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Hemlock Slosher - Le Jedi Disparu

Hemlock Slosher - Le Jedi Disparu

Published Sep 24, 2025 Updated Sep 24, 2025 Fan fiction
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Hemlock Slosher - Le Jedi Disparu

Chapitre 1

Partie 1


Journal de Myr Solen


Il m’est impossible d’oublier la première soirée où commença l’affaire de la disparition du Maître Jedi Tolaris Dey’Venn, membre du Haut Conseil. Bien que je n’eusse alors que dix-sept années standard et que mon apprentissage fût encore balbutiant, je pressentis qu’il s’agissait de l’une de ces enquêtes dont la mémoire ne s’efface point. J’écris ces lignes en tâchant de restituer avec fidélité l’atmosphère étrange, presque suffocante, qui enveloppait le Temple Jedi ce soir-là.


Le ciel de Coruscant, habituellement saturé du flot continu des couloirs aériens, paraissait plus clair qu’à l’ordinaire. D’innombrables vaisseaux scintillaient au loin tels des lucioles mécaniques, formant une constellation mouvante qui se superposait au firmament véritable. Le vent, apporté par les courants de circulation et les gigantesques tours de refroidissement, s’engouffrait dans les couloirs supérieurs du Temple et y résonnait comme un souffle d’orgue.


Mon Maître, Hemlock Slosher, se tenait immobile au bord de la terrasse d’observation orientée vers les spires du Sénat Galactique. Sa haute silhouette, élancée et rigide, semblait sculptée dans l’ombre elle-même. Je l’admirais en silence, comme toujours : il avait ce don singulier de demeurer parfaitement maître de lui-même, mais l’on devinait dans le pli de son manteau et la tension de ses épaules une vigilance constante, une acuité que je n’avais encore rencontrée chez aucun autre Jedi. Sa réputation de « limier » du Conseil n’était point usurpée : là où d’autres Maîtres discouraient longuement sur la philosophie, lui s’appliquait à démêler les énigmes concrètes, à déceler la vérité derrière les illusions, à percer les intrigues de la capitale.


Je m’étais avancé de quelques pas, hésitant à troubler le silence. Mais il me devança, comme s’il avait perçu mon élan avant même que j’en prisse conscience.

— Padawan Solen, ressens-tu cette dissonance ? demanda-t-il d’une voix basse et mesurée.


Je me concentrai aussitôt, suivant la discipline qu’il m’avait inculquée, calmant le flot de mes pensées afin de laisser la Force parcourir chaque fibre de mon être. Alors, oui, je perçus quelque chose : une absence. Comme une corde manquante au sein d’une symphonie.

— Il manque une présence… murmurais-je.


Un bref signe de tête confirma mon intuition. Son regard, d’ordinaire d’un noir profond et perçant, se fixa au loin sur les quartiers du Conseil.

— Très juste. L’harmonie est troublée. Une voix de la Force s’est éteinte… ou a été étouffée. Ce vide ne doit rien au hasard.

Je notai dans mon journal que jamais je n’avais entendu mon Maître employer un ton aussi grave. Pourtant, aucune émotion excessive n’altérait ses traits ; seule subsistait la rigueur du constat.


Nous demeurâmes ainsi quelques instants, suspendus dans cette étrange certitude qu’un malheur s’annonçait. Puis, sans un mot, il fit volte-face et me fit signe de le suivre. Ses pas résonnaient avec fermeté dans les couloirs de pierre poli, et je m’empressai d’adapter ma cadence.


Le Temple, la nuit, n’avait rien de la sérénité diurne que connaissent les visiteurs officiels. Ses salles immenses, parcourues de lueurs bleuâtres projetées par les vitraux cristallins, semblaient emplies de secrets. Les statues des anciens Maîtres, figées dans la méditation ou le combat, prenaient sous cette clarté diffuse des allures de sentinelles silencieuses. Je notais mentalement que ce décor, d’ordinaire familier, prenait ce soir une dimension théâtrale, comme si l’histoire elle-même s’apprêtait à y inscrire une page nouvelle.


Mon Maître ne disait mot, mais je savais qu’il réfléchissait intensément. Il avait l’art de rassembler les indices invisibles, de tisser entre eux des liens que nul autre n’eût soupçonnés. Plus d’une fois, lors d’affaires de disparitions dans les bas-fonds, j’avais vu son intuition surpasser les registres officiels de la République.


Nous arrivâmes devant les portes de la salle du Conseil. Un gardien du Temple, vêtu de sa longue tunique sombre, nous fit signe d’entrer. À l’intérieur, l’assemblée des Maîtres nous attendait déjà. Leur cercle imposant, assis en méditation, baignait dans la pénombre ; seule la lueur centrale des projecteurs révélait leurs visages.


Je sentis immédiatement la tension qui régnait. Le Maître Allie Dyas, doyenne de la séance, prit la parole d’une voix lente :

— Nous sommes réunis d’urgence car l’un des nôtres, le Maître Tolaris Dey’Venn, n’a point reparu depuis trois cycles. Il n’a laissé aucune indication de mission, nul message, nulle trace. Nous avons fouillé ses appartements, interrogé son Padawan et les novices dont il avait la charge : rien. Ce silence est contraire à son habitude et ne saurait être pris à la légère.


Un murmure parcourut l’assemblée, mais il fut vite étouffé par la main levée de la doyenne.

— Maître Slosher, votre habileté à résoudre les affaires obscures n’est plus à démontrer. Nous vous confions cette enquête. Vous serez accompagné de votre padawan.


Mon cœur s’emballa. Participer à une mission confiée par le Conseil lui-même ! Je devais me maîtriser pour que nul n’aperçût mon enthousiasme. Mon Maître, quant à lui, inclina simplement la tête.

— Il sera fait selon votre volonté.


La séance fut brève. Mais en ressortant, je perçus dans l’air du couloir comme un parfum d’orage. Les regards échangés entre les Maîtres n’étaient point ceux de la sérénité : inquiétude, voire appréhension, s’y mêlaient. J’eus la conviction que cette affaire dépassait la simple disparition d’un seul homme.


Nous regagnâmes les quartiers privés de Maître Dey’Venn sitôt la séance close. La porte se scella derrière nous dans un léger chuintement. La pièce était d’une sobriété exemplaire : murs tapissés d’étagères contenant une bibliothèque holographique, lit étroit, bureau en duracier poli. Pourtant, à la première observation, mon Maître fronça les sourcils.

— Remarque, Myr, cette chaise renversée près du bureau. Et ce coussin au sol. Ce ne sont point les marques d’un départ volontaire.


Je m’approchai, notant chaque détail avec l’application d’un scribe. Oui, les coussins de méditation semblaient avoir été écartés précipitamment. Le sol portait de légères rayures, comme si un meuble avait été déplacé hâtivement.


— Il y a eu lutte… mais aucune trace de sang, ni d’armes. dis-je, cherchant à l’imiter.


Un sourire imperceptible effleura ses lèvres.

— Tu apprends vite. Toutefois, regarde ici.


Il leva la main, et je ressentis aussitôt une vibration ténue dans la Force, comme une onde résiduelle.

— Quelqu’un a utilisé la Force ici, récemment et ce n’est pas Maître Dey’Venn : l’empreinte diffère de la sienne. Observe bien : c’est une signature puissante, mais dissimulée. Celui qui a agi connaissait les arts subtils du camouflage.


Je restai muet. Cette découverte, bien qu’évidente pour lui, dépassait mes capacités. Mais je savais qu’il m’entraînait à affiner ma sensibilité.

— Maître… pensez-vous qu’il s’agisse d’un enlèvement ?


Il demeura un instant pensif.

— Peut-être. Mais le fait qu’aucune alarme n’ait retenti, qu’aucun Gardien n’ait rien perçu, indique que nous avons affaire à un adversaire redoutable. Et la disparition d’un Maître du Haut Conseil n’est point un hasard. Il y a derrière cela une volonté, un dessein précis. À nous de le découvrir.


Je referme ici la page de ce premier soir. J’étais alors loin de deviner jusqu’où nous conduirait cette enquête : dans les entrailles obscures de Coruscant, dans les arcanes mêmes de l’Ordre, et jusqu’aux limites de ma propre loyauté. Mais déjà, je savais que je marchais aux côtés d’un esprit hors du commun, dont la clairvoyance et la rigueur feraient pâlir les plus habiles limiers de la République.


