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Le grand jour.

Le grand jour.

Published Mar 11, 2025 Updated Mar 11, 2025 Romance
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Le grand jour.

Chapitre 3 : “Le grand jour”


Guillaume :


Je roule vers Saint-Maxence avec Marie-Élisabeth derrière moi sur la moto, ses bras serrés autour de ma taille. Le grand jour est là : les résultats du bac. Elle a bossé comme une folle ces derniers mois, et je suis fier d’être avec elle pour ce moment. On arrive au pensionnat, la cour grouille d’élèves fébriles. Elle se fraye un chemin jusqu’au tableau des résultats, scrute la liste avec une tension que je devine dans ses épaules. Je la rejoins, reste en retrait.


— Alors ? je demande, un sourire en coin.

— Je n’arrive pas à me trouver, répond-elle, la voix tremblante d’anxiété.

— Stressée ?

— Tu peux regarder pour moi ? supplie-t-elle, ses yeux bleus pleins d’espoir.

Je ris doucement :

— D’accord, je vérifie…


En quelques secondes, je repère son nom. Mon cœur fait un bond :


— Marie-Élisabeth Duval, mention “Très bien”, 19 de moyenne… La meilleure note !

— Quoi ? s’écrie-t-elle, incrédule, avant d’éclater de rire.

— Félicitations, fillette ! Ton père va être aux anges !

— Je suis trop contente !


Elle pose une main sur son cœur, rayonnante. Je l’attire dans mes bras, la soulève légèrement. Son parfum léger me chatouille le nez, et je crie à la foule :


— Lisa a eu 19 !


Quelques applaudissements fusent, mais elle s’accroche à mon cou, gênée :


— Tu es fou ! Pose-moi, les autres s’en fichent…

Son embarras m’amuse. Je la repose doucement, sors mon portable pour prendre une photo du tableau – Alexandre et Aurore vont adorer. Puis je saisis sa main, la tire vers la sortie :

— Viens, on rentre fêter ça !

C’est un vendredi de juillet, le soleil cogne. On arrive à la villa des Duval, bras dessus bras dessous. La famille profite de la terrasse, vacances pour tous. Marie-Élisabeth me murmure, malicieuse :

— On les fait marcher un peu ?


Je hoche la tête, complice. On s’avance, l’air sérieux. Alexandre nous repère :


— Alors, ces résultats ?


Elle soupire, théâtrale :


— Papa, je ne sais pas comment te dire ça… Tu vas être tellement déçu !

Je garde mon masque grave, ajoute :

— Elle ne l’a pas eu.

— Il doit y avoir une erreur, elle a tellement travaillé ! s’inquiète Alexandre.

— Je… Non, je ne l’ai pas eu, j’ai tellement honte ! C’est une catastrophe, je vais devoir le repasser l’année prochaine


poursuit-elle, la voix brisée. Aurore blêmit :


— Mais… Ce n’est pas possible…


Je vois ses lèvres trembler, elle lutte pour ne pas rire. Moi aussi, je craque presque face à leur incrédulité. Elle met une main sur sa bouche, feint l’émotion :


— Je ne m’explique pas un tel échec, mais les faits sont là !

Jérôme, qui nous observe depuis le début, s’approche avec un sourire en coin :

— Vous allez nous mener en bateau encore longtemps ? Je ne vous crois pas !


Marie-Élisabeth s’accroche à mon bras :


— Je sais que c’est difficile à admettre…


Je renchéris, jouant le jeu :


— Et si tu veux mon avis, elle est bien assez accablée comme ça !

J’effleure ses cheveux, réconfortant. Jérôme éclate de rire :

— Vous êtes grillés, tous les deux ! Pas la peine de continuer…


Je craque, mon rire explose. Elle rougit, hilare :


— Toujours ton goût pour le théâtre, mon petit bouchon ! Mais ça ne marche pas avec moi. Alors, une mention ou pas ? demande-t-il.

— Très bien ! 19 de moyenne !

— Quoi ? C’est excellent, viens là, petit génie !


Jérôme la soulève, la fait tournoyer. Son rire cristallin envahit la terrasse, et toute la famille sourit. Quand il la repose, Alexandre et Aurore la serrent dans leurs bras, fiers. On sort une bouteille de cidre, des coupes – tout le monde trinque à sa réussite.


La discussion glisse sur sa fête d’anniversaire, demain. Elle a eu 18 ans il y a quelques jours, mais on a attendu le samedi pour inviter ses amis. Douze camarades, un barbecue géant, la piscine ouverte. Jérôme gère la sono, moi la logistique. Alors qu’elle s’apprête à monter dans sa chambre, Alexandre l’interpelle :


— Viens avec moi au bureau, j’aimerais te parler.

Elle le suit, me jette un dernier regard complice avant de disparaître.


