LIBRES DE S'AIMER !
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LIBRES DE S'AIMER !
Le temps de quelques jours a passé, Laura est maintenant en classe de neige. Elle m’a laissé un post-it où elle a écrit-dessiné “Je t’aime Maman !” avec les “a” en forme de cœurs et les points aussi ! Puis elle l’a discrètement collé à côté de mon clavier, je l’ai en ligne de mire en ce moment ! Pour ma part, je lui avais glissé un mot-surprise dans son sac de voyage pour lui dire que je l’aime “plus fort que l’univers”, comme elle me le déclare souvent ! Elle devrait bientôt le découvrir, hi hi hi ! Elle a aussi emporté deux photos de nous en prévoyant de leur faire des bisous au coucher...
Avec Ricardo nous sommes après le petit déjeuner dans le salon du matin, les notes sucrées de notre adolescence montent dans notre cœur et nos mains. Les mots sont de vieux amis, ils ont accompagné tellement de moments émouvants de nos vies respectives. Le temps est suspendu à cette nostalgie qui déroule les lentes minutes de notre présent ensemble.
Nous avons reçu des nouvelles de la classe de neige, Laura pose avec le pouce en l’air au milieu d’une photo de groupe. A travers cet unique message reçu, elle dit que tout va bien pour elle. Elle est radieuse et suréquipée pour ce séjour inoubliable !
De mon côté ce soir c’est le rendez-vous hebdomadaire de l’animation informatique. Janine a prévu un apéritif au champagne et jus de fruits, elle m’a mise dans la confidence à l’occasion d’un mail que nous échangeons rituellement chaque jour. La fine équipe est maintenant une réalité, nous avons réalisé, à l’occasion de l’accueil de nouveaux participants, que nous avions construit une histoire commune dans ces cours. En effet, un tissage de connaissances horizontales et de soutiens verticaux nous permet, à la façon de chacun, de grandir dans ce domaine qui paraît ainsi carrément moins ardu. A la fin de la séance de petits groupes se sont constitués pour parcourir à plusieurs le pourtant court trajet qui les mènera vers une soirée amusée des fou-rires précédents.
La mayonnaise a pris, le partage de ces deux heures pleines de l’humour de Philippe et des gaffes de Michel, est bon pour le moral de tous. Je me fais le témoin attentif des réactions et des difficultés rencontrées au fur et à mesure des explications de mes deux acolytes. Cela me donne des indications sur les points à redétailler dans un compte-rendu qui reçoit parfois de beaux compliments. J’ai alors l’impression que mes compétences d’une lointaine vie professionnelle ne sont pas vaines et je suis la première surprise, qu’à cette occasion, elles remontent à la surface de ma vie actuelle. Le passé nourrit le présent dans ce qu’il a de plus jouissif !
Voilà la raison de mon engagement reconnaissant envers ces personnes qui s'émerveillent petit à petit des astuces et des services que peut rendre un outil informatique. La grande peur fait place, l’air de rien, à une jeune adhésion.
Laura, après une semaine de classe de neige, nous revient pleine de vie. Elle déclare, peu de jours après, que chaque fois qu’elle s’assied dans le salon pour écrire sa pièce de théâtre son ventre parle ! Lui dicterait il son texte ? Elle veut me le faire écouter pendant que je prépare le repas mais son ventre se tait alors ! Le mystère demeure au rythme des allers retours salon-cuisine de Laura. Elle et son ventre sont de plus en plus interloqués, serait-elle une ventriloque alternée ?
Une demie heure plus tard, quand Ricardo reprend son téléphone posé à côté du scénario de Laura il comprend qu’il l’avait mal raccroché de sa conversation précédente. L’immense fou rire qui s’en suit marquera l’histoire de notre trio !
Je vous passe les affirmations sincères, ce qui est le plus drôle, du style “mais je ne peux pas bien le distinguer : j’ai les yeux en forme de tire-bouchons au réveil !”. Evidemment, pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ?? Vous imaginez la scène ? Une véritable bulle de bande dessinée !
Voilà, c'est fait, nous venons de passer plus de 50 jours en confinement dans la bonne humeur. L'anniversaire de Laura a été partagé par vidéoconférence entre notre maison et celle de ses grands-parents. Nous avons chanté tous ensemble des chansons de Tino Rossi comme Marinella !
"C'est bien aussi les anniversaires comme ça, il faudra le faire plus souvent !" nous a concédé Laura. Vive le confinement !
Dimanche dernier nous avons passé la matinée les pieds dans l'eau de la méditerranée pour marcher le long de la plage de Carnon, bordée par de jolies maisons de vacances salées. Les jeunes crabes, qui avaient pu s'épanouir pendant la trêve des humains, nous saluaient de leurs pinces en nageant à nos côtés dans une mer translucide.
La collecte par Laura des coquillages fut fructueuse, à notre retour à la maison elle sera l'occasion de remplir un gros œuf transparent de sa pêche miraculeuse ! Il trône dans la cuisine désormais juste en dessous d'une aquarelle marine peinte par Laura. Entre les deux, les couleurs pastel sont reliées par des fils de pêche.
Hier, avec Laura, nous avons fait notre tour journalier dans la verdure de notre grande résidence, nous y avons rencontré Janine et son chien Toupa, qui participe à l'animation informatique depuis octobre dernier. Il faisait bon, nous avons pu converser sous les doux rayons de soleil de la fin de journée.
Auparavant nous avions partagé un goûter glacé de vanille enrobé de chocolat avec mes parents sur notre balcon ouvert sur une brise salvatrice. Nous sommes tous très heureux de nous retrouver après cette période d'une mise à distance de précaution.
