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Dans la cour de l'école

Dans la cour de l'école

Published Jul 15, 2024 Updated Sep 30, 2024 Poetry and Songs
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Dans la cour de l'école

                         

Les cris résonnent encore

dans la cour de l’école.

C’est l’effervescence

des enfances qui farandolent.

Les loups aux dents de lait

pourchassant les agneaux,

d’une tape sur l’épaule,

repassent le flambeau.

Ils s’en vont tour à tour,

proies ou prédateurs,

comme d’autres s’imaginent

tantôt flics ou voleurs.

Jamais ne se reposent,

les clameurs et les rires.

Les guiboles ecchymoses

n’ont de cesse de courir.

 

Rebondissent les ballons

sur les murs de l’école

imprégnant leurs empreintes

comme autant de symboles

d’une libre jeunesse

malmenant les barrières,

emportées par l’ivresse

de leurs imaginaires.

Mais quand viennent les pleurs

que rien ne console,

parce qu’ils ont de ces cœurs

qui palpitent de traviole,

les enfants ne sont plus

que de la porcelaine

effrayés à la vue

du premier pachyderme.

 

Puissent les petits printemps

tombés de leur nid,

fleurir, de leurs rires,

les jardins paradis.

Puissent-ils garder au cœur

pour toujours cette farce

qui embellie la vie

par leurs folles grimaces.

 

Les cris se sont tus

dans la cour de l’école.

Il n’est plus que silence

quand les enfances s’envolent.

Les loups ont les dents longues

et l’appétit vorace ;

les agneaux, dans ce monde,

ne sont pas à leurs places.

Ils s’en vont tour à tour,

proies ou prédateurs,

comme d’autres s’imaginent

plein de fric ou chômeur.

Jamais ne se reposent

les candeurs et le pire

c’est que les ecchymoses

ont cessé de guérir.

C’est ainsi, chaque jour,

depuis la nuit des temps,

dans les jardins, dans les cours,

s’amusent les enfants,

car c’est dans l’ignorance

que fleurit l’insouciance ;

les gravités du monde,

les gamins s’en balancent.

Mais quand sonne le glas

de leur imaginaire,

puisqu’ils ont de ces cœurs

que l’on dit éphémères,

les enfants ne sont plus

qu’une vieille faïence

ébréchée à la vue

de leur âge qui avance.

 

Puissent les petits printemps

partis bien trop tôt,

fleurir de leurs chants

les jardins tout là-haut.

Puissent-ils garder au cœur,

pour toujours, cette audace

qui bariolent de couleurs

les murs sombres des impasses.

 

Puissent les anciens printemps

ne jamais oublier

qu’ils furent tous agneaux,

loups aux dents de lait,

pour que jamais ne cessent

de courir les guiboles

des libres jeunesses

au-delà des cours d’école.

 

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

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Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"

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Comments (2)

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Aline Gendre 3 months ago

Quel texte ! dans la lignée de Renaud, à ne pas douter.

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