3/2

PoV Marie-Élisabeth :


Je suis Papa dans son bureau, une pièce baignée de soleil qui donne sur le jardin. Il ferme la porte, désigne une enveloppe sur la table :

— C’est pour toi, pour ton anniversaire. Refais ta garde-robe, si tu veux, dit-il avec un sourire.

J’ouvre, découvre 300 euros :

— Papa, c’est beaucoup pour un anniversaire !

— Tu les mérites. Ça te servira en vacances…

— Merci, mon papa adoré !


Je l’embrasse avec effusion, il me serre contre lui. Puis il reprend :


— Tu pars mercredi en Bretagne avec Jérôme… et Guillaume. Je voulais en parler.

— Oui ?

— Tu n’as pas oublié mes conditions ?

— Pas du tout, Papa… Je reste avec eux, fais attention aux garçons, pas de flirt, pas d’alcool à outrance, pas de cigarettes ni de drogue. Mais tu sais que ça ne m’intéresse pas. Les garçons, l’alcool, la fumée – rien de tout ça !

Il me regarde, tendre, hoche la tête :

— Il y a autre chose…

— Oui, Papa, je t’écoute.

— Jérôme et Cindy sont très intimes… Je lui en ai parlé, mais il ne veut pas que je m’en mêle. Il a 24 ans…

— Oh ! Tu veux dire qu’ils… ?

— Oui, ils sont en couple. Cindy n’est pas de notre milieu conservateur, et Jérôme est fou d’elle. Ça m’inquiète pour notre réputation, mais je pense que c’est passager. Il reviendra à nos valeurs avec le temps. J’espère que tu ne te laisseras pas influencer.

Je comprends son ton,Papa est strict, notre famille est très concervatrice et il est attaché au mariage avant tout. Pourtant, il tolère Jérôme, espérant un happy end.

— Je comprends… Jérôme est majeur, indépendant. Je ne me laisserai pas influencer. Les garçons ne m’intéressent pas… sauf un.

— Guillaume ?

— Oui, Papa…

— Allons, ma colombe, tu n’as pas renoncé à tes rêves de petite fille ? Vous êtes amis, pourtant.

— Oui, et il ne sait pas que j’ai toujours des sentiments pour lui. Mais ça va se régler, il part dans 15 jours.

— Il t’apprécie énormément, mais pour lui, tu es comme une petite sœur. Tu sais qu’il a perdu la sienne à 10 ans ?

— Oui, il m’en parle souvent. Je sais qu’il m’aime comme elle. Mais moi, je n’arrive pas à tuer mes rêves romantiques. Il est trop âgé, trop blessé par l’abandon… Pourtant, il a tant de qualités que je ne peux pas renoncer.

— Ma pauvre chérie, les sentiments ne se commandent pas… Mais un jour, tu trouveras un amour partagé, un homme qui te traitera comme une reine. Tu verras que ce que tu ressens pour Guillaume est une belle amitié. Trois ans, c’est long. Quand il reviendra, tu l’auras oublié.

— Sans doute… Mais notre amitié est si forte, elle durera toujours. Il me l’a promis !

— Il a raison. Ceux qui l’ont soutenu dans les moments durs auront toujours une place dans sa vie. Jérôme est son pilier, toi aussi. Il est loyal. Son amitié, c’est le mieux que tu puisses avoir de lui.

Je soupire, me blottis dans ses bras. Il me serre fort :

— C’est dur de le voir partir… Je l’aime beaucoup.

— Je sais, pour moi aussi. Mais ce boulot est une chance pour sa carrière. On ne l’abandonnera pas, il aura toujours sa place ici.

— Tu es le meilleur, Papa ! J’espère que mon fils, si j’en ai un, sera comme toi.

— Tu es mignonne… Allez, file, tu as quelque chose de prévu, non ?

— Oui, avec Madeleine, on sort avec Laure, Charlène et Gabrielle.

— C’est bien !

Il ébouriffe mes cheveux, je ris et monte me changer – jean, tee-shirt ample, chignon rapide.

Je descends au salon, attrape Madeleine par le bras :

— On y va !

On file au “Gang of Pizza”, une pizzeria cosy près du château d’Angers. On arrive les premières, patiente dehors sous le soleil tiède de juillet. Cindy débarque bientôt avec Laure, Charlène et Gabrielle. Elles me sautent dessus pour des embrassades bruyantes, leurs rires fusent dans l’air. On entre, commande une table pour cinq, s’installe autour d’une nappe à carreaux rouges. Je lâche modestement :

— J’ai eu 19 au bac, mention Très bien…

— Quoi ? s’écrie Gabrielle, les yeux écarquillés.

— Génial ! Bravo ! renchérit Charlène, tapant dans ses mains.

— Tu déchires, Marie-Élisabeth ! ajoute Laure, un sourire jusqu’aux oreilles.

Cindy me serre dans ses bras :

— Trop fière de toi !