Nous avons plein de choses à nous dire ; au mur ma mère découvre nos "dessins de confinement", elle exprime son admiration joyeuse. Elle nous propose de partir demain cueillir des cerises dans un verger proche de chez nous. Laura répond du tac au tac : "Si c'est pour la bonne cause..." ! Le décalage déclenche en nous de grands éclats de rire montants dans l'air bleu, même les voisins en profitent !
Même si le temps court... le rythme de nos rires dure encore ! C'est un goût de félicité qui me comble chaque jour.
Aujourd'hui les feuilles du matin frissonnent d'un outremer bleu de la mer toute proche. Elles se font une accolade tournoyante sous un ciel azur !
Tandis que les écureuils s'ébrouent pour mieux s'évader de leur nuit chaude, plus haut les oiseaux captent les courants d'air comme une conversation sur leur danse.
C'est sous le réveil d'un ciel bleu matinal que commence ma journée d'anniversaire. Hier soir, ma fille Laura a préparé pour ce jour des surprises enthousiastes dont une carte qu'elle a créée de toute pièce sur Drive et qui dit entre autres :
Je suis ravie de t’avoir choisie comme Maman !
Elle a opté pour un fond photographique d'embrassade complice entre notre trio... Je suis très touchée par cette photo, elle est le reflet de l'harmonie qui habite nos cœurs ébahis de tant d'attentions réciproques. L'équilibre de notre amour est maintenu par une intense intention de bonheur !
Il est notre meilleur Ami. Sa vitalité permet la bonne santé du corps ancré dans le terreau de notre passé apaisé couplée à celle de l'esprit, papillon d'une vie présente et future rêvée.
Je crois que nous ne nous sommes pas choisis mais que notre ensemble converge vers la chance de notre destin respectif mis en commun. Les perches sont tendues comme des arcs en direction du paradis logé dans les riches détails de nos jours enchantés.
L’été a passé, nous en avons profité pour aller voir Pépé et Mémé. Bien que vieillissants à vue d’œil, ils n’oublient pas d’être tellement heureux de nous accueillir ! Leurs attentions généreuses, leurs sourires pleins de rides et leurs yeux encore malicieux nous le confirment.
Mémé a chanté sur les notes de la guitare de Ricardo une chanson ancienne que nous avons filmée. La cadence était marquée par le balancement de sa tête et donc son sourire faisait des vagues sur le rythme des paroles : « Tu me fais tourner la tête… ».
Nous avons aussi fait goûter à Pépé nos pâtes à la bolognaise façon épicée au curry, cumin et herbes de Provence. Cela lui a fait remonter des souvenirs d’Afrique vécus dans sa jeunesse, qu’il n’a pas manqué d’évoquer, comme à chaque fois qu’il en a l’occasion. Voilà, nous lui avons fait un petit plaisir de façon simple et enjouée.
Après cette visite dans la campagne lyonnaise, nous avons poursuivi notre périple vers Paris. Et là, comment décrire l’émerveillement dans les yeux de ma fille, Laura ? Déjà elle en rêvait de ce voyage. Mais le plus merveilleux c’est que la magie de la Tour Eiffel qui scintille la nuit par exemple fût à la hauteur de son imaginaire exigeant !
Il y a eu aussi au Parc de la Villette la découverte d’une écluse en fonction pour de grosses péniches qui descendaient la Seine. Elle a été impressionnée par les dimensions de ce mécanisme ingénieux et Ricardo n’était pas en reste !
Cela m’a rappelé les écluses sur Yonne que je voyais, adolescente, chez mon Père. D’ailleurs les chemins de halage y demeurent sur les rivages et sont le témoignage de ces remontées des cours d’eau par le remorquage lent des chevaux.
Et mes souvenirs divaguent alors sur les collines des environs où nous nous acharnions, avec des copains de route, à affronter en vélo les côtes de nos étés en France aussi verts que la soupe de Mémé.
Maintenant je suis dans une salle d’attente où la climatisation rafraichit de son ronron l’air chaud de l’extérieur. Petite accalmie dans l’été indien de septembre. On dirait que l’on boit des gorgées d’eau fraîche à chaque inspiration.
J’en profite pour attraper mon stylo-bille et le carnet offert par un vieil ami qui encourage mon écriture. Quel bonheur de se sentir soutenue ! Cela fait l’effet d’une bonne surprise, un beau cadeau que me font ceux qui me lisent. Alors, comme ils me le demandent, je continue.
Ici les crayons de toutes les couleurs trônent sur une table d’enfant en demie lune avec autour de tout petits sièges en bois. Petits modèles pour petits enfants que l’on attend sagement pendant leur consultation.
La secrétaire est au téléphone, une dame à l’autre bout du fil lui demande si la rue s’écrit CURRY, mais non ! C’est CURIE ! Je souris car la fameuse secrétaire maintient son sérieux dignement.
Entre alors une maman rouge longiligne accompagnée de son fils à la chevelure noire plus large que la taille de sa mère ! Le duo est détonnant !
Finalement c’est un défilé de gags qui arrivent à mes oreilles et mes yeux.
Soudain c’est l’ordinateur de la secrétaire qui tombe en rade, sa collègue diagnostique un problème de souris qui a disparu de l’écran. Un gruyère doit trainer sous son bureau et l’animal est partie à sa recherche, à tous les coups !
Après maintes manipulations, la souris, certainement rassasiée, « revient » et le problème est résolu, on ne sait comment, ni pourquoi…
En face de moi un tableau d’école s’accroche fermement au mur à hauteur d’enfants. En effet il est souvent malmené par de petits garnements, frères et sœurs.
Il est vert, rose et jaune, vert pour la partie écriture, rose autour et des lignes jaunes séparent trois parties du tableau comme une peinture de Miro.