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Avant l’histoire d’après

Avant l’histoire d’après

Published Nov 19, 2024 Updated Nov 19, 2024 Poetry and Songs
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Avant l’histoire d’après

« Quoi de plus terrifiant comme histoire que celle que l’on a vécu ? »


Parfois je les regarde être et ça me rappelle ce que j’étais


Parfois dans leur regard bête ça me revient de tête je l’ai sur le bout de la langue, cette douleur qui me manque tantôt mais qui

tangue souvent


Je revois tous ces corps contre le mien et je ne sais plus

lequel m’appartient


Je me suis tant perdue à me donner que je ne sais plus non

ce que j’avais


Je revois tous ces cailloux, façonnés par des voyous qui se plaisaient à être le méchant de ma fiction, je les revois de toutes les façon me chanter des chansons :


« Il pleut il pleut bergère »


Et on rentre ses mourrons blancs


Je les revois dans toutes les moissons me glisser la pression du temps qui est si bon quand on fait les mauvaises choses, et qu’il faut continuer de le faire cet enfer, s’il nous murmure le paradis


Et qu’il faut arrêter de le pleurer quand on le perd, le paradis, quand on revient sur terre et que tout a un goût de mort et de misère


Je les revois me dire que c’est la guerre qu’il faut y aller qu’il faut se battre ou s’y laisser, je les revois me dire de ne plus jouer à la roulette en me glissant quand même l’arme et la balle qui auraient pu me tuer


Car ma mort leur apportait une drôle de vie


Ainsi

Ainsi


Quand je vois certains visages ils me rappellent certains mirages


Des voix sages qui rendaient barge sous des virages trop serrés et une route cabossée, pour rappeler l’image de celui ou de celle qui joue dans le danger en se pensant l’éviter


Car moi bossue je l’étais

Moi

La bossue de l’hôte d’âme


Car chaque larme venait d’un reflet du regard, car chaque arme soufflait le regret d’avoir

dû s’en armer


Mais qu’il aura fallu être abîmée à l’intérieur pour tant se fissurer à l’extérieure, qu’il ne suffit pas d’une lame pour se couper mais qu’il faut

la peau aussi


Qu’il faut la peau aussi


Ainsi

Ainsi


Certains visages sont comme d’anciennes cicatrices


Ils me rappellent mes anciens vices


Ainsi

Ainsi


Ils me rappellent d’anciens supplices qui dans un caprice me font tourner de l’œil pour les regarder deux fois


En toi

En moi


Ils me rappellent que j’étais triste souvent avant de l’être parfois, ils me rappellent que je reviens de loin et qu’il en a fallu beaucoup au moins pour en arriver là, même si j’ai encore

toute la vie à réavoir

c’est vrai, c’est vrai


Oui j’ai certains visages que je revois à la lumière du jour comme s’il faisait nuit, et je cligne je cligne je cligne


Et les voilà repartis


Oui


Certaines vies me rappellent, pardi, certaines vies me rappellent mon ancien vide


Je fais une moue je vois tout flou puis je regarde de partout et la

c’est tout bonnement lui que j’entends


Résonnant

finalement

Dans mon nouveau présent


« Quoi de plus beau comme fin que celle d’avoir survécu ? »

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Comments (4)

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Jackie H 1 month ago

Tout simplement magnifique 🤩😍

(updated)
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Solenn M 1 month ago

merci beaucoup 🥹🥰

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Gand Laetitia 1 month ago

chaque chemin de vie a des étapes plus ou belles ou plus ou moins douloureuses mais lorsque l'on arrive tout de même à avancer, on gagne pour soi et c'est cela qui est beau. Survivre c'est une grande preuve d'être pleinement en vie.

(updated)

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