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Swimming with Whales / Nager avec les Baleines

Swimming with Whales / Nager avec les Baleines

Published Oct 9, 2022 Updated Oct 10, 2022 Travel
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Swimming with Whales / Nager avec les Baleines

7 oct 22

 

Quelle expérience unique et extraordinaire ! Non, mais quelle expérience !

De juillet à octobre, les baleines à bosse remontent des eaux froides de l'Antarctique pour pouvoir mettre bas dans les eaux chaudes et peu profondes polynésiennes, y faire grandir leur petit baleineau à distance de leur unique prédateur, les orques, se reposer avant de retourner dans les eaux antarctiques plus froides où elles trouveront leur nourriture en plus grande abondance. Autour de 1500 baleines viennent chaque année au bord du reef polynésien. Venir observer de près une mère avec son petit baleineau est donc une possibilité unique et exceptionnelle que nous avons ici, et nous saisissons avec Antoine l'opportunité auprès d'une femme qu'il connaît, Isabelle, qui a monté sa structure il y a un an et demi, dans une approche très respectueuse de la paisibilité des cétacés. « Elle connait très bien les baleines, et elle a vraiment le truc pour savoir se faire accepter » me dit-il. Et c'est bien vrai ! Pour ceux qui seraient intéressés, www.mobydicktahiti.com, vous pouvez y aller les yeux fermés...

Nous partons donc en petit bateau à moteur avec une douzaine de personnes à bord, et nous sortons du reef (le récif corallien qui entoure l'île) par une passe plus profonde qui permet aux bateaux d'aller et venir. Une fois le récif dépassé, nous sommes alors beaucoup plus exposés à la houle qui remue le bateau, au vent du large qui se fait puissant, à une petite pluie qui se met à crachiner.

La passe est un endroit que les baleines aiment bien, nous dit Isabelle, et nous nous mettons alors tous à scruter l'horizon, à la recherche d'une projection d'eau en l'air, pouvant témoigner de la présence d'une baleine. Quelques minutes passent. Difficile de distinguer ce qui est de l'écume de vague ou son ombre plus marquée de la véritable présence d'un cétacé ! Nous sommes aux aguets. « - Là peut-être ? - Non. Là !! - Ah, non plus... ... - Là ! Là, à 10 heures ! Je suis sûr ! -Où ça ? Où ça ? - Non je ne vois pas. J'ai pas vu. - T'as vu, toi ? -Oui regarde, c'est dans cette direction.. »

Et là, effectivement, nous apercevons au loin, par moments, un souffle d'eau projeté en l'air. Nous nous rapprochons doucement, moteur au ralenti pour éviter de faire trop de bruit qui pourrait l'effrayer. « Et là ! Là aussi ! » En fait, il y a deux zones distinctes où nous devinons les baleines. La mer est assez agitée, nous remontons au vent et contre la vague, mais nous perdons la trace. Elle a du sonder, c'est à dire plonger plus en profondeur. Il peut se passer 20 à 25 minutes avant qu'elle ne refasse surface... Nous nous remettons alors à scruter avidement l'horizon.

Et à un moment, vraiment au loin, je vois une baleine qui jaillit et saute hors de l'eau. L'instant est magique ! Mais fugace, il dure à peine une seconde. Nous restons à observer encore quelques instants les alentours, puis décidons de longer le reef pour aller dans une zone plus protégée de la houle, plus propice à repérer les baleines.

L'eau est effectivement beaucoup plus paisible, la surface plus lisse, nous sommes moins dérangés par l'écume et les vagues. « Antoine, mon cher Antoine, ne vois tu rien venir ? - Je ne vois que vagues qui sur le reef échoient, et soleil qui sous la pluie ne rougeoit pas ». Isabelle est déjà sortie ce matin, et se rapproche des endroits où ils ont pu en observer. « - Là ! A 11h toute ! » Effectivement, nous observons à nouveau la projection d'eau intermittente dans le ciel, et au fur et à mesure que nous nous rapprochons, nous distinguons une ombre noire massive qui fait saillie hors de l'eau. Il s'agit de la nageoire dorsale, la fameuse bosse que la baleine expose avant de replonger sous l'eau. En fait, il y en a deux ! La baleine est donc là, accompagnée de son petit baleineau. C'est impressionnant.

Nous ne sommes plus qu'à une centaine de mètres. Nous voyons par intermittence ces deux masses noires jaillir de l'eau dans un souffle, puis redescendre sous la surface. Tout est très lent. Majestueux. Par moments, nous voyons une forme oblongue apparaître. C'est la nageoire pectorale du baleineau qu'il brandit dans le ciel, en position latérale. Quand nous voyons la queue, appelée nageoire caudale, sortir de l'eau, cela veut dire qu'elle s'apprête à sonder dans les profondeurs. Cela peut durer quelques instants, comme témoigner d'une volonté de déplacement plus important.

Un bateau est déjà sur les lieux, et une équipe de 4 plongeurs en train de se rapprocher. Nous sommes pour notre part 5 à aller aussi à l'eau, avec palmes masque et tuba. Nous nous rapprochons doucement, en suivant Isabelle, observant de plus en plus près les deux cétacés. Dans l'eau, nous entendons un chant au loin, sorte de complainte langoureuse d'outre tombe. Il s'agit d'un mâle qui doit appeler sa femelle. C'est beau, troublant, mélancholique. Comme un gémissement. Nous l'entendons très distinctement, c'est saisissant. Mais quand nous arrivons sur les lieux, la baleine et son baleineau ont disparues. Les plongeurs disent les avoir eu sous leurs palmes, puis elles sont reparties. Nous regagnons alors le bateau.