Partie 2


Journal de Myr Solen


Je n’oublierai jamais l’aube qui suivit cette étrange nuit. J’avais à peine trouvé le repos que déjà mon Maître me réveillait d’un signe bref, impérieux, presque militaire. Sa voix calme mais ferme m’intima de me préparer : le Conseil nous attendait. J’enfilai ma tunique avec la hâte maladroite d’un élève qui craint d’arriver en retard, tandis que lui ajustait sa bure sombre avec la même méticulosité qu’un enquêteur affûtant sa lame.


Nous traversâmes les couloirs encore silencieux du Temple. La lumière artificielle, timide, commençait seulement à se mêler à celle de l’astre central de Coruscant, que l’on devinait au travers des immenses vitres. Les fresques murales représentant des scènes anciennes de la guerre contre les Sith semblaient se teinter de gravité supplémentaire, comme si les héros du passé observaient avec sévérité nos hésitations présentes.


À mesure que nous approchions de la salle de méditationl, je ressentais la solennité croissante de l’instant. Mes pas résonnaient dans l’espace sacré comme dans une cathédrale. Mon Maître, lui, avançait avec une assurance tranquille, mais je voyais à son regard que son esprit travaillait déjà, démêlant fils invisibles et hypothèses muettes.


Les lourdes portes s’ouvrirent en silence. Devant nous, les sièges de méditations décrivaient un cercle presque parfait. La lumière diffuse projetée du plafond baignait les lieux dans une semi pénombre. Mon cœur battait d’un rythme précipité ; j’eus peine à conserver une posture digne.


Maître Vannar Dusk, un Mirialan à la barbe grisonnante et aux yeux pénétrants, interrompit sa médiation à l’instant même où nous pénétrâmes dans la pièce..

— Maître Slosher, Padawan Solen. Je vous remercie de répondre avec promptitude à mon appel. La situation est des plus graves. Le Maître Tolaris Dey’Venn a disparu depuis quatre cycles désormais. Aucun signal, aucun message, aucun déplacement enregistré par les systèmes internes. Ce silence est… inquiétant.


Le ton employé était un euphémisme. Je perçus chez lui, une inquiétude plus profonde qu’ils ne voulaient l’admettre. Un frisson me parcourut. L’idée qu’un Maître du Conseil pût disparaître au cœur du Temple sans que personne ne s’en aperçût heurtait tout bon sens. J’eus le réflexe de jeter un coup d’œil vers mon Maître, qui demeurait impassible, les bras croisés dans sa large bure.


Maître Dusk poursuivit :

— Nous craignons qu’il ne s’agisse pas seulement d’un incident isolé. Les temps sont troublés : tensions croissantes au Sénat, rumeurs de complots dans les bas-fonds. La République s’affaiblit par ses querelles internes. Si un membre du Conseil a été enlevé, c’est que des forces agissent avec audace et précision.


Un silence pesant s’installa. Maître Dusk semblait hésiter à formuler ce qu’il redoutait. Mon Maître finit par briser cette pause en inclinant la tête :

— Vous craignez une main invisible à l’œuvre. Peut-être Sith, peut-être autre. Mais le fait est qu’un Maître du Conseil a disparu, et cela exige une enquête rigoureuse.


— Précisément, Maître Slosher, acquiesça Vannar Dusk. Votre réputation n’est plus à prouver. Vous avez déjà démêlé des affaires où d’autres se perdaient..


Le Maître Dey’Venn, me rappelait-on, n’était pas un simple Jedi: il avait récemment étudié des artefacts anciens, relatifs aux guerres obscures de jadis. Sa connaissance des archives lui conférait une valeur inestimable. Si ses recherches tombaient en de mauvaises mains… Je n’osai achever ma pensée.


Je notai dans mon journal : Un Jedi du Conseil n’est pas seulement un guide moral. Il détient aussi des secrets dont la perte pourrait mettre en péril tout l’Ordre.


Lorsque nous quittâmes la salle, je sentis la lourde responsabilité peser sur nos épaules. Mon Maître, toujours égal à lui-même, ne laissa paraître aucune émotion. Pourtant, je le connais assez pour discerner qu’il réfléchissait déjà aux premiers pas de l’enquête.


Nous gagnâmes une galerie attenante qui dominait les coursives inférieures du Temple. La vue offrait un spectacle saisissant : les jardins intérieurs baignaient dans la lumière dorée du matin, des novices s’exerçaient en silence, leurs sabres d’entraînement scintillant comme autant de lucioles. Cette vision de paix contrastait douloureusement avec la gravité de notre mission.

— Myr, dit mon Maître après un long silence, ce que nous entreprenons aujourd’hui ne sera pas simple. Les indices sont minces, mais ils existent. Tu as vu hier soir les marques de lutte dans les appartements de Dey’Venn. Nous devons les examiner de nouveau avec l’œil de l’enquêteur, non celui du simple témoin.


— Oui, Maître.


Je me hâtai de sortir mon datapad pour consigner chaque instruction.

— Deuxième chose : interroger les Gardiens. Non pas en leur posant des questions générales — ils ne nous donneraient que des réponses convenues — mais en observant leurs gestes, leurs silences. Souvent, ce qu’ils ne disent pas est plus révélateur que leurs paroles.


Il parlait comme un stratège aguerri. Je ne pouvais m’empêcher de songer aux récits anciens de détectives républicains que j’avais lus enfant : tous avaient cette faculté de voir au-delà de l’évidence. Mon Maître, à cet instant, me paraissait leur égal, mais transposé dans la grandeur de l’Ordre Jedi.

— Et enfin, ajouta-t-il, nous devrons examiner les registres de circulation interne. Même dans un Temple aussi bien protégé, chaque porte, chaque ascenseur, chaque piste aérienne laisse une trace. Il est impossible qu’un être ait pu soustraire un Maître du Conseil sans perturber quelque système. Mais il faudra fouiller en profondeur, car celui qui agit a pris soin de masquer ses pas.


Je hochai la tête avec empressement. Déjà, je me sentais investi d’une mission capitale, bien que je susse au fond que mes compétences étaient encore limitées.


Nous reprîmes le chemin des quartiers de Dey’Venn. Cette fois, nous ne les abordâmes plus comme de simples visiteurs, mais en véritables enquêteurs. Mon Maître me montra comment relever la disposition des objets, l’angle des chocs sur les meubles, la poussière déplacée. Chacun de ces détails, apparemment insignifiant, se transformait sous son regard en pièce d’un puzzle invisible.


À un moment, il s’agenouilla près du bureau et effleura le sol de sa main gantée.

— Vois-tu cette fine pellicule ? Ce n’est pas de la poussière ordinaire. Il s’agit de résidus de tibanna, utilisé dans les cellules énergétiques des blasters. L’un de nos visiteurs n’est pas venu les mains vides.


Je notai aussitôt cette découverte. Puis, il s’arrêta devant le mur où étaient rangés plusieurs holocrons. Deux d’entre eux manquaient.

— Regarde l’espace vide. La poussière indique que des objets ont été retirés récemment.


— Peut-être Maître Dey’Venn les a-t-il emportés avec lui ? hasardai-je.


Il secoua la tête.

— Non. Il n’avait aucune mission prévue. S’il avait consulté ces holocrons, il les aurait replacés. Non, Myr… quelqu’un est venu ici, a lutté avec lui, et a emporté ce qui l’intéressait. Le Maître a disparu, mais l’on a surtout volé son savoir.


À ces mots, un frisson me parcourut. L’affaire prenait une dimension bien plus inquiétante.


Ainsi se conclut la deuxième étape de notre enquête : la certitude qu’il ne s’agissait pas d’une absence volontaire, mais bien d’un enlèvement soigneusement orchestré. Les questions se multipliaient : comment un assaillant avait-il franchi les défenses du Temple ? Pourquoi avoir choisi précisément Dey’Venn ? Et surtout, quel intérêt recelaient ces holocrons disparus ?


Je clos mon rapport de ce jour en inscrivant cette phrase : Le mystère ne fait que s’épaissir, et déjà je sens que les ombres de Coruscant s’apprêtent à livrer leurs secrets les plus sombres.


Partie 3


Journal de Myr Solen


Maître Slosher ne souffrait jamais de l’impatience. À l’instar des stratèges que j’avais pu lire dans les anciens chroniques, il demeurait toujours immobile, absorbé dans la profondeur d’une pensée qui m’échappait, alors même que nous foulions l’ombre mouvante des districts inférieurs de Coruscant. Nous descendions, marche après marche, des sphères lumineuses du Temple vers les bas-quartiers, comme s’il fallait littéralement pénétrer dans les entrailles de la Cité-monde pour suivre la trace du Maître disparu.


