Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Poèmes
Les sagnes

Les sagnes

Published Feb 17, 2022 Updated Feb 17, 2022 Travel
time 2 min
CREATIVE ROOM

Poèmes

Homepage
1
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comments
lecture 176 readings
2
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Les sagnes

Comme toujours, la nature a appliqué son baume 

Sur les angoisses effervescentes du moment 

Et nos solitudes jumelles, mutiques.

Nous avons marché sous le soleil voilé de février ; 

À bien y regarder, nous avons

Franchi, aisément, des contrées fabuleuses aux frontières artistement ciselées,

Traversé d'un seul pas de géant

Des univers fantastiques, des fleuves transis, des lacs emprisonnés par la glace,

Parcouru le désert blanc où des fils fragiles, tenus à bout de bras, 

Relient les derniers hommes dispersés.

Là, pas de route, ou si peu, presque effacée ; 

Pas de bruit, le silence assourdissant régnant en maître

Dans ce décor lunaire où le temps semble figé.

Des monts au dos de bison surgissent de l'horizon ;

Des torrents tortueux comme des serpents agités

Filent sans cesse entre nos pas, fuyant avec les nuages ;

Des piquets de bois, dressés comme des soldats en faction,

Gardiens fidèles à la barbe blanche, à l'uniforme tanné,

Tignasses mousseuses en double rangée, contraignent le chemin,

Vains, formidablement vains face aux coulures sonores continues, inarrêtables.

Les pieds baignant dans la poudre cristalline et buttant sans cesse sur des mottes noires,

Têtes chevelues de masques africains,

Dérisoires volcans ébouriffés par les vents sous le regard lointain des grands cratères, fiers,

Notre progression se fait lente dans ces vastes étendues herbeuses

Avant d'atteindre, non sans quelques réticence,

Plus bas, le peuple des frênes tourmentés, des hêtres rabougris, 

Des sapins trop sagement ordonnés quelquefois,

Pays éclaboussé de pierres et mangé par les ronces,

Où guettent, endormis, les fougères, les genêts et les bruyères

Dans l'attente de meilleurs jours auréolés d'arabesques royales.

De ces lieux âpres, saisissants et tout à la fois insaisissables, 

En invités de passage on s'extirpe, les yeux repus,

La bouche emplie de mots râpeux,

La tête durablement engourdie par les mélopées de cet étrange compagnon de route :

On croit avoir rêvé l'équilibre du monde.

lecture 176 readings
thumb 0 comments
2
reactions

Comments (0)

Are you enjoying reading on Panodyssey?
Support their independent writers!

Prolong your journey in this universe Travel

donate You can support your favorite writers

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey