Interview : Roland Fuentès, écrivain
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Interview : Roland Fuentès, écrivain
Nous vous offrons des entretiens passionnants avec des gens qui le sont encore plus ! Nous lançons une série d'interviews de professionnels de l'écrit et qui sont inspirants pour ceux qui aimeraient les imiter et vivre de leur plume. Nous cherchons à connaître leur parcours et la façon dont ils voient leur métier aujourd’hui, et nous leur demandons des conseils au sujet de leur activité. Bonne lecture !
Quel métier exerciez-vous avant de devenir écrivain ?
J’ai été prof d’allemand pendant dix ans. C’était un peu prémédité d’écrire à côté, et je me suis mis à mi-temps dès la deuxième année.
Lors de l’écriture de votre premier livre, avez-vous l’impression d’avoir beaucoup progressé entre le moment où vous avez commencé à écrire et le moment où vous vous êtes dit qu’il était temps d’envoyer le manuscrit à un éditeur ?
Oui, il y a eu toute une phase d’apprentissage, forcément autodidacte. Au début, c’était des nouvelles envoyées à des revues et à des concours. J’ai eu beaucoup de refus. Pendant 4 ou 5 ans, je n’ai pas écrit de livre complet, que des petits textes J’avais besoin de ces cinq ans d’apprentissage. C’est encourageant d’avoir déjà des petits textes de publiés. Pour le premier livre, ç’a été très encourageant également mais aussi frustrant parce qu’il n’allait être diffusé que de façon limitée.
Qu’est-ce que c’est, pour vous, « bien » écrire ?
Ça dépend pas mal des goûts, mais j’ai eu une phase où beaucoup de mes textes étaient refusés ; ils n’étaient pas assez aboutis, j’envoyais dès le premier jet. Il faut relire, beaucoup retravailler son texte. Aujourd’hui, je fais vingt relectures, l’exigence est obligatoire. Pourtant, encore maintenant, il arrive parfois que mes textes soient refusés.
Avez-vous des conseils à donner pour rendre son écriture agréable, accrocheuse ?
Il faut éviter les clichés, les plagiats de phrases, essayer d’être crédible. On doit toujours se poser la question de savoir qui raconte l’histoire à qui, quand, etc. On doit aussi fixer le narrateur et le contexte. Il faut que le lecteur y croie. Du point de vue de l’auteur, il faut être têtu si vraiment on est passionné, croire en soi. Il faut aussi pouvoir se remettre en question, toujours alterner entre les deux, et prendre en compte les critiques.
Où trouvez-vous l’inspiration lorsque vous écrivez ?
Pendant la phase d’écriture, je fais des recherches. J’ai des idées toute la journée, et j’essaie de vite de les noter pour ne pas les oublier. Puis je mets tout dans un coffre « idées en vrac ». Les gens autour de moi ont des tas d’idées qu’ils n’utilisent pas dans des romans. Je ne fais pas toujours de plan, seulement si ça devient un texte long. En fonction du sujet, il faut faire des recherches et s’organiser au minimum, donc là je fais un plan mais il peut très bien changer plusieurs fois.
Où trouver des critiques constructives de ce qu’on a écrit ?
Il n’y a pas grand-monde qui écrit autour de moi, et aujourd’hui c’est une fois le texte accepté que l’éditeur m’aide à m’améliorer.
En deux mots, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
M’adresser à des gens même s’ils ne sont pas là, avoir l’impression de parler à des gens qui peuvent être n’importe où sur la planète. Je trouve ça magique me dire qu’à tout moment, quelqu’un peut lire un de mes livres. Sans les éditeurs et les libraires je n’y arriverais jamais. J’ai besoin de toute la chaîne livre. Je suis pas seul même si c’est moi qui invente.
Merci à Hannah Jacobson pour la photo de couverture