J’eus le sentiment, en observant les silhouettes pressées dans les ruelles saturées de vapeur, que nous franchissions un seuil invisible. Les senteurs métalliques, l’acidité des réacteurs, et le chuintement incessant des conduites formaient une atmosphère oppressante. Pourtant, Hemlock Slosher semblait étrangement à l’aise dans cet environnement. Sa haute silhouette drapée dans sa bure se détachait avec autorité, et les regards des passants, même les plus rudes, se détournaient à son passage.

— Myr, observa-t-il sans se retourner, tu perçois cette vibration ?

Je tendis l’oreille. Tout autour de nous bruissait un chaos de sons : droïdes de maintenance, éclats de voix des vendeurs, sirènes lointaines. Pourtant, sous cette cacophonie, il y avait autre chose. Un rythme ténu, une résonance presque souterraine, comme si la Force elle-même palpitait au travers des conduits.


— C’est… dissonant, Maître, répondis-je prudemment. Comme si la trame de la Force hésitait, se fragmentait.


Un fin sourire se dessina sous la moustache soignée de Slosher.

— Très juste. Là où un Jedi disparaît, le vide qu’il laisse crée une onde. Le secret de notre enquête réside souvent dans ces ondulations invisibles. Apprends à les écouter, et tu pourras déchiffrer bien des énigmes avant qu’elles ne se présentent à tes yeux.


Je notai cette leçon dans ma mémoire, avec le soin d’un élève appliqué.


Nous atteignîmes le district 1313, ce que les habitants appelaient sans détour « le gouffre ». Ici, les structures se penchaient les unes sur les autres comme des carcasses métalliques. La lumière du soleil ne parvenait plus à pénétrer, et seules les enseignes lumineuses projetaient leurs éclats multicolores sur les visages hagards. Hemlock Slosher m’entraîna vers une cantina exiguë, dont l’enseigne clignotante représentait une étoile fendue.


À l’intérieur, l’air était saturé d’effluves d'épices et d’huile de droïde. Un orchestre bith jouait mollement une mélodie syncopée, couverte par les éclats de rire rauques et le tintement des verres. Plusieurs espèces s’y pressaient : des Aqualish aux yeux globuleux, des Twi’leks en conversation basse, des humains vêtus de cuir sombre.

Mon Maître n’hésita pas un instant. Il traversa la salle, se dirigea vers un Bothan trapu assis à une table isolée, et prit place face à lui comme si cela avait été convenu de longue date. Je l’imitai, le cœur battant, car je savais que les Bothans, maîtres en rumeurs, pouvaient être à la fois des alliés précieux et des manipulateurs retors.

— Grath Venn, salua calmement Slosher, je cherche des nouvelles concernant Maître Tolaris Dey’Venn.


Le Bothan plissa ses yeux dorés et fit claquer sa langue, manifestement contrarié.

— Toujours aussi direct, Hemlock. Tu devrais apprendre à déguiser tes intentions… Surtout dans ce district. Mais, soit. Ton Conseil n’est pas le seul à s’inquiéter de sa disparition. On murmure qu’il a été vu ici, il y a deux nuits. Mais pas en tenue de Jedi.


Je sursautai.

— Que voulez-vous dire ?


Grath se tourna vers moi, et son sourire ironique m’apprit qu’il se délectait de mon inexpérience.

— Le jeune Padawan s’étonne déjà. Dey’Venn portait un manteau civil, capuche rabattue. Il est entré dans les appartements privés d’un certain Davor Kreel.


Slosher tapota légèrement la table, ses yeux se plissant comme lorsqu’il examinait un sablier.

— Davor Kreel… Un marchand d’artefacts interdits, si je ne m’abuse. Ses activités croisent trop souvent celles des contrebandiers du Nébuleux Cercle.


Le Bothan hocha la tête.

— Exact. Et depuis ce soir-là, ni Dey’Venn, ni Kreel n’ont reparu. Certains disent qu’ils ont quitté la planète, mais mes sources jurent qu’une altercation s’est produite dans l’appartement même.


Je notai mentalement chaque détail, l’esprit en effervescence. Pourquoi un Maître du Haut Conseil se serait-il rendu clandestinement dans l’antre d’un trafiquant ?


Nous quittâmes la cantina après avoir laissé quelques crédits à Grath Venn. Dehors, la pluie acide tombait par fines nappes, dessinant des arabesques sur les plaques d’acier. Slosher prit une longue inspiration et déclara :

— Direction l’habitat de Davor Kreel. Mais prudence, Myr. Les ombres de ce quartier ne se dissipent pas par un simple éclat de sabre-laser.


Le bâtiment se trouvait à l’extrémité d’une passerelle branlante. Des drones de surveillance, manifestement hors d’usage, pendaient comme des carcasses. Slosher força la porte par une subtile impulsion de la Force, et nous pénétrâmes dans l’appartement.


L’intérieur était plongé dans le silence. Des holoprojecteurs brisés jonchaient le sol, et plusieurs caisses d’artefacts avaient été éventrées. Je m’avançai, l’esprit attentif, et sentis presque aussitôt une lourde rémanence : la Force avait été ici manipulée avec intensité, comme lors d’un duel.

— Un affrontement, murmurai-je.


Slosher se pencha sur le sol, où des traces de brûlures circulaires marquaient la paroi.

— Exact, Myr. Deux sabres-lasers au moins se sont croisés ici.


Puis il désigna un détail qui m’avait échappé : une empreinte à demi effacée dans la poussière.

— Observe. La botte est fine, élancée. Pas celle de Kreel. Elle correspond davantage à… une Jedi.


Je sentis mon cœur se serrer. Une Jedi ? Une complice ? Une adversaire ?


Slosher, imperturbable, sortit de sa bure un petit cylindre : un amplificateur de particules. Il l’activa, révélant des traînées invisibles à l’œil nu. Elles formaient comme des éclaboussures, du sol jusqu’au plafond.

— Sang… mais non humain, remarqua-t-il. Une teinte verte. Kreel était un Arcona, n’est-ce pas ? Tout concorde. Mais alors, où est son corps ?


Je fus parcouru d’un frisson. Nous ne tenions encore que des fragments, mais le tableau qui s’esquissait devenait chaque minute plus inquiétant.


Slosher resta longuement silencieux, les mains croisées dans ses manches. Puis il se tourna vers moi avec ce regard perçant qui semblait toujours lire au-delà des apparences.

— Souviens-toi, Myr. La disparition d’un Maître du Conseil n’est jamais un simple accident. Nous venons d’entrer dans une trame bien plus vaste. Chaque indice ici – la présence de Kreel, l’empreinte féminine, la trace d’un duel – constitue une pièce d’échiquier. Et crois-moi, quelqu’un manipule cette partie dans l’ombre.


Il s’interrompit, scrutant la pénombre du couloir. Je crus percevoir un mouvement furtif, mais lorsque je me retournai, il n’y avait plus rien. Slosher serra sa bure autour de lui.

— Nous ne sommes pas seuls, mon jeune ami.


Ainsi s’acheva notre première incursion dans les bas-fonds de l’énigme. J’ignorais encore que cette enquête me conduirait aux confins de mes certitudes, et qu’au-delà de la disparition d’un Maître, c’était peut-être l’équilibre même de l’Ordre qui vacillait dans l’ombre.

Chapitre 2

Partie 1


Journal de Myr Solen


Si j’avais cru que l’exploration des bas-fonds suffirait à éclairer notre affaire, j’étais bien naïf. Les heures qui suivirent la découverte de l’appartement dévasté de Davor Kreel me plongèrent dans une confusion encore plus profonde. Mon Maître, loin de se décourager, paraissait animé d’une énergie nouvelle, comme si chaque indice obscur n’était qu’une confirmation de son intuition intime.


Nous avions quitté le district 1313 à la faveur de l’aube artificielle — car même les bas-fonds connaissent une alternance lumineuse simulée — pour regagner les hauteurs intermédiaires de Coruscant. La pluie avait cessé, laissant derrière elle une brume dense qui serpentait entre les spires d’acier. Slosher marchait d’un pas mesuré, les mains croisées dans ses manches, et moi je peinais à le suivre, accablé par le poids de l’énigme.

— Maître, hasardai-je, si Maître Dey’Venn s’est battu contre Kreel, cela signifie qu’il menait une enquête parallèle… peut-être sans prévenir le Conseil.


Slosher inclina la tête.

— Tu progresses, Myr. Oui, tout indique que Dey’Venn suivait une piste. Mais il est des raisons pour lesquelles un Maître du Conseil peut choisir la discrétion. Cela ne signifie pas qu’il agissait contre l’Ordre… pas nécessairement.


