Classe 2,voiture 1, siège ...
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Classe 2,voiture 1, siège ...
( à écouter ou à lire.)
Classe 2, voiture 1, siège 12 …
De nuit. 1/2h de retard. La faute au train, mais c’est moi qui ai le sentiment de loose …
1/2 heure, c’est rien diront certains et à la fois, ça fout tout en l’air !
Et moi, lâcher-prise, je sais pas bien faire.
Si j’n’ai pas ma correspondance, je reste dans l’impasse.
Je le sais : d’autres me devancent, et attendent d’elle qu’elle trace !
Est-ce qu’on retient un train pour une seule retardataire ?
Même si elle n’y est pour rien de tout ce temps qui se perd ?
J’ai veillé des heures le contrôleur qui avait déboulé
trop vite dans le wagon, sans que je puisse hélas le héler.
Deux heures après, je franchis les sas hurlants pour le retrouver.
Il m’ assure : « Ne vous inquiétez pas, on fera une annonce. »
Je retourne sagement à ma place, en retrait.
Mais jusqu’à la fin du trajet, ne ouïe pas une once de réponse.
Le chariot-repas claudique trop tard en fin de voyage.
Heureusement, je n’ai pas été avare de provisions de mon côté.
La nourriture, les jours où la nuit remplit tout le paysage,
c’est à peu près la seule chose sur laquelle l’on peut compter.
Siège 12, Voiture 1 depuis le bout du quai, je m’élance
en une course ridicule parmi les voyageurs en masse.
Puis saute dans l’inconnu au petit bonheur la chance,
à vue de nez dans le bon véhicule et même dans le bon sens.
Loose ou chance, mes pensées bringuebalent en besace
quelques notes de sagesse, en plus de leurs vieilles carcasses
T’as beau prévoir, tirer des plans c’est vraiment jamais toi qui maîtrise.
La vie t’inculque, patiente maîtresse d’école,
qu’il vaut mieux l’apprendre par coeur ce foutu lâcher prise.
Car un jour ou l’autre, ce sont les aléas qui s’y collent
répétiteurs avertis qui te font réviser leur devise :
« Ici bas, tout avance, et avancera encore avec ou sans toi."
Si tu poursuis le voyage, ne réserve pas de place, adapte-toi.
Tu peux écarter les bras pour saisir ce qui s’offre au vol.
Mais si ce n’est pas ce que tu avais espéré,
ou peau de chagrin, comme pas même le trois fois d’un rien,
pour ne pas te rétamer et stagner au sol,
saisis du trajet ce que tu peux en retenir :
c’est-à-dire, concentre-toi sur le chemin.
La félicité jamais ne nous appartient.
Mais les petits bonheurs, si. Partout Ils nous frôlent.
Sous la forme de sourires qui déforment le pire
Alors voilà ce que tu peux te dire : « Là où tu en es, c’est déjà bien. »
Parce que tu ne pourras jamais présumer de l’avenir.
Et que ça ne sert à rien de se retourner
sur les trains du passé et te demander :
« Sachant ce que je sais : maintenant, je ferais quoi ?
A qui la faute d’aiguillage ? Mais pourquoi moi ?"
Je prends de l’âge et n’ai plus le temps de le perdre à le remonter.
Alors je regarde droit devant moi, défie et déjoue le surplace,
en persévérant à petits pas ou enjambées de gaité.
Et seulement quand la routine se cale câline dans une journée,
je me permets de déblayer certains rails pour rattraper mes manqués
tant que c’est par goût du rêve plus que celui des regrets …
Jackie H 2 months ago
Lâcher prise et s'adapter... qui s'adapte survit 😉
Aline Gendre 2 months ago
💪