Dans la cour de l'école
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Dans la cour de l'école
Les cris résonnent encore
dans la cour de l’école.
C’est l’effervescence
des enfances qui farandolent.
Les loups aux dents de lait
pourchassant les agneaux,
d’une tape sur l’épaule,
repassent le flambeau.
Ils s’en vont tour à tour,
proies ou prédateurs,
comme d’autres s’imaginent
tantôt flics ou voleurs.
Jamais ne se reposent,
les clameurs et les rires.
Les guiboles ecchymoses
n’ont de cesse de courir.
Rebondissent les ballons
sur les murs de l’école
imprégnant leurs empreintes
comme autant de symboles
d’une libre jeunesse
malmenant les barrières,
emportées par l’ivresse
de leurs imaginaires.
Mais quand viennent les pleurs
que rien ne console,
parce qu’ils ont de ces cœurs
qui palpitent de traviole,
les enfants ne sont plus
que de la porcelaine
effrayés à la vue
du premier pachyderme.
Puissent les petits printemps
tombés de leur nid,
fleurir, de leurs rires,
les jardins paradis.
Puissent-ils garder au cœur
pour toujours cette farce
qui embellie la vie
par leurs folles grimaces.
Les cris se sont tus
dans la cour de l’école.
Il n’est plus que silence
quand les enfances s’envolent.
Les loups ont les dents longues
et l’appétit vorace ;
les agneaux, dans ce monde,
ne sont pas à leurs places.
Ils s’en vont tour à tour,
proies ou prédateurs,
comme d’autres s’imaginent
plein de fric ou chômeur.
Jamais ne se reposent
les candeurs et le pire
c’est que les ecchymoses
ont cessé de guérir.
C’est ainsi, chaque jour,
depuis la nuit des temps,
dans les jardins, dans les cours,
s’amusent les enfants,
car c’est dans l’ignorance
que fleurit l’insouciance ;
les gravités du monde,
les gamins s’en balancent.
Mais quand sonne le glas
de leur imaginaire,
puisqu’ils ont de ces cœurs
que l’on dit éphémères,
les enfants ne sont plus
qu’une vieille faïence
ébréchée à la vue
de leur âge qui avance.
Puissent les petits printemps
partis bien trop tôt,
fleurir de leurs chants
les jardins tout là-haut.
Puissent-ils garder au cœur,
pour toujours, cette audace
qui bariolent de couleurs
les murs sombres des impasses.
Puissent les anciens printemps
ne jamais oublier
qu’ils furent tous agneaux,
loups aux dents de lait,
pour que jamais ne cessent
de courir les guiboles
des libres jeunesses
au-delà des cours d’école.
Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur
Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"
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Aline Gendre 4 months ago
Quel texte ! dans la lignée de Renaud, à ne pas douter.
Oren Le Conteur 4 months ago
Merci pour ce beau compliment 🌹