Le silence qui suivit me troubla. J’entendais dans le ton de mon Maître une nuance subtile : il ne rejetait pas cette hypothèse, mais la gardait en réserve, comme une pièce posée en bord d’un échiquier, prête à intervenir au moment opportun.


Nous arrivâmes bientôt au Temple Jedi. L’immense structure, avec ses tours élancées, se dressait au cœur de la Cité-monde comme un phare dans la tempête. En franchissant les larges portes, je ressentis une vague de sérénité, comme si la Force, ici, reprenait son souffle.


Slosher ne se dirigea pas vers les salles d’entraînement ni vers les archives, mais vers un lieu plus discret : la Salle des Dépositions. C’était là qu’étaient consignés les témoignages des Jedi revenant de mission, souvent dans l’urgence, avant même d’avoir reçu un débriefing formel du Conseil. Peu de padawans connaissaient cet endroit, et j’eus le sentiment de pénétrer dans un sanctuaire des secrets.


Un archiviste ithorien nous accueillit avec un profond salut.

— Maître Slosher, vos requêtes sont toujours singulières.


— L’Ordre vit de singularités, Maître Koor, répondit Slosher avec ce calme charmeur qui lui était propre. Je souhaite consulter les dernières dépositions de Maître Dey’Venn.


L’ithorien acquiesça et nous mena dans une alcôve isolée. De hauts cylindres de données s’élevaient en spirale, et un projecteur central se mit à diffuser l’hologramme de Maître Dey’Venn. Je vis apparaître la silhouette du vieux Jedi : un homme mince, au visage marqué par l’âge, mais dont le regard portait encore cette étincelle de vigueur propre aux sages.


Sa voix résonna dans la salle :

— …J’ai appris que certains artefacts Sith circulent de nouveau sur Coruscant, malgré les contrôles du Sénat et de l’Ordre Jedi. J’ai remonté plusieurs pistes qui convergent vers un certain Davor Kreel. Je ne puis encore confirmer la nature exacte de ces objets, mais leur simple présence dans la capitale constitue une menace. Si mes soupçons se confirment, cela indiquerait un réseau plus vaste, une conspiration dont les ramifications dépassent la sphère du crime ordinaire…


L’hologramme grésilla, puis s’interrompit brusquement. Je sentis un frisson courir dans mon dos. La voix de Dey’Venn n’avait pas achevé son rapport. Comme si quelque chose — ou quelqu’un — avait interrompu son témoignage.


— Tu vois, Myr, observa Slosher en se caressant le menton. Même ici, au cœur du Temple, l’ombre s’infiltre. Dey’Venn avait découvert le lien entre Kreel et ces artefacts. C’est cela qui l’a conduit dans ce piège.


— Mais, Maître… pourquoi ne pas avoir informé le Conseil ?


Slosher croisa lentement les mains dans ses manches.

— Parce que parfois, même au sein du Conseil, toutes les oreilles ne sont pas dignes de confiance.

Je restai muet. L’idée qu’un traître puisse se cacher parmi nos plus hauts maîtres m’était insupportable. Pourtant, l’assurance avec laquelle Slosher l’évoquait me fit comprendre qu’il n’excluait rien.


Nous passâmes les heures suivantes à étudier les archives de sécurité. Dans une salle adjacente, Slosher activa plusieurs holoprojecteurs reliés aux réseaux de surveillance de Coruscant. Des centaines d’images flottaient autour de nous : flux de circulation, allées bondées, docks spatiaux, corridors sombres des bas-niveaux.

Slosher, tel un virtuose devant son instrument, filtrait, recombinait, accélérant ou ralentissant certaines séquences. Moi, je ne voyais qu’un chaos d’images. Mais lui discernait des motifs.

— Observe ce couloir, Myr. Là. L’ombre d’une silhouette encapuchonnée, suivant Dey’Venn de quelques pas. Tu la vois ?


Je plissai les yeux. Oui, à peine visible, un manteau sombre glissait derrière Dey’Venn dans la foule du district 1313.

— Qui… qui est-ce ?


— Voilà la bonne question.


Il isola la silhouette, amplifia le flux. Je crus distinguer des traits féminins, mais la résolution était trop faible.


Slosher se redressa, ses yeux brillant d’une intensité rare.

— Nous cherchons deux disparus : Dey’Venn et Kreel. Mais il faut en ajouter un troisième : cette inconnue. Elle n’est pas une passante. Elle est le nœud de l’affaire.


Alors que nous quittions la salle des archives, je pris le courage de poser la question qui me brûlait les lèvres :

— Maître… croyez-vous que cette femme puisse être une Jedi ?


Slosher s’arrêta sur le seuil, et me fixa longuement.

— L’empreinte dans l’appartement de Kreel, les traces du duel, et cette silhouette… tout converge, n’est-ce pas ?


Il se détourna, et son manteau se referma comme un rideau de théâtre.

— Oui, Myr. J’en viens à penser que nous cherchons peut-être une sœur de l’Ordre.


Je fus glacé d’effroi. L’idée qu’une Jedi puisse être mêlée à cette sombre affaire dépassait mon entendement. Et pourtant, mon Maître, avec cette logique implacable qui le caractérisait, venait d’ouvrir une piste nouvelle, plus inquiétante que toutes les précédentes.


Ce fut ce soir-là que je compris : l’enquête ne nous entraînait pas seulement dans les profondeurs de Coruscant. Elle nous menait droit au cœur des mystères de l’Ordre Jedi lui-même.


Partie 2


Journal de Myr Solen


Le lendemain de notre retour au Temple, je fus réveillé par une convocation inattendue. Une voix douce, mais empreinte d’autorité, résonna dans le dortoir :

— Padawan Solen, Maître Slosher vous attend sur la plateforme d'atterrissage 17. Hâtez-vous.


Encore ensommeillé, je revêtis ma tunique et m’élançai dans les couloirs. J’avais appris à ne jamais faire attendre Hemlock, non qu’il eût un caractère impatient, mais parce que chaque instant de sa vie semblait réglé comme une pièce d’horlogerie. Retarder le mécanisme aurait été une offense à son génie.


Je le trouvai déjà debout près d’une plate-forme de décollage, sa haute silhouette découpée par les rayons matinaux qui filtraient entre les tours de Coruscant. À ses côtés flottait un speeder fermé, prêt à s’élancer dans le trafic.

— Myr, dit-il simplement en me voyant approcher. Nous avons rendez-vous avec le sénateur Valin Dros.


Je restai interdit.

— Un sénateur, Maître ? Mais… je croyais que notre enquête relevait exclusivement de l’Ordre.


Un éclair amusé passa dans ses yeux Noir.

— Rien, mon jeune ami, n’est jamais exclusivement de l’Ordre. Lorsque des artefacts Sith apparaissent au cœur de la capitale, les sphères politique et criminelle se croisent inévitablement. Dros est un homme prudent, mais il entretient des relais dans des cercles que même l’Ordre n’ose pénétrer.


Je n’eus pas le loisir de poser d’autres questions. Déjà, Slosher m’invitait à monter dans le speeder. Nous fûmes emportés dans le flot aérien, croisant des milliers d’autres véhicules qui se faufilaient entre les gratte-ciel comme un essaim discipliné.


Le bureau du sénateur Dros se situait dans l’une des tours du district administratif. À notre arrivée, des droïdes de protocole nous introduisirent dans un vaste salon décoré de bannières et de marbres polis. Le sénateur nous attendait, un homme de taille moyenne, le visage creusé par l’âge mais les yeux d’une vivacité remarquable.

— Maître Slosher, dit-il en s’inclinant légèrement. Vos enquêtes m’ont souvent fasciné. On dit que vous percevez la vérité comme d’autres perçoivent la lumière.


Slosher inclina poliment la tête, mais je vis qu’il n’était pas insensible au compliment.

— Je cherche seulement à éclairer les zones d’ombre, Sénateur. Et justement, c’est dans ces zones que votre savoir pourrait nous être utile.


Dros fit signe à un droïde de nous servir une infusion fumante, puis baissa la voix.

— Vous enquêtez sur Maître Dey’Venn, n’est-ce pas ?


Je me raidis, surpris par sa clairvoyance. Slosher ne montra aucune émotion.

— Les disparitions d’un Maître du Haut Conseil ne sont pas monnaie courante, répondit-il sobrement. Qu’avez-vous appris ?


Le sénateur se pencha en avant, comme s’il craignait que les murs eussent des oreilles.