Nous poursuivons notre observation de la mer. Quelques minutes plus tard, nous observons à nouveau des souffles au loin. Nous les contournons en longeant le reef, moteur au ralenti, puis nous nous remettons à l'eau. Isabelle gère la technique d'approche et nous la suivons. L'eau est d'un bleu azur. Des rayons de soleil par moment la traversent, la rendant lumineuse et même éblouissante. Nous restons surtout groupés. Soudain, Isabelle tend le doigt. A bien y regarder, je vois une ombre un peu plus sombre dans les profondeurs. Puis je commence à distinguer certaines surfaces blanches de la partie ventrale des nageoires ou du corps. Je distingue alors une deuxième forme, miniature collée à la première. C'est le petit baleineau.

Les baleines remontent subrepticement à la surface. Nous les distinguons de mieux en mieux. La mère est impassible, on ne distingue aucun mouvement. Le baleineau, lui, reste collé à elle, s'en écarte, lui tourne autour, se met sur le ventre, sur le côté, sur le dos. Il décide alors de faire surface, et le voici qui nous passe devant, à à peine 10 mètres de nous ! On distingue maintenant parfaitement son corps, ses yeux, ses nageoires. Il sort la tête hors de l'eau, puis se courbe pour regagner sa mère qui flotte une dizaine de mètres à peine en dessous. C'est absolument magique. Impressionnant. Intemporel. Les mouvements sont exécutés avec une grâce et une lenteur qui conduisent à arrêter le temps, l'espace d'un instant.

Une baleine à bosse fait entre 8 et 10 mètres de long et pèse entre 30 et 40 tonnes. Un petit baleineau fait 3,5 à 4 mètres pour environ 700 kg à la naissance. C'est vous dire l'envergure du spectacle qui s'offre devant nous. La mère reste en immersion la plupart du temps, quand le baleineau vient se frotter à elle, se colle à son flanc, remonte plusieurs fois, fait un petit tour puis vient se recoller à sa mère. La baleine décide alors de remonter. Il n'y a aucun mouvement visible, c'est comme si elle remontait par la simple force de l'air. Elle est de plus en plus visible, on détaille l'ensemble des détails et des aspérités de son imposant corps. Le petit vient se mettre à sa tête, elle joue avec lui et le pousse à la surface de l'eau pendant plusieurs minutes, avant d'elle même faire surface. Je lève la tête hors de l'eau, et j'entends l'imposant souffle projeter l'eau en l'air. Puis elle fait le dos rond, une volumineuse bosse noire jaillit, et redescend dans un battement lent et unique de la nageoire caudale, à dix mètres de profondeur.

Le spectacle dure bien 45 minutes. Notre approche lente, calme et respectueuse des cétacés ont mis les baleines en confiance, et on peut vraiment dire qu'elles ont désormais accepté notre présence. Immobile au fond de l'eau, le baleineau quant à lui refait régulièrement surface, à désormais 5 mètres de nous !, puis retourne auprès de sa mère. Spectacle féérique. Exceptionnel. Epoustouflant. Pour Antoine qui est allé voir les baleines plus d'une dizaine de fois, c'est la sortie la plus extraordinaire qu'il ait pu faire. Parmi nous, un mec de Lyon qui organise des expéditions sur mesure dans des terres oubliées, et notamment en Antarctique ou en Norvège. Il a passé son brevet d'état de plongée avec Isabelle, est équipé d'un matériel de photo extrêmement sophistiqué et imposant, plonge depuis plusieurs jours avec Isabelle dans le but de préparer sa prochaine proposition d'expédition. Il est également fasciné par cette plongée. Nous sommes tous émerveillés, accrochés au présent unique et exceptionnel de l'instant, qui dure et dure encore, en parfaite acceptation de notre présence. Quand la baleine décide une nouvelle fois de faire surface puis de sonder pour aller plus loin, c'est l'heure de rentrer.

Sur le bateau au retour, nous partageons nos impressions. Apparaît alors à quelques centaines de mètres un banc de dauphins. Une vingtaine d'individus montrent ensemble leur bec à la surface de la mer. Puis un deuxième banc à quelques dizaines de mètres à côté. Ce sont de petits dauphins à long bec, d'une taille de 1m à 1,5m. Nous tentons de suivre leur trajectoire, le temps d'en voir un ou deux jaillir hors de l'eau et faire une vrille, puis nous reprenons la route du chenal pour rentrer.

Deuxième jour que je suis à Tahiti est déjà une expérience qui justifie à elle seule mon voyage tout entier. C'est un moment exceptionnel et magique que nous venons de vivre.

Voici quelques photos que nous zvons pu prendre, et qq photos d'Isabelle prises sur son site ; l'organisateur de voyage devrait nous en communiquer aussi quelques unes que je mettrais à réception sur cette page. Je vous laisse vous faire votre idée du spectacle avec 2 videos d'Isabelle.

https://www.youtube.com/watch?v=rbN4vkmrXW4

https://www.youtube.com/watch?fbclid=IwAR3edWNcuE-9obG0Y6KlRbikpD0cl1kmSEsxCWgvhs5Gq1e-bz7F_vEiVag&v=q7p-cMCjfpg&feature=youtu.be

 

 

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