Un monde décevant ? Et moi, et moi et moi...
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Un monde décevant ? Et moi, et moi et moi...
Épisode 1 - Je suis déçue !
La déception que nous ressentons face à la révélation incontournable de l’absurdité du monde que nous habitons, de ses incohérences, de sa violence et de sa profonde dissociation au « corps » vivant dont il a oublié l’appartenance originelle, n'est – malgré ses apparences – qu’un désenchantement de « moi ».
Et oui ! Même si ça dérange, l'inversion de conscience est en cours.
Un monde projeté qui se révèle dans son « pire » et qui nous accompagne jusque dans nos chambres à coucher, un monde qui se crie, qui se débat, qui s’éclate en surplus d’émotions et en orgie de réactions inconscientes et spontanées, versant sur « les autres » les colères que nous avons de nous-mêmes et nos souffrances en collier de perles épineuses que nous portons avec fierté. On appelle cela, faire l'amour !
Monde inconscient
Que je le reconnaisse ou non, ce monde que j'observe et que je ressens ne semble parler que de moi. Les écrans sont conçus dans cette optique, pour me mettre en avant, pour me scruter. Ils reflètent ma peine, ma colère, et mon désir de destruction. Je suis le spectateur de mon propre tribunal intérieur, où le juge, sans même consulter qui que ce soit, prononce la sentence de la peine capitale. Toute divergence par rapport à ma propre perception est sévèrement critiquée, voire sanctionnée. Les autres ont tort, c'est une règle, un droit. Dans ce monde centré sur "moi", façonné par des pensées inconscientes, je me retranche, et à juste titre. Les autres peuvent bien aller se faire voir.
Je dis que je n'aime pas le mal, et pourtant je m'en nourris sans cesse, matin, midi et soir. J'aime être informé de ce qui se passe dans le monde, non seulement pour me rassurer, mais aussi pour affiner mon jugement acerbe sur la bassesse de l'humanité. Je n'aime plus le monde. Je l'avais rêvé autrement.
Une haine de soi dissimulée sous un vernis de douceur, un refus de s'affirmer dissimulé derrière mes agitations extérieures. Je bouge sans cesse pour éviter de me confronter à moi-même. Je fuis constamment ma propre réalité.
Une haine de soi dissimulée sous un vernis de douceur, un refus de s'affirmer dissimulé derrière mes agitations extérieures. Je bouge sans cesse pour éviter de me confronter à moi-même. Je fuis constamment ma propre réalité.
Négligeance coupable
Je me mets de côté. M'occuper de moi-même ? Trop égoïste à mon goût. Je préfère scruter les autres et émettre des jugements, c'est ma petite marotte, donner mon avis sur le bien et le mal. Les religions ? Je les déteste, évidemment.
Alors oui, je me confonds avec ce monde dont je me désolidarise, exhibant à l'extérieur tout ce que je refuse d'admettre à l'intérieur, ce qui me forcerait à pardonner au despote que je suis, à la victime que j'accepte d'être, et à la façon ignoble dont j'ai pris l'habitude de me traiter. Et cela dure depuis des millénaires.
Je suis déçu, et à juste titre, je ne suis pas à la hauteur. Ni de mon exigence, ni de mon ambition et ni de ma nature humaine.
Alors, le monde se révèle tel que je suis, il me révèle dans mes incohérences et de ma profonde dissociation de mon « corps » vivant dont j’ai oublié l’appartenance originelle, occupé que j’étais à regarder à l’extérieur de moi, à me croire ailleurs qu’ici. Son écran me reflète et je n'aime pas ce que je vois.
Que vais-je faire de moi ? Continuer à me lamenter et à incriminer les autres et le monde pour mes souffrances ou est-ce que "me voir si laid en ce miroir" me donne envie de me refaire une beauté ?
- suite au prochain épisode -
3.24
Anne Yvonne
Amelie Rollet 8 months ago
Tristement réel 🪶
Bernard Ducosson 8 months ago
Une telle introspection freudienne serait-elle remboursable par la sécu ?
Anne Yvonne Racine 8 months ago
J’en doute !
Ces pensées sont plus issues des travaux de René Girard, d’Yvan Amar, de Claire Barré et de la poésie soufie que du célèbre Sigmund que je n’ai jamais lu 😌