— J’ai reçu, il y a trois semaines, des rapports inquiétants. Plusieurs cargaisons ont été discrètement introduites dans Coruscant, malgré les contrôles orbitaux. Des caisses scellées, escortées par des hommes armés jusqu’aux dents. Elles ont disparu aussitôt, transférées vers les districts inférieurs.


Slosher joignit les mains, songeur.

— Des artefacts Sith.


— C’est ce que j’ai fini par soupçonner, poursuivit Dros. Mais il y a pire. J’ai reconnu certains des sceaux officiels apposés sur ces cargaisons. Ils provenaient… du Sénat lui-même.


Je manquai de m’étrangler avec mon infusion.

— Le Sénat ? Mais… alors c’est…


Hemlock leva la main, m’invitant au silence.

— Vous insinuez que des membres du Sénat favorisent le trafic.


Le sénateur hocha gravement la tête.

— Je n’ai pas encore d’évidence irréfutable, mais il y a collusion. Et je soupçonne que Dey’Venn, en enquêtant sur Kreel, a découvert la même chose. Cela expliquerait son silence.


Un long silence pesa sur la pièce. Je vis mon Maître fermer les yeux quelques instants, comme pour rassembler des fragments invisibles d’un puzzle en cours d’assemblage. Enfin, il se leva.


— Merci, Sénateur. Vos révélations confirment nos craintes. Mais ne vous inquiétez pas : l’Ordre saura agir avec la discrétion nécessaire.


En sortant de la tour, je sentis mon esprit bouillonner.

— Maître, s’il est vrai que des sénateurs protègent ce trafic… alors notre enquête nous place en confrontation directe avec le cœur même de la République !


Slosher marcha longuement sans répondre, son manteau flottant au vent des plateformes. Puis il se tourna vers moi, le regard d’acier.

— Tu commences à comprendre l’ampleur du jeu, Myr. Oui, nous ne sommes plus seulement dans une simple affaire de disparition. Nous sommes au seuil d’un scandale politique, et peut-être d’une menace pour l’équilibre même de la République.


Je frémis. Pourtant, dans ses yeux, je vis briller non pas la peur, mais une excitation froide, semblable à celle d’un stratège qui devine enfin la portée du plan ennemi.


L’après-midi fut consacré à la filature. Slosher avait obtenu de Dros une liste de hangars suspects dans le secteur portuaire du district 720. Nous nous y rendîmes à bord d’un petit transport de fonction, dissimulant nos insignes Jedi.


Les docks étaient un labyrinthe de containers empilés, de grues automatisées et de passerelles suspendues. Des odeurs d’huile et de carburant flottaient dans l’air. Nous avancions prudemment, Slosher usant de la Force pour brouiller notre présence.

Soudain, il m’arrêta d’un geste sec.

— Là. Observe.


Deux silhouettes encapuchonnées franchissaient un sas latéral. Elles portaient des caisses lourdes, manifestement scellées par des verrous électromagnétiques. Je sentis un frisson me parcourir en devinant le contenu.

— Nous allons les suivre, murmura mon Maître.


Nous progressâmes à distance, bondissant d’ombre en ombre, jusqu’à atteindre un entrepôt isolé. De larges portes coulissantes se refermèrent sur les contrebandiers. Hemlock posa sa main contre la paroi, ferma les yeux, puis hocha la tête.

— Ils sont cinq à l’intérieur. Armés. Et… quelque chose d’autre. Une présence obscure.


Je sentis moi aussi une vibration dans la Force : sourde, agressive, comme un grondement lointain. Sans bruit, Slosher fit glisser un panneau de ventilation, et nous nous glissâmes à l’intérieur.


La scène qui se révéla à nous me glaça. Au centre de l’entrepôt, les contrebandiers ouvraient une caisse. À l’intérieur, je distinguai des fragments métalliques ornés de glyphes rouges, irradiant une aura malsaine. L’un des hommes, un humain aux cheveux gris, s’exclama :

— Par les étoiles ! Ce sont bien des reliques Sith. Celui qui nous les achète paiera une fortune.


Mais avant qu’ils n’aient pu poursuivre, une ombre surgit. Une silhouette encapuchonnée, haute et mince, s’avança dans la lumière. Sa voix, glaciale, coupa le silence :

— Ces artefacts ne vous appartiennent pas.


Je retins mon souffle. C’était une femme. Et à sa ceinture brillait… un sabre-laser.


Slosher posa sa main sur mon épaule.

— La voilà, murmura-t-il. L’inconnue du 1313.


Mon cœur battait à tout rompre. Qui était-elle ? Une Jedi égarée ? Une renégate ? Ou pire encore : une Sith infiltrée au cœur même de la capitale ?


Partie 3


Journal de Myr Solen


L’ombre s’avança lentement au centre de l’entrepôt. Sa capuche dissimulait la majeure partie de son visage, mais je distinguai la précision de sa démarche, la grâce presque surnaturelle de ses mouvements. Le sabre-laser accroché à sa ceinture étincelait faiblement, et la Force qui émanait d’elle était intense, concentrée, mais étrangère à la clarté habituelle des Jedi.


Slosher ne fit aucun geste précipité. Il observa un instant, comme pour jauger la menace, puis se tourna vers moi et murmura :

— Myr, reste calme. Analyse, n’agis pas encore. Tout se joue dans les détails.


Je hochai la tête, mais mon cœur battait la chamade. J’avais suivi mon Maître dans des situations périlleuses, mais jamais je n’avais ressenti une telle tension : il y avait dans cette femme une puissance qui intimidait, même en présence de Slosher.


La silhouette leva la tête, dévoilant un visage fin, presque aristocratique, aux yeux d’un vert perçant. Sa voix, quand elle parla, était claire et impérieuse :

— Je sais pourquoi vous êtes ici. Vous cherchez Maître Dey’Venn… et vous pensez pouvoir me stopper.


Slosher fit un pas en avant, sans agressivité, mais avec cette autorité silencieuse qui commandait instantanément l’attention.

— Nous ne cherchons pas la confrontation. Nous voulons des réponses. Qui êtes-vous ? Et pourquoi avez-vous pris contact avec Kreel ?


Elle esquissa un sourire froid, presque ironique.

— Des réponses, dites-vous ? Vous croyez vraiment que le monde est aussi simple ? Tout ce que je peux vous dire, c’est que Maître Dey’Venn est tombé dans un piège bien plus vaste que vous ne pouvez l’imaginer.


Je sentis une pointe de colère monter en moi.

— Pourquoi ? Qu’a-t-il découvert ?


Elle fit un geste vague, désignant les artefacts Sith que les contrebandiers manipulaient encore.

— Ces objets… ne sont pas de simples antiquités. Ils renferment un savoir interdit. Dey’Venn a compris leur importance, et c’est pour cela qu’il a disparu. Vous pensez pouvoir démêler tout cela sans vous brûler ?


Slosher s’avança un peu plus, et je suivis son mouvement, mes mains crispées sur le manche de mon sabre.

— Vous pouvez parler en énigmes, mais ce que nous voulons savoir est simple : Maître Dey’Venn est-il vivant ?


Un silence pesant s’installa. La femme sembla peser chaque mot avant de répondre :

— Vivre ou mourir n’a plus la même signification pour lui. Il est retenu par ceux qui savent que son savoir pourrait changer l’équilibre du pouvoir.


Je frissonnai. L’idée que le Haut Conseil puisse perdre un de ses membres dans de telles circonstances était presque impensable.

— Qui le retient ? osai-je demander, la voix tremblante.


Elle fit un pas de côté, ses yeux semblant lire mes pensées.

— Pas encore. Mais sachez ceci : les lignes qui séparent la lumière et l’ombre s’effacent à Coruscant. Les traitres sont parfois ceux que vous croyez vos alliés. Et ceux qui manipulent le destin… observent chaque mouvement de l’Ordre.


Slosher fronça légèrement les sourcils, mais son calme resta intact.

— Vous esquivez mes questions. Pourquoi ?


Elle rit doucement, un son étrange et hypnotique qui résonna dans l’entrepôt.

— Parce que le savoir que vous cherchez à acquérir a un prix. Vous pourriez perdre plus qu’un Maître si vous continuez sur cette voie.


Mon sang se glaça. Et pourtant, un sentiment étrange m’envahit : même si elle menaçait, il y avait une logique dans son discours. Elle n’était pas simplement un adversaire ; elle semblait jouer un rôle dans une partie d’échecs complexe.


Slosher inclina légèrement la tête.

— Très bien. Si votre intention est de nous alerter, sachez que nous sommes préparés à affronter les conséquences. Mais sachez également que l’Ordre Jedi ne recule jamais face à ceux qui se dressent devant lui.


