Levons nous pour Assange (Première partie)
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Levons nous pour Assange (Première partie)
Pourquoi ce qui arrive à Assange est important pour la France
Quelles actions le chef de l’Etat, ses conseillers, ses ministres ont-ils menées envers ceux qui clamaient “droit de manifester, droit d’informer, même combat” lorsqu’ils se mobilisaient sur les ronds points et montraient leur soutien à Julian Assange ?
Quelles actions ont par ailleurs été menées par l’exécutif en faveur d’Assange ? Sa demande d’asile avait été rejetée par le Président Hollande, les réponses aux courriers que nous avons envoyés les uns les autres depuis plus de six années n’ont jamais été à la hauteur des enjeux, leurs signataires ayant fait fi des valeurs de notre pays.
Un ancien policier habitué à faire du ‘profiling’ pour protéger les Présidents français m’a régulièrement répété qu’il faut toujours vérifier le mode opératoire afin de comprendre la signification réelle des actions d’une personne au-delà de ce que ses mots prétendent. A juste titre, sur le traitement du dossier d’Assange, nous sommes à même de nous demander quel exemple de société les Présidents François Hollande et Emmanuel Macron ont montré à nos enfants, au-delà de leurs mots, de leurs envolées lyriques et de leurs beaux discours.
Wikileaks a été créé en France et a commencé à publier en France. Le quotidien Le Monde a collaboré avec le media dirigé par Assange jusqu’à le nommer ‘Homme de l’année’ en 2010. Si l’une des publications françaises les plus distribuées et lues à l’étranger, considérée par ailleurs comme ‘journal de référence’, comprenait à l’époque l’utilité des révélations faites par Wikileaks, comment expliquer l’indifférence quasi institutionnalisée à l’égard du traitement d’Assange depuis 2012 ?
Voici exposée la problématique des humains qui finissent par se corrompre et qui, pour mieux masquer la corruption de leurs esprits, détournent le regard en accusant les autres. Nous avons notamment lu certains articles de presse, entendu certains journalistes indiquer qu’Assange avait mis des personnes en danger, notamment des agents américains ou moyen-orientaux. Or aucune plainte n’a jamais été déposée en ce sens, aucune enquête n’est venue démontrer ces graves accusations. Ce processus de lâcheté est le même que celui employé par ceux qui courent d’un plateau de télévision à un autre, qui tentent de se faire passer pour des chevaliers blancs mais qui sont, au quotidien dans leurs actions, aussi peu recommandables que ceux qu’ils sont censés combattre. Pour prouver quelque chose, on se doit de coller à la vérité de faits et uniquement à la vérité des faits. Quand on regarde de près l’attitude de certains diseurs de vérité auto-proclamés, on comprend qu’ils ne cherchent pas la vérité mais une part de celle-ci pour la transformer en leur vérité. C’est ainsi que l’on définit un esprit corrompu : cette part de vérité leur permet de vivre des vies bien moins difficiles que celles d’Assange et des véritables lanceurs d’alerte parce que ces personnes sont souples avec la corruption qu’elles dénoncent d’une main et pour laquelle elles ferment les yeux de l’autre. Les citoyens les plus critiqués, ceux qui subissent les traitements et les violences psychologiques les plus extrêmes, seront demain les guides d’un monde plus éthique puisqu’ils sont « Incorruptibles », tout comme l’était Eliot Ness qui a continué le combat alors que certains de ses hommes avaient été tués par Al Capone.
Les pétitions émanant de médecins, d’avocats, de journalistes du monde entier en faveur d’Assange ne fonctionnent pas. Elles renforcent même l’effet de torture subi par le journaliste car il ne se passe rien une fois leur contenu publié. Chacun de ceux ‘aux affaires’ se renvoie la balle de la responsabilité, en toute violation des lois internationales. Personne ne sait qui prend les décisions au sein des administrations et dans les cabinets ministériels. Il appartient à la société civile mondiale de demander des comptes afin que l’on sache qui décide de la torture d’Assange, qui laisse perdurer des conditions de détention aussi inhumaines.
Nous apprenons chacun à nos enfants à dire la vérité. Comment leur expliquer que nos dirigeants ne font preuve d’aucune humanité envers les hommes dont le métier est d’informer ? Quels mots trouver pour expliquer que l’on met en prison ceux qui publient la vérité ? Comment justifier que le pays des droits de l’homme favorise d’un côté l’accueil et la protection de dictateurs et préfère de l’autre refuser d’accorder asile et protection à ceux qui défendent les intérêts stratégiques de notre nation ?
Comment ne pas imaginer que les enfants d’Assange soient déstabilisés face à la violence psychologique qu’est le mensonge des adultes : mensonges d’Etat, mensonges de dirigeants économiques, politiques, contre-vérités médiatiques etc. ?
Comment ses enfants comprennent-ils notre société et comment peuvent-ils y adhérer alors qu’ils vivent des traumatismes et des injustices aussi graves ? Comment peuvent-ils accepter que leur père soit traité comme un ennemi public, soit maltraité parce-qu’il publie des documents dont l’authenticité de l’origine a été vérifiée ?
A suivre : Levons nous pour Assange (Deuxième partie)