Les études scientifiques menées sur l’arbre s’accélèrent au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’irréversible en matière de réchauffement de la planète.

Considéré comme le cinquième élément par les philosophies orientales, l’arbre symbolise la sagesse dans la Tradition planétaire. L’arbre a un avantage immense sur l’homme : ses organes de vie sont réunis « Tout en un » là où l’homme doit coordonner de multiples organes (cœur, foie, intestin, rate, reins, poumons, cerveau, amygdales, pinéale, …), ce qui n’est sûrement pas une mince affaire sur le plan énergétique. Un des plus anciens parmi les êtres vivants sur la Terre, l’arbre tire parti de ses limites, en particulier la sédentarité, pour les transformer en opportunités[1]. 

Ainsi sa fixité l’a-t-elle contraint à exploiter avec les moyens du bord, le lieu où il se trouve et dès lors, recourir à un réseau de partenaires composé de champignons et de mycorhizes.

Il organise les mycorhizes à la manière d’un Internet souterrain, avec un autocontrôle coopératif intelligent. Cette intelligence est comparable à la murmuration, cette formation en nuage du vol des étourneaux qu’on connaît aussi aux abeilles et aux poissons qui nagent en bancs. La murmuration s’affranchit de tout organe centralisateur pour évoluer dans l’espace. Ils font çà d’une manière incroyablement intelligente[2]et coordonnée et je crois que l’homme n’a pas encore atteint cette maturité qui l’attend pourtant.

« L’arbre est tout entièrement son propre cerveau »[3].

« La proprioception est l'ensemble des informations nerveuses transmises au cerveau permettant la régulation de la posture et des mouvements du corps. Elle est parfois décrite comme un «sixième sens» de l'humain. Les informations conscientes et inconscientes proviennent de récepteurs spéciaux nommés propriocepteurs sensibles à l'étirement ou à la pression. Ils se situent dans :

-         les muscles (fuseaux neuromusculaires) ;

-         les tendons (organes tendineux de Golgi) ;

-         les ligaments des articulations (organes de Ruffini, de Golgi et de Pacini) ;

-         la peau de la paume des mains et de la plante des pieds (corpuscules profonds de Paccioni).

Le système proprioceptif intervient ainsi en permanence pour réguler notre équilibre en contractant certains muscles, par exemple sur une surface instable (sol meuble, glace, planche de surf...). [4]

Je crois que notre corps est un outil pour nous développer spirituellement. Chez l’arbre, l’intelligence et la conscience ont été relevées la première fois scientifiquement avec M. Bruno Moulia qui, au Centre Piaf de l’INRAE, a démontré cette capacité des arbres à la proprioception, une forme d'intelligence qu’ils nous partagent et leur permet notamment de faire croître leurs branches sans qu’elles se cognent, ni individuellement ni collectivement. Pour en comprendre l’enjeu : les hommes font de même en portant -sans le regarder- un verre à leurs lèvres. D’autre part et à la différence des hommes qui fondent leur culture sur la compétition et la possession comme en témoignent les conclusions de la #COP28, les arbres adoptent des stratégies de coopération, entre-eux et avec leurs partenaires ... fongiques.

Nous retrouvons ici l'un des essentiels de la fonction D&IM et du D&IManager, consistant à développer la nature proprioceptive de tous les acteurs de l'entreprise, internes et externes. C'est également un travail de proprioception pour lui, parmi les grandes directions de l'organisation; de la DRH aux Risk Management, de la Finance au juridique en donnant à la DG les moyens de la bonne décision sur les courts/moyen et long termes. 

Six points à retenir:

1)  La Nature et ses Lois ne connaissent pas la compétition.

2) La proprioception nous est naturelle mais entravée par l'ancien paradigme des divisions pour mieux régner. A chacun de la réveiller en lui-même et avec son entourage.

3)  L'opulence déguise la misère.

4) La Nature est créative pour absorber toutes ses difficultés.

5) La Nature gère tout en local.

6) La Nature est le modèle de l’ECONOMIE BLEUE, fondée sur le mimétisme naturel et la créativité locale.

 

[1] Dr. Stephano Mancuso, biologiste dans l’Université de Florence.

[2] Intelligence : capacité à résoudre des problèmes.

[3]dixit M. Francis Martin de l’INRAE

[4] Cf. Le site Futura-sciences