Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y a...
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Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y a...
Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y a,
Un palais qui fait fuir l’humanité,
Qui fait fuir l’homme ensauvagé,
Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y a,
Tous ces fragments d’un passé
A jamais, attablés,
Qu’ils soient fauves, qu’ils soient forts,
Qu’ils soient pauvres, qu’ils soient porcs,
Les hommes mentent en vipère,
Et se prémunissent bien du doux nom de père.
Les animaux ne mentent pas,
La sincérité est dans leurs yeux un éclat.
C’est en Ééa, qu’elle vit en récluse,
Bannie, c’est parmi les philtres qu’elle s’amuse.
Ulysse n’est ni beau ni vaillant,
On l’écoute car ses mots sont chantants,
Mais il est, comme tous, doué de mille ruses.
Ils s’inventent des vies imaginaires,
Se confondent en mensonges pour plaire,
Ils venderaient tout, même la poussière,
Pour un regard, pour un verre,
Pour te mettre toi, sous leurs fers.
Il est tout cela à la fois,
Domptant sans peine tes amours vaines,
Venant de loin, venant de Troie,
Feignant de te traiter en reine,
Il ment si ses pas mènent jusqu’à toi.
Alors furibonde et tremblante,
Tu jures à ce passé qui te hante,
Que jamais personne ne trouvera plus Ééa,
C’est l’innocence perdue dans un éclat de chagrin.
Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y avait,
Une divinité aux charmes secrets,
Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y avait,
L’Océan, amant immense et discret,
Au loin d’Ithaque, en Ééa, il y avait,
Cette magicienne qu’on appelait Circée.