La femme fit un dernier geste, comme pour sceller notre échange.

— Alors préparez-vous. Les réponses viendront, mais pas toutes à la fois. Et souvenez-vous : certaines vérités sont plus dangereuses que les mensonges.


Avant que nous ne puissions réagir, elle s’évanouit dans l’ombre, disparaissant aussi soudainement qu’elle était apparue. Les contrebandiers, figés, la regardaient avec crainte et stupéfaction. Slosher évalua la scène, puis me dit :

— Myr… prends note. L’indice principal n’est pas ce que nous avons vu, mais ce que nous n’avons pas vu.


Nous quittâmes l’entrepôt silencieusement, laissant derrière nous les artefacts et les hommes encore pétrifiés. Je notai chaque détail dans mon journal, conscient que la rencontre avec cette mystérieuse femme changeait l’affaire en profondeur.


De retour dans le speeder, Slosher rompit le silence.

— Nous avons maintenant trois axes : Kreel, les artefacts, et cette inconnue. Mais il faudra d’abord comprendre pourquoi Maître Dey’Venn a été attiré dans ce piège, et par qui.


Je hochai la tête, essayant de mémoriser chaque nuance. Une partie de moi se réjouissait de la complexité du défi, tandis qu’une autre frémissait devant la noirceur que je pressentais.

— Hemlock… pensais-je à voix basse, en notant tout dans mon journal, notre enquête devient une course contre le temps.


Mon Maître, sans se retourner, murmura à peine :

— Et le temps, Myr… est déjà notre adversaire.


Ainsi s’acheva cette journée : un pas de plus dans l’obscurité, une confrontation furtive qui nous laissait plus de questions que de réponses, et la certitude que le chemin que nous empruntions serait semé d’ombres et de dangers insoupçonnés.

Chapitre 3

Partie 1


Journal de Myr Solen


Le lendemain matin, le Temple Jedi semblait étrangement calme, comme si la Force elle-même retenait son souffle. Pourtant, je savais que le calme n’était jamais signe de sécurité. Hemlock Slosher avait déjà disparu dans les couloirs, ses pas silencieux trahissant son intention d’aller plus loin dans l’enquête avant même que le soleil ne se lève sur les étages supérieurs de Coruscant.


Je le rejoignis à la salle des cartes tactiques, où il examinait une holomap interactive du secteur portuaire et des districts inférieurs. Des marqueurs lumineux clignotaient, représentant chaque piste, chaque contact connu ou suspect. Slosher manipula les flux de données avec la précision d’un maître du sabacc, superposant des trajectoires, croisant des informations sur les cargaisons, les mouvements de contrebandiers et les relevés de la Force détectés dans les bas-fonds.


— Myr, dit-il sans lever les yeux, l’entrelacement de ces indices est plus complexe que ce que j’avais prévu. Kreel n’est pas le seul acteur. D’autres forces s’agitent dans l’ombre, et certaines d’entre elles ne sont ni visibles ni audibles.


Je pris place à ses côtés, absorbant chaque détail.

— Mais Maître… comment pouvons-nous identifier des forces que nous ne voyons pas ?


Slosher esquissa un sourire, à la fois patient et énigmatique.

— La Force révèle souvent ce qui est invisible à l’œil nu. Observe les ondulations dans le tissu de la vie autour de vous, Myr. Les fractures apparaissent là où l’intention humaine se heurte à l’inconnu.


Je notai chaque mot dans mon journal, conscient que chaque phrase de Slosher était une leçon d’observation et de raisonnement, autant qu’un avertissement sur les dangers qui nous attendaient.


Nous nous rendîmes ensuite dans un ancien hangar désaffecté du district 720, l’un des points que le sénateur Dros avait identifiés. L’air y était lourd, saturé de l’odeur de carburant et de métal chaud, et les ombres se glissaient entre les containers empilés comme des fantômes. Slosher fit signe de rester discret.

— Les contrebandiers fréquentent encore ces lieux, murmura-t-il. Mais je soupçonne que ce ne sont pas eux qui dirigent réellement l’opération.


Nous progressâmes silencieusement, utilisant la Force pour guider nos pas et repérer la moindre perturbation. Bientôt, nous entendîmes des voix étouffées et le cliquetis métallique des caisses manipulées. Slosher me fit signe de m’accroupir derrière un container.


À travers un interstice, j’aperçus deux silhouettes qui manipulaient les artefacts Sith que nous avions vus la veille. Mais ce n’était pas tout : La femme encapuchonnée supervisait leurs gestes avec une autorité glaciale. Son aura était puissante, et je reconnus immédiatement la vibration de la Force que j’avais ressentie à l’entrepôt précédent.

— C’est elle… murmurai-je.


Slosher hocha imperceptiblement la tête.

— Et cette fois, nous devons agir avec précaution. Toute précipitation pourrait compromettre notre objectif et alerter Kreel ou ses alliés.


Nous restâmes en observation, notant la manière dont elle disposait les artefacts, les verrous électromagnétiques et les protections énergétiques. Chaque mouvement semblait calculé pour protéger non seulement le contenu, mais aussi une information invisible aux simples sens.


Après plusieurs minutes, la femme s’éloigna pour consulter un terminal holographique, laissant les contrebandiers seuls. Slosher saisit l’opportunité.

— Myr, nous allons procéder à l’extraction des données du terminal. Si nous pouvons comprendre ce qu’elle cherche à accomplir, nous aurons un avantage stratégique.


Je m’approchai, le cœur battant, tandis que mon Maître utilisait la Force pour neutraliser subtilement les systèmes de sécurité. Le terminal s’illumina, projetant un flot de glyphes et de symboles archaïques. Je reconnus certains caractères Sith, codés pour dissimuler des informations sensibles.

— Excellent, murmura Slosher. Myr, copie chaque séquence. Même partielle, cette information peut nous guider vers Maître Dey’Venn.


Je pris note, scrutant les données, et mes mains tremblaient légèrement sous l’effet de l’adrénaline. Chaque symbole, chaque code semblait chargé d’une signification plus vaste, comme si le simple fait de les lire me rapprochait d’une vérité dangereuse.


Tout à coup, un bruit métallique retentit derrière nous. Je me retournai lentement et vis la femme encapuchonnée, qui avait prévu notre intrusion. Ses yeux brillaient de colère et d’intelligence froide.

— Hemlock Slosher…, dit-elle d’une voix glaciale. Vous jouez avec des forces que vous ne comprenez pas


Slosher resta immobile, sa posture parfaitement détendue.

— Nous ne cherchons pas à nous opposer, seulement à comprendre.


Elle fit un pas en avant, et je sentis son aura s’intensifier. La Force vibrait autour d’elle avec une tension presque palpable, et j’eus le pressentiment que tout faux mouvement nous condamnerait.

— Comprendre ? répéta-t-elle. Vous êtes naïfs. Même un Maître du Conseil peut tomber dans les pièges que j’ai préparés. Et pourtant… il est encore temps d’apprendre.


Slosher inclina légèrement la tête, comme pour inviter au dialogue plutôt qu’au combat.

— Alors enseignez-nous, mais soyez claire : si vous cachez des informations qui pourraient sauver ou condamner un Jedi, vous vous placez contre l’Ordre.


Un silence lourd s’installa. La femme sembla peser chaque mot avant de parler.

— Très bien. Je vais vous révéler ce que je peux. Mais comprenez bien : chaque réponse entraîne de nouvelles questions, et certaines vérités sont plus dangereuses que le mensonge lui-même.


Je sentis mon esprit s’embraser d’anticipation. Pour la première fois, je comprenais que notre enquête ne serait pas simplement un puzzle à résoudre, mais une lutte contre le temps, contre la ruse et contre des forces bien plus vastes que nous.


Slosher fit un pas en avant, confiant et déterminé.

— Nous écoutons. Commencez.


Et là, sous la lumière vacillante de l’entrepôt, la femme encapuchonnée commença à raconter ce que nous n’aurions jamais cru possible : l’existence d’un réseau complexe mêlant artefacts Sith, corruption au sein du Sénat et le sort de Maître Dey’Venn. Je notai chaque détail dans mon journal, conscient que chaque mot scellait le destin de l’Ordre Jedi, et peut-être celui de toute la République.


Partie 2


Journal de Myr Solen


La femme encapuchonnée nous fit signe de nous rapprocher, et Slosher hocha la tête avant de se tourner vers moi :

— Myr, prends note. Chaque mot compte. Ne t’emballe pas, même si tout cela semble incroyable.