Madeleine glousse :


— Vous auriez vu la tête de Papa et Maman. Quand Lisa et Guillaume sont revenus en disant qu'elle n'avais pas obtenus son diplôme... !


On rit, commande nos pizzas. Avec Cindy, on parle de notre voyage en Bretagne mercred.Le camping-car, la mer, les blagues de Jérôme. Puis Gabrielle se penche vers moi, un éclat malicieux dans les yeux :


— Dis-moi, Marie-Élisabeth, Guillaume est célibataire ?


Je hoche la tête, un peu surprise :


— Oui !

— Et il sera à ta fête demain ?

— Oui, il aide Papa pour le barbecue et l’organisation.

— Cet homme me fait craquer ! Grand, musclé, un regard à tomber… Je vais tenter ma chance. Tu peux m’aider à me rapprocher de lui ?


Je me fige, mon cœur s’emballe. Je jette un regard paniqué à Cindy et Laure, mes confidentes. Ma voix tremble un peu :


— Euh… Gaby, non, c’est un peu “chasse gardée” ! Oublie ça !

Elle fronce les sourcils :

— Bah quoi ? Toi aussi, Laure, tu en pinces pour lui ?

Laure secoue la tête, me pointe du doigt :

— Non, pas moi !

Gabrielle écarquille les yeux :

— Petite cachottière… Ton meilleur ami, hein ? Vous êtes ensemble ?

— Ah non, non ! je m’écrie, les joues en feu. Juste raide dingue de lui. Amour à sens unique, cause désespérée, c’est tout ! Mais ça compte, si je dis que j’en pince pour lui depuis l’enfance ?


Charlène éclate de rire :


— Explique ! Je croyais que les garçons ne t’intéressaient pas ?

Madeleine intervient, taquine :

— À part lui, personne ! Elle n’a que son prénom à la bouche depuis presque 10 ans…

— Waouh ! s’exclame Gabrielle. Je savais que tu étais fleur bleue, mais là, ça dépasse tout ce que j’imaginais ! Tu es sûre que tes sentiments ne sont pas réciproques ?

— Sûre ! dis-je catégoriquement.

Cindy secoue la tête, dubitative :

— Moi, j’ai des doutes… Une telle proximité entre une jeune fille et un homme, ce n’est pas courant ! Vous êtes toujours en train de chahuter, collés l’un à l’autre, complices dans tout… Parfois, on se demande si vous ne faites pas de la télépathie, c’est ambigu comme relation !

— Non, il se comporte comme un frère avec moi, ni plus ni moins ! je proteste.

Laure réplique du tac au tac :

— Moi, j’ai un frère jumeau, et pourtant, on n’est pas aussi proches que toi et Guillaume !

Charlène acquiesce :

— Pareil avec John. On se marre bien, mais on se chamaille pas mal aussi… Toi, tu t’es déjà disputée avec Guillaume ?

Je baisse les yeux, un peu ébranlée :

— Jamais…


Gabrielle se penche en avant, sérieuse :


— Moi, je pense que tu devrais lui dire que tu l’aimes ! Au moins, tu seras fixée !

— Tu plaisantes ? je m’écrie. Et risquer de perdre son amitié ? Je sais ce qu’il me dira : que je suis trop jeune, que je suis la sœur de son meilleur ami, la fille de ses bienfaiteurs… Qu’il m’aime comme sa petite sœur !

Laure croise les bras :

— Pas de lien de sang, faut arrêter avec ça ! Tu vas finir vieille fille parce que tu ne peux pas te détacher de ce type ?

— Mais il part à l’autre bout de la France dans quinze jours, que veux-tu que je fasse ?

Cindy intervient doucement :

— Et s’il attendait juste que tu te dévoiles pour se rapprocher ? Si tes sentiments étaient réciproques, tu y as pensé ?

— Non, j’ai trop peur de me bercer d’illusions et de tomber de haut ! Papa dit qu’il ne pourra jamais se fixer avec une femme…

Charlène objecte :

— Pourtant, avec toi, c’est stable ! Il est très attaché à toi… Tu es l’exception qui confirme la règle !

Laure enfonce le clou :

— On dit que les histoires d’amour issues d’une amitié sont les plus fortes et les plus durables ! Justement parce que, quand on a une amitié comme la vôtre, il y a la complicité, la connaissance de l’autre, la confiance…


Je fixe Laure, sonnée. Ses mots me frappent comme un boulet de canon. Mon cœur bat à tout rompre :


— Tu veux dire que tu penses que j’aurais une chance ?


Laure hoche la tête, assurée :


— Oui, carrément !

Cindy confirme d’un sourire :

— Moi aussi, je le pense.


Je me tais, bouleversée. Leurs regards pleins d’espoir pèsent sur moi. Tout tourne dans ma tête – et si elles avaient raison ?

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