Je le sentais sur moi, en moi. Il appuyait sur mon corps de tout son poids, mais cela ne me dérangeait aucunement. En effet, je le désirais de tout mon être. Et ce, depuis tellement longtemps. Depuis peu, nous avons débuté un nouveau type de relation, nous deux. « Amitié avec avantages ». Cependant, je voudrais tellement plus. Nous nous connaissons depuis près de huit ans et cela en fait trois que j’aimerais partager ma vie avec moi. Je n’ai toutefois jamais eu le courage nécessaire pour dévoiler mes sentiments, malgré les nombreuses opportunités qui se sont montrées à moi. Je crains que cela n’entache trop notre amitié, sans retour en arrière possible. Je ne voudrais, en aucun cas, qu’il ne disparaisse de ma vie. Et si pour cela je dois garder mes sentiments enfouis au plus profond de moi-même pour toujours, je le ferai sans hésiter. Malgré tout, je ne cesse qu’espérer qu’un jour, il avoue m’aimer autant que moi je l’aime et qu’ainsi, un amour indestructible naîtra entre nous. Mais cela n’arrive que dans mes rêves les plus fous.

-Elio, ça va ? Veux-tu qu’on continu ? Tu m’as l’air absent. Je ne couche pas avec des légumes, moi, se moque-t-il.

Eden utilise le ton de l’humour, mais je sais très bien qu’il ne fait que confirmer avec moi que j’ai toujours envie de lui, et que je ne désire pas arrêter notre session. Chaque fois que je m’absente de cette façon, il s’assure que je sois consentant. Il ne veut que mon bien-être, et cela ne me fait que l’aimer davantage.

Du talon, j’appuie sur ses fesses afin de lui faire comprendre de poursuivre ses mouvements du bassin. Je me passe de mots dans un moment comme celui-là, parce que je sais très bien que j’aurais dû mal a en retenir certains. Ceux qui ne doivent absolument pas sortir de ma bouche.

Il reprend ses mouvements, mais avec un peu plus d’ardeur cette fois-ci. M’amenant plus près du précipice à chaque va-et-vient. J’exerce une force sur son dos, lui signifiant de continuer ses mouvements, et lui intimant de ne surtout pas s’arrêter.

En très peu de temps, l’orgasme nous assaille de toute part et je dois me retenir de ne pas lui avouer mon amour alors que je gémis de plaisir. De son côté, il est toujours aussi silencieux qu’avant, mais je vois à la façon qu’a son corps de se contracter qu’il a pris autant de plaisir que moi.

-Tu restes cette nuit ? je demande, un brin d’espoir dans la voix.

-Non, déso’. J’ai une date à soir avec une fille, dit-il, le sourire aux lèvres.

Il enfile ses vêtements avec beaucoup trop d’empressement à mon goût, et il me laisse là, les yeux humides de larmes retenues et la poitrine comprimée par la déception.