Je notai frénétiquement, mon esprit essayant de saisir la complexité de ce qu’elle allait nous révéler.

— Tout commence avec les artefacts, dit-elle d’une voix calme mais pénétrante. Ces objets ne sont pas de simples reliques. Ils contiennent des fragments de savoir interdit, des programmes holographiques Sith conçus pour canaliser et amplifier la Force de ceux qui les manipulent. Certains d’entre eux sont des armes, d’autres… des clés pour accéder à des secrets plus profonds.


Slosher fronça les sourcils, les mains croisées derrière le dos.

— Et Kreel ?


— Kreel a été embauché pour récupérer certaines caisses qui renfermaient ces artefacts. Mais il ignorait la totalité du réseau.


Je levai les yeux vers mon Maître, impressionné par sa patience. Slosher savait déjà que Kreel n’était qu’un pion. Sa question suivante, précise et silencieuse, le confirmait.

— Quant à Maître Dey’Venn… continua la femme, il a découvert que ce trafic n’était pas isolé. Il existe un réseau d’influence, s’étendant jusqu’à certains membres du Sénat, qui cherchent à utiliser ces artefacts pour manipuler la République depuis les ombres.


Je sentis mon sang se glacer. La corruption atteignait donc le sommet de la hiérarchie politique.

— Mais pourquoi… pourquoi garder le silence ? osai-je demander, ma voix tremblante.


La femme nous dévisagea, ses yeux perçants semblant sonder nos âmes.

— Parce que la divulgation prématurée aurait coûté la vie à Maître Dey’Venn. Et même maintenant, chaque mot que je prononce pourrait le mettre en danger.


Slosher hocha la tête, méditatif.

— Vous connaissez la localisation approximative de Dey’Venn ?


— Oui. Il est retenu dans une station orbitale secrète, située dans le système Nanth’ri, au-delà des patrouilles standard. Son emprisonnement est conçu pour empêcher toute communication par la Force.


Mon cœur battit plus vite. Une station spatiale… c’était loin, extrêmement loin, et pourtant le plan commençait à se dessiner dans l’esprit de Slosher.

— Très bien, murmura-t-il. Myr, écoute attentivement. Nous devons préparer notre approche. Il faudra entrer sans être détectés, identifier les gardes, comprendre les systèmes de sécurité… et surtout, localiser les artefacts restants.


Je hochai la tête, conscient que chaque détail que nous venions d’apprendre pouvait faire la différence entre la réussite et l’échec.


Slosher fit un pas en arrière, ses yeux scrutant les mouvements de la femme.

— Vous devez également nous dire ce que vous savez de ceux qui manipulent Kreel.


Elle hésita un instant, puis acquiesça.

— Il existe un commanditaire derrière tout cela, un être que l’Ordre Jedi croyait disparu. Son influence s’étend à la fois dans les sphères criminelles et politiques. Et il possède des agents infiltrés au cœur même de l’Ordre.


Un frisson parcourut mon échine. Des agents infiltrés ? Dans l’Ordre Jedi ? Même l’idée me semblait irréelle, et pourtant, le ton de la femme laissait peu de place au doute.

— Il faudra que nous soyons prudents, continua-t-elle, car chaque mouvement est observé. Et certains observateurs… ne toléreront pas l’ingérence d’un Chevalier Jedi et de ses apprentis.


Slosher respira profondément.

— Très bien. Myr, prépare-toi à enregistrer toutes les coordonnées et plans qu’elle peut fournir. Chaque détail est essentiel.


Elle activa un petit terminal holographique qu’elle sortit de sa manche, projetant une série de cartes, de diagrammes de flux et de plans complexes de la station orbitale. Les détails étaient précis, incluant les sas, les systèmes de défense, et même les horaires approximatifs de rotation des patrouilles.

— Ce plan vous permettra de contourner les systèmes de sécurité principaux, dit-elle. Mais souvenez-vous : vous ne devrez jamais sous-estimer vos adversaires.


Slosher acquiesça.

— Compris.


Je notai tout avec une concentration fébrile. Les coordonnées, les horaires, les descriptions des artefacts et de leurs gardiens… tout devait être mémorisé et interprété avec précision. Une seule erreur et nous mettrions en danger Maître Dey’Venn et nous-mêmes.


Lorsque la session de révélations se termina, la femme encapuchonnée se redressa, prête à disparaître à nouveau dans l’ombre.

— N’essayez pas de me suivre. Nous nous reverrons lorsque le moment sera venu.


Slosher la regarda disparaître, impassible, mais je vis dans ses yeux cette lueur qui traduit la compréhension d’un plan plus vaste : la partie d’échecs venait de changer d’échelle.


De retour au Temple, Slosher et moi nous nous enfermâmes dans la salle de stratégie. Les cartes et les plans étaient étalés sur la table.

— Myr, dit-il, la prochaine étape consiste à infiltrer la station Orbitale, comprendre la hiérarchie des gardes et identifier le moyen le plus sûr de libérer Dey’Venn.


Je sentis à la fois l’excitation et la peur m’envahir. Les risques étaient immenses, mais le sens du devoir et de la loyauté envers l’Ordre me poussait à avancer.

Slosher se leva, parcourut lentement la salle du regard et murmura :

— Myr… nous entrons dans un jeu où la lumière et l’ombre se confondent. La vérité que nous cherchons pourrait nous transformer. Sois prêt à tout.


Je notai ces mots dans mon journal, conscient que l’enquête venait de franchir un seuil dangereux. Le combat pour retrouver Maître Dey’Venn et comprendre la conspiration autour des artefacts Sith ne faisait que commencer.


Partie 3


Journal de Myr Solen


Le voyage vers le système Nanth’ri fut silencieux. Notre vaisseau fendait l’espace avec une précision presque furtive, et Slosher semblait méditer sur chaque information que nous avions collectée. Je restai à ses côtés, parcourant les cartes holographiques de la station orbitale que nous avait fournies la mystérieuse femme encapuchonnée.

— Myr, dit Slosher après un long moment de silence, rappelle-toi que la Force est notre alliée, mais elle ne remplacera jamais l’observation et le raisonnement. Chaque détail compte. Même un simple reflet de lumière peut révéler un passage secret ou un mécanisme de sécurité.


Je hochai la tête, essayant de garder mon esprit aussi clair que possible malgré l’angoisse qui me nouait l’estomac. Chaque instant nous rapprochait de la Station Orbitale, et chaque minute pouvait être décisive.


Nous arrivâmes en orbite autour de la station. Elle était une structure massive, presque organique dans son architecture métallique, hérissée d’antennes, de tourelles et de nacelles de défense. Les boucliers étaient actifs, et le flux des navettes patrouillantes semblait calculé pour détecter toute intrusion.

Slosher déploya son plan avec une précision glaciale.

— Nous allons pénétrer par le conduit de maintenance nord. La surveillance principale ne couvre pas cette zone en permanence. Myr, tu resteras derrière moi. Je guiderai nos mouvements à travers la Force et les flux sensoriels.


Je me préparai mentalement, sentant la tension grandir à mesure que nous approchions. Les systèmes de défense se mettaient en alerte dès notre entrée dans le champ gravitationnel de la station, et chaque mouvement devait être exact.


Le conduit de maintenance était étroit, envahi par l’ombre et le silence mécanique. Slosher avançait avec la lenteur calculée d’un prédateur, chaque pas parfaitement mesuré. Je me concentrai sur les vibrations subtiles autour de nous, captant les fluctuations de la Force qui trahissaient la présence des gardes et des systèmes automatisés.


Soudain, un cliquetis métallique retentit derrière un panneau. Slosher s’immobilisa instantanément, et je suivis son exemple, retenant ma respiration. Une patrouille de droïdes de sécurité passa, leurs capteurs balayèrent l’espace, mais nous restâmes invisibles, protégés par le brouillage de Force que Slosher manipulait avec maîtrise.

— Continue, murmura-t-il. Mais garde chaque pensée pour toi.


Nous progressâmes ainsi, chaque pas plus périlleux que le précédent. La station semblait vivante, réagissant à notre intrusion avec une intelligence froide et mécanique. Les passages se succédaient, certains menant à des sas verrouillés, d’autres à des ponts suspendus sur des chantiers orbitaux, où un faux mouvement aurait signifié la chute dans le vide spatial.


Finalement, nous atteignîmes la section où les artefacts étaient entreposés et où, selon les informations reçues, Maître Dey’Venn était détenu. L’endroit était un vaste hangar divisé par des cages énergétiques et des champs de force pulsants. Les gardes étaient nombreux, mais la Force nous indiquait le chemin le moins risqué.

Slosher me fit signe de m’accroupir.

— Observe bien l’emplacement de chaque champ de force, chaque patrouille, chaque point d’accès. Tout à son importance. Le moindre faux pas, et Dey’Venn pourrait être perdu à jamais.


Je vis alors la silhouette de Kreel, posté près des artefacts, visiblement sous l’influence d’un supérieur inconnu. À ses côtés, des droïdes lourds patrouillaient, mais aucun ne semblait percevoir notre présence.

— Maître, soufflai-je, nous devons agir rapidement.


Slosher acquiesça.

— Oui. Nous allons utiliser une diversion. Tu seras chargé de neutraliser les systèmes secondaires pendant que je m’occupe des gardes principaux et de libérer Dey’Venn.


Nous nous séparâmes à couvert. Je me glissai derrière une console de contrôle et commençai à manipuler les circuits, utilisant la Force pour brouiller les signaux et désactiver les champs secondaires. Chaque geste devait être précis, et le stress était à son comble.


Un bruit d’alarme retentit soudain. Je me raidis, sentant la panique monter. Mais Slosher resta calme, sa silhouette émergeant de l’ombre pour affronter Kreel et les droïdes. Le combat fut bref mais intense : sabre-laser contre blasters, mouvements calculés, chaque frappe était un équilibre parfait entre attaque et défense.

Pendant ce temps, je terminais ma tâche, réorientant les flux d’énergie et ouvrant le passage vers la cellule où Dey’Venn était détenu. Les portes se déverrouillèrent enfin, révélant le Maître prisonnier, affaibli mais conscient. Ses yeux s’illuminèrent à la vue de Slosher.

— Hemlock… murmura-t-il, la voix faible mais pleine de reconnaissance.


Slosher le soutint, vérifiant ses blessures.

— Nous n’avons pas de temps à perdre.


Nous avançâmes tous ensemble, utilisant la diversion et les zones de faible surveillance pour regagner le conduit de maintenance nord. Les alarmes résonnaient, mais nous restions invisibles aux yeux de la majorité des patrouilles, grâce à l’habileté de Slosher et à l’usage subtil de la Force.


Lorsque nous atteignîmes enfin notre vaisseau, je pris une profonde inspiration. La tension retomba légèrement, mais je savais que nous n’étions pas encore hors de danger. Slosher guida l’appareil avec une précision remarquable, évitant les tirs des tourelles de défense et les obstacles spatiaux.


Maître Dey’Venn, bien que fatigué, s’installa à nos côtés, échangeant un regard de gratitude avec Slosher et moi. Les artefacts restaient en sécurité, mais le mystère qui les entourait n’était pas résolu.


Alors que nous prenions la fuite, je notai dans mon journal :

— Aujourd’hui, nous avons sauvé Maître Dey’Venn. Mais le réseau qui orchestre ces événements est plus vaste et plus insidieux que nous ne pouvions l’imaginer. La lumière et l’ombre se mêlent, et notre enquête ne fait que commencer.


Slosher, silencieux à mes côtés, regarda l’horizon spatial. Ses yeux reflétaient à la fois la satisfaction du devoir accompli et la gravité de ce qui nous attendait. Je sus alors que notre aventure était loin d’être terminée, et que chaque réponse ne ferait qu’ouvrir de nouvelles questions, encore plus dangereuses et fascinantes.


Épilogue


Journal de Myr Solen


La Station disparut derrière nous dans l’immensité de l’espace, et pourtant, je sentais que les ombres qu’elle abritait continueraient à planer longtemps sur Coruscant et au-delà. Le vaisseau glissait silencieusement vers un point sûr, et Maître Dey’Venn, assis entre Slosher et moi, respirait plus calmement. Ses traits étaient tirés par la captivité, mais son regard conservait la sagesse et la sérénité propres aux membres du Haut Conseil.

— Hemlock… murmura-t-il, la voix faible mais ferme. Je savais que vous viendriez. Votre perspicacité et votre prudence m’ont sauvé.


Slosher ne répondit que par un léger signe de tête, mais je compris la gravité de ses mots. Il y avait plus dans cette mission que la récupération d’un Maître Jedi ; il s’agissait de préserver l’intégrité de l’Ordre et, par extension, de la République tout entière.


De retour sur Coruscant, nous déposâmes Maître Dey’Venn dans la salle sécurisée du Conseil, où quelques Jedi du Haut Conseil purent le soigner et le mettre à l’abri. Slosher et moi restâmes dans l’ombre, observant l’ampleur de la manœuvre. Le sénateur Dros fut informé de la réussite de l’opération, mais certaines parties de l’affaire restèrent confidentielles, car la corruption infiltrée au sein du Sénat était loin d’être éradiquée.


Les artefacts Sith, quant à eux, furent transportés dans une salle sécurisée du Temple, protégés par des sceaux énergétiques renforcés et la surveillance constante de plusieurs Maîtres. Slosher me confia qu’ils devaient être étudiés avec prudence : leur savoir était précieux, mais leur pouvoir, dangereux.


Je notai dans mon journal :

— Les artefacts sont sécurisés, mais le réseau qui les manipule demeure intact. La menace n’est pas éteinte. Cependant, l’essentiel est accompli : Maître Dey’Venn est sain et sauf, et l’Ordre reste vigilant.


Dans les jours qui suivirent, Slosher me fit comprendre la valeur de l’expérience acquise. Chaque détail observé, chaque conversation décodée, chaque piège évité avait renforcé notre compréhension de la Force et de la complexité des motivations humaines et politiques. Il me rappela que l’intuition et l’analyse étaient indissociables : la Force pouvait guider, mais seul l’esprit pouvait déchiffrer le mystère.

— Myr, dit-il un soir en contemplant les lumières de Coruscant depuis l’Observatoire du Temple, rappelle-toi que l’ombre existe toujours, même lorsque la lumière semble triompher. Mais c’est dans cette lutte que se forge le vrai courage. »


Je le regardai, admiratif. Hemlock Slosher n’était pas seulement un enquêteur hors pair ; il était un guide dans les labyrinthes de la Force, un maître dans l’art de percevoir la vérité au-delà des apparences.


Maître Dey’Venn nous rendit visite peu de temps après, dans la salle où nous avions repris nos notes et analysé les artefacts. Ses yeux brillaient d’un mélange de gratitude et de lucidité.

— Vous avez fait plus que me sauver, dit-il en posant une main sur mon épaule. Vous avez exposé les dangers qui menacent notre Ordre et montré que vigilance et discernement sont essentiels, même pour les plus puissants.


Je sentis un mélange d’humilité et de fierté. La mission avait été périlleuse, mais chaque risque avait été mesuré, chaque action pesée. Et pourtant, je savais que ce que nous avions accompli n’était qu’un pas dans un univers où l’ombre et la lumière dansaient sans cesse, où de nouvelles énigmes attendraient toujours ceux qui cherchaient la vérité.


Je repris mon journal, et pour la première fois, je notai non seulement les faits, mais aussi mes impressions. La mystérieuse femme encapuchonnée, Kreel et les agents infiltrés représentaient des forces que nous devions désormais surveiller. Mais le cœur de l’Ordre, avec ses Maîtres et ses Padawans, avait triomphé.

— Hemlock Slosher m’a enseigné plus qu’aucun manuel ou holocron. L’observation, l’analyse, et surtout la patience sont les armes les plus puissantes de ceux qui cherchent la vérité. Aujourd’hui, Maître Dey’Venn est sauvé. Mais je sens déjà que la galaxie nous réserve d’autres énigmes.


Slosher s’assit à côté de moi, silencieux. Le Temple semblait respirer avec nous, paisible pour la première fois depuis des semaines.

— Myr, murmura-t-il, la Force est une alliée, mais elle est aussi un miroir. Chaque acte, chaque choix reflète ce que nous sommes. Aujourd’hui, nous avons fait le bien. Demain… la galaxie nous en demandera encore davantage.


Je fermai mon journal, le cœur rempli de gratitude et de détermination. L’enquête avait été un succès, mais elle m’avait appris que le combat pour la justice, pour la vérité, ne s’achève jamais.


Et tandis que le soleil artificiel de Coruscant illuminait les tours et les avenues, je sus que nous étions prêts. Prêts à affronter les ombres, prêts à suivre Hemlock Slosher dans les mystères les plus obscurs, et prêts à défendre l’Ordre Jedi contre toutes les forces qui chercheraient à le corrompre.


La lumière avait triomphé… pour aujourd’hui.


FIN





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