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Créer un Booktrailer avec l’IA : Comment j’ai utilisé l’Intelligence Artificielle pour produire une vidéo (presque) digne d’un film

Créer un Booktrailer avec l’IA : Comment j’ai utilisé l’Intelligence Artificielle pour produire une vidéo (presque) digne d’un film

Published Nov 10, 2025 Updated Nov 10, 2025 Technology
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Créer un Booktrailer avec l’IA : Comment j’ai utilisé l’Intelligence Artificielle pour produire une vidéo (presque) digne d’un film

Dans un monde où chaque auteur lutte pour exister dans le brouhaha numérique, il faut frapper fort. Direct. Et ne pas se poser de questions, surtout quant à l’utilisation des technologies les plus récentes, à commencer par celle qui fait le plus débat ces derniers temps : l’intelligence artificielle, non pas pour écrire mes romans (ça, merci, j’y arrive très bien tout seul), mais pour mettre ces derniers en lumière.


En effet, mes écrits sont directement inspirés du cinéma, et souvent du cinéma à gros budget. Inutile de vous dire qu’en tant qu’auteur indépendant, je n’ai pas le budget de ces productions. J’ai au mieux le budget permettant de produire quelques pixels d’une seule image de ces films. Pas de bol, c’est des images complètes qu’il me faut, en haute résolution, et à 30 images par seconde. Bref, sauf disruption technologique, c’était un rêve destiné à le rester.


Sauf que disruption technologique il y eut. La première fois que j’ai entendu parler de vidéo générée par IA et qu’en regardant les demos – certes triées sur le volet – c’est lorsque Open AI a décidé de communiquer au sujet de Sora 1er du nom. Je me suis d’emblée dit : « Wow, c’est ça ce qu’il me faut pour mes booktrailers ». Si finalement une autre IA a été choisie, l’idée était là.


Bref, j’ai donc décidé d’explorer une voie qui échappe visiblement encore à beaucoup : l’utilisation raisonnée de l’intelligence artificielle dans la création vidéo.


Il ne s’agit donc pas de remplacer la créativité.

Il s’agit juste de déléguer à la machine ce que je ne pouvais pas humainement produire avec mes moyens.

Ce n’était pas déléguer ma créativité, mais l’amplifier, l’accélérer, bref oser davantage.


Et cela a donné naissance au nouveau trailer de La fille de demain, mon thriller d’anticipation où une jeune femme venue du futur se retrouve bloquée dans notre époque, traquée par les services secrets. Un sujet qui appelle un traitement façon « film d’action hollywoodien ». Il y a 2 ans encore, j’aurais juste pu rêver d’avoir un tel rendu.


En 2025, je peux vous l’offrir. Le voilà :

Bande-annonce du roman « La fille de demain » (Voir la page / Voir sur Amazon)


Pourquoi réaliser une bande-annonce ? Le livre ne se suffit-il pas ?

La réponse a la seconde question est facile. Basique. Brutale. En 2025, elle se résume en un grand NON.

Un livre ne se suffit plus à lui même. Plus du tout. Surtout un roman indépendant, disponible qu’auprès de son auteur (tout le monde n’habite pas ma rue), lors de ses dédicaces, ou en ligne.


Pour mes voisins et amis, là ça va. Pas besoin de bande-annonce. En général je les ai assez bassinés avant.


Pour ceux qui me découvrent en salon ou en dédicace non plus (même si ça aide). Mais bon, auprès de ce public, ça se fait surtout à la tchatche et à coup de marque-pages. Donc oui, auprès de ce public, on pourrait faire sans.


Le problème, c’est que tout le monde n’est pas mon voisin. Tout le monde ne tombe pas non plus sur moi en salon ou lors d’une dédicace. Tout le reste du monde – soit à peu près 99,99999% de la francophonie – dépendra d’un et d’un seul moteur pour me trouver : ma capacité à faire découvrir mon roman aux masses, sans appui journalistique massif hélas (mais pourquoi donc ne suis-je pas invité à La grande librairie ?!)


Or pour seulement espérer être découvrable, il faut trouver un moyen de marquer.

De marquer et de se démarquer.

Faire plus fort, plus vite.

Que dès la première image, l’effet « wow » soit là.

Que le titre du roman s’incruste dans vos rétines jusqu’à l’acte d’achat.


Car hélas au XXIᵉ siècle, l’auteur n’est plus seulement écrivain.

C’est une réalité valable pour tous les romanciers, même les grands noms publiés par les plus prestigieuses maisons.

De nos jours, un romancier, qu’il le veuille ou non, est également obligé d’endosser la casquette de réalisateur, monteur, communicant, conteur visuel. Alors quand j’entends des « Il ne fait qu’écrire », sachez qu’écrire nos romans, c’est à peine 10% de notre travail…


Or pour communiquer efficacement, je dois vous communiquer l’ADN de mes romans. Or l’ADN de La fille de demain, c’est ce cinéma entre action, suspense et science-fiction abordable. L’ADN de La fille de demain, c’est Luc Besson meets Steven Spielberg, enfin en tout cas c’est dans cet esprit que je l’ai réa… euh écrit je veux dire (car oui, dans ma tête, mes romans, je les vois comme mes films. Ceux que j’aurais aimé réalisé si… enfin si le monde avait été tel que j’aurais aimé qu’il le soit).

Sauf que produire une vidéo digne d’un film d’action, quand on n’a ni les budgets d’Hollywood, ni les équipe de tournage, disons que ça porte en soi un titre de production hollywoodienne : « Mission impossible ». Sauf à travailler avec l’IA.


« Travailler avec » je précise.

La nuance est importante.


Génération visuelle : WAN 2.2 au service de l’imaginaire.

Comment m’y suis-je pris ?


D’abord, il me fallait le matériau de base : les différents plans. Si certains ont été réalisés en 3D à l’aide du logiciel libre Blender (le zoom rotatif sur les livres qui ouvre la vidéo), pour nombre d’autres, impossible de se passer de l’IA. Impossible par exemple d’aller filmer une course-poursuite dans les rues de Paris, accès aux bases secrètes de l’armée Française ? Vous vous doutez bien que je n’ai même pas essayé de demander. Du coup, ces différents plans ont été générés via WAN 2.2 , à partir de descriptions textuelles (les prompts).


Mais attention : on ne parle pas là d’un unique prompt « vite fait – mal fait ». Pas du tout. Je vous parle plutôt pages et des pages de descriptions réglées au micron :


  1. Lumière bleutée crépusculaire
  2. Caméra à l’épaule, travelling latéral
  3. Émotion : peur contenue + détermination
  4. Décor : ville contemporaine / couloirs humides / tunnels industriels
  5. Personnage : jeune femme aux traits résolus, regard fuyant, geste rapide et précis


Bref, comme un réalisateur donnant ses instructions à son équipe, sur un tournage dans le monde physique.


Une fois les différents plans générés, ceux-ci ont ensuite été sélectionnés, recadré, montés, assemblés, bref pensés dans un ensemble plus vaste.


Ce n’est pas :

« L’IA me donne une vidéo → je la poste. »


C’est :

« L’IA me propose des matières premières à partir de mes prompts → je réalise mon film avec. »


Si je peux me permettre l’analogie, c’est un peu comme si tu demandais à un peintre de paysage de préparer tes couleurs pour ensuite peindre toi-même la toile.


L’IA utilisée (Wan 2.2) en action. (Capture d'écran)


Le montage : là où se joue vraiment l’âme d’un film

Tout ce travail ne prend sens qu’au montage. Comme sur un film classique en somme.


Dans mon cas, aucune IA n’est utilisée au montage. J’ai entendu parler de montage par IA, mais je n’ai pas encore testé et pour cause : je ne pense qu’il soit possible à date – et c’est le « à date » qui est important là – de réaliser un vrai montage créatif par IA. Un montage basique, sans âme oui (ce qui est d’ailleurs suffisant pour remplacer 90% des jobs de monteurs vidéo, à qui on demande souvent un montage neutre, sans patte particulière), mais un vrai montage est en soi une oeuvre d’art, art que ces machines ne maîtrisent pas encore.


C’est à cette phase du processus créatif que j’ai notamment :


  1. synchronisé les images aux hits musicaux
  2. choisi la vitesse de chaque mouvement
  3. géré les jump cuts pour créer le rythme
  4. ajouté les filtres colorimétriques
  5. contrôlé le contraste visuel vs. émotionnel
  6. et… pris la décision artistique de laisser la vidéo en format horizontal, même sur Instagram.


Oui, vous avez bien lu.

Je n’ai pas recadré en vertical.


Pour mes followers sur les réseaux sociaux, je leur demanderai juste de tourner leur téléphone. Ce genre de contenu utilise les codes du cinéma, pas ceux des blagues à deux balles filmés entre potes, dans cet horrible format vertical qui emprisonne nos regards.


Ma table de montage lors de la réalisation de cette bande-annonce (sous Da Vinci Resolve - capture d'écran) : pas très différent d'un projet audiovisuel pré-IA...


Le Résultat ?

Une vidéo qui ne dit pas « Achetez mon livre. » Mais : « Entrez dans son monde. Courez avec elle. Ressentez. (puis achetez le quand même, parce que bon…) »


Et ça, l’IA seule ne peut pas le faire.

Parce qu’elle n’a pas d’âme.

Elle n’a que des données.


L’auteur, lui, apporte l’intention.

La nuance est fondamentale.


Conclusion.

L’IA telle que nous la connaissons en 2025 n’est pas là pour remplacer l’auteur, mais pour l’augmenter.

L’enjeu n’est pas d’être « pour » ou « contre » l’IA. L’enjeu est : quel usage en faites-vous ?


Si l’IA permet de :

  1. raconter mieux
  2. toucher plus fort
  3. transmettre plus large

Alors, oui, je l’utilise, et l’utiliserai toujours. Ou du moins jusqu’à ce qu’on ait encore mieux à notre disposition.

C’est un outil fabuleux. Mais c’est moi qui tiens la barre.

Toujours.


(Article initialement publié sur mon blog).

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Comments (3)

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Un article qui tombe à pic, au moment, j'ai une interview à préparer sur le sujet.

Direct dans ma pile à lire !

Je savoure déjà... ))

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Philippe Meisburger verif

Philippe Meisburger 1 hour ago

Si vous voulez m'interviewer au sujet de l'IA dans la création, je peux vous laisser mon mail...

Ce serait fantastique, excellente idée. Nous sommes très investi sur le sujet grâce au consortium européen CREA Trust AI qui va délivrer une Notice Panodyssey et une séquence de communication.

Alors je vous dis, parlons avec plaisir.

Vous pouvez nous envoyer votre email ici : info@panodyssey.com - et je vous répondrai.

A très vite Philippe 🎶

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