A Cachoiera do Rio Preto (la cascade la riviere noire)
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A Cachoiera do Rio Preto (la cascade la riviere noire)
21 juin 2022
J'ai pu récupérer ce jour enfin un vélo, ce qui m'a permis d'élargir un peu plus mon périmètre de circulation. Là où je suis, ce sont déjà 45 min de marche aller pour faire la moindre course, plus d'une heure pour rejoindre la ville ! Alors de récupérer un vélo... quel bonheur de pouvoir explorer la région un peu plus loin !
Je descends d'abord en ville boire un cafezinho, un jus de canne à sucre (c'est tellement bon!:-p) et réviser un peu mes prémisses de portugais à une terrasse. De là me vient l'inspiration de prendre la direction de cascades assez proches et accessibles en vélo. Chemin de terre qui descend à travers la forêt, l'occasion de faire un peu de tout terrain tant que les pierres et les marches ne sont pas trop imposantes ; je me régale de ces sensations de vitesse !
J'arrive d'abord à Las Rodas, site grandiose de roches immenses par dessus lesquelles s'écoule quantité d'eau, formant cascades et bassins entre les pierres... Deux femmes tentent de s'y baigner en prenant des photos.. voici quelques photos.
Puis je poursuis mon chemin à pied jusqu'à la Cachoiera do Rio Preto.
Quel lieu extraordinaire que cet endroit ! La rivière s'y déverse d'abord en de jolies cascades, puis sillonne entre les rochers pour se rassembler ensuite dans une sorte de petit lac, superbe piscine à ciel ouvert, dont le fond est particulièrement obscur, d'où le nom de rio preto (la rivière noire).
Je me passe d'abord la tête et le corps sous la chute d'eau un long moment : puissance d'un massage extrêmement tonifiant et vivifiant, puissance de l'eau qui me tombe avec force sur le crâne, les épaules, le long du dos. Que c'est bon ! De quoi me rincer des suées éprouvées en chemin, de quoi me laver plus symboliquement de mes pensées, parfois confuses et tiraillées du moment, de mes souffrances accumulées de ces derniers temps, de mes errances, mes regrets, mes peines et espoirs déçus... tout laver, tout évacuer, tout disperser, autant que faire je peux en tout cas, sous cette abondance d'eau qui frappe avec force, fraicheur, et vivification les différentes parties de mon corps. J'en ressors ressourcé.
Après cette expérience puissante en termes de sensations, je vais me délasser dans cette piscine d'une eau calme et apaisée, y exécuter quelques mouvements de brasse à ciel ouvert, le soleil chauffant mon visage entre deux nuages, m'imprégner de cette détente apaisante.
Et pour finir, je m'allonge sur le dos sur les rochers polis par l'eau, pour me réchauffer à la chaleur de la pierre chauffée par le soleil, et à l'énergie ressourçante et plus directe du soleil.
J'y fais mon bilan. A près de quarante ans, je peux être satisfait de ce que j'ai déjà accompli dans ma vie. Bien sûr, elle n'est pas aujourd'hui telle que je l'aurais voulue, ancrée quelque part de manière stable, dans une vie de couple et de famille à laquelle je croyais et dans lesquelles je m'était pleinement investi. Mais je peux, après ce bilan réalisé ces derniers mois, reconnaître toutefois ma propre valeur, mes propres qualités, savoir où sont mes forces et mes faiblesses, mes atouts et ce qu'il me reste encore à explorer et à travailler.
Je peux regarder malgré tout ce que j'ai construit ces 40 premières années, reconnaître mes valeurs et mes engagements dans la vie, la qualité de ce que j'en ai compris, par le développement de ma propre conscience, de ma raison et de ma sensibilité, de mes expériences de vie multiples, exploratrices et ouvertes sur le monde qui nous entoure, et ainsi tenter d'en faire une synthèse, en rassembler les pièces du puzzle, et ainsi mieux définir vers où je veux désormais aller dans ma vie. Ce que je veux continuer d'explorer, ce que je veux comprendre et éprouver, avec l'humilité de dire que je n'ai pas tout vu ni tout compris, bien au contraire, que je suis quelqu'un de maintenant construit, mais pas non plus d'abouti. Que j'ai encore et encore tant et tant à apprendre de la vie.
Non plus me tester, mettre en permanence à l'épreuve celui que j'aimerais être, mais m'aimer pour celui que je suis, pour les valeurs et les convictions que je porte. Je me reconnais des valeurs d'Amour, d'Honnêteté, de Sincérité, d'Intégrité, d'Authenticité. De Perservérance voire d’Opiniâtreté, de Détermination, de sens de la Responsabilité, d'exercice de la Raison ; de grande Sensibilité aussi, celle là, je la découvre ou plutot je la reconnais que très récemment ; d'Ouverture, de Tolérance, de Respect de mon prochain. Je ne prétends pas avoir pleinement accompli ces qualités, loin de là. Mais en tout cas de m'être efforcé de les cultiver durant toutes ces années.
Même si des fois ça ne plaît pas. Même si des fois ça me classe dans la catégorie des originaux ou des atypiques, des marginaux et des revendicateurs, voire des emmerdeurs de service ou des empêcheurs de tourner en rond, et bien régulièrement ça me mette un peu de côté. Même si des fois je n'ai pas l'impression d'être comme tout le monde, d etre compris, accepté et reconnu pour celui que je suis.
Je sais ce que je défends, je sais un peu mieux qui je suis. Je ne suis pas fier de moi, au sens où ça viendrait flatter mon ego, je reconnais simplement la valeur de ce que je vaux. Et je sais que je peux progresser encore.
Je reconnais aussi que tout ne dépend pas de ma seule volonté, que je ne suis pas totipotent, et que je dois accepter d'éprouver les limites de mes capacités, et de ce qui ne dépend pas de moi. Je ne suis ni un surhomme, ni un être parfait. Je suis un humain, simplement humain, avec mes émotions, ma sensibilité, mes questionnements, mes doutes, mes désirs et mes peurs, mes aspirations les plus profondes et mes frustrations. Mais rien d'autre qu'un humain.
J'éprouve alors le besoin d'écouter un morceau de musique qui me ressource, une bombe qui envoie, un truc qui correspond bien à mon état d'esprit du moment.
« Shine on your crazy diamonds » des Pink Floyd. 13.30 hors du temps. Le début de la chanson à la 9eme minute 30. Un feu d'artifice. Je me laisse voyager à travers ce morceau. Les yeux fermés sur mon rocher, sur le dos, les bras écartés au soleil. Léo, mon ami fidèle tatoué sur le bras, est là à mes côtés. D'une force et d'une paisibilité à la fois. La force tranquille.
Je me ressource de toute cette énergie de vie qui est en moi, et qui ne demande qu'à s'exprimer pleinement. J'ai encore tant à eprouver et à construire...
Paul Reznyk 2 years ago
Merci pour ce partage dépaysant et très agréable à lire. Les photos sont un peu réduites, j'ai eu envie d'élargir pour m'immerger davantage. Vivement la suite.
Charlie 2 years ago
Merci davoir pris le temps de me lire! :-) jai du gerer les photos sur mon téléphone cette fois, ayant un problème d'ordinateur, mais je vais voir pour les agrandir...il y a plusieurs autres articles dans cette créative room du Brésil, vous pouvez déjà les lire! Jen écrit un par jour actuellement..bon dépaysement donc!!
Stéphane Hoegel 2 years ago
Je me permets... un petit truc pour mieux voir les photos : clic droit sur la photo, puis "afficher l'image" vous la verrez en taille réelle ;-)
(et j'ajoute : elles font envie ces photos !!)
Charlie 2 years ago
Ca y est ! j'ai enfin pu revoir l'article sur ordi et agrandir les photos... celle de la cachoeira de fumaca sont encore plus impressionnantes ! Mais cette cascade, en effet, était absolument magnifique et paisible..:-)