoup d’autres centre d’intérêt que le vélo, il nous invita notamment à regarder des films chez lui, son père collectionnant les VHS. Nous fîmes donc notre première soirée cinéma avec des caramels mous et une cassette de E.T. l’Extraterrestre, et c’est la meilleure dont je me souvienne.
La rentrée des classes arriva, et nous enfilâmes nos plus belles tenues pour aller en cours. Nous avions convenu de retrouver Théo et Marc au début de la voie verte pour aller au collège ensemble. Lorsque nous arrivâmes au muret, la mère de Théo nous attendait avec un gros appareil photo.
— Il faut immortaliser votre rentrée ! assura-t-elle en levant l’appareil. Nous prîmes la pose tous les cinq, devant ce muret qui nous avait réuni et qui nous évoquait de bons souvenirs. Le clic de l’appareil retentit, figeant nos sourires sur la pellicule, et nous partîmes, bien moins enjoués que pendant l’été, vers l’autre muret